Au défi de l’infini

Plus de mille ans   
séparent l'offre qui me fût faite  
de naître   
de ce que je suis devenu   
avaleur de ce que je perçois   
ravaleur de façades.      
 
Malaise   
devant le berceau fleuri   
en vitrine   
sous l'auvent des disciplines   
pris d'un tournis      
quand défilèrent les soldats aux braies rouges.      
 
Mal armé   
consterné   
à tomber à la renverse   
dans l'arrière-cour de l'officine   
devant les lumières clignotantes   
sourires réverbères des chemins de la haute ville.      
 
Point d'accalmie   
dans la nuit noire de l'oubli   
montent des faubourgs   
l'haleine de l'usine   
l'odeur des œufs pourris   
les rugissements du laminoir.      
 
D'allure débonnaire   
l'homme au crâne mutilé   
claqua sa langue   
au palais des outrages   
histoire de se prendre les doigts   
dans la porte palière.      
 
Lumière et ombre   
chantent d'une même voix   
dans le couvige   
que même le Bien commun   
à genoux devant la guillotine   
se prend pour le Roi.      
 
Les rayons du Soleil    
sont venus roussir les blés   
à quérir le bleuet et la marguerite   
jetés hors de l'enfance   
à rougir de plaisir   
accroupis sous la caresse du vent.      
 
J'aime la Beauté et l'Art   
prends soin du détail   
ai l'esprit d'équipe    
sans être le leader   
en serviteur du monde dévoué   
ayant créé son propre maître.      
 
Boule de suif   
Archange Saint Michel   
Marennes aux coquillages à tous les étages   
ce qui se fait sur Terre reflue 
panière pleine de pignoles 
notre dernier viatique.      
 
Luciole en son écrin   
réponse sèche en pays de Cocagne   
au stade où nous sommes   
sandales de cuir ajustées   
pour fouler la cendrée   
de l'Infini notre défi.      
 
 
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