Archives de catégorie : Année 2023

La passerelle

Enjambement   
Du soleil vers le haut   
Où demeurer   
Là.      
 
Dans la maison de l'Être   
Toujours étrangère   
Véronique s'est révélée   
L'initiatrice.      
 
Un visage   
Une ombre   
Un pont par dessus le vide   
Pour le grand saut.      
 
A mi-chemin   
De l'ombre et de la relation   
L'inextricable   
Du Vide Médian.      
 
Souffle de la Voix   
Entre ciel et terre   
Narration incomplète   
De nos gesticulations.      
 
J'ai marché   
J'ai longé   
Puis je me suis couché   
Sur le côté.      
 
Le lissé des murs   
Interdit aux grenouilles   
Pigeon vole   
De griller la pensée.      
 
Au matin   
Chaque mot suggère   
Le temps passé   
Du discours poétique.      
 
En quadriphonie   
Le son porte   
A force d'âme   
La rupture du mystère.      
 
Brusque fulgurance   
A toucher les cieux   
Les pulsions humaines   
Rendent pulsation à l'Univers.      
 
Un homme ira   
Barda sur l'épaule   
Traversant le Rubicon   
Vers la Terre Promise.      
 
Et puis se dira   
A reculons   
Qu'on est bien chez soi   
A compter sur ses doigts.      
 
Fulgurance du coup de pinceau   
Sur la toile écrue   
A l'écart des querelles   
Pour un effet d'absence.      
 
Plus bas que terre   
Le Feu   
Amère certitude   
D'être l'allumette.      
 
Et de se toucher   
Se border, narrer  
D'une façon affirmée   
N'en déplaise à la bonne tenue.        
 
Survivre   
C'est décliner l'offre de vie   
Pour vivre des croyances. 
Nos vérités chéries    
 
Se cacher pour espérer   
Quelque détour que ce soit   
Permet à l'acte héroïque   
L'outrance à domicile.      
 
Et d'allumer le Feu   
De l'Être fertile   
Brûlé jusqu'à l'os 
Par les petits papiers passés à la veillée.      
 
La passerelle craque   
De sensualité accomplie   
Alors qu'il est là   
Le résistant.      
 
Marche et me viens   
Ténébreuse lumière   
Me délivrer 
Du goût aux ailes fières.  
 
 
1226

Pas de deux dans l’âtre des instances

Circulez   
Chevelu des nuages   
Appelant les mannes des ancêtres   
Que la nuit coquillarde   
Énumère ma mère   
Plus haute par les futaies   
Sans que le sang coule   
À même la danse   
Tenue réglementaire   
Sur l'estrade des rêves.      
 
Terre ô terre   
Sois le cri et l'oiseau   
L'appel et la venue   
En ordre dispersé   
Barque à même   
Le fleuve de métal   
Qu'organise   
La voix rauque   
Du chambardement mémoriel   
Sans fard sans âge.      
 
 Lune   
Que les insectes interpellent   
Au crissement léger   
Des élytres de lumière.      
 
Eau de lune   
Opercules aspirant   
Les dernières lueurs   
Des anges survenus.      
 
D'une étreinte incontrôlée   
Le sanglier boit   
Gorge raclant   
La pensée des vivants.      
 
Loin très loin   
De tous bords survenus   
Les rats accourent et dansent   
Le pas de deux des instances.      
 
Mètre par mètre   
À montrer   
La rive et la rivière   
L'envers et le décor    
Le maître de l'hiver   
S'est couvert de mystère   
Crissettis d'amour   
À mesure d'inscrire   
Dans l'arbre mort des renaissances   
Le rire des compagnons.      
 
1225

La rose me regarde

Sur trois niveaux   
L'allongé de mes nuits   
En instance de parousie   
S'est révélé unique   
Jusqu'à ce que je disparaisse.      
 
Regarde l'image ténébreuse     
A lune propice    
Profondément assumée   
Sur l'étagère   
En posture terminale.      
 
Ne troublons pas l'équipage   
La patience suffirait   
En congédiant la création   
De faire passer le son de la goutte d'eau   
Par le chas du chameau.                 
                                                                                                                                                      
Il nous faut voir   
Au travers des choses   
Cette forêt assoiffée d'émotions   
Que l'étincelle du vide   
Remets dans le bon sens.      
 
A chacun de fixer l'instant présent   
Sans forfanterie   
Quand le liseron rit   
De tant d'hésitations à grimper   
Sur le coup de midi.      
 
Le filet jeté   
Chimères rattrapées   
Il serait temps de se couvrir   
D'un oui à l'avenir   
Ouvert à la bonne page.    
 
Boite à sons   
Boite des convictions   
A saisir d'une poigne ferme   
Cette œuvre consubstantielle   
Quand la rose me regarde.      
 
Si la silhouette vous hèle   
C'est un tour de magie qu'il vous faut   
Afin de se parfaire   
Aux caresses de l'eau   
Dans la " Minutieuse " des soins érémitiques.      
 
D'ascèse point   
Juste un repos quotidien   
Pour l'anachorète de l'instinct   
Capable par le vivant de l'être   
D'accomplir le soupir.      
   
( œuvre de Jean-Claude GUERRERO )
 
1224

Pigeon vole !

De joie pleine   
Sous le porche appelé   
J'ai joint un baiser   
Pour que pigeon vole   
Sans tête mais fermement arrimé.      
 
Madeleine   
Tenante de mes pensées   
Vous fûtes la proie et l'ombre   
Cloche douce pendante à l'entrée   
Prête à se réconcilier.      
 
Puissent germer   
Les idées de la recouvrance   
D'un énergie nourricière   
Au bord du puits   
Où nous nous rencontrâmes.      
 
Doigt levé   
Pierre de taille en place   
Perplexité assurée   
Il suffisait d'en payer le prix   
Ballottines de l'esprit.      
 
Brillantissime condottiere   
Entrez par la chambre   
De grâce prenez place   
Pour me dire que la nouvelle histoire   
Sera affaire de transition.      
 
Soyons le voyageur   
A la parure éblouissante   
Jurant par le travers   
Qu'on ne l'y prendrait plus   
A fouailler quelque acrimonie.      
 
Allons   
Soyons utile    
Rendu à l'air   
De parfaire   
Ce qui demain deviendra soif.      
 
D'un claquement sec du bec   
Le volatile de gifler la façade   
Madeleine s'en allant   
Au pied des marches   
Danser une bourrée.      
 
Pliure de l'instant   
La vie se divise   
Le regard moite   
Brandons de paroles à l'avenant   
Dernier ricochet sur l'étang de la Bonde.      
 
1223

La vie poétique

Revêtue d'élégance   
Brodant tapisserie   
Il a fleuri   
Pour intense pilier spirituel   
Être le corps glorieux du Double.      
 
Humble par ses déboires   
Il avait la possibilité de vivre   
Et de mourir   
Pour l'éternité   
Telle pensée qui vibre.      
 
A recueillir les signes   
A se colorer des reflets du feu   
A être mystère métamorphique   
Il a frôlé la perfection    
Avant d'entrer dans l'invisible.      
 
Le plus court chemin   
Est d'être dépouillé   
D'être rien pour soi-même   
D'avoir précédé la conscience   
Du néant de l'existence.      
 
Une vie généreuse   
De la bonté   
Cette aspiration vers le haut   
Au premier jour de l'espérance   
La présence à ce qui est.      
 
1222

Bulles mystérieuses

Palimpseste de nos amours   
Quand le feu se fait eau   
Et que gargouillent les énergies nouvelles   
Vers le nombril   
Il y a lumière.      
 
Retenir son dernier souffle   
Par peur de le rendre   
Augure du dialogue éternel   
Entre la conscience ordinaire   
Et le pas de côté vers l'ailleurs silencieux.      
 
A deux, imaginons le voile levé   
La portée de ce qui opère   
Cette pierre de travail   
En face de soi   
A délivrer son message.      
 
Puis reposer la pierre   
Là où elle était   
La remercier   
Et souffler pour la purifier   
Afin de la rendre disponible une prochaine fois.      
 
Guirlande des émotions   
Rejoignant le symbole   
Le voyage s'ouvre   
Menaces abolies   
Au frippé de la vie.      
 
1221

Le lys de la vallée

L'or de la fleur   
De la nuque et des épaules   
Étoffe de santé   
Aux bras tendus   
Est advenu.      
 
Je serai absent   
De ma double fonction   
Parturient avéré   
Jouant du piano   
Sur le pont Mirabeau.     
 
Fluence épanchée   
Aux bords de la contrée   
Taille haute et jupe serrée   
Elle était loupe d'horloger   
Pour la saignée du condamné.      
 
J'étais à la fenêtre   
Ce que les faines sont au hêtre   
Et puis aussi dans la cupule   
À boscarder non sans scrupule   
Quelque rondeur papillonnées.      
 
Éclose et fulminée   
Elle accaparait   
La boîte aux souvenirs   
Mollet agile   
Et yeux de biche.      
 
Point d'ambition   
Rien que rogatons   
Pour la chanson   
À passer non sans malice   
Un doigt dans le calice.        
 
Se tuer ou s'abêtir   
Aux marches du palais   
Nous étions ce qui blesse le regard   
Dans l'impéritie des jours heureux   
Cornemuse à discrétion.      
 
À l'étage rien que du beau monde   
De la pelisse douce douce   
Des gants longs longs longs   
Tout était en ordre   
Le cœur plongé en pâmoison.      
 
Ouvrez corolle parfumée   
Au petit matin mutin   
Indiscrétion consommée   
À califourchon sur la bête   
Le panier en osier.      

 
1220

Le chardon

Le train ailleurs   
En gare de La Ciotat
comme des pleurs.      
 
Écru de toi   
Ai cru en toi   
No pasaran.      
 
Au gris des nuits fragiles   
Froidure remémorée   
Dans sa vastitude.      
 
Brisures de l'instant   
Sous les nuages   
Le délié du matin.      
 
En file indienne   
Les ombres   
Sur le parvis.      
 
Petit homme   
Signal de crête   
Sous la caresse.      
 
Éparpillées   
Enfin à démêler   
La cithare ornée de brocart.      
 
Un paysage   
À l'ombre de l'étang   
Paroles parallèles.      
 
De songer   
Fait émerger   
Le capillaire de l'instant.      
 
Entre l'homme et la nature   
Le chantre   
Des arcanes syntaxiques.       
 
Galets ligaturés   
Au terme de la vague   
Un raclement aigu.      
 
Un tableau de Maître
Pour ça   
Sans être éconduit par la rebuffade.    
 
Pulsation   
De pleine résonance   
La douceur d'un chant.      
 
Depuis longtemps   
Le mystère    
De l'errant.      
 
Au bout du bâton   
Le chardon de Dieu   
Un bleu à se damner.      
 
Rocher et arbre   
L'entente invisible   
Qui concilie et se réconcilie.      
 
Concurrence assumée   
De l'image et des mots   
Sur la tige du bambou.      
 
D'être au tropique   
Amuse le créateur   
Odeur de démastication.      
 
À l'origine   
Fertile incohérence   
Amène le printemps.      
 
Le geste   
Nourri de bonne sève   
Mène au déchirement.      
 
Réconcilier la vie   
D'une langue l'autre   
Le grave et le sensuel.      
 
 
1219


Les Vues Ardentes

Il était né dans la souffrance   
Tenu par les pieds la tête en bas   
Frappé   
Et quand il cria ce fût la délivrance   
La neige pouvait cesser de tomber.      
 
La trace violette s'élevait   
De la terre vers le ciel   
De l'amas des pierres concassées   
Vers l'horizon   
Sans refuge.      
 
D'étranges fissures   
Dessinaient de fausses ouvertures   
Sur les murs gris de parpaings   
À la mesure des jours et des nuits   
De moindre imagination.      
 
En sortant   
Il avait soustrait la poignée de la porte   
Rendant le retour difficile   
Jusqu'à ce que secousse le saisisse   
Pour l'enfouir dans le sommeil.      
 
Dire que cela le faisait fléchir   
Ne pouvait que tarir   
Cette effluve de tristesse   
Bleue comme un ciel d'automne   
Où se perdre sans se contraindre.      
 
Rassembler ses souvenirs   
Le rendait apte   
À dessiner sur les vitres embuées   
Les silhouettes et les signes   
De son entrée au monde.      
 
Au loin les Vues Ardentes   
Magnifiées par l'aiguillon du désir   
Le faisait messager de la flèche   
Sur la corde tendue   
Sur le gouffre de l'absolu.      
 
Les courbes de niveaux   
Etaient un grand paquebot   
Navrant de jets de vapeur   
L'improvisation de cette approche   
Codicille indocile.      
 
Quittant la place   
Éteignant les lumières   
Il promettait d'être aux commandes   
De l'étrange véhicule de son destin   
Ce corps à la livrée sans-souci.      
 
À tâtonner la connaissance   
Il se prit les pieds dans le lapis-lazuli   
En contournement des étreintes   
Fournies encapuchonnées par la saillie consommée   
Chemise écarlate échancrée sans regret.      
 
Nuitamment   
S'approchant de l'embarcadère   
Flasque vide   
La surprise fût de croiser quelques archers   
Graphés sur le mur des ancêtres.      
 
Belle   
Cette vie à la main leste   
Laissaient bras ballants   
Traces de poésie   
Sans contrepartie.      
 
( détail d'une œuvre de Jean-Claude GUERRERO )
 
1218

Les hautes fonctions du végétal

Fissure dans la nuit   
Du cœur la tenue du pinceau   
Fera de l'horizon   
Une ode à la fenaison.      
 
Écarquillé de verts   
Retournement Transformation   
Des volutes de nuages   
Au gré du souffle.      
 
La vie engendre la vie   
Alors que me plaît d'ordinaire manière   
De contraindre le présent   
À son retour discret.      
 
Se retourner pour voir de loin   
La peinture sécher doucement au soleil   
Augure d'antique pratique   
De rehausser l'enfance.      
 
Un mouvement une commodité   
Seront la discipline de l'instant   
Cet art de vivre   
Dans un claquement de langue.      
 
L'œil qui observe   
Voit l'artiste observer   
L'émergence de l'Autre   
Jamais prévue toujours renouvelée.      
 
Aux cris aigus   
L'ombre rencontre l'esprit   
Une nuit   
Quand volent les phalènes.      
 
Et qu'importe   
Cette aptitude du vivant   
À rejoindre   
L'oublié des courbures.      
 
Ainsi privé de paroles   
Comme possédées   
Les hautes fonctions du végétal   
Gagnent la partie.   
 
Un écueil une fuite   
Qu'importe   
La manière fera le reste   
Trace tatillonne.   
 
Au delà c'est le rêve   
Le rêve d'un papillon   
Bouleversant l'invariant   
Possédant le corps.      
 
Sur le registre   
Est inscrit qu'il traversa le plain chant   
Le printemps modulé   
D'une haute romance.      
 
( peinture de Pierre-Sylvain GERARD )
 
1217