Kategoriaj Arkivoj: Januaro 2021

À bientôt

 
 
 Adiaŭ    
 pour ne pas avoir à redire    
 en faisant crédit à l'avenir.        
  
 Adiaŭ
 sans se retourner    
 en reconnaissant chez l'homme le sanctuaire.        
  
 Adiaŭ    
 les gens du monde    
 ceux que nous portons en nous.        
  
 Adiaŭ    
 vous les enfants du Passage    
 vers le point clair le point lumineux.        
  
 Adiaŭ    
 du fond de l'allée des hêtres    
 en faisant offrande d'amour.   

  Adiaŭ 
  pour une vraie connaissance,
  un échange, un dialogue, une réciprocité.

  Adiaŭ     
  cette présence    
  cette personne.        
  
  Adiaŭ    
  pour t'entendre dire    
  " c'est moi ".        
  
  

  707
   

La insolenta beleco

 
 
 Amaso da stumpetoj    
 ekster la kampo    
 I hang around I hang around.        
  
 Tegita per vermiĉelaj nuboj    
 la ĉielo de mia infanaĝo    
 porti mirindaĵojn.        
  
 Krom sur la sojlo    
 la ruĝa sunkufo    
 ruliĝas sur si mem.        
  
 Ĉu mi povas ion el ĝi elpreni    
 eĉ ne la odoroj    
 miasmo leviĝanta el la tendaroj.        
  
 Afekte via    
 la friso de la papera trajno ne plu estas    
 ĉi-vespere pluvas.        
  
 Aldonu nenion al mia doloro    
 eĉ branĉeton da konvalo    
 sed faru tion, kion vi volas.        
  
 Kiel viatiko    
 vojmapo    
 por trankviligi sian familion.        
  
 Ŝtipo falas de la ĉielo    
 rekte al la paliso    
 bona interkonsento por ĉi-vespere.        
  
 Deĵoranta unufoje    
 post elirmalpermeso    
 ni rigardis al la tagiĝo ĉielo.        
  
 Suben tute malsupren    
 la bovinoj devis supreniri la deklivon    
 kaj mi tenis la linion.        
  
 Estis same en la tempo    
 kun freŝa aero ĉirkaŭe    
 ĉe la trairejo de la betona transformilo.        
  
 Estis multaj girlandoj kaj rubandoj    
 ĉe la geedziĝo de Georges kaj Renée    
 en la romper mi estis la kakoto.        
  
 De ĉi tiu suko    
 Mi naskiĝas kaj mortas    
 plurfoje    
 ĉe la pordo de la amanto    
 kaj ĉi tiu ebrio duobliĝis kun lucideco    
 donas signifon kaj inteligentecon    
 sen paroli    
 fondi insolentan belecon.        
  
  
  706 

Malgranda adreso ĉe la Golemo

 
Le Golem des bas-fonds
à la sortie de la mine
peine à retrouver son foyer.

Les copains d'abord
un petit coup et puis s'en vont
les bonnes résolutions.

Pour au coin de la rue
sauter sur la voisine
qui revient des courses.

La masculinité est en déshérence
ses terrains d'expression sont en friche
ses pulsions ne sont plus souhaitées.

Estas ŝtormo en la aero
pour les tenanciers de la lance dure
il est des armes à remiser.

La rusticité n'est plus de mise
les temps sont difficiles au castelet
pour Guignol et Gargamelle.

Même les virus le frappent
le pauvre homme à peau de bête
le brave garçon de l'Amérique.

Son territoire se réduit
la force musculaire ne fait plus recette
ô femmes qui pensent !

Les familles s'interrogent
le désir aux mains du manipulateur
sans foi ni loi

La créativité jaillissante
renversant les codes moraux
devient sujette à suspicion.

On ne compte plus les débordements
police et justice sont mises en demeure
d'aider la femme et l'enfant.

Cronos doit rogner ses dents
obligé qu'il est de manger les pierres
dans la plaine immense ouverte aux vents mauvais.

La beauté doit maintenant se négocier
il ne s'agit plus d'éloigner les colifichets
le grandir de soi crée sa mezzanine.

Il s'agit de gravir de nouveaux sommets
de s'éloigner du gouffre des crimes
dans l'acceptation de la présence humaine.

Quand les brumes se dissipent point de facilités
l'aurore est à cueillir tous sens dehors
afin d'émerger de la gueule de bois.

Montrer le rude et le brut
dans les foires et les stades
n'est plus chose admise.

Les algarades et les pétarades
des tenants de la virilité
nuisent à la complexité de la vie.

Le graveleux écorne le plâtre des arrière-cours
les sous-bois gémissent des assauts du dieu Pan
les arbres craquent sous la violence des percussions.

Un hiver à la glace compacte
un hiver de reclus aux longues nuits
porte à la réflexion, à la méditation.

Replète dans sa mise en boule
la chaleur glisse sur la peau
pour que les yeux disent oui.

Il est temps de remiser ses habitudes
de se ressourcer au palais des douceurs
en sagesse dans l'attention portée aux autres.

Changeons de trottoir
ne divaguons plus près des barricades
organisons en tendresse l'écume des jours.


705


Le vent aimanté

 

    

 Le vent aimanté souffle  
 là où je suis    
 légende arthurienne    
 trop tôt dévalorisée    
 par les phrases perçues.        
  
 Ancré sur le monticule    
 sans racines excessives    
 aphorismes et fragments amusent la galerie    
 quand les branches sont des rayons du soleil.  
       
 De mère nature   
 l'avenir est éphémère       
 quand pour finir    
 la cendre se confond avec la neige.   
 
 Les ancêtres dorment    
 point encore investis, ceux-ci    
 que la marée évite    
 alors que, bien là    
 varechs digitalisés    
 ils vont et viennent       
 sous le bulbe cortical de nos frayeurs     
 le long des tranchées de la douleur.         
  
 Père dur    
 mémoire de bûche    
 couché coupé par le travers    
 rongé par l'absence    
 enchaîné par le son des clarines    
 la cape de berger sur ses épaules arrimée.      
  
 Frère en ramure    
 sorti de la forêt coloniale    
 à quémander une attention douce    
 sur le bourgeon de l'équinoxe.        
  
 Sœurs vivantes    
 tranquilles en leur normalité    
 sur qui compter en cas d'éclipse
 quand l'évidence s'exprime.    
  
 Et puis le vol des criquets-cerises    
 au dessus de Sainte-Victoire    
 à embraser la Table Ronde    
 d'un graphe tendancieux.        
  
 Le frein de la fatigue    
 faru, l'élégance venue    
 l'ouverture des fenêtres    
 au matin devant le grand lit frais    
 quand les tourbillons de lumière    
 entrent    
 par le verger chaulé.        
  
 Arvo Pärt change le songe    
 à valeurs errantes    
 des violons    
 en pensées de jeu     
 au goût enfantin    
 que le triste quant-à-soi    
 récuse d'un coup de savate mauvaise.        
  
 Je précède la liasse des outrances    
 d'un peu de pommade de paix     
 que notre belle étoile    
 cardabella clouée sur la porte des granges    
 emprunte au livre des mystères.        
  
  ( œuvre de Gore )
                                                                            704
   

Le désir

 
 
 Se mirent à danser    
 sous le feuillage désordonné    
 les sittelles de l'Organon    
 sans que leurs pas résonnent    
 par les chambres désertes    
 du manoir noir  
 que la colonne blanche de l'entrée    
 calmait de son silence    
 à portée des enfants    
 accourant vers le plan d'eau    
 jeter les cailloux de l'aurore    
 sans que la carpe coopère.        
  
 Il fut    
 il sera    
 ce que la grise plume glisse    
 sous l'oreiller    
 en trompe-l'œil    
 la cane posée contre la porte    
 à éteindre d'un souffle    
 la bougie de la veille    
 encore vaillante    
 si près du printemps    
 d'une présence aux phrases lisses.        
  
 Medium des menottes    
 de l'amie mon âme insoumise    
 grimoire des pensées souterraines    
 caparaçonnées de cavales tentaculaires    
 sur la sur-pointe du baldaquin    
 que les génies du lieu    
 avaient enfreint de programmer    
 hors toutes tentatives    
 de sceller de grappes d'images    
 l'élan igné d'un regard aux lèvres humides    
 positionné auprès du désir.        
  
  
  
                                                                            703
    
 
    
 
 
 
 
   

La tago, kiam la arbo de Frederique manĝis la sunon

 
 
 L'arbre brame et se tait    
 ou bien gémit    
 quand un souffle l'assaille    
 d'une bourrade par inadvertance.       
  
 L'arbre vaguemestre des effets de lumière     
 un soleil dans le ventre    
 agite la vie    
 drôle, bizarre, mélangée.        
  
 L'arbre claque de la luette     
 quand l'ombre exaspère    
 sans envie sans besoin    
 juste par gourmandise.        
  
 L'arbre en sa puissance délicate    
 émet hors des murettes et des taillis    
 de petits cris de souris    
 à la nuit tombée.        
  
 L'arbre saigne    
 et survient    
 quand on ne l'attend pas    
 pour soigner les plaies.        
  
 L'arbre de Frédérique    
 archange des bruissements furtifs    
 sait se faire discret    
 lors des ébats avec Dieu.          
  
 L'arbre scelle des secrets    
 de ses mains de ses larmes    
 au tronc commun de l'humanité     
 sans hâte sans désordre.           
  
  
                                                                            702 

Estas en januaro

 

 Estas en januaro    
 katoj serĉantaj kaĉojn    
 majstra parado en la postkortoj    
 où griffer le gravier à tout va.        
  
 Estas strange    
 nur anĝeloj el la ĉirkaŭa arbaro    
 vestita per sulko de freŝa vento    
 plenigu la maltrankvilajn okulojn de la fraŭlinoj.        
  
 Franchissons d'une lucidité extrême    
 la brua korto de la templo    
 ĉar en plena lumo    
 tuŝu la grandajn aferojn.        
  
 La glacio rompiĝas    
 post la vintra solstico    
 où la voix se brise    
 por generi ĝojon kaj ridon.        
  
 Ni edziĝu kun ili diris la plej aĝa el ili    
 kies muziknotoj    
 kombinita kun la pureco de kristalo    
 fabriquaient des gondoles aux jupes de jaspe.        
  
  
  701
   

tuŝi

 
 
 Toucher
 être de ce monde
 et par résonance
 être trace digne
 main dans la main
 au clair-obscur
 de quelques miettes
 jetées sur le carreau de la cuisine
 en signification des manducations
 émises avec art et fracas
 sur le tour de la terre
 l'air de pas grand chose.
  
 Il n'y a pas de monde sans toucher
 un mystère y pourvoirait
 sans que l'ouvrage pâtisse
 de nos calligraphies.
  
 A gorge déployée
 au coin de la rue
 la petite fille aux allumettes
 vidait son âme
 à même la vie passante
 comme l'adulte va à la mort
 comme l'enfant va à l'adulte.
  
 Il n'en fallut pas plus
 pour que trois gouttes de sang
 se déposent sur la page blanche
 l'une provenant de notre animalité frissonnante
 une autre de la conquête du réel
 et la dernière d'un baiser
 tout frais
 sur un crocus printanier.
 
  
  
  
                                                                            700 

ŝtono al ŝtono

 
 
 ŝtono al ŝtono   
 la kaverno de memoroj    
 anonci la kunvenon.        
  
 pardonu    
 Mi malfruos.        
  
 Nur ekvidi la veran paroladon    
 de la nekonataĵo    
 mia saĝa animo    
 en milda apopleksio    
 en la faldoj de la labirinto.        
  
 Kaj por LI veni    
 ĝi estos doni kaj preni    
 la foule rira    
 ŝi senigos sin de ĉio    
 en naskiĝo ni penetros    
 doni forton al la vorto .        
  
  
  
                                                                            699
   

Hieraŭ vespere

 
 
 Hieraŭ vespere    
 zorgi    
 kaj silento de la arboj    
 devant l'abstraction    
 tio ligas min al la sonĝo    
 frakasita   
 dans le biais     
 de skarlata atingo.        
  
 Démembré mais Rassembleur    
 Mi malkaŝas malnovajn rakontojn    
 sur la atentigo por ekzisti    
 dans un ciel changeant    
 ke rigardo lumigas    
 en disputo     
 esti aŭdinta la vokon    
 esti aŭ ne esti.        
  
 En la festohalo    
 infanoj krias    
 kaj la koboldaj ogroj kiuj akompanas ilin    
 sen iluzio de ilia frenezo    
 disĵetu ĉe la kvar anguloj    
 kiel la birdoj de la eternaj    
 antaŭ la vortoj fontantaj el la silento    
 ago de ĉeesto fronte al la granda foresto.        
  
 kion mi povas fari    
 se ombroj polvigas iliajn muskajn tapiŝojn    
 sur la sablo de realoj !        
  
 Hieraŭ vespere    
 brulvundo flamigas la okulojn de la esenca    
 por pli klara kaj pli granda koro.        
  
  
   698