Arxius de la categoria: abril 2017

Visage visage au touché de nos cœurs

 cara cara   
al tacte dels nostres cors
a l'abast del freixe
sense gest ni paraula
mirada alta
sumes de reserva
A les fotos
seriós i trist
per saltar des de dalt de l'arbre
colibrí de foc
passacaglia de les boires
mostrant vetes amb una mà
per desxifrar al vespre a la llum de les espelmes
documents d'identitat groguencs
que el vent s'escampa
davant els nostres ulls insomnes.

O cara
cara única del temps que passa
infanta enlluernada
ser el receptacle de les nostres llàgrimes
le sal de la nostra reunió
del pal al card
de Job a gris
grunyir
davant de la femta
barrejat amb còdols de basalt
mescla brillant
Enfilador de Virgínia
i la paret vermella
oi cara
que la manca d'esperit esborra
pedra plana posada al matí
a la paret del jardí
respiracions mixtes
cara a cara per tota l'eternitat.


340

Es-tu là mon âme ?

 
Es-tu là
glissando sans dérobade
à me porter sur l'onde douce
lune entrevue au parloir
écorce arrachée du chêne-liège
se faufilant dans la foule lente
passager ébloui
des sentes odorantes.

La meva ànima
seule
au hasard d'une sortie
se vit prise
dans le flot des migrants
ô mon âme
l'altérité est une autre identité
de l'autre à soi
la source même des solidarités.

339

sous la gouttière du temple

   Sous la gouttière du temple  
y'a la romance
la saga du temps qui passe
le cortège des semelles de bois
le frisson des roseaux
le gond d'une porte
que l'on ouvre
et qui grince
demain ou après-demain
de rien en rien
les bras ballants
yeux levés
à l'horizontale
festons des nuages
hors limite du ciel
en syncope légère
sur le pavé d'argile
à griffer d'ongles écaillés
le passage des fourmis
en rivière d'être
vers le sans arbre
du sable ridulé.


336

mon âge assis contre l’arbre

   Mon âge         
assis contre l'arbre
regarde
boule de suif éteinte
à la tombée du jour
un cataplasme en brise-glace
de retour de mission
de père et mère le descendant
au risque de connaître
flamme terminale
mes annales dispersées
un soir de grand vent
la carrière ouverte
et
dernier charroi
de mèche
avec le raisonneur apocalyptique
notre bâtisseur
notre fossoyeur
notre inventeur.


337

marée remise

   Marée remise   
marée rétrocédée
marée du compte à rebours
marée déposée
marée reprise
verrai-je le dernier hoquet
descendre toboggan
la pente aux ajoncs
la mise en veille
des sphaignes de l'étang
ma correspondance
en bel équipage
filant grand train
sans attendre que je m'éteigne
pleurs refluantes
sous le dais mercantile
des arrimages familiaux.


338

l'escriptori subterrani

   Noir de noir     
en l'écritoire souterraine
de corolle en corolle
tendre la corde
entre chien et loup.

Capter la prosodie
du glatissement des vautours
vertigineux voiliers
éboueurs de vestiges
sans soupçon
sans contre-façon
accablant de tristesse.

Surgissement des mains tendues
jaillies
blanches
de la paroi anthracite
aux reflets de lune
en retrait des lumières de la ville
au son du buccin
sentinelle drapée du manteau de cuir
que revêt le vacher
le fouet dressé,
viatique devant l'autel
où surprendre la faille avouée.

Le Grand Bédé se dresse
le chapeau de clown vissé
sur son front Frankenstein,
gorille à la quenouille
taguant sur tablette d'argile
les blessures de sa pensée,
traces cunéiformes
gravées sur le pas de porte
gota a gota
d'un ciel pleurant de se savoir aimé.


335

Au soleil vert de notre enfance

 Al sol verd 
de la nostra infantesa.

aigua corrent
del pou a l'estany.

dos tritons
un mascle una femella.

olor dolça
olors de primavera.

De dalt a baix
es mostra l'efígie.

La palmada final
mossegar la pols.

Enganxat a barreres
l'epíleg de l'arc de Sant Martí.

Seu a la gola
el lliscament d'una corda.

La vora del desig
la xarxa d'aterratge a la mà.

Qualsevol cosa val
tot reflecteix la presència.

Davant del mirall
cara alegre.

Passa del que és difícil
al que és tendre.

estar enamorat
amb un mateix.

Cap teoria
només una intensitat des de dins.

Gràcia
el rebem.

Maman
deixa de dir-me que no ho faci.

La transmissió
una cursa de relleus.

Cada ànima és rica
atenció als altres.

ple de papallones
aquests missatgers sense pes.

Entre ginesta i toxo
s'obren les parets.

Gira el vent
evitant els carrerons sense sortida.

Abans del silenci real
dolça revolcada.

Escolta
l'aire per respirar.


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