Kategoriya arxivlari: oktyabr 2019

Mamour, mening hayotim

 hayotimni sev   
 aralash ildizlar bilan   
 bu yorug'likni filtrladi   
 yo'lakning pastki qismida   
 minnatdorchilik daraxtlariga   
 et de puissance alliées.  
    
 Kunning kapalaklari   
 kuya   
 ularning sinkoplangan poygalarida   
 oldinga va orqaga raqsga tushdi   
 Ruhning yorqin ranglari   
 shifobaxsh nog'oralar sadosiga. 
     
 Ostonada tiz cho'kib turing   
 u yalang qo'llarini uzatdi   
 ochiq kaftlar   
 uning yorqin sochlari   
 tunning so'nggi parchalarini o'chirish   
 que le baiser de l'aube rougissait.    

  
  542

yangiliklardagi kabi

   Il y a le monde en ses excès   
et puis l'aigrette blanche
en son immobilité.

Au coucher du soleil
il y a l'homme sensible
le trublion des marais salants
la lèvre moussue.

A marée basse
traces sur le sable
du cygne en son envol
un frisson pour se remémorer.

La nuit organise les songes
trémie des gouttes de pluie
pour une danse sacrée
sigisbée de notre errance.

541

Eperdu, o'rmon bo'ylab yugurish

Eperdu
o'rmon bo'ylab yugurish
l'homme se met vite en émoi
sous le murmure d'une ramure
poussée par le vent
qui de ci de là
fait vaciller la houppe des grands arbres
au regard vibrant
point de remue-ménage
juste la danse vigilante
des gardiens du seuil
dont l'œil darde
en l'avenir lustré
par maints passages
telle peau étendue sur la souche
au bouche à bouche
de mots écrus
papillons de lumière
livrés au lendemain
pourvu qu'ils sachent
du temps accompli
dire l'attente juste.
 

 540

ertaga kamalak


Aux limites
de la quête et du doute
il y a cette attente,
la clarté en son avènement.

Les nuages peuvent se déliter,
les vents ne suffisent plus,
il y a aussi la marée du cœur
qui fait vaciller l'être.

La pluie qui tombe sur le ciré
au contact de la peau nue
électrise la conscience
d'être au delà de la chaleur animale
et en deçà du monde.

Plus rien ne se passe comme avant
les vaches continuent de brouter
le chien est assis entre mes jambes,
je suis adossé au talus de pierres,
tous deux sommes de garde
au goutte à goutte du temps qui morigène.

Reviennent du large
les voiles de l'enfance.

Il faut partir
pour ne plus revenir,
l'humide et la lumière se marient,
demain il y aura l'arc-en-ciel.


538

Mening keksa onam

   Ma mère de l'autre temps   
d'où elle venait
je ne sais
peut-être de ce train
au dessus du viaduc
puis le retour en enfer chez les sœurs
sans Marie
abandonnée dans des draps souillés
offerte à la terreur.

Mon père silencieux et amoureux
s'accrochait à sa femme
comme au radeau de la Méduse
courant joyeusement
derrière la carriole au sortir de la gare
dans la poussière de Montamizé
puis s'adossant contre un paillou
jouait de la trompette.

Ils eurent un enfant
les convoquant à se marier
le bel enfant du printemps
pour palier à l'entrée en guerre
au bout du chemin d'entre les blés
à cueillir le bleuet et le coquelicot
en tendresse et injonction
pour que destin advienne.

Il s'appellera Jean
comme cet oncle mort jeune
libéré des tranchées
et de la grippe espagnole
que je devais réincarner
vint cinq ans après
en ombre portée sur le seuil
chez mémé Danube.

Qu'en sais-je ?
je ne l'ai jamais vu
mais je le crois.

Puis une fille vint
à qui Lulu donna son prénom
alouette des champs
entendue en planèze
au paradis estival de l'Auvergne familière.

Quand le petit dernier jaillit
ce fût le grand chambardement
l'oubli du taudis de Grenelle
notre mère ne fût plus hagarde sauvageonne
à courir les chablis de son enfance
loin des bombardements
elle reprit pied
réagença quelques pièces du puzzle
et fît revenir Fifi sous son oreiller.

Ils n'ont pas été plus loin
les ouvriers de notre source
bâtie sur les ruines de familles en exil
ils reposent en dehors de la scène
sous les étoiles d'un ciel large
qu'il n'est pas vain de contempler
le soir quand le RER ébranle les tombes.

Parfois tout en haut
trois points lumineux nous font de l'œil
derrière la course des nuages
chantent nos morts
s'égaillent les vivants
sur leurs chemins de vie
enfle la rumeur d'une tornade
que le vent soulève
sur la route de Frugères
tel le repli des boches du Mont Mouchet
leur forfait accompli.

Il est temps d'étendre la nappe
sur l'herbe du Pradou
d'amener la vaisselle qui quincaille
dans le grand panier d'osier
sans oublier le vin noir tiré du tonneau
rire et parler haut
pendant que les enfants chahutent
que marraine prépare l'appareil photo
et que grand'père signe d'une croix
le dessous de la tourte.


537

Katta olxaga yaqinlashdi

  yaqinlashib qoldilar   
katta olxa yaqinida
fasllarni o'chirish uchun
o'tgan yillarga qaytsak.

Cho'chqa atrofida o'tirish
baland barglar haqida o'ylash
esladilar
yovvoyi cho'chqa yo'li.

Keyin ibodat qildi
yomg'ir qaytib kelishi uchun
loyning shitirlashi ostida
yakuniy himoya ko'rfazi.

so'radi
nima qilayotganlari haqida
dinozavrlar bizning do'stlarimiz
baland daraxtlarni ag'darish uchun
bepoyon tekislikda
bruissait des cavalcades
tugallangan soyalar
odatiy yaylovlardan tashqarida.

nuqtali soat
faqat soya va yorug'lik
achchiq nafas bilan burish
tartib va ​​qarshilik
birodarlarimizning davomchilari
kelajak hayotdan mast
va o'rmon ostida yugurish
kob bilan o'ralgan tozalikka tomon
chiqib ketish
oxirgi tosh.


536

Qora yashang va oq o'ling

 
Se ferme l'opercule du bulot
sur le sable
aux bulles savonneuses
caresse du temps qui passe
charchagan to'lqinlar bo'shlig'ida
valse lente
narines dilatées
conques marines ahanantes
la main effleure la levée des voiles
sous la vergue tendue
note métallique du piano
silence racé
sagace errance
d'avant la venue de l'ange
à la mine chafouine
sous la pluie de pétales
shamol sochadi
mille baisers à l'encan
pour les pigeons de l'automne
brasier rassemblant
au sortir de l'octroi
l'envol clair de ce qui fût.

Mourir blanc vivre noir.


535

Bolaligingning moviy peshonasida

   Bolaligingning moviy peshonasida    
par les passes sombres de la nuit
un œil s'est posé
petite flaque d'eau salée
sur tes lèvres ondulées
que le vent pousse
frêle caresse
à peigner tes cheveux bruns
à la base du cou
et franchir d'un geste
le fond de l'univers .

Ô ma femme aux reins creusés
sorcière feinte
danse en rond
au sacre de l'automne
je te hume
et me perds au lacis de tes bras et jambes.


533

Men gilamchani o'raman

   Men gilamchani o'raman   
qorong'u tunda
da'vo yo'q
faqat eski oq quyosh musiqasi
urug'langan umurtqa pog'onasi bilan bu sevgilisi.
Men ishtiyoqimni tinchlantiraman
oq tuxumni buzmasdan
dogma izlarida
miya kodlashdan uzoqda
aks holda bir nechta arizachilar.
Men nozik mohiyatlarni ajrataman
iflos o'ylar orasida
va dinni ichki musiqaga aylantiradi.
Kundalik hayotdan tashqari
transformator nuqtasi.


534