
Dentelle de neige
de flocons ~ émise
au saut du lit de décembre.
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Dentelle de neige
de flocons ~ émise
au saut du lit de décembre.
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Papillons du mur
frisures de l’esprit ~ paroles
au vent dispersées.
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Surgie de l’estran
entre terre et ciel ~ le noir
l’estampe en lumière.
465
Au quinze de Gambe
y’a le barbelé ~ des jaunes
le gilet des gueux.
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Je suis là Présence à ce qui est Les sens en éveil En évitement de l'hypnose sociétale J'accueille Je vibre sans que l'émotion me submerge Je nomme Je décris Je prends Je pointe des éléments qui surgissent Certains éléments plutôt que d'autres Je suis agi par un discernement qui me semble extérieur Mais ne l'est pas Car je suis l'intérieur, l'extérieur, le conscient et l'inconscient. De ces germes je fais une figure J'assemble des éléments J'en compose une œuvre en devenir Sans que l'esprit venu d'ailleurs travaille Mais que le mental peut repérer, classer, biffer, organiser A certains stades du chemin. Cela se fait Je médite devant ce déploiement qui advient, là, devant moi J'assiste à une étape de la métamorphose de la figure De sa fabrication par des travailleurs de l'ombre Sans apport de causalité Sans synthèse Une forme apparaît Une forme issue des suites du parcours précédent De ce qui est agi par mon corps Tant sur le plan physique, qu'éthérique, émotionnel, mental et astral. Mais aussi par ce qui surgit à l'improviste Dans l'irrationnel de l'advenu Dans les parages de ce que je traverse par l'expérience vécue Et aussi d'ailleurs, De ce qui est hors de Soi, De la toile communicante qui enserre et subjugue notre Terre. J'observe cette forme se former Évoluer Palpiter Se dissoudre Réapparaître Pour ensuite devoir la décanter En déconstruction Par la réduction de ce qui est Cette forme informe La faire passer dans un filtre à double entrée De grâce et d'action Où la forme vit, là, devant moi, en moi, hors de moi Et j'observe encore et encore Cette forme qui se déplie Ce processus alchimique mystérieux Cette forme fait de moi De ma rencontre avec l'événement De mes intentions De bien plus que moi. De mes errances en continuité d'être. Alors je médite J'ôte de mon esprit toute idée Je ne pense pas Je rêvasse Pour tresser une représentation de ce qui m'arrive Il est question d'analogie De correspondance De langue des oiseaux D'homothétie D'hologramme D'un réseau qui semble se constituer Où des bribes du passé remontent en surface Où des références culturelles, philosophiques, spirituelles Prises à la volée Aléatoires, cocasses et pertinentes Se mêlant au Désir Viennent participer du Sens. Puis la forme se trouble Elle s'obscurcit Elle se complexifie Elle devient un treillis Elle devient un voile mucilagineux fluide et dense Aux palpitations de cerveau Elle est orage inouï au creux de la vigilance. Cette nouvelle forme se mêle en abîme au cosmos qui contient tout Elle est Une et participant du Tout Elle est partie prenante du grand mouvement de l'Univers. C'est alors que j'entre en Vision Pour inscrire dans ce Corps idoine Qui m'entoure et me contient Une entaille, une blessure, une faille, une fenêtre, Un oubli Un babil Un œil Une piste Pour Voir Pour ouvrir Pour qu'alors tout s'embrase Et être la proie d'une grande dissipation de lumière Hors de moi Au plus près de moi ... Et pressentir le Vide Pour s'y fondre. Et accepter la purification dernière Dans ce voyage de décantation et d'intégration De mosaïques de toutes origines Où déposer sur le marbre des connaissances L'appel des contrées lointaines. Se fondre Y voir clair Contacter l'Autre L'alter ego L'étranger Le double Mine de rien Et exprimer Par le cri Par le mot Le chant La musique Le corps La danse La peinture Le battement du tambour L'emboîtement des choses qui passent L'emballement du devenir Vers la succion dernière. Il est un signe Au cœur des prairies Que le Souffle dispose A qui s'en approche Le plein emploi de Soi L'Aventure Le je suis. ( peinture de JCGG n° 04 ) 460
Emboîter le pas ne nuit pas. Aux marches du Palais y'a bien de jolies flours qu'éclosent printanières amandes de vos yeux passagère furtive empreinte de lumière que la foi propose aux mains tendues de l'offrande. Emboîter le pas mais avec qui ? Mauvais vent n'a valu que le souffle d'hiver aux bannières gonflées vent de l'Avent vent de la Basilique à maudire cette teigne accrochée au cuir de la cape pèlerine. Emboîter le pas mais avec Soi. La vie est un cadeau dont je défais les ficelles cher Gaël chaque matin au Réveil de l'avisé conseil que me tint cette nonne sans sourciller sans barguigner. Emboîter le pas du Clair Matin. Etre ce que je serai aux fermes intentions par temps de gel où les fossés deviennent miroirs par temps de fruits mûrs murmures éclos de la certitude à serrer très fort le linge rougi de l'Aventure. 459