Aux tours dressées Par de l'abîme J'ai levé la voix pour dire ce que disent Les hommes de bonne foi Les femmes du royaume À contretemps des lois.
Tu seras belle Et le réverbère sera beau À se prendre comme bougie d'anniversaire Des cloques sous les yeux À la merci des gens heureux Sur l'horizon bleu de Prusse Chargé de cumulo-nimbus.
Tu seras beau Mon coco d'amour Toi l'éclat de prune Sur le verre de la fenêtre À écouter par la fissure Le murmure occipital Des petite tortues de l'esprit.
Et nous ferons de jolis cadeaux Aux moineaux de la plaine De quelques graines éparpillées Sur le jeté blanc de blanc de la terre Pour un lâcher-prise saturé Des morts et doutes entassés Sur le cairn humanoïde.
Et je leur tendrai la main Aux humains Juste pour que demain Pouvoir exorciser les noires pensées Clavicule brandie À même le goutte à goutte programmé à l'envie Sous le toit de l'abbaye.
Pour que faire avec rigueur Le bien commun des terres nouvelles Paraître de tendresse recouvertes Femme de bonne maisonnée Homme de ferveur appliqué Laisser comme viatique La merveille du jour, le jour même.
Pitrerie
Des rires
Dans la corbeille des mariés.
Assis sous la tonnelle
À défaire le corsage
Ardeur enivrante des lilas.
Grande Roue de fer
Débaroulant sur la pente
Tels biclous vers la fontaine.
Le prince a deux visages
Et même celui d'une jeune femme
Cachée dans le bruissant de l'air.
Au sortir du passé
Oreille crochue
L'indestructible est trop fin pour brûler.
Plaît-il
Que la grâce de l'œuvre
Réalise l'étendue du manque.
Gelé depuis des siècles
Mon cœur est en amour
La levée d'une chute.
J'ai regardé l'Autre à travers un feuillage
Bien m'en a pris
De soumettre l'illisible à l'encart d'un soupir.
Au vide-plein d'excès de confiance
S'associe comme gant retourné
Le fragile de l'essentiel.
Dans la plus grande clarté
De pleurer est chose facile
Douceur non aboutie.
Se balancent par delà l'écho
L'éloignement des choses dites
La captation de l'éternel.
L'enfant du clair-obscur
A placé ses dents de lait sous l'oreiller
Au matin deux vaches de plomb.
Les images à la queue leu-leu
Sont entrées en gare
Cendres et escarbilles portées par le vent.
Mourir ou mûrir
Place au différentiel des opportunités
Les anges de la partie.
Que la lumière vienne
Tremper sa plume dans l'encre violette
Equilibriste du temps venu.
Des mots
Des mots et des ratures
Des mots partout.
Main levée entre le pouce et l'index
Par le trou de la substance
L'horribilis de la forme.
Dans le cœur la bêche creuse
À la voix au dessus de l'abîme
La part absente des rêves.
Parle petit rossignol
Et me tiens le langage
Agi et négocié de la pensée active.
En retour d'un baiser noir
Calligraphié comme un dessin
Il faut que je te dise.
Que le baiser blanc des âmes
Rideau baissé
Crée notes relevées sur le présent du temps.
( detall d'una obra de Jean-Claude Guerrero )
1213
À bord
À bâbord à tribord je reconnais
Que pour honorer cette histoire
Avoir fait la paix avec le passé
Les souvenirs à fond de cale
Je ne rumine plus.
Renoncer c'est se taire
Sans que le pouvoir s'accroche
En défaisant les manières habituelles de nous lier
En progressant car nous n'avons pas le choix
Sans nous attacher à une joie
En bonheur et en tranquillité.
Embrasser le plein ciel
Hors les ailes de l'Inca
Permet au soleil levant
D'effacer les pensées
En honorant les causes
Qui les ont précédées.
Une nouvelle histoire apparaît
Quand calme et serein
Sans soucis ni regret
Sans attente ni jugement
Ouvrir la porte du consentement
À ce qui est.
En imagination
Sans être maître de ce qui arrive
Les gens et les situations
De vive voix
Au circonstanciel de la vie
Place aux modifications.
Écrire au présent
C'est déborder dans l'avenir
Au premier jet il importe de tenir le cap
Sans se départir des embellissements
Ni des transformations
Au cours de l'avancée.
Les émotions sont nos émotions
Et nous nous demandons à quel endroit du corps elles s'adressent
Événements précis à l'appui
En inspirant de la lumière blanche
Pour ensuite l'envoyer au "là-du-corps-mon-être"
À purifier.
Les montagnes escarpées avec leurs bérets blancs
Succèdent aux vallées verdoyantes
Pour s'ouvrir aux énergies des éléments
Terre, air, feu et eau
Propices aux êtres vivants et aux plantes
De la Nature, notre Source, notre Lumière, Luceram.
Quelques instants suffisent
Pour prononcer ces mots
Au travers d'un vitrail illuminé
Mousse douce et petites pierres posées
Dans le silence qui nous sied
Nous les messagers de Paix.
1212
Avec elle
J'ai gagné l'autre bord.
De la traversée du désert
J'ai banni le désuet.
Sans encouragement
J'aurai cessé de me connaître un peu.
C'est par le haut-chant de la libération
Que j'ai traduit l'impérieux appel
Des arrivées et des départs
Dans cette gare aux affinités feintes.
J'ai refait ma vie
Avec elle
Selon les anciennes coutumes
Par le mariage en restant fidèle.
Le dialogue m'a rendu fécond
Comme de reprendre langue
Dans un processus de métamorphose
Au pays des roses mosaïques.
Renommer le matin du monde
À neuf en complétude
De la perception et de l'imaginaire
M'a permis
Vent debout jambes à mon cou
De rouler à tombeau ouvert
Vers le judicieux nominatif
Afin d'aborder en tenue élégante
Les formes et musiques
De l'essence des choses.
En surplomb
La vision devient synthétique
Lunettes de vue non admises
Juste quelques rondelles de plastique fumé
Pour me garer du soleil
Cette luminescence absolue
Faisant la fière sur la neige
Aux abords infrangibles
Où tout est blanc.
La vie vécue est la vraie vie
Ramassons par l'écriture
Le rétrospectif et le globalisant
De ce qui fait sang et sens
Dans le courage des sources
De bienfaisance et d'ombre opalescente
À portée de la flamme des rencontres.
J'ai joué aux dés
Avec le jour et la nuit
J'ai marié la linéarité terrestre du temps et de l'espace
Avec l'invisible mouvement de circularité
Sur la marelle d'une cour d'école
Incarnant la voie du saut calculé.
Il n'est pas de douceur sans douleur
Aussi sur les épaules de ma mie
Ai-je mis le coussinet de l'esprit
Piste d'envol de l'aigle
Catapulté bruyamment
Ailes brassant l'air
Dans l'intime du cœur
Où fendre l'armure de la peur
En possibilité de dépassement
Vers le réseau organique
Aux multiples combinaisons
Pour forçant dans un long glatissement
Les souterrains de la montagne
Aller jusqu'aux confins de l'Univers.
Il n'est de vie qui demeure
Que l'accord mélodieux d'une assise
En attente du nuage.
1211
Lave fluide
Après morsure
De l'ours mécanique.
Adjonction caramelle
Des rétractations de la colombe
En bordure de sphère.
Diadème démoniaque
De l'inconstance défiée
Au sortir de sa boite.
Prise de risque
Devant crevasse béante
Brise d'éternité.
Fréquentations étranges
De la prophétie et du courageinouïes.
Mystérieuse estampille
En convulsion
Des excavations de l'âme.
Plaque de fonte
Posée sur le trou
Rend le pavé glissant.
Parure gémissante
De l'occupée des lieux
Plaine ô ma plaine.
Se plaindre
Rend le vide plein
Châtiment intégral.
À se coucher dans la paille
Rend le paillou fragile
Et la fourche agile.
Oiseau aux plumes légères
Jadis
Bardé d'écailles abyssales.
Fils de l'homme et de la femme
Je mesure à chaque instant
L'innocuité de l'événement.
Disparaître
Convoque la bienséance
Pour un dernier bain de sang.
De son manteau
Sortaient les mots
D'une hypothétique parodie.
Et je connais je connais
Jusqu'au dérèglement des sens
Le porter haut de la folle enfance.
Vouloir n'est pas pouvoir
Mais à dialogue constant
La littérature turelure.
À magnifier le réel
Les arbres se courbent
Devant le vent du désert.
En bloc et à distance
Il faut toujours que l'ironie
Propose son sourire.
Imiter et vous serez pardonné
Par les foutras de la chose entendue
Cette subversion à tous les rayons.
Les opinions
Des trognons de rien
Que le rien accapare.
1210
Un merle
Ce matin
Au téléphone
M'a appris qu'il fallait dire
" Merci ".
Bien me surpris
Dans sa robe de lin grise
Qu'il se soit ainsi
Enquis de ma superbe
En me penchant à la fenêtre.
De toutes les couleurs
Il s'est frayé chemin
Dans la pluie et le rire
En simplicité
Par le secret de son cœur.
Quelle folie
Que ce fils de la nuit
Puisse ainsi
Présence diaprée
S'enquérir de mes capacités d'élocution.
Le haïku
Caquetant dans la cour de l'école
A remis une brassée de silence
Entre les mains du voyant
Affecté au néant.
La flamme tremble
Se couche
Mais ne s'éteint pas
À l'orée du sans soucis
Petite fleur épanouie.
Les langues de peinture
N'arrivent pas
Du bleu d'amour au rouge sang
Troncs serrés feuillage inexistant
À répondre à l'appel.
Mes doigts ont caressé
La respiration verte et courte
Du frêne abondamment déployé
Devant la maison
À tâtons.
Telle chenille
À la raison vacillante
Je suis tombé de l'échafaudage
Par le vent assisté
Du papillon de mon enfance.
Sous l'arche
Sans résistance devant la fausse parole
Le jaune du soleil
A recouvré sa prestance
Hors la comédie des vitrines.
Ne pas chercher à plaire
Mains dans les poches
Sans héritage
Le monde a glissé au travers
D'un trou approprié.
À posteriori il fût dit
Que nous serions quelques uns
En veste de marbre
Pour rallumer le mégot des souvenirs
Travail de lumière.
( œuvre de Michel Bole du Chomont )
1209
Ce qui s'écrit ne va pas loin
Juste une bûche de 25 centimètres
Dans le poêle du salon.
Le chat peut gratter à la fenêtre
Elle s'ouvrira pour de bon
Par le respect de l'animal.
Les images fusent
Comme flammèches en janvier
Talisman des jours passés.
Les mots et les choses peuvent brûler
Le monde s'émouvoir
Du geste mineur soumis à l'écriture.
De l'encre et du songe
L'accord dévoilé
Du poème et de toi, le lecteur.
Lancer l'idée dans l'espace
Boomerang revenant blanc de bleu
Du miroir le silo nourricier.
À ce jour je m'accable
Pour me plier en quatre
Livre achevé, attendre.
Mère père sœur
Tous morts avant le vernissage
Les épines rauques de leurs voix, égarées.
Cette nuit j'ai marché sur des pavés
Un lys à la main
Mon corps coquillage, entre les dents.
Attendre le noir
Pour voir les étoiles
Lumineuses bienveillantes.
Le manteau de mes aïeux
Je l'ai fréquenté
Comme obligation impérieuse.
Brefs sont les mots de l'esprit
Aux moineaux les graines du cœur
Et pour moi la faim, toujours la faim.
À la vie à la mort
J'ai jeté mes effets au fond du puits
En écoutant le silence.
Suis resté à quai
Bateau parti
Des floches de rien dans les mains.
Brille encore le lilas des Bergères
Pour fuir la ville
Et ses ruelles malodorantes.
Ventre contre ventre
Nous avons conçu l'arc-en-ciel
Du sel de mer, unique fraîcheur.
Transparence des mille visages
Croisés distillés fiancés
Griffures du brasier éternel.
Belle et bonne fée de ma timidité
Extrémité de la jetée le jour
Touffeur rapetassée la nuit.
Vivre de sonorités
Jetées à la volée dans l'opercule d'une brise
Franchissement du mur de l'oubli.
De petits bras s'agitent
Le long du corps gracile
De ma petite fille, irrésistible.
À la bonne heure
Il est six heures
Aux 21 coups du siècle, le bonheur.
1208
Un peu seul
De celle que l'on aime
À la dérobée
En déchiffrant les brumes
Dont on obtient
Fragments de souvenirs
À force de douleurs.
Déjà vu déjà entendu
Qu'importe si le souffle est léger
Il est des bontés
Que le tulle caresse
Sans invectiver traces laissées
Par le pigment des mots
Sur la margelle aux oiseaux.
Qu'il faille de fer et de sang
Saisir lingot de plomb
Offre à la blessure
Les herbes folles de l'instant
Qu'aucun chant ne saurait cautériser
Entre ombre et lumière
Au dernier regard.
Bougie soufflée
Main errante disposée
J'ai tracé sur la carte
La route parcourue
Sans que vaille la peine
De veiller mourants et morts
Aux portes du Mystère.
Parfois la buée sur la vitre
Fait ouvrage de dentellière
En ce jour des dérobades
À déchirer ces dernières lettres
Insultes à nos pleurs
Échangées une dernière fois
Avant notre départ.
Crique de l'écrit
Par ta voix retrouvée
J'ai cru un instant
Parler de l'au-delà
Pour ramener en son centre
D'eau et de lumière baigné
Le visage éconduit.
Par delà le manque
Il y a le cœur qui trébuche
À force d'effleurer du doigt
Les plumes de la huppe
Carte blanche à donner
En lecture des points cardinaux
Par la ronde associés.
1207
Una moneda a la vora de la taula
Tres petites voltes i després van
Els titelles de Jeanne
Mare poderosa a l'aguait.
Clicant la cullera contra el bol
El matí d'esperats despertars
em vaig dir a mi mateix
Que aquesta havia de ser l'última vegada.
No vaig tornar a encendre l'espelma dels Uffizi
Pena consumada
Per protegir-me del moment
On estaré sol.
La tassa de cafè
Envoltat de fines bombolles
Reflecteix el llum des de dalt
Sobre un fons negre comú.
glop rere glop
El nivell baixa
Acompanyat de fumaroles lleugeres
Escapada de la caldera.
Un cop de ploma inesperat
Escriu un rastre de tinta
A la mà de suport
Amb un altre gest de silenci.
Un silenci no tan silenciós
Que el rellotge i la nevera
Fricció
Avall de la impassibilitat dels mobles.
La llesca de la torradora
Em farà aixecar de la cadira
Per a algunes manipulacions de seguiment
Col·loqueu la torrada amb mantega a la safata.
El tovalló encara plegat
A punt per agafar amb la mà mestra
Per netejar algunes taques
A la cara.
La pàgina del quadern oberta 107
Benvingut el rastre
Pensaments de la nit
Amb un alè de mel i or.
Allunyant el bolígraf
Mans unides, cara aixecada
Tanca i obre els ulls
En petits batecs regulars.
Els peus es mouen
Cruixent de la pell de la sabata
Per sobre dels genolls
Llisca contra la part inferior de la taula.
Temperatura integrada
El rellotge continua
De glop en glop
El nivell del cafè està baixant.
A més, no es tracta de cafè.
Més com la xicoira
Per tal de preservar el possible son
Al matí que segueix.
El marcador de llibreta serpenteja
De l'antiga marca de cremada
almenys cap a les pàgines intermèdies de la pàgina d'inici
Gotetes de fervor, les paraules.
Estira les cames
voladís de badall
Rascar-se el cap
Argumentar un canvi de postura.
Amb la punta del dit
Busca la rugositat facial
Fricció de palma oberta
A la barba aspra.
Mans a les butxaques
Agafa les restes d'un mocador
Calent contra l'estómac
Relaxa't uns segons.
Acabar la beguda
Amb prou feines calent
Torneu-ho a posar a la safata
Sent el líquid baixant a l'estómac.
Creueu els dits davant vostre
Polze a polze
Les dues ungles s'ajusten
Amb una lleugera pressió mentre està quiet.
Tancar els ulls
El rellotge que fa el metrònom
Torna a la intenció d'anar al llit
Després d'aquesta caminada perfecta.
1206
Levita i cua de cavall
Al vent de la història
Aquesta manera de posar el peu
Al primer pas
Hi havia a casa seva
Aquesta precisió del tallador
Per esmolar la teva fulla
Costa el que costi.
No era ni bonic ni lleig
Només un pensament
En mediació d'esperit
Saber gaudir del seu lloc
Sense ofendre el caçador
Qui ve de la matança
No va impedir el plaer de veure
I l'alegria d'admirar.
Van matar Saint-Just
Mentre matarem
El cérvol bramant
A la sortida del bosc
Amb fred
En un futur que ja existeix
Marca d'infantilisme
Creador de riqueses que ensopeguen.
I bufa sobre les cendres
I travessa el bosc ardent
La mort només arriba a la pàgina
Encara no escrit
Peülles lliscant sobre la marga
Recital perfecte
Panoràmica
Sota el canal del temple.
Així és senyor
Parlem, parlem
Les proves viscudes durant la infància
Mentre travessa la massa d'aire
Allà davant nostre
Ens fa agafar plàcidament
Polseres errants
Als canells dels nostres somnis.
Les paraules tinten
La neu es fon
Passen els anys
Per tornar a poc a poc
Introdueix compartir
Entre el silenci i l'escripturaCamí del Contrabandista
A les xarxes de la muntanya.
Espera
Tot passa i no queda res
Recuperant la imatge de les nostres certeses
Només porta cercles foscos sota els ulls
Queden coses
Els que estan a distància
Reduir la profusió d'encanteris
Al sí inanimat d'una circumstància real.
El patiment a casa
S'expressarà mitjançant paraules trencades
Que acaben donant poesia personal
Sota la pell de la impotència cíclica
Vestigi terrestre del cicle de transformacions
Portat a terme amb gran arrogància
Pretendre
De l'ego saturat d'obediència.
Hi havia una vegadaDe navigation sur le lac de Tibériade
Où guetter dans les profondeurs
Au-delà du sillage du bateau
La chimère et le savoir-faire
Arrimés au regard noir du guide
Faisait de l’absence de l’objet aimé
La bienséance d’une Présence à venir.
1205