ce matin je suis mort

 Ce matin je suis mort   
et ne puis concevoir ma vie   
comme révolue. 
    
Les souvenirs ne pèsent plus   
le temps n'a pas d'horloge   
la neige est étale   
les oiseaux chantent le silence   
je ne marche plus   
je ne vole plus   
et ne sais si la moindre chose se fait. 
    
Puis-je alors dormir   
sans vigilance   
d'un sommeil permanent   
dans l'indifférence   
d'un état naturellement surnaturel. 
    
Puis-je revenir aux lieux de ma naissance   
sans effort   
à mesure que pelote se défait   
fil à fil   
centimètre par centimètre   
les ferrures de l'esprit sautent   
pour un pas de plus   
ne plus toucher le sol   
pieds nus   
les mains papillons inutiles   
sans que le sourire opère   
à même les coulures rouges groseilles   
contre le mur de l'oubli. 
    
Ce fût un instant   
sans que paraisse la nuit   
un instant de lèvres sèches   
devant l'enveloppe à encoller   
missive survenue.   
  
Je pouvais alors porter en terre   
la caresse d'être
et enfanter. 

    
392

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.