
L'oiseau bêche de bec S'est posé sur l'amandier Sans demander son reste Si ce n'est demeurer à distance. L'explosion Est venue de la fleur Courage de la fleur De parader en ardente compagnie. Effleurant la parenthèse du vide Il a éveillé branches et feuillage Pour un parterre aux subtiles palabres Alors que tout semblait à vau-l'eau. N'y tenant plus De visage en visage Il a grossi le trait Pour plus de flamme encore. Grattant son plumage hivernal Il annonçait nouvelle parure Pour l'incendie des jours heureux Qu'il passera à chercher compagne. Point de mesurette De son cri le silence Sans offenser Le fruit. Toucher de son ombre Viendra soleil bas Quand les traces font rêver Le poète des champs. Dans nos jardins Préparons l'eau et le grain Pour l'ouverture venue De la nouvelle civilisation. Et pour que n'éclate La douleur de la moisson À venir soyons le souvenir Des cœurs en pâmoison. Le printemps se capture Tel le dard de la guêpe Dont le sourire à cru Enfoui la déchirure. Redevenue parole Et provocation silencieuse La Beauté hauturière Devient pavillon de corsaire. Poésie à jamais retenue D'immenses espaces la rend apte Aux ténèbres La résonance en tabernacle. 1258