Sylvain Gérard. ish – 3 – Le singe pensant

 Suv havzasi
 odam va hayvon o'rtasida
 soqov fikrlar oqimini o'tkazib yuboring
 uning katta panjasi
 xotiradan yuqori
 bo'lish uchun kengaymoqda
 birlashtiruvchi olovga tegish .

 Yirtqich hayvondan ehtiyot bo'ling
 turli xil istaklar va fantaziyalar
 har birimizda
 achchiq pulpani taklif qiling
 Eng yaxshi taklif uchun
 o'tkinchilarni uyg'otish .

 Shlyapa va ko'zoynakli odam
 Garold Lloyd reenkarnatsiya qilindi
 qo'li bo'sh zavq
 elkasidagi gul
 onomatopeya
 to'y marshi
 narigi qirg‘oqqa qarab ko‘rindi .

   ( Œuvre de Sylvain Gérard . ) 

 264 

Eloigne toi et me viens

 Dastlab ,
 Le contact avec les puissances de l'esprit ,
 Une porte béante ,
 Un bouche à bouche avec l'éternité .

 Men yangi qon bilan sehrlayman
 Le couteau dans le ventre de mon fils ,
 Pharaon des orages à venir .

 Men inoyat so'rayman
 En repli de l'enfant éteint ,
 Que claque le briquet
 Au sursaut d'une dernière nuit
 Sans bagage
 Avec l'infini pour ciel de traîne ,
 Ma vie au creux des vagues froides ,
 Le crêpe du deuil ,
 Sur la plaine des silences
 Que parcourent à petits pas 
 Les saintes femmes .


 263 

Heurtoir sur la porte

 Heurtoir sur la porte
 Ma maison est en bois
 Que le gong allège .

 Soif de dire le son
 Des oraisons en pâmoison
 Hors l'ordre vitupéré .

 Mâchure de l'esprit
 Sous le ciel d'un cœur
 Impact des balles fraîches .

 Corridor essentiel
 Pour de plus amples promenades
 Sans rambarde pour devoir .

 Au creux des encensoirs
 Filtre le doux regard
 De l'enfant en devenir .

 Prune écrasée entre deux doigts
 Gant de crin mouillé
 Offrande aux mille bouddhas .


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Tu ouvres l’œil, tu fermes l’œil

 Tu ouvres l'œil
 tu fermes l'œil
 et ton doigt sacré
 montre le chemin
 si loin, si proche
 objet sans objet        
 nudité absolue
 le coloriage qui t'anime
 est épaisseur impénétrable .

 Elève - toi
 sois l'aigle glatissant
 cueille les grappes de la vigne
 éponge ton front
 caresse le chien qui passe .

 Ô homme,
 ô femme
 irradiants ensemble
 la mandorle des saisons . 

 Cloches, croches,
 au son du tambourinaire
 soyons le verbe des officiants
 carène de la rumeur processionnaire
 claquement de bannière
 sous le linteau des entrées
 présence coutumière
 du paladin sous la coupole
 en quête de lumière .

 Il n'est d'Être réalisé
 que l'acrobate
 élevé par les hourras
 au sommet de son art
 sourcilleux devant la demande
 écartelé par les voix angéliques
 prêt à tendre son miroir concave
 à celui qui, au petit matin 
 effectuera le retournement .

 ( Détail d'un tableau de Manon Vichy ) 

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