Archives de catégorie : Année 2018

la fleur de l’humanité

   Une solution à la vie   
le picota du pic épeiche   
alors tu verras cette attention   
livrée au frais matin. 
     
A l'aune des autres   
s'origine mon âme   
effluve des brumes   
au creux du vallon.   
  
S'éloigne l'échéance   
des mortelles errances   
au sein des plis   
s'enfle la rumeur. 
    
S'illustre sous la pluie   
les graminées forestières   
chansons de crêpe   
en sourdine des mots de braise.   
  
S'afflige d'une auréole   
les plaies pansées   
que le vent embrase   
sous les murailles de l'esprit. 
    
Soulevant de ses bras   
les entrailles terrestres   
elle hochait du chef  
le frisé des chevelures.   
  
A l'évidence des couleurs 
entrait rassuré   
le beau de la poésie 
entre midi et quatorze heures. 
    
Passe la gamme   
notes posées douces   
sur la parure   
du sol dur. 
    
Fil à fil   
le saint chrême sur les lèvres   
s'avance en solidarité   
la fleur de l'humanité.   

  
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le chantre des allers et venus

   S'étonne d'apparaître en demi-lune   
Le chantre des allers et venus   
L'étrange personnage de noir vêtu   
A l'origine des questions :   
  
Peut-on prendre ce qu'on nous donne ?   
Faut-il magnifier ce qui est naturellement bon ?   
N'y aurait-il pas au fond du fond le germe originel ?     
Le sommeil n'est pas un voile sur la conscience   
Il est le chevalier errant   
La manifestation des offenses faites à la Vérité.      
Aussi   
Se lever de bon matin   
Prendre appui sur la rambarde de la fenêtre   
Ouvrir les yeux sur ce qui est   
Accomplir le jour qui vient   
Se refermer le soir venu   
Respirer les sables de la tentation   
A mesure de leur enfouissement   
Dans l'océan des allers et venus. 
    
Embarcation poussée par le vent   
vers les terres de la reconstruction   
De main en main   
Étreignant l'odeur des herbes arrachées   
Glisser en long de pente   
Visage en demi-lune   
D'origine en origine. 
    

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( détail peinture de Frédérique Lemarchand )

petite main diaphane

   Petite main diaphane   
 posée sur la guipure du corsage   
 ourlée d'ombre   
 blessure chevillée   
 remous des souvenirs   
 dans l'aplomb   
 échos sans retour   
 de l'espérance agitée.    
  
 Au pavillon de Flore   
 s'évaporent les mousselines   
 narines ouvertes à l'odeur d'ambre   
 menuet coupé d'une gavotte   
 retombée burlesque   
 d'un feu ardent de cheminée   
 mécanique céleste   
 portant haut son panache.    
  
 Les cloches à toute volée   
 encerclent la campagne   
 au devant des loups   
 la fraise élisabéthaine fleurit   
 l'ancien esprit de la fontaine   
 virgule d'une auréole de larmes   
 les hommes précipités dans la fosse   
 les branchages frottant leurs membres au vent rusé.   
   
 Petite main diaphane   
 que la pluie desquame     
 la poussière de la route déroule la vague   
 romance à contrario   
 d'une nuit meurtrie   
 condamnant l'enfant qui vous observe   
 là contre le talus   
 à disposer de sa mère feinte.     

 
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ces chants d’oiseaux

   Ces chants d'oiseaux   
qui nous accompagnent   
sur le chemin   
en creux de nos attentes   
sont le plain-appel   
de notre élévation. 
       
Arc-en-ciel de cette aspiration   
à nous rassembler   
pour retrouver nos origines   
réapparues chèvres folles   
en haut du rocher des offrandes. 
    
Même en janvier   
la fraîche matinée   
courbe le besogneux   
sous la fourche des simplicités.   

  
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