Ce matin j’ai triché

Ce matin j'ai triché   
À ne pouvoir chasser la tristesse
Du fond de mon teepee de Gergovie.

J'ai cru que c’était pour toujours
Qu'accepter faisait moins souffrir
Et qu'à communiquer
Portait pommade à ma plaie essentielle.

Maintenant je suis seul
Et tisse l'insignifiant de la pensée du monde
Auquel j'ajoute quelques bourgeons de contrition
Par cette déambulation nocturne
À la mi-nuit d'une pluie fine
En compagnie des saints
En compagnie de mes défunts
Ouvrant d'un éclair magistral le tronc de mon Être
Faisant sien la fréquentation des heureux et des sages
Au centre des deux yeux
L'orage claquant le cœur du jeune daim
Sur la paroi métallique d'un justaucorps de circonstance.

J'use et refuse
Au temps qu'il me reste
De compatir aux phrases fourrées de miel
Et préférer l'amble d'un cheval ferré
Hennissant naseaux gonflés de nacre
Par soir de lune bleue
À même notre mort éternelle.

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