À la vie à la mort

Donner son sang
Dans la boue et le froid
Écarte les doigts de l’aube
Pour fracas des bombes et des missiles
Sur la terre des ancêtres
Occasionner mille morts
Devant les placards ouverts
De la bête demi-sauvage.

Là dans la tranchée
Point d’infini
Devant les yeux aux paupières lourdes
Juste un peu plus de nourriture et de vin
De casemate en casemate
À chercher la chaleur
Et protéger son fusil de l’humide
Comme un enfant dans les bras de sa mère.

Si quelques morceaux de papyrus
Dans une jarre de la Mer Morte
Ont été trouvés dans la grotte des bergers
Leurs fibres recèlent les signes
Lettres et chiffres
D’un passé de dévotions
Jointes au comptage des biens matériels
À la vie à la mort le compte est bon.

Entrelacés
Hommes et bêtes s’unissent
Aux portes de l’enfer
L’ultime enjoignant de se tenir debout
Dans la posture des adorateurs du rien
Notes de musique
Jouant une symphonie des mots
Pour le caillou saisi par une main gelée.

Griffée
Spoliée
La Beauté s’obscurcit
Sous les arbres éclatés par la mitraille
À mesure de la nuit et du jour
Égrenant le chapelet des pensées
À la face d’un monde
Béni par une goulée de vitriol.

À point nommé
Le sac vidé du sable des dunes
Arrêtera le flot des eaux de fonte
La mort alliée avec la vie
Le ciel dérobé par des étoiles noires
Le totem des poupées désirantes
Levé sur la terre bouleversée
D’une solitude retrouvée.


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Une réflexion sur « À la vie à la mort »

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