Nuit sèche à la corne de cerf

Nuit sèche à la corne de cerf
Juliette à sa fenêtre
Précieuse marchandise
Disposée au balcon
Ne savait que faire
Myriades de lucioles à l’entour
Grosse de l’œuvre à venir.

Ne pas l’expédier
L’accueillir en amie
Le dessous de chaise y pourvoira
En écho avec le petit cœur
De Roméo
Au charivari de l’indécence
Enfant perdu et retrouvé.

Elle vivait là
Signalant la direction à prendre
Nuisette en satin
Sans laitance
Jumelle solitaire
Veillant par le travers
Le loup aux trousses disposé.

Douceur reconnue
Le doigt hésitait
Par la fente perçue
D’échancrer le slogan
Fausse couche offerte à l’esprit
Contre son visage
Contre sa barbe.

Instant fatal
Casse-croute sorti du sac
Une fois la main empoignant l’ourlet
Toujours logé et nourri
Le numéro tatoué se mis à luire
Vers luisant dans sa coquille d’œuf
Œuvrant au silence des lieux.

Tenir il faut tenir
Par delà le râle des vieillards
Dans la terreur partagée
Les huis des wagons plombés
Raclant jusqu’en enfer
Les rails rouillés de la souffrance
Fripée par le hibou criard.


1583

Nuage ultime

Incognito
Un tantinet rigolo
Nuage s’effaçe devant Grande Journée.

Sans gaspiller ses traces
Le kérosène ourlait d’une douce dentelle
La paréidolie des alpages.

L’Ultime était là
Vagabond hilare
Troquant le sabre contre l’habit de lumière.

Rimant à la perfection
Désespérant même de ne pas être compris
Il engageait le poème vers le mystère.

Un tantinet prêcheur
Il rattachait le coup d’œil
Aux cintres du bel et bien.

Par nécessité
La Vouivre coulait des jours heureux
Ventre contre terre.

La grue blanche
Caresse sur la neige givrée
S’éthérifiait pour devenir Souffle.

À mi-flanc de l’abrupt
De vieux sapins
S’occupaient des affaires du monde.

L’immortalité se garait
Sous le tryptique des réalités
À hue et à dia de l'humour.

Nuage nuage
Au risque de se perdre
J’embellissais la chanson d’une douce contrainte.

Chemin et But
Dans l’azur infini
Filaient doux devant ce qui alors se passa.


1582

La pierre promise

Déchirer le bloc
Avec pattes de guêpes et de libellules
Mène au partage des origines.

L’une sera la démarche immémoriale
L’autre le regard étonné en perpétuelle offrande
Comme prévu.

D’irradiants filagrammes se formeront
Pain béni pour l’âme aérienne autant que charnelle
Joie nue devant le vacarme des perce-neiges.

Bien sûr
La plaie à ce prix
Fera strophes sages sur la pierre promise.

Personne ne m’attend
Avons bien tout le temps
Nous les passants trop pressés.

L’oracle brise l’élan du soleil buvant rosée
Un geste décrit la lancinante énergie
Du migrateur égaré que nous sommes.


1581

En effet

En effet
J’ai continué de vous avouer
Qu’un tourbillon a explosé les repères terrestres
En sortie du corps
Juste le temps d’une absence
Et que cela dura deux secondes.

Nulle sensation
Dans la connaissance du pur objet
Forme en accéléré
Mais qu’est-ce que j’en sais
Moi
De votre jeunesse votre innocence.

À même le minéral
En expansion de conscience
Qu’une masse appuyait sur le bas-ventre
Avons pleuré les eaux venues
Impénétrable tristesse
Dévolue à la continuité du chemin.

Sur la palette des émotions
La vie ses rires et ses risques
S’est amorcée de subtile manière
La coulure atypique
Entre ciel et terre
L’émergence spirituelle.

Elle ne provient pas des cieux
La bague souveraine
À sertir le point du jour
Passé le pont de nos amours
Sous la dictée d’une présence invisible
Mini-poème glissé dans la petite enveloppe.

Il n’est d’hier et de demain
L’outil qui remplace la main
Et trop tard
Pour faire des histoires
Au rythme d’un train
S’estompant peu à peu comme dans un tunnel.



1580

Gertrud

Le soleil était levé depuis bon temps.
Les brumes de l’Artière disparaissaient.
J’attendais la prochaine volée de cloches de notre Sainte Église.

Là dans la roselière les femmes travaillaient.
Près du ruisseau elles cardaient le chanvre.
Elles frappaient les tiges à coups de battoir.
De fines gouttelettes s’échangeaient à contre-jour.
Dans les buées du canal de dérivation.

Échange dextre et senestre au rythme régulier.
Le grand peigne de bois passait et repassait sur les tiges rêches.

La prairie fleurait bon.
Les herbes étaient lourdes de rosée.
Elles se levaient soudainement dans un cliquetis.
Comme grains de chapelet giclant dessous l’ongle.

Assis sur la pierre des couleurs je t’écrivais.
« Belle femme de l’Artière.
À peine arrivé au bas du monastère.
Brouette vidée.
J’ai su que je devais le faire.
Mes pensées vers vous.
Gertrud il me semble.
Déjà là depuis lever du jour.
Cheveux serrés dans le foulard.
Vous avez illuminé mon cœur.
Et depuis je vous observe.
Là-bas avec vos compagnes.
Bras nus sous l’orbe d’un arc-en-ciel."

Les cloches sonnent.
Il sera bon temps de poser l’ouvrage.
Pour monter la côte vers le réfectoire.
Là près de la croix des Anges.
À croupetons dans un fourré.
Je jaillirai à votre passage.
Chère Gertrud.
Pour mettre dans votre main sur un morceau de chanvre.
Ces mots.

« Me voulez-vous.
Gertrud.
Comme homme de maison.
Pour vives saisons à venir. »


1579


Masxara qilmoq

Vous allez-bien ?
C’est rigolo trouvez-vous pas ?
De passer repasser
Instant unique
En toute insouciance
Devant le stand.

Pourquoi ne puis-je faire don de ma vie
Comme ça
En me retournant
Le ciel dans le cœur
Au bien vivre des altercations
Comme s’abandonner au crépuscule.

Masxara qilmoq
En association de pensées
Croissant café sur la table de formica
La brassée de mots corroborant le vif des heures creuses
À se départir du souci de plaire
Désinvolte, profondément, directement à vous.

Il est plus fragile
D’endosser les chemins de traverse
Écueil immunisé d’une correspondance l’autre
Avant d’égosiller le verbe même
De l’ample décision d’égarer le bonhomme
Dans les rumeurs du siècle.

Place au titre
Péripatéticienne oblige
Les arbres se sont tus
Dans le fripé des tendresses
Le capuchon du marlou
Sur l’abat-son du clocher.

Pluriel des ondes sages
Paroles plumes de lumière
Sommes assis presque nus
Le vertige des cordes pendues à la fenêtre
L’Être se dédoublant selon la voute arc-en-ciel
Désinvolte, la poésie se moquant de la poésie.



1578

Yashil sochlar

Sistemoq
Baxtsizlikni qaytarish
Unga tashqi tomondan ayting
Biz hech narsa emasmiz
Faqat o'zini-o'zi ishlatish.

Bu xavfli yuk bizni kuzatadi
Biz ularni sharpa qo'shinlaridan saqlaymiz
Giyohvandlikning qo'polligidan chetlanishga moyil
Bizning to'qima qog'oz rasmimiz
Ruhning o'g'li komediya niqobi.

Qabul qilmoq
O'zimizni ko'rsating
Keling, birlik va shaffoflik uchun niyat qilaylik
Bu biz izchil bo'lishimiz uchun ushbu narxda
Haqiqatimizga kirish.

Kelajakda harakat qilishning mushkasida
Tartibsizlik uzoqlashadi
Ziddiyatlar va falajni to'xtatadi
To'siqlar ajratadi
Haqiqiy hayot boshlanadi.

Yuqoridagi yulduzlarga tegadi
Rasm pichirlaydi
Vertikal o'q asosiy ish
Ubmal burgutni chiqarib
Transfigural ongning bo'ronli markeri.

Yashil sochlar
Ripolin brendlari
De Lissiya yo'nalishi
To'g'ri raqamni eshitadi
Des frères et sœurs siamois.


1577

Chorrahada

8-izoh yig'ish

Yanvar oyida tahrirlangan 2025 , 281 Sahifalar , 116 Matnlar , 116 Rasmlar

Ketmoq
Crok va Crins-da
Yo'lda
Hech narsa proektsiyasi tomon
E-pochtasiz.

Oddiy xotira bilan
Quruq toshlar
Choynakning surish ostida
Adentga zarar etkazish
Oqshom
Hech qaerdan xochga qadar.

Menman
Men ishondim
Jimlik otida
Ufqni bosib o'tish
Katta ekipajda
Asal va ruhning so'zlari
Hatto tartibning tirnoqlarida
Ga
Vahshiylikdan muqaddaslikka
Go'shtning sharlari
Oq qog'ozga quyildi.

Barcha harakatlar

N ° 7-to'plam

Sentyabr oyida chiqing 2024 , 313 Sahifalar, 117 Matnlar , 117 Rasmlar

Oxirida
Ya La Mer
Ochilish
Juda ko'p sirlar tomon
Mebelni ko'tarish kabi
Uyda uyda
Uzoq umr ko'rmaydigan.

Qayta tiklamoq
Ushbu soya teatrida
Ajoyib
Qayerda dodellin boshi
Tushlarning uchidan haqiqatga tegadi
Tintuwin partiyaning Tintuin
Sehrgarning havo pufakchalarini yoqish.

Harakat qiladi
Paqirdan bunday tomchilar
Yarim oyli xo'roz oldida
Kardinal nuqtalar
Fruming dala gullari
Qatnashchi
Fritseseda sariq bo'laklarda.