Plaisir est un mot trop petit que
nous partageons avec l’animal .
Bonheur, un mot vague qui peut être
décliné de diverses manières – au petit bonheur, l’argent ne fait pas le
bonheur, le bonheur des uns fait le malheur des autres .
Joie, désigne un état passager dont
on sait par avance qu’il ne pourra pas durer éternellement .
Sérénité veut dire calme et
tranquillité mais aussi renoncement, oubli de soi .
Ces mots ne
suffisent pas à définir une posture qui approcherait l’indicible, le sans nom,
le très haut .
Il faut alors se
situer dans un état qui ne soit pas seulement la joie, la sérénité, le plaisir,
ou le bonheur mais qui tout en les associant pourrait dynamiser l’ensemble .
Cet état,
c’est la Plénitude.
La Plénitude suppose un tissage intégratif
de tous ces états, fait d’analyse, de compréhension fine, de contemplation,
d’expérimentation et même d’une dose de souffrance à vivre en conscience qui ne
peut se départir de chacun d’eux .
C’est alors que dans le ciel paraît l’immense oiseau, le Voilier ultime, qui, associant puissance et liberté, dévoile le plein accomplissement de soi-même en partance vers le plus grand .
L’art de pardonner c’est d’abord accepter l’autre tel qu’il est,
de lui donner le droit à l’erreur, de lui permettre d’être le créateur
faillible et imparfait de sa vie .
Mais pardonner ne veut pas dire excuser et justifier n’importe
quoi. C’est avoir assez d’amour pour comprendre effectivement que n’importe
quoi peut arriver et corrélativement que ce » n’importe quoi » ait à
changer .
Le processus du pardon nécessite un réel travail
sur le regard. Il y a les choses telles qu’elles sont, et la subjectivité de
» comment on regarde les choses « . Il est impérieux de se mettre en
face de soi-même, de ne pas se cacher devant ce qui est. L’enténèbrement du
regard ne peut que renforcer l’ego d’un être alors devenu myope qui ne verrait
que les apparences, et de manière assombrie .
Entrer dans le processus du pardon c’est être
vigilant quant à sa posture qui ne peut être qu’évolutive et en ajustement
sensible vis-à-vis de l’autre. D’abord, vérifier si l’offense est réelle, puis
laisser la possibilité à l’autre de se reprendre, laisser le temps au temps en
se maintenant à une certaine distance, distinguer la personne qui nous a
offensé de l’offense, accepter l’autre tel qu’il est aujourd’hui, faire de
l’épreuve une occasion de prise de conscience et, après avoir préparé les
circonstances de la réconciliation, s’en remettre avec confiance à plus grand
que soi .
Pardonner, c’est retrancher son ego, c’est aider l’autre à s’épanouir, c’est être un artisan de paix .
En confiance et abandon rejoindre l’être humain comme il est.
Aller vers la profondeur.
Se disposer à cette profondeur. Et pour cela se
désencombrer .
Or, l’encombrement provient de
l’ignorance que nous avons de l’Être et d’un penchant pour le paraître. Il est
alors nécessaire de se désencombrer de tout ce qui vient s’amalgamer, assombrir
notre lucidité et étouffer nos capacités de discernement .
Aller vers soi fait apparaître en réaction des
difficultés. Les autres ne supportent pas les êtres libres. Ils ne supportent
pas que nous échappions à la banalité .
Néanmoins, aller véritablement vers sa vérité
personnelle lève les obstacles .
S’ouvrir aux sauts de l’imprévisible, c’est oser sa singularité ; c’est être disponible et mature, c’est être disposé à se laisser saisir, à rencontrer, à nommer, à comprendre et à assimiler la nouveauté .
Elle s’insinue dans nos lacunes telle une
plante vivace qui prend racine dans la moindre fente .
Elle comble celui qui va la chercher car l’on y
devient riche que de ce que l’on perd et l’on y trouve que ce que le Coeur sait
dejà .
Et puis les choses ne se perçoivent qu’à la faveur
d’un contre-jour, d’une fracture, ici et maintenant. Les mots n’émergent que
sur une page blanche. La musique n’éclate que par le silence entre les notes .
La faille .
Ce qui se creuse et dont on a pas touché le fond .
Une lune en plein jour .
Cet espace vide, ce champ matriciel, n’est-il pas celui de ma patience ? Celui où mon amour conjoint au détachement ?
En aspiration lente le développé des dalles arrondies hausse le ton vers l'effort S'écartent les pierres moussues les piquets de pâture en perdition S'offre le gai rivage des terres à venir La feuille sèche converse avec le soleil de brume filtrant son éveil en pente douce le pas ample il monte l'homme au sac rouge Par une régulière méditation il franchit l'obstacle à venir d'une marche présente vers sa propre rencontre sous la lumière basilique d'une mandorle à honorer les siens .
A l'entrée colorée des bras ouverts de la vie au dévers de mon chemin je rencontrai le soleil un soleil automnal énamouré de brumes passagères aussi se retrouver vêtu de lumière me permis de cligner de l’œil et d’apercevoir le pourpre de l'automne Je butais contre l'au-delà de moi contre le filtre ceignant mes reins moi et mon environnement et j'étais forme Je butais contre le filtre qui m'empêchait de signer le futur et le filtre se fit miroir où se refléter l'humeur maussade à l'endroit exact que justement je tentais d'éviter dont je croyais m'échapper et c'est en m'élevant que je pus me permettre d'enjamber la haie d'épines et de ronces mêlés me séparant de l'objet de mon désir juste jeter un coup d’œil circonflexe écueil comme une histoire à raconter mal m'en pris je rebroussais chemin pour revenant à la charge mon visage contre son visage me coller à s'y méprendre d'être moi d'être l'autre et cela brûlait si fort que la déraison éclaboussa de fruits amers le palais de ma semence entretenue les aristos étaient à la lanterne les cadavres exquis s'offraient au regard de monstrueuses protubérances apostrophaient le tronc des hêtres un passage néanmoins se fît entre l'écorce et l'aubier pour m'entendre se dire : " Fige-toi en l'or du temps sois vertes pâtures et tendre soumission sous la dent du troupeau et surtout n'oublie jamais le cœur de la tradition sois d'airain sois le coutre du paysan l'épée du chevalier et le saint chrême du prêtre pour d'huile et de baume te nourrir et aller mon fils, mon amour. "
Les pensées sont des images mentales qui embarrassent l’esprit et qui
nous font réagir hors de toute référence à la réalité. Elles tournent en rond
et nous occupent lorsqu’on ne sait quoi penser. Elles se réfèrent à ce qui a
déjà été dit et tissent un foisonnant faisceau de rapiècements, de ravaudages,
de stéréotypes, en encensant, plus ou moins élégamment, celui qui se propose
d’être le faiseur de bons mots, le détourneur de l’originalité, le fossoyeur de
tout effort à s’extraire des habitudes .
Les pensées sont comme un vol d’étourneaux plus
aptes à parader en d’étranges circonvolutions dans un ciel de traîne, qu’à
exprimer la lumineuse solitude d’un individu en proie à la tristesse causée par
le départ inopiné de la meute .
La Pensée, elle, est essence de
l’Univers. Elle est la source ineffable de possibilités surgissant de nulle
part. Elle est, au débotté, la surprise du chef, pas nécessairement bonne mais
qui interroge, qui occasionne le trouble dans les choses acquises et sollicite
la déviance, le pas de côté, comme moyen essentiel à se dépasser .
La Pensée réfléchit la source lumineuse et n’a qu’un désir
; c’est de se diffuser .
De commencement en commencement, la Pensée acquiert une
appétence à faire vivre ce que l’on est, en passant de l’Inconscient au
Conscient pour aboutir au Transconscient .
C’est à ce point, qu’alors étant agi, nous
rentrons dans la Conscience
réflexe pour développer ce qui vit autour de nous .
Ainsi nous faisons alors irruption dans l’espace
lumineux de l’Action. Nous parachevons une expérience de la Pensée qui nous extrait du
brouillard du survivre afin de nous amener à vivre libre .
Dans la sagesse et les traditions de tous les peuples, il y a
l’envie pressante de reconnaître en la
Vie, en la Mort
, et aussi en nos petites morts et résurrections de tous les jours – les
Initiatrices d’un monde derrière le monde .
Convocation
essentielle pour engager le » Connaîs-toi toi-même » ou l’Alpha et
l’Omega de notre cheminement .
Il n’est pas
nécessaire d’attendre notre dernière heure, pour savoir ce que l’avenir nous
réserve . Nous sommes déjà par notre engagement existentiel, nos expériences et
nos relations comme au théâtre d’ombres .
Et la Conscience nous somme
d’engager le » Dialogue intérieur. «
Du ballet dans
lequel nous nous débattons, ballet d’énergies, secourables ou effrayantes à
l’instar des divinités paisibles et irritées de la tradition bouddhiste, c’est
à nous de discerner en elles et au-delà d’elles, la Claire Lumière, la
nature réelle de l’Esprit .
Et celà implique
un travail de tous les jours, un mouvement perpétuel fait d’identification et
de désidentification, d’impatience et d’obligation à la patience, au désir et
au détachement du désir .
De tout ça nous
sommes l’Acteur et le Témoin .
De voir ces
forces et leurs expressions, bienveillantes ou destructrices, redoutables ou
démunies, nous conduit à entrer dans la souffrance et la joie afin d’être
touché au profond de nous-même .
C’est en vivant
ces épreuves, en les rencontrant par l’analyse, en traversant le voile des
émotions et des contrefaçons, en pratiquant la compassion et la gratitude, que
nous pouvons trouver la paix et le détachement .