
Rares coulent et roulent Les souvenirs En leur grésillement d'ondes courtes Jusqu'à l'aride De leur accomplissement. Du bout du nez À la pointe du pied Les souvenirs Tels démons et farfadets Tenaient ripaille le long des chemins de traverse. Ne chantent plus Les souvenirs Dès soleil couchant Fantômes éconduits De la fête chez Meaulnes. La saillie ne les fait plus sourire Les souvenirs Le vent sur la Lande À pousser du bâton les vaches du troupeau De cornes et cloches énergétisées. Déroulent la Beauté des jours heureux Les galoches raclant la poussière Sur le chemin de Laroussière Les souvenirs Aux yeux bleus des trois sœurs. D'une aile l'autre Sans peur et sans regret Les souvenirs Caressent du bout des doigts La chair odeur de foin. Le frêne D'un saute de vent soudaine Balaie la cour aux bouses fraîches Des souvenirs En sortie de l'écurie. Sortir le livre de la musette Amusait le garçon Des souvenirs Merveilleux breuvage du calice offert À qui le temps ne comptait pas. Table mise rallonge tirée Banc et chaises glissés Les souvenirs Aux genoux pliés Avaient le bois pour complice. Le lit ne chômait pas La nuit aux feuilles de bouleau Bruissait à la demande Des souvenirs Le doux reflet d'une lune galante. Nous étions tous les deux À se montrer du doigt La chouette sur l'armoire Souvenir d'un silence infini Que le sommeil finit par recouvrir. Et que me voilà seul à présent À dévaler dans l'air glacé Des souvenirs La pente de l'Aspavoune L'œillet de poète aux lèvres à demeure. 1260








