L’homme au doux parlé

De la mer sans bornes du temps
J’ai suint rides sur l’eau
L’opacité de cette vie aux traces inconnues
Espace illusoire des nuits de pleine conscience
À rassembler du bout des doigts
Le Juste fait de progrès et de « régrés »
Sans l’ombre d’une astreinte.

L’Histoire est douce
À qui commence par le ruisselet de l’enfance
Peigné d’une végétation première
Orbite au monde ouverte
Par la pâle lueur d’une journée embrumée
Laissant oindre la gouttelette paradisiaque
Autour du cercle des attentes.

Suivent en transparence
Le berceau de joncs posé sur l’onde pure
Dans l’embrouillamini des cailloux et brindilles
Accélérant le courant
Alors que la barbe des grandes herbes
Sur les berges de mousse
Pulsaient une danse de prêtresses antiques.

À la robe ourlée tombant dans l’onde
Elles étaient statuaires de beauté
Aimables compagnes conviées à dessein
Dans l’écume bouillonnante
Leur intention étant de rire
Au souvenir de celui qui les rejoignait
Enjambant le rétrécissement du ruisseau.

Simple de cœur
Élégante à l’âme
Elles avaient permis
Le bâti d’un barrage posé à même le lit de l’onde
Ralenti alors jusqu’à hanter la berge
De l’ourlet changeant des feuillages
Arrimés au chant des sirènes.

Retenons par la manche
Le vieux professeur de géographie
Aux bésicles tombantes
Montant sur la pierre des esprits
Pour haranguer de paroles aiguës
Le tumulte d’une foule invisible
Immortelle et toujours jeune.

Fraîches et nues
Arrachées aux flétrissures du temps
Toutes irisées d’une vapeur
D’odeurs et de sueurs ointes
Elles remontaient la pente
Dérangeant la sauterelle rebelle
Elles, les nymphes innocentes.

Décrire le cristallin de l’aube
Engendre le souffle bruissant de la forêt
Auquel nul vieillard ne peut échapper
À l’initiation de la Vérité
En contemplation de Dame Nature
Défaisant joviale et candide
Les boutons de son pourpoint.

L’aube des grands arbres
Reculait devant l’avancée du soleil
Perlant la source aux araignées d’eau
Des babilles permises des grillons
Agitant par brusqueries syncopées
Le jailli glougloutant
De l’oraison sortie de terre.

Force est donnée
À contre-sens de ces soldats de l’outrage
D’amener la mort
À grands coups de sabre
Dans la prairie où le rouge et noir du sang
Abreuve l’herbe
De la négation du prodige d’être.

Je m’enfuyais libre et serein
Le matin vers le rivage
Où caché parmi les feuillages
Pieds nus dans l’eau aux algues flottantes
Organiser pour la journée
Le bouquet des perles liquides
À faire triompher la puissante humanité.

Vie de plein air
Où le bien et le mal
À un certain point tranchés
Laissent sourdre lézardes d’amour
Feuilletant à l’infini
Le visage des visages
De l’homme au doux parlé.


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