Parure gracieuse

Corne de bombance   
Antique désir   
De voir surgir ces heures à se repaître   
Du dévalement des brusqueries végétales.      
 
Au doux crû de l'ombre une promesse   
Parure digne de grâce   
Grappe fraîche   
Au sortir de la brûlure.      
 
Cornée par le dessus   
Gorge nue   
Elle a émis   
L'Esprit de Vie.      
 
Ne plus entendre les enfants   
Sur l'arbre mort abattu par grand vent   
Il a fallu tergiverser   
Pour accéder aux cris des hirondelles.      
 
L'abeille bourdonnait   
En vrillant de sa trompe   
D'ordre et de mesure sienne   
Le tronc râpeux du caverneux.      
 
Des entrailles à vif   
Là où perle le dedans    
Siégeait silhouette sage   
La promise au chant nuptial.      
 
Là dans la vaste prairie   
À la perfection sans une plainte   
Les traces des lapins   
Quadrillaient le rosée.      
 
Quel bonheur   
De prendre image en paysage   
Pour sien   
Jusqu'à parfaire son destin.      
 
Toute première image   
En rétribution de la beauté   
Les feuillages bruissaient   
Le long de l'allée.      
 
Le ruissellement de l'eau   
Le parfum des haies sauvages   
Aux violettes cachées   
Le mousseron contait fleurette.      
 
Le silence absolu détachement   
Au loin les chemins s'écartaient   
De l'orée de la maison   
Trois poules caquetaient.      
 
Le cœur pur de tout effroi   
Passant le bras derrière les omoplates   
Il fût question d'ameublir le sol   
Pour plus d'émotions encore.      
 
1404

Prière florentine

La grotte aux rondins   
Décalcomanie d'une errance conduite.      
 
Émerger de l'évanouissement   
Que ça me prenne à la gorge   
Ce vide de 40 a les 82 années   
Hors usage de Marie et du Christ   
De la mère à l'enfant mort.      
 
Le marbre de Carrare sans fissure cachée   
Pour chasseur expérimenté   
Ex-chasseur de ce qui se dit   
À saisir l'ombre   
Sans attendre la proie.      
 
La clavicule   
Là dans les décombres   
À remuer les gravats de l'Apocalypse   
Pour retrouver Femme-Christ   
Affliction éternelle   
À la porte du mystère.      
 
J'eus ouï-dire   
Que l'ourse Bianca   
Grognait haut et léchait la joue   
Puis ventre au soleil   
Se rouler dans la poussière.      
 
Tout est détruit à Pietra Alba   
Grave est la peine des survivants   
Le monstre a tailladé les champs   
Il a jeté bas les oliviers   
Aux quatre vents disposé des entrailles nues   
Jusqu'à passer la main sur la lèvre des morts   
Et l'éponge sur le front des vivants.      
 
Petit homme aux mains calleuses   
À regarder vers le haut   
La pierre qui s'offre   
La pierre tombale qui s'ouvre   
La route battue par la bourrasque.      
 
Par dessous le village qui n'est plus    
Il y a le village du dessous   
Avec ses souterrains   
Où le son de la flûte berce les enfants   
Engrangement des souvenirs   
Palme recouvrant la plaine   
D'une main légère   
Que les mots relèvent   
Maigres mots de l'entendement   
Mots de traîne à se mirer dans les nuages   
Par dessus les sources rares   
Parcourues par les araignées d'eau de la croyance.      
 
Il est mille manières   
De traverser l'Arno sur le Ponte Vecchio   
En regardant l'eau circonvoler sous les arches   
Ou le long de la galerie marchande   
Se gorger des brimborions de la consommation    
Ou vaciller après la sortie des estaminets   
Pour rendre parole et vomis   
À l'implacable éblouissement d'un soleil vainqueur.      
 
Posé là   
Le marbre blanc recouvert de sueur et de sang   
Il est passage secret   
De la base au sommet   
Pour accueillir ce qui vient d'en haut   
Ce qui vient de moi   
Devisant de l'alpha et de l'oméga   
Aux porches des bouges   
À la merci du couteau   
Planté droit dans le ventre de l'homme au fusain   
Le mariole à la plainte profonde   
Prêt à se jeter dans les bras du dernier plantigrade.      
 
0 - 40 - Tout   
40 - 82 - Rien   
Le plus long chemin se décline par le tout ou rien   
Hors les vocalises du ménestrel   
Le corps à contrario de son ombre   
Les courses à travers champs   
Pour mise à l'écart   
De ce que le sculpteur doit au commanditaire   
S'épanouir sans se nuire   
Ferrures éclatées du coffre aux secrets   
Faire Œuvre   
Faire Pietà   
De ce qui pierre à pierre   
Signifie nos mains jointes   
Dans les allées du cimetière   
En fin de cérémonie   
À mi-mots   
Sans voile   
La viole gémissante   
Faisant sourdre quelques sons caverneux   
Tel le grain jeté à la volée   
Vers les moissons à venir.      
 
1403
 

Pop Etern

Pâles échos d'une parfaite nudité   
Que grandie d'une main au destin unique   
La certitude lyrique   
Du dedans du dehors   
De quelques mots   
À la fine ramure   
Déposés dans le noir terreau   
Des vapeurs éternelles.      
 
En effet   
Voyants allumés sur le tableau de bord   
Je mène la conscience des trésors perdus   
Au pilon des indifférences   
Pendant que la foule d'après match   
Encercle d'un brasier final   
La jeunesse brandissant à bouts de bras   
Un calicot éternel.      
 
Le sagittaire   
Au cœur dedans le reflux   
Manquera à l'appel   
Du dressé contre le ciel   
À chercher l'admirable solitude   
Pouvant nous délivrer de cette morale   
D'un bond dans le silence   
D'une image éternelle.      
 
À gorge soutenue   
À même la complainte du monde désenchanté   
Un asile de haut vol se dressera   
Tel un secret remord   
Exalant sa promesse verticale   
d'un battement d'aile   
Evalué plus dense encore   
Que l'oubli éternel.      
 
 
Bruits de bottes   
Visage en douce provenance   
Seront les flammes de l'enfer   
En sortie de la geôle terrestre   
Epatamment trouée de paroles consolatrices   
Au péril de devoir rendre jaloux   
La plénitude musicale   
Du repos éternel.      
 
Folie que tout cela   
Au tumulte mental correspond la présence   
de cet Univers inexplicable   
Bâti à coups de fureur   
La baie du laurier   
Sous la griffe d'un hoqueteux clavecin   
Biffant de son hallebarde pointue   
Les feuillets éternels du manuscrit perdu.      
 
1402

Consciència despertada

Oui, vau fer bé en venir   
Per provar l'aventura   
Forçar el pas d'ones obstruïdes   
Passatgers estranys d'ocasions vibrants   
En l'última instància dels dies d'hivern.      
 
Per posar les coses al seu lloc   
Per dir a "T'estimo"   
Llavors deixa'm uns texans grans com abans   
En aquesta plaça amb plàtans   
Per contemplar les paraules que van arribar d'hora.      
 
A més, has desembarcat   
Pierrot dels meus gens   
Mariana la coloma turca   
Per dir-me que bonic és   
Per obrir la finestra.      
 
No podia   
Així de la blau   
Entra a casa meva   
Sense posseir el codi de ser més gran que un mateix  
Vosaltres nens adornats amb tendres mirlitons.      
 
Rajoles romanes al teu abast   
El cor estirat com excrements al sol   
Sobre molsa i líquen   
M'has acostat   
Que vaig aprofitar més enllà del temps previst.      
 
Reflexos miralls   
Col·locat contra l'última fila de cadires   
Per inocular la Llum   
Es recomana en petites dosis   
Pel vagabundeig dels pelegrins.      
 
m'acariciaré per sempre   
El teu cabell arrissat   
Rossa i rebel al monyo   
Mississa que va més enllà del pensament   
A la cria dels Escures.      
 
Engendrada d'hora    
Flaix de forma disposat en segon casament   
Els no m'oblidis puntegen la regió    
Contra els retrets quotidians   
Cap a la comprensió mitjana de l'accés obert.      
 
Un llamp en tot plegat   
Opera-bouffe dissenyat al balcó   
De l'abandonament dels records   
Constituït en el no-res absolut   
La presa dels carronyaires de l'esperit.      
 
Parpellejar   
És una manera bella i rebel   
Considerar el desbordament de llums   
Amb ganes de permetre l'abraçada   
Per fer sorgir el pit sagrat.      
 
I tu, fill del rei carbó   
Opereu des dels primers calfreds de la tardor   
La muda   
Per marxar al vespre a la vetlla   
Escolta la cançó de les núvies.      
 
Trobada de dos mons   
Tu Pierrot tu Mariane   
Vostès van ser els comunicadors   
Enrajolat consistent   
De la consciència despertada.      
 
1401

Ploma maleïda ploma

Plume   
Sacrément plume   
S'élevant   
Haute lice   
À portée de lune.      
 
Plume sacrément plume   
Découvrant à l'horizon   
La venue de l'ombre   
Sous le candélabre d'Orion   
Marotte obsidionale de la voile.      
 
De sang et de sueurs   
Filtrant par les opercules   
J'ai vue le pas de deux   
Des cyprès du cimetière   
Au plus haut des cieux.      
 
Socle sage   
Fiché en la terre et le sable   
Pour devant le regard   
Rétablir la Tour de Babel   
Au pandémonium des illusions.      
 
Firent le tour du cercle   
Les enfants aux cris stridents   
Jusqu'à ce que fumée monte   
Le long du mât du chapiteau   
Silhouette fluide embaumant l'arène.      
 
Décrochage de l'attention   
Bifurcation de l'instinct   
Parmi le lierre sans âge   
Se nichait la perdrix   
À l'œil de planisphère.      
 
Je suis   
J'erre hier et aujourd'hui   
Et pourtant je poursuis   
Ce que Grandir veut dire   
Vers la Voix, les voix, l'envoi des voix.      
 
1400

M'agraden els que tenen recursos

M'agraden els que tenen recursos   
I agafa'm la barbeta   	
Entre els dits de la raó   
Pruna triturada   
Sobre el dicot d'una cançó.      
 
Cançó per beure   
Cançó encantadora   
Cançó popular encantadora   
Per colpejar de cap   
El cor de Veronese.      
 
Ella camina de nit   
Cada nit   
Al ruixant camí de grava   
Que el vent completi   
D'una pujada de pols.      
 
Les ulleres de flors blaves   
Closques d'ou   
Sobre la menta de colors   
Ha trencat una obertura   
Tan bon punt se serveix el cafè.      
 
M'agraden els que cavalquen   
Sota les taules   
A la tomba oberta   
A la llosa freda   
Per dir el rosari dels records.      
 
I per créixer   
Tota aquesta gent després de la seva mort   
Lligats a la seva cabina   
Mentre la neu brilla   
Vides dels nostres desitjos.      
 
Aquesta vida    
La resplendor de les nits profundes   
Ho vaig passar   
Tant com jo volia   
De pensaments freds i barrejats.      
 
Respira   
I ja no cal dir   
Per submergir el significat   
Així que el poema en si   
Ressona amb el silenci.      
 
La paraula xiuxiuejada   
Reconeixement zip clar i intel·ligible   
Per pujar i baixar pel tors   
Torturadors de la fe   
Just a la memòria.      
 
I la cara de desmaiar   
Reflexionant amb pena   
L'olor de l'hivern amb l'aroma del carbó   
Tan lleuger tan persistent   
Poma dolça per mastegar al moment.      
 
Al fons de la platja   
A la caiguda de l'onatge que udola   
Vaig elaborar els sense sentit amb plaer   
Per l'abisme de la saviesa   
Abraçar el procés de la vida.      
 
Sempre que rellisqui   
El cel en les seves travessias   
D'un alt destí   
Estaves a l'aparença   
D'una caiguda de pluja fina i fina.      
 
1399
 
 

Fil a cable

Fil a cable   
A l'abast de la persuasió   
Vaig tenir la gràcia de néixer.      
 
Passant inoperant   
Causes justes   
Jo volia fer-ho bé.      
 
Curiosament   
A l'altura de la meva espera   
Vaig aplaudir el Mestre.   
 
Del camp esquitxat   
Amb un passat tremolant   
Vaig afegir gotes de suor en abundància.      
 
Bobina del futur   
Solenoide amb mil virtuts   
Vaig sentir el degoteig d'impulsos.      
 
I per declarar   
Que el pati està ple de nens   
jugant a la rayuela.      
 
Agafa i després marxa   
Com un llamp pur   
Que mai s'esvairà.      
 
A 4   
Penjant invisible indescriptible   
Abans de l'obertura del zenit.      
 
Així que s'acaba el temps   
Els meus morts   
Presència definitiva definitiva.     
 
La nit s'esgota   
A l'altura de l'esperança   
El barret del meu fill vola.      
 
Al comerç   
El crepuscle tranquil   
Amb veus plenes.      
 
I per recordar   
Al pont de Nantes   
El soroll immens del mar.      
 
Deixa-la ballar   
O retirar-se   
Sense arrugues a les cantonades dels ulls.      
 
Sobrevalorat   
Més enllà de la joventut   
L'oracle va colpejar per darrera vegada.      
 
Ritual d'alegria   
Jingles el meu principi   
L'embriaguesa compleix tots els desigs.      
 
Més baix   
A l'entresòl   
La torxa crema.      
 
L'ona vibra   
La foscor de primera mà   
El guia obre el camí de l'espera.      
 
Puntual   
El cercle cedeix   
Sense fer retrocedir les multituds acostumades.      
 
Forma sense extremitats   
descobreixo sense vels   
El silenci de les terres calentes.      
 
Per ferits   
Gireu-vos   
I exhalar.      
 
( obra de Jean-Claude Guerrero )
 
1398

El dia s'alegra

Mille tournures d'esprit   
Se sont empenaillés   
Devant le Chat Bleu.      
 
Parution immédiate   
Des bonnes pages de la recension   
Au gré des vagues lasses.      
 
Présence en fidélité   
De la vie simple   
Hors des sanctuaires.      
 
Au brusque assaut d'une pensée   
La vôtre était chemise sèche   
Sortie des larmes discordantes.      
 
Conforté par l'arôme de la présence   
Je sus à nos dépens   
Que la nuée ardente pouvait ensevelir.      
 
Esprit ô Esprit   
Des Maîtres au-delà du mystère   
Votre légèreté me fait totale destinée.      
 
Sillonné par la tendresse du Bâtisseur   
Le tronc se le tint pour dit   
Juste deux trois mots à la sortie.      
 
Condamné au profond amour   
Nous errions aux frontières   
L'audacieux sourire aux lèvres.      
 
À souffrir très haut   
Toute voix échappant à la bifurcation   
Le lignage s'affairait à prendre la pause.      
 
Inconscient   
Sans fleur ni durée de prose   
Le poème illuminait le matin.      
 
À se prendre par la main   
La fière lumière des sous-bois   
Agençait le désordre originel.      
 
De grandes âmes dévalaient   
Braves et célestes   
Des rives boueuses du pas de l'oie.      
 
Stupeur   
Seule source à portée de ferveur   
Nous voilâmes le plein des choses sages.      
 
Et le sens dans tout ça 
Jusqu'aux temps passés   
Refluait de son audace d'avoir été.      
 
En marge d'un rêve élégant   
Descendaient les rayons d'or   
Gorgés de lumière noire.
 
Percée Bercée Dansée   
La forêt d'ambre figée embarrassait la brise   
Levée en contemplation de par la plaine immense.      
 
Au jeté des couronnes par dessus le bastingage   
Correspondait les feuillages d'antan   
Frissonnant à la loyale sur la fixe mémoire.      
 
Une à une   
À la lueur des réverbères   
Les voix de l'Opéra sortaient par la porte cochère.        
 
Menuet incandescent aux pétales pétrifiés   
Le silence glacé du grand calme dédié   
Dévidait le chapelet de ses outrances.      
 
L'infini juste un ciel nu   
S'échappait à la ressemblance de l'Océan   
Cité des bassines résonnantes.      
 
Douces hirondelles gazouillantes   
Au chef oscillant à portée de nid    
Le jour se réjouit.      
 
1397

La table aux pâquerettes

Terre mère associée   
Au regard de lune  
Les lattes de bois   
Inaugurent dans l'encoignure   
Les pâquerettes épanouies.      
 
Tâches de son   
Sur sa peau cérusée   
Rencontre des fleurs du mal     
En sulfureuse compagnie   
D'être toujours ailleurs.      
 
De l'ombre dans les décisions   
Au creux de la matière   
Engage plaisamment   
La vie dès maintenant   
La vie à chaque instant.      
 
Le regard lavé de tout préjugé   
À prendre source sur le banc des réfugiés   
Face contre face sont   
La merveille et l'obscur argumentant l'instinct  
De scansions fines comme respiration.     
 
Perdure en la maison   
Quelques enchevêtrements de la raison   
Pour peu qu'on enrichisse   
D'une coupe de laser   
La fuite du temps hors de notre galaxie.      
 
Il y aurait grabuge   
Sans louanges à postériori   
Juste un marque-page   
De quoi repérer   
Le grissement de la plume sur le papier.      
 
Le diamant raye la vitre   
Coupure au raz de l'âme   
Des choses belles à ne pas posséder   
Pour traces en fond de cour   
Engager la pensée.      
 
J'ai accroché la cible sur le mur du jardin   
Par mégarde à la pointe du canif   
Dire OUI placidement   
Aux grappes de glycine   
Croulantes sous le mâchouillis des mots.      
 
Un coup d'éponge fera l'affaire   
Renvoyant la tâche de café   
Aux douves du château   
Pour grenouille à la gorge vibrante   
Faire gaîté avec le blanc du lait.      
 
La grâce de la journée   
Traverse les faubourgs gris   
Jusqu'à point d'heure   
Assister au départ des convives   
Le mouchoir savamment amidonné dans la pochette.      
 
Plus de graviers aux jointures   
Le livre s'ouvre à la bonne page   
De quoi comprendre la geste pure   
Du ciel léger   
Que le savoir accapare.      
 
La nuit en fin d'horloge   
Paraît sur le parvis   
Gloire cachée absoute de ses conditionnements   
L'échancrure avide   
Renversant le silence des couverts.
 
1396
 

L’Ami du temps qui passe

Regard à ne point quitter cette terre   
Enfilade souple à l'ombre de l'Ami   
Cet hêtre à l'heure de la Cène   
Aux pas grondants d'un cœur lourd.      
 
Au Très Haut que le grain active   
En semblance d'être la poix brûlante   
Sortait des mâchicoulis de l'Esprit   
La fureur apparue comme image sainte.      
 
Fermée était la lettre adressée   
Au silencieux du tonnant ciel d'orage   
L'écriture sacrée n'avait plus court   
Éternel étant le chérir du temps passé.      
 
Les boulets du château avaient trouvé place   
Par excès d'amour sur la colonne commémorant   
Le passage des jeunes gens au pied de l'église   
Destin offert à la dent du dragon.      
 
Douceur de la traversée   
Au faible souffle d'un rêve à croupetons émis   
Comme soie du printemps réflétant la langueur   
Des jours de fête après bombance.      
 
Restait à danser pour de bon le poète   
Régulant l'ordonnance aux vapeurs fumantes   
D'un feu de paix s'étouffant à petits bruits   
Telle parole solitaire reflétant le paradis.      
 
Ô plaines du désert   
Accaparant le respir des nuages   
La barque tremble quand de l'autre côté du songe   
S'échappe captive grinçante la girouette des lieux.      
 
Dominent aux limites du bleu simple   
Le ciel minéral à qui le regard est nu   
Palme à mi-fond d'horizon   
Dardant sa destinée sur les bourgeons de l'ailleurs.      
 
Ainsi tout bouge   
À portée du fulgurant éclat de lumière   
Balafrant la fenêtre brusquement ouverte   
Telle étreinte de l'abîme.      
 
Tout autour la voûte murmurante   
Enveloppe d'une ample brassée   
Le tintement familier des cloches   
Les vaches montant à la saignée.      
 
Ce qui d'un trait dépasse la ligne rouge
Ronge le lieu sacré de la délivrance   
Chevelure déliée comme aile de l'aigle   
Bravant l'écho du rire des anges.      
 
Puissant dodelinement de la quadruple frondaison   
L'allégresse fût grande   
Quand se posa dans les hauteurs vibrillonantes   
Le visage gracieux de l'horloge des cieux.      
 
1395                 

La présence à ce qui s'advient