Sylvain Gerard . treball 6 – el faune amb la cadira

   Va volar  
el jove amb la cigarreta
en aquest embolic d'escales
sense que aparegui el pas
a canvi d'una cadira
seure què dirà la gent
amb els seus llargs dits
llançar la burla
amb moderació
cavall de Troia
trencar i entrar
l'habitació de Vincent
pel passadís de les expectatives
el gat salta sobre la taula
abraçar el coll del nen
tallant amb una mirada terminal
el joc de les mil i una temptacions
trencant el forn de les nits
aixecat tremolant
la roda de les renovacions
al matí fresc
tanmateix cauteritzada
ranuncles d'aquests pensaments
amb alè inquietant
renúncies
al moll
sense que el tren trenqui l'aire
de la seva estridència d'invertebrats
acumulació de residus de combustió
per en part
renovar la flexió ardent del faune
davant de la verge que canta.

Darrere de la finestra
arbres d'hivern
va evitar decidir sobre el terreny
paraules d'amor d'un passat passat.


330

sylvain gerard . treball 5 – el fill perdut del caravanserrari

 A la vora del somni   
el pare
estira la mà
la mare
mans darrere de l'esquena
el gos
tancar la pista
el nen
s'amaga.

A la llunyania un molí holandès
primer pis
els apartaments estan oberts
les columnes sostenen els arcs
un blanc lletós cobreix les parets
el cavall està preparat.

Un !
monte
esborra les llaminadures
amb un gest
no freneu la mort
ser el vent a la fresca del matí clar
sigues el brillant del teu espai
singlot la vida
vermillon amb un espasme
sigueu el cel en glòria
el meu nen
el meu diamant del moment
a la cantonada dels llavis
punt de somriure
just l'ocasió d'una cavalcada
només la fricció amb l'etern.

llamp
saps el camí
lentament
hors l'inter-dits
inclinacions de les ombres.

Ser
congelat al calvari dels casats
l'objectiu de les veritats
aquesta peça de vellut
on posar el cap
ull per ull
abans de la llàgrima.


317

S'ha de plantar un freixe

 va fer una passejada   
 Sur le chemin entre les blés   
 Piquetés de coquelicots, nabius i margarides   
 Houppes céréalières  
 Que le vent peignait,    
 D'amples ondulations,    
 Vagues d'un océan bruissant
 Exhaussant le vert tendre des épis.   

 Hi havia el regal d'un mateix   
 L'abandon à la nature   
 La vie dans son mystère   
 En sa sainte coquille   
 Au gré du sourire d'un soleil   
 Clignant des nuages   
 À mesure de son avancée.   

 Allà hi havia l'àncora   
 De la maison de pierres noires  
 Vaisseau familial arrimé 
 En bout d'horizon   
 Derrière la ruine des Matillou.
  
 hi havia calor   
 Du grand'père   
 Des parents   
 Des enfants    
 Tissant    
 Les paroles de sieste   
 Entre journal et tricot.   
      
 " Il faudrait planter un frêne pour avoir de l'ombre. "  

 Es va fer.   


329

Les cinq plumes de l’ange

 En descendant l'escalier  
 traces blanches sur la vitre   
 nuitamment posées en adresse.  
    
 Exclue de l'infini   
 à contre-espace   
 de vaines formes de rencontre   
 me font   
 froideur extrême   
 les petits cailloux de l'humilité   
 rangés dans la boîte aux secrets. 
     
 Abandonnée   
 en bord de route   
 par temps de pluie   
 les cheveux épars   
 me font plumes d'ange   
 au travers du portique   
 de l'attente sans fin.    
  
 Rassembler mes oripeaux   
 vêture divine   
 pour cacher ces blessures   
 je suis rabrouée   
 refoulée, pixelisée  
 hors de l'eau transparente   
 mon unique miroir. 
     
 J'avais pourtant bien fait   
 de belles noces étaient promises   
 mon père ramasserait les champignons   
 ma mère irait faire le tour de l'église   
 mes sœurs de guêpières vêtues   
 seraient le charme et la guérison   
 sur notre char carnavalesque.   
   
 Puis tomba le verdict   
 éclatées contre la vitre   
 les cinq plumes de l'ange en reflet   
 marquant l'absorption par le néant   
 ne restaient que le fond des casseroles   
 à récurer pour le mets attendu   
 d'une l'enfance retrouvée.  

     ( foto de Caroline Nivelon ) 
 
327

mira de cara

   Mirada respecte   
crida als que vénen del mar
recaptar el capital del nostre coneixement,
al que trenca el mirall
tornarà
al seu lloc
música antiga,
acords freds
ombra i llum,
des de l'alba fins al capvespre,
descalç sobre la sorra humida,
la meva ànima vindrà tan aviat,
ja ha marxat,
arabesc daurat,
Esteno la mà al vent de les expectatives,
el meu home petit,
dolça flor de praderia de la infantesa.



328

al bosc de llum preciosa

   Escarde lâche   
fichée en la serrure
au vestibule des attentes
balayer les pensées
sans permissivité.

De longs filaments
descendant de la ramure
pendent ultime verbiage
les falbalas de l'outrance
en régurgitation des moments de l'enfance.

Sabir époumoné
contre la paroi des châteaux de Thérèse
les cris et bosses sont rassemblés
au grand bûcher
des vaines suppliques.

De mille manières
l'habit cérémonial
enfle devant la tempête
bulles si tôt éclatées
pour une protection désuète.

De givre point
juste le roman des choses secrètes
par devant les yeux brûlés au papier d'Arménie
où ceindre de lumière
la nudité tard venue
cet effort à partager le nécessaire
ce moment de doute
en creux de déshérence
ce voyage incarné de l'écriture dernière.


326

Vaguelettes proprettes

 Vaguelettes proprettes  
 menuet sur le tapis des songes  
 l'organiste plombe ses notes  
 levée de poussière  
 accumulation dentellière  
 effraction par le milieu  
 du céans de ces lieux  
 offre cliquetante  
 d'un moment de doute  
 assis sur le banc de pierre  
 en retrait du bras de mer.  

 J'hésite et je prie  
 que d'hybride manière  
 nous conjuguions  
 l'emploi des mots  
 avec le temps qui passe  
 éraflure tendre  
 offerte en dérision  
 à l'expérience bouleversante  
 ple i solt  
 entre chair et mousse.  


325

les ombres som nosaltres

   Les ombres c'est nous  
les parents aux extrêmes
les enfants au milieu.

Et puis des taupinières
un ciel bleu blanc
una mà estesa
l'index vif
c'est par là qu'on va
sense cap mena de dubte
si ce n'est nous
les faiseurs d'images
aux marges d'un je ne sais quoi.

Des lignes sages
des couleurs atténuées
une vigueur de gauche à droite
un alléluia
aux branches dénudées
d'une tendre journée .

Par gradations mesurées
se joignent la beauté et le zèle
de ce qui croît en lisière de vérité
del que hi ha
en l'instant méridien.


324

mala sort

   Traieu els barrils del bosc     
netejar l'espai de llum
pel límit traspassat
deixar l'arbre
esborrar els nostres records.
Avançar al capvespre
prop d'una nit d'audàcia
acostumat
palpitant la nau de les oracions
pujar a la perfecció.
Carregat de records
al raig de sol
en un matí vibrant
compta els punts de pols
girant a les persianes mig obertes.

Gambade
piano didgeridoo
melodia de mel
trobada de bruixes
dansa de temps passats
follets i trolls
barrejant-se amb les olors de l'oceà
girar el vent
sobre l'horitzó
la pluja pica
animal escarboucle
bateja a la nit
ordres fallides
sovint la rebel·lió
coses tan llargament contingudes
avenç rampant
entre toxo i ginesta
s'obren les parets
girar el vent
buidant l'espai
girar el vent
perseguint bombolles sembrades
girar el vent
en el seu impuls reial
girar el vent
soroll terminal
girar el vent
davant el gran silenci.


323

Porta a porta amb capota

   Elle avait mis sa capeline   
sèchement
et pris la porte.

Des de,
silence,
commémoration en temps de crise
petite ébréchure sur la tasse
l'ampoule électrique clignote
nous sommes en fin de ligne
j'ai ouvert le tiroir à pain
me suis coupé tranche de pain
beurre et fromage
façon de faire passer la pilule.

L'horloge sonne les cinq heures
le jour ne paraîtra que dans trois heures
prendre un livre
jusqu'à ce que fatigue vienne.

La cuisinière encore chaude
dans l'ombre
sur laquelle mijote un reste de soupe
un papillon de nuit se réveille
pour se cogner à l'ampoule.

Elle avait mis sa capeline
sèchement
et pris la porte.

Sur la grande table
ses collages
sa vie de trentenaire
ses souffrances amoncelées
un regard de biche perdue
un paysage en trompe l’œil
je froisse le tout
ça réveille le chat
se dandinant vers ses croquettes.

Souvent
paraît que l'aventure
passe par la rupture
que l'on franchit sans se retourner
offert à la nuit frissonnante
du frêne animé par un souffle.

Vite,
refermer la porte
la pièce se rafraîchit
enfourner une bûche dans le foyer.

Elle avait mis sa capeline
sèchement
et pris la porte.


322

La présence à ce qui s'advient