Tous les articles par Gael GERARD

Lo biates

Les Béates (ou  » Biates  » en patois) étaient des jeunes filles dévôtes et laïques ayant des rudiments de lecture, d’écriture et de calcul qui, dans les campagnes vellaves du dix-huitième siècle jusqu’au début du vingtième siècle, s’impliquèrent socialement auprès des villageois. Si certaines se mariaient et abandonnaient leurs fonctions, plus nombreuses étaient celles qui s’y consacraient jusqu’à la fin de leurs jours. On les appelait aussi « l es petites soeurs des campagnes.  »  

Elles tenaient un rôle d’institutrice, s’occupaient de transmettre le catéchisme auprès des jeunes, étaient infirmières, pouvaient garder les enfants quand les mères allaient travailler aux champs, visitaient les malades, habillaient et veillaient les morts, préparaient les grandes fêtes religieuses, participaient aux  » coviges  » – réunions de dentellières – qui rassemblaient les femmes chez la Béate ou sur la place du village par beau temps .

Chaque hameau pouvait avoir sa Béate .

Elles habitaient seules, dans une maisonnette appelée  » assemblée  » que le village mettait à leur disposition. La pièce du bas servait de lieu de rencontre et la pièce du haut de logement particulier. La cloche, du clocheton qui surmontait la maison, sonnait l’angélus, matin, midi et soir, ainsi que l’appel aux différentes activités dont elles avaient la charge, comme de faire classe, d’enseigner et de pratiquer la dentelle ou bien de prier. La salle d’accueil, où elles recevaient les villageoises, était éclairée et magnifiée par une bougie érigée, au milieu de quatre globes en verre placés en carré, sur une table basse .

Les Béates étaient à la charge des villageois et subsistaient grâce aux dons volontaires, aux quêtes et à de maigres redevances. Les ouvrages que faisaient les dentellières pouvaient amener un revenu supplémentaire aux membres de la communauté paysanne .

Leur générosité et leur dévouement de quasi assistante sociale leurs octroyaient autorité, respect et affection. Elles maintenaient la bonne conduite, la morale, la politesse, la propreté et l’ordre. Elles étaient l’objet de l’estime des villageois sans avoir de réels pouvoirs .

Elles éduquaient surtout les jeunes filles, qu’elles pouvaient parfois diriger vers des institutions religieuses, et perpétuaient une culture d’aide aux personnes en difficulté et d’animation pendant les veillées .

Elles ont participé au maintien des traditions et de la mémoire vivante en milieu rural .

Elles ont disparu devant l’arrivée de l’école publique laïque de la république, la modernité et le relâchement des liens communautaires dans les campagnes .

078

Revivifier les religions

  Les religions – juive, chrétienne, musulmane, hindouiste, bouddhiste – attendent la venue d’une nouvelle conscience .

Les religions sont vécues par les hommes, et il appartient à chaque homme libre et affranchi d’être le témoin, le « signe » d’une façon de vivre adaptée à son temps repoussant aussi bien la loi de la jungle qu’est la loi du marché, qui régit et détruit nos vies et la planète, que ce langage religieux partisan qui divise plus qu’il ne rassemble .

 » On ne met pas le vin nouveau dans de vieilles outres. « 

Plus il y aura de personnes pour appeler ce changement, chacun à sa manière et selon ses forces, et plus il viendra .

Nous devons être les porte-paroles vivants de l’espérance en ce monde d’aujourd’hui qui doit être le monde de notre cœur retrouvé .

076

le couple

 Nous voulons tous le bonheur et nous avons tous découvert que ce qui nous donne le plus grand bonheur est l’amour. Aussi nous semble-t-il que vivre en couple est la forme d’amour la plus tangible et la plus élevée que nous connaissons et désirons .

Cependant, tant que les personnes ne sont pas connectées à leur propre nature originelle et profonde, à leur nature spirituelle, le couple comme lieu du bonheur et de l’amour ne peut être qu’un mirage .

Toutefois la quête d’amour si petite soit-elle est déjà de l’amour qui cherche à s’exprimer dans le grand jeu de la vie, dans le grand jeu de la croissance de l’être humain .

L’objectif vital consistera à voir dans cette aventure spontanée et souvent irrépressible, qui pousse l’individu vers une protection inutile, une manifestation de l’amour. Une fois tombés les voiles du repliement sur soi, des bastions de peur et de ses retranchements, il faut du temps à l’individu devenu attentif pour aller d’un pas convaincu et décidé vers « plus grand que soi » afin de transformer ces freins en amour et prendre le risque de contacter la nouveauté .

Il s’agit de voir le couple comme le lieu où peut se jouer une démarche de libération, démarche où la conscience au travail s’extrait de son enfermement .

L’alchimie du couple, comme creuset de la rencontre entre l’amour humain-animal et le « plus grand que soi », nous oriente vers la construction du « bel ouvrage de sa vie » fait de gratitude, de compassion, de patience, de créativité, de joie, d’humilité, de puissance et de sagesse mêlées. Cet assemblage nous convoque alors à prendre notre juste place dans le monde, pour plus d’équilibre personnel et d’harmonie à deux, afin de poursuivre notre chemin .

Cette action dépasse le cadre strictement individuel pour nous fondre à un niveau planétaire où il n’y aura pas de paix dans le monde tant qu’il n’y aura pas de paix entre les sexes .

077

Le caillou magique

Il était une fois, très loin d’ici, dans un pays couvert de sable à l’infini, une princesse, qui se désolait de vivre dans un milieu si aride .

Il y avait du sable tout autour du palais, du sable dans la cour, du sable dans sa chambre, et même ses jouets étaient en sable.

Et si un courant d’air passait, tout objet disparaissait alors recouvert
de sable.

Tout était sable .

Mais, un jour qu’elle se promenait sur les remparts, elle fût surprise de ressentir sous sa pantoufle de vair une dureté inhabituelle, quelque chose de différent du sable .

Elle se baissa et ramassa un curieux petit objet tout dur.

Ô ciel ! un petit caillou ovale.

Elle le prit entre le pouce et l’index, et souffla dessus.

Un bruissement d’ailes se fit entendre, le caillou éclata et un oiseau en sortit .

L’oiseau se mit à grandir rapidement jusqu’à devenir plus grand qu’elle.

Elle monta alors sur le dos de l’oiseau pour s’élever dans les airs.

Elle survola le royaume de son père et vit toute cette gigantesque étendue de sable.

Celà la rendit très triste à tel point qu’elle pleura tant et tant que ses larmes se transformèrent en pluie.

Une pluie qui semit à tomber partout sur le royaume pendant des jours et des nuits.

Et cettepluie était merveilleuse car chaque goutte était un sourire d’enfant.

Le grand oiseau se tranformait en un immense arrosoir que la princesse dirigeait avec beaucoup de sérieux et de plaisir à la fois .

Le désert de sable devint alors une verte campagne avec des prairies, des bois, des lacs, de nombreux animaux et des champs dans lesquels les paysans travaillaient en chantant.

Tout était joie .

Losque l’oiseau ramena la princesse en son palais, un beau jeune homme l’attendait avec une couronne de fleurs plus belles les unes que les autres qu’il déposa sur sa tête de princesse pour la faire devenir reine .

075

Méditer

  Détendez-vous ...
Détendez votre corps, chaque partie de votre corps ...
Soyez établi en vous-même, ici et maintenant ...
Sans effort ...
Ici et maintenant ...
Soyez ici et maintenant ...
Laissez passer les pensées qui surgissent, comme des petits nuages dans un ciel serein ...
Ni rejet, ni appropriation ...
Accueillez sans refus les associations d'idées ...
Sans vous identifiez à elles ...
Laissez passer ...
Vous ressentez une crispation, une douleur dans un membre ...
Contemplez sereinement cette légère souffrance ...
Elle disparaît ...
Elle s'aggrave au contraire si vous vous contractez ...
Détendez-vous ...


074

La pensée de la mort

 Ouvert / Fermé
 Qu'est-ce qui meurt  ? 
    
Ce corps qu'on va brûler ou qu'on va enterrer et qui va se décomposer      
Je ressens la force de ma Personne, qui est bien plus que ce corps . 
   
Je suis esprit me fondant dans l'Esprit éternel qui transcende ce corps qui naît et meurt .
      
Une grande et peut-être unique liberté dont dispose l'homme, c'est de s'identifier ou non à ce corps .   
  
073

Epitaphe 1

Etre ici et maintenant, dans l’acceptation de ce qu’on est ; comme de reconnaître et accueillir que je ne suis pas disponible à telle ou telle personne ou dans telle ou telle situation .

Deuxio, comme « charité bien ordonnée commence par soi-même » : s’aimer, s’aimer « soi ». Aimer ce qui en soi se ferme vis-à-vis de l’autre. Aimer la fermeture .

Puis : Voir, et faire que le paradoxe apparent s’ouvre pour aboutir à aimer l’autre .

Aimer l’ouverture .

 » Dans l’ouvert du monde

j’ai marché

pour m’en remettre à la grâce du Mystère « .

072

La seconde cybernétique

Ou « autoproduction » , ou « autopoïésis ». Système organisationnel développant la capacité de s’autoproduire de façon permanente en faisant référence à soi comme étant la propriété essentielle des systèmes vivants .

Elle complète ou s’oppose à la « première cybernétique » qui marque l’ajustement et la dépendance de l’homme à la machine. Plus prosaïquement, la première cybernétique constitue l’ensemble  des théories relatives aux communications et à la régulation entre l’être vivant et la machine .

La seconde cybernétique réintroduit la notion du « sujet » dans la compréhension du vivant . La discrimination du « soi » et du « non-soi » constitue la propriété fondamentale d’établir une relation avec « soi-même » dans, par et malgré la relation avec l’autre, l’extérieur .

L’être vivant en s’auto-organisant se crée lui-même .

Le retour récursif à soi, à l’ « autos », ouvre le champ des possibles, de la créativité, de l’éthique . 

071

Léonore

 J'aime ton sourire mésange
sur ta main posée
s'élève le regard vers un ciel de graines mûres
sans regret sur le papier crépon
j'épelle ton nom
Léonore bleu saphir
de tes cils syllabiques
je refais le monde
ta marche cantatrice
évide le ventre de mon attente
tes bras levés
sont la promesse
d'un rituel épousé
j'aime ton sourire mésange
sur ta main posée
s'élève le regard vers un ciel de graines mûres
passent le vent et les soupirs
tisse l'étole de l'élan
courbe le cep contre la terre
pour un jour nouveau
réajuster le regard
Léonore bleu saphir
de tes cils syllabiques
je m'éprends
car te sais libre .


070

Tenir l’axe central

 Le fait de le tenir à la main évoque la maîtrise de l’énergie du milieu qu’on souhaite développer .

Dans le triple monde, du corps, du langage et de l’esprit, il y a place à la félicité qui surgit. Ligne de feu. Partage et contenance .

Le canal central est immersion dans la tourbe du mental. Détachement complet, il est pénétration de la conscience. La distinction entre le sujet et l’objet s’éclipse .

Trace rouge, soleil et lune confondus, le Souffle vital et le Mental cessent d’errer .

Trace rouge, voie du vide, voie du milieu, engagement à la réalisation de la Vacuité .

Chemin initiatique du noir goudron à l’émergence du blanc céruse, son contraire, par adjonction de lumière avant la montée vers la trace rouge, ultime effort à s’extraire du marigot des polarités pour accéder à la non-dualité .

069