Ne pas être le "bravo" qui brave le silence être la racine sèche la mousse assoiffée le champignon rabougri être l'accueil pour soupe offerte lentilles et lard être la main tendue .
Etre l'homme le petit le prêt à vivre la danse des femmes nos initiatrices en amour amulettes d'avenir semailles tendres aux flancs des collines vertes un vent chaud fricassée d'étoiles sous une lune partagée nous les errants les mange-cœurs vifs en remontrances captatrices dolents en espérance les fauconniers du beau .
Ne pas éviterles crocs de la raisonplantés sur le râble des choses connuesfractale blessureà la mesure des choses dites .La divergencecanaille soupled'entre les roseaux de l'évitementrassemble les coques vides du festin .Un grain de rizpeut nourrirles gendarmes du désenchantement .Du bolla multitude asserviesera jetéesur les couronnés du mariage assumé .Evider ,faire le creux sous les yeuxdu démiurge reconnu ,excaver à la barre à mine ,à la Barabas ,les alcôves de l'oubli ,rassembler, puis danserune évidenceentre matière et espritle long des golfes clairsla vérité apparue .Et que de choses advenues en cette inconnaissance DieuDix yeux de merveille .Le cadre des enchâssements de la logique . Le point de fuited'où tout vient et tout converge .Le toit des masures de l'hommeen construction de lui-même .Les mains de la rencontreau petit matin mutindes " bonjour comment ça va ?" .La plaie à lécherconvergence de l'algue avec la langue mer et terre confondues .Le réglisse noirau feu racinairedes obligations d'une discipline .Le crissement rêchedu calame sur l'argile sèche .Le creux des songesen amenée tendresous l'amulette du chamane .L'arc en cieldes coloriages de l'enfanceen quête de reconnaissance .La levée du regardvers des cieux intensesau crâne de l'ultime .Absence d'explication ... Instance de présence ...Dieu , cette évidence . ( photo de François Berger )232
Des crisl'appel des mots de miell'ultime comme rocsur lequel retentir .Le claquement sec de l'oragedégoupille ses vasques d'eauau caravansérail des rencontres .Femmes en coursive haute le regard musique les pieds dans le dur du granite .Elles chantaientclameur gutturalemontée des désirspuisant une énergie de louve protectricesous l'amoncellement des feuilles mortes .Transe en sous-boisles trompes racolèrent les défaits de la nuitchiens battus recroquevillésau dévers des choses dites à la va-vite .Il inventa la ronde danse L'infinie lumière éperonnéeà l'avant du charroiles jambes flageolantesaux portes du temple .Mon âmeélevée d'un léger signe de la mainà l'aplomb d'une joie vespéralevers l'envol de l'oubli .S'alignent les souriresles hochements de têtesous les cintres de la scènesans applaudissementau juste silence en soicoquillage vermeilretenu par la respiration .Nous nous mîmes en marchedevant l'inconnaissablecherchant la clé de la citéde niveau en niveaucomme pour être làle cœur en fêtedans d'improbables anfractuosités .L'homme vert sortit du boisla chevelure lichensle souffle dragonesquel'allure souplel'appareil photo en bout de bras .Il suffisait ...et pourtantles hardes ne nous couvraient plusla moue aux lèvresles yeux piquetés d'ardentes échardesle pourtour de nos suggestionsen limite de ruptureles chevaux éructèrentil y avait tant à fairele sable coulait de l'écarté des doigtsun petit tas se formanous y mîmes notre espérancenotre joienotre peine mêmeà l'arrivée d'un enfant faisant château en bord de meren reflux des vérités .L'ultime en un claquement secrompit les amarres d'avec l'illusion .Tout s'écroulail y avait à vivre .233
Parés de leurs écus flamboyants les chevaliers d'Elianthe débarquèrent de vapeurs de couleurs d'essences parfumées le souffle puissant l'amble souple captant de leurs sabots l'énergie des choses recouvertes .
Point de cliquetis d'armes point de visages farouches point d'accoutrement médiéval .
Juste un coup de vent léger gonflant le voile de tulle à l'entrée capitulaire .
Se sont enquis de qui étaient là de l'ordre des cérémonies du tréfonds des choses secrètes de la brume légère des regards de la demande des oubliés de la vie .
Les destriers se cabrèrent devant l'estrade des inter-vivants enfilés finement brochette rieuse voyageurs de passage nantis de la bénédiction de l'icône grave .
Des fleurs et des mots des rires et des yeux noirs l'humaine cohorte des cœurs brisés s'ébranlait léger marouflage sur notre terre mère virevolte des danses à larges robes la musique faisait et défaisait l'ordre des choses établies .
Mascotte des horizons courbes.
Du songe lumineux de la femme l'astre crible jusqu'à sa quintessencel'homme missionné.
Longue est la voiedes lutteurs de sablele devoir est gerçureaux chercheurs de liberténul échange de parolesjuste le reflet offertà ce qui est .Jardin de ton visageélan de nos cœurs mêlésaccueil de la source de mielentre mon âme consumée et l'ombre du dragon .Je fais et défais le dispersépour ce corps à découvertmesure du mystère surgilorsémergence des brumeslaisser poindrela ruse des mots.
Je cligne de l'œilétreinte douce des voiles déchirésévocation de l'amourhaut les cœursdes temps à venir.
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Au 42 y'a la porte de l'industrieux . Ici point de belles lettres , rien que de la parabole au sens du bon Samaritain .
Effondré , il gisait sur le pavé , passaient les passants de l'oubli , disparaissant même dans les contractions de nos cœurs sans âme au goutte à goutte des coups d’œil jetés en affliction convenue tel le temps sur une coque vide .
Puis , retournement de situation , la porte s'ouvrit , avec insistance cette main tendue vers lui , l'unique .
Pauvre homme , roué de coups , il gisait , couvert de plaies , dévoré par les stigmates de son imperfection , faiblesse qu'il ne voulait ni voir ni nommer .
Transpercé , humilié , dépouillé , à fond de cale , il fût happé par la fraîcheur d'un baume .
Enfin il obéissait , il était libre , hors de sa personne , hors du tout autre mêlé .
Il revenait vers lui , il naissait , il accouchait , il connaissait .
Se redressant , il prit ses hardes , s'enquit de là où il devait se rendre , le visage en lumière , le regard généreux , le pas sûr , pour offrir aux gens de rencontre , le doux sourire , de ceux qui savent , que derrière le dépassement de soi-même , se cache le beau du beau , l'ambre des cachalots de l'esprit .
Vivre à l'ombre de ce qui est Vivre sans tête en abscisse douce contre l'ordonnée élégante de la courbe croissante l'espace d'un souffle .
Ouvrir le placard Entrer en déliement d'être les objets montant la garde hors de leur utilité méticuleuse sans que l'offre ne se fasse .
Ne mangeons pas notre pain blanc laissons les pigeons descendre dans l'arène entre les murs de béton à becqueter les miettes viennoises à croiser l'inquiétude le téléphone collé à l'oreille .
Enceinte sa main contre ses cheveux elle cause puis se rassoit de dos cachée par le montant métallique de la verrière .
Je me désaxe cette torsade assise la main contre la tempe le sac en bas de chaise immobile .
Elle rangera les fioles et les bocaux sans omettre les sachets de thé puis fermera la porte dans un silence d'après-midi de printemps .
Qu'une vapeur recouvre la vitre que surgisse le suint d'une vision que le maître éteigne la lumière nous pourrons alors vivre dans l'ombre la calme délectation d'un jour sans fin .
Étirer un quart d'heure d'attente du carrelage à la fresque bleutée lèvres chaudes refroidies à la craie De bain brosse à dents galipette des reflets au ressaut de l'Inconnaissable le bulbeux du faussaire hante de sa patte rêche les blessures du mur nonchalante banalité source bruissante du graphisme Afficionados des songes par un soleil printanier où le bus vieux-rouge me frôle d'ombre et de lumière entre le chien et le lapin du tableau de bord le feulement des autos immobilise le geste des parents traversant la rue leurs petits à la main une femme pousse le landau des soupçons de voix derrière les vitres fermées cette tendinite à la base du cou me contraint à ne pas reculer un scooter rugit un couple marche en se tenant le bras un garçon sur sa trottinette et puis le silence, quelques secondes sinon rien L'enseigne de la pharmacie clignote sa croix verte jadis la croix fût rouge un mur peint en trompe l’œil avec le clocher d'une église J'y vais