Parés de leurs écus flamboyants
les chevaliers d'Elianthe débarquèrent
de vapeurs de couleurs d'essences parfumées
le souffle puissant
l'amble souple
captant de leurs sabots
l'énergie des choses recouvertes .
Point de cliquetis d'armes
point de visages farouches
point d'accoutrement médiéval .
Juste un coup de vent léger
gonflant le voile de tulle
à l'entrée capitulaire .
Se sont enquis de qui étaient là
de l'ordre des cérémonies
du tréfonds des choses secrètes
de la brume légère des regards
de la demande des oubliés de la vie .
Les destriers se cabrèrent
devant l'estrade des inter-vivants
enfilés finement
brochette rieuse
voyageurs de passage
nantis de la bénédiction de l'icône grave .
Des fleurs et des mots
des rires et des yeux noirs
l'humaine cohorte des cœurs brisés
s'ébranlait
léger marouflage sur notre terre mère
virevolte des danses à larges robes
la musique faisait et défaisait
l'ordre des choses établies .
Nous entrions dans la nuit de l'âme .
235
( na Elianthe Dautais te peita )
Nga panui katoa na Kaera Gerard
Le dragon de l’âme

Mascotte des horizons courbes. Du songe lumineux de la femme l'astre crible jusqu'à sa quintessence l'homme missionné. Longue est la voie des lutteurs de sable le devoir est gerçure aux chercheurs de liberté nul échange de paroles juste le reflet offert à ce qui est . Jardin de ton visage élan de nos cœurs mêlés accueil de la source de miel entre mon âme consumée et l'ombre du dragon . Je fais et défais le dispersé pour ce corps à découvert mesure du mystère surgi lors émergence des brumes laisser poindre la ruse des mots. Je cligne de l'œil étreinte douce des voiles déchirés évocation de l'amour nga ngakau o runga des temps à venir. 231
au 42 y’a la porte de l’industrieux
Au 42 y'a la porte de l'industrieux .
Ici point de belles lettres ,
rien que de la parabole
au sens du bon Samaritain .
Effondré ,
il gisait sur le pavé ,
passaient les passants de l'oubli ,
disparaissant même
dans les contractions de nos cœurs sans âme
au goutte à goutte
des coups d’œil
jetés en affliction convenue
tel le temps sur une coque vide .
Katahi ,
retournement de situation ,
la porte s'ouvrit ,
avec insistance
cette main tendue vers lui ,
l'unique .
Pauvre homme ,
roué de coups ,
il gisait ,
couvert de plaies ,
dévoré par les stigmates de son imperfection ,
faiblesse qu'il ne voulait ni voir ni nommer .
Transpercé ,
humilié ,
dépouillé ,
à fond de cale ,
il fût happé par la fraîcheur d'un baume .
Enfin il obéissait ,
il était libre ,
hors de sa personne ,
hors du tout autre mêlé .
Il revenait vers lui ,
il naissait ,
il accouchait ,
il connaissait .
Se redressant ,
il prit ses hardes ,
s'enquit de là où il devait se rendre ,
le visage en lumière ,
le regard généreux ,
le pas sûr ,
pour offrir aux gens de rencontre ,
le doux sourire ,
de ceux qui savent ,
que derrière le dépassement de soi-même ,
se cache le beau du beau ,
l'ambre des cachalots de l'esprit .
230
Aussi léger qu’une plume

Aussi léger qu'une plume
un ange passe
en lisière de forêt .
Au creux de l'attente
le pas se fait précis
le souffle court
le vide est là .
Le licol se délie
la bête pointe son mufle .
Une aurore boréale en acmé .
Un vol d'oies sauvages
soulève les nuages .
Le risque se fait pressant
le cœur cogne contre les côtes
une lourde pluie calme nos ardeurs .
Il se pourrait que succède
à l'élan terminal de nos appels
le chant de notre infaillible loyauté.
229
aussi léger qu’une plume
Aussi léger qu'une plume
un ange passe
en lisière de forêt .
Au creux de l'attente
le pas se fait précis
le souffle court
le vide est là .
Le licol se délie
la bête pointe son mufle .
Un vol d'oies sauvages
soulève les nuages .
Le risque se fait pressant
le cœur cogne contre les côtes
une lourde pluie calme nos ardeurs .
Il se pourrait que succède
à l'élan terminal de nos appels
le chant de notre infaillible loyauté .
229
vivre à l’ombre de ce qui est

Vivre à l'ombre de ce qui est
Vivre sans tête
en abscisse douce
contre l'ordonnée élégante
de la courbe croissante
l'espace d'un souffle .
Ouvrir le placard
Entrer en déliement d'être
les objets montant la garde
hors de leur utilité méticuleuse
sans que l'offre ne se fasse .
Ne mangeons pas notre pain blanc
laissons les pigeons descendre dans l'arène
entre les murs de béton
à becqueter les miettes viennoises
à croiser l'inquiétude
le téléphone collé à l'oreille .
Enceinte
sa main contre ses cheveux
elle cause
puis se rassoit
de dos
cachée par le montant métallique de la verrière .
Je me désaxe
cette torsade
assise
la main contre la tempe
le sac en bas de chaise
korekore .
Elle rangera
les fioles et les bocaux
sans omettre les sachets de thé
puis fermera la porte
dans un silence d'après-midi de printemps .
Qu'une vapeur recouvre la vitre
que surgisse le suint d'une vision
que le maître éteigne la lumière
nous pourrons alors
vivre dans l'ombre
la calme délectation d'un jour sans fin .
228
étirer un quart d’heure d’attente
Étirer un quart d'heure d'attente
du carrelage à la fresque bleutée
lèvres chaudes refroidies à la craie
De bain
brosse à dents
galipette des reflets
au ressaut de l'Inconnaissable
le bulbeux du faussaire hante de sa patte rêche
les blessures du mur
nonchalante banalité
source bruissante du graphisme
Afficionados des songes
par un soleil printanier
où le bus vieux-rouge me frôle
d'ombre et de lumière
entre le chien et le lapin du tableau de bord
le feulement des autos
immobilise le geste
des parents traversant la rue
leurs petits à la main
une femme pousse le landau
des soupçons de voix derrière les vitres fermées
cette tendinite à la base du cou
me contraint à ne pas reculer
un scooter rugit
un couple marche en se tenant le bras
un garçon sur sa trottinette
et puis le silence, quelques secondes
sinon rien
L'enseigne de la pharmacie clignote sa croix verte
jadis la croix fût rouge
un mur peint en trompe l’œil
avec le clocher d'une église
J'y vais
227
te ataata o te pereti rino
Les passants qui passent achètent l'objet , passent la porte puis disparaissent le temps d'un temps qui s'épaissit ; ~ tentation d'une clé à tourner . Gifle , réponse inflexible , la peau simplement désignée , langue de velours , Ko tepelle du char de carnaval les consonnes advenues . La plaque d'égout kia noho , en son goudron , décatie , une échancrure de gaieté sur sa face de lune . Ne l'imitez pas , Ne transformez pas son habit de ciment en identité céleste . Soyez le réceptacle de son chaos . Entrez en dissidence . Ayez la démarche courtoise d'un salut de hasard . Respectez son silence , de ce que raconte les contes ne choisissez pas . Sachez être courtois . Ayez le mot de paix . Soyez le bon . Soyez le lumineux . Ayez le sourire croque-pupilles derrière la vénitienne . Et si le pas presse , n'accordez d'importance qu'à votre corps qui pense . Soyez pied à pied le raccourci de l'âme . Grimpez la pente , pour juste regard porté à l'encan , exploser de beauté . Il se pourrait que vos jambes , sans se couper de votre être , sortent du piège d'un espace changeant . Divine rose descendue du plafond . Etre l'esprit de ce lai d'amour . Qu'un passant passe , l'ombre se déplace , le souffle rassemble les énergies , une voix indique le chemin . " Marchez entre ciel et terre " 226
e hia ou tau e taku tama ?
Hei korero mai kua pai te tipu o te tamaiti
e mea mure ore
Ka rite ki nga taiohi mure ore o te ao .
No tetahi atu whenua
I haere mai koe
Na ka tono ahau ki te pupuri i a koe
Mai i nga chimeras
Mai i nga wa kua kore e ta te kaha .
Nau ahau i mau ki te ringa
Kaore he patai
Ma te kore e tino mohio
Ma te hiahia noa kia ora to wa .
Kaore koe i hiahia awhina
Hei whakau i to tuakiri
He horopeta o tino pakiwaituhi koe .
I haere tahi ano ahau i o whakaaro
Ko to heterodoxy he ahua kore e taea te tinei
Karekau he rohe kua tohua
Ka kino pea koe ki nga umanga .
Ka kata koe ki taku pakeketanga
Nga mea i te waahi kaore koe i aro
I whakawhanuihia e koe te aputa o naianei
I waenganui i te kamupene mana
O te tangata i hipokina ki nga mētara
O te tangata i roto i nga whare ngaro o te hinengaro
Ko te mahi ka tupono ka whara
Te whakamana i nga whakamarumaru teka
Ko te Wallpasser o Stellar Chaos .
Ehara i te wa tuatahi
I puta he tautohetohe
Ko nga mea katoa mo nga pakiaka
O era e whakapumautia ana e te ota kua whakaritea
O te hunga i haere i roto i te tatari o te raruraru
e tika ana kia puta ano .
Ko koe taku tamaiti-akonga
Nga kongakonga o te Wairua
Nau i whakairo te tohu o to taua whanaungatanga
I te whenua o te Waipounamu
Ka korero koe i te nohopuku
Ko te tuhinga o nga kai ka haere mai
ki hea e hui ai .
I mohio koe ki te panui i te cipher esoteric
Mai i te oranga o ia ra
I mohio koe ki te whakamaarama i te tangi a nga tamariki
No roto i nga pere o nga korero a te iwi .
i whakakake koe
Engari me te kore whakahihi te uru ki te rangatiratanga .
I mohio koe ki te whakaputa mai i te paihere korakora
I runga i te kohatu patunga tapu
A mau i te hoari o te whakatau
Takitahi me te roopu .
He ngawari o kupu
I whitikia ki tenei kaha
Kia puta mai nga tuhinga mai i ona waahi
Ki te tuhi i nga raraunga taketake .
I mohio koe
Heoi ano
Haehae
Nau matou i tono kia mauheretia
I runga i tenei whenua i roto i nga ururua
Kei hea te kohikohi i nga humus tawhito o nga crypts kua pakaru .
I mau koe i te mea teka
Ko koe te tangata
E hiahia ana ki te kite i te reta
I roto i te ngahere nikau o te oasi kahore he whara .
I whakama koe
Na nga here o te tino
Toi
Maama te mutunga o tenei awha
Te kawe i tawhiti te kaupapa o to haerenga
Tohu Whakataki
Te tānga i runga i te papa o nga temepara
te manawanui .
Taku heke mai
Taku tama
Ma te whakakotahi
taku tamaiti mure ore
I haere mai koe
A ka mau ki a koe
i te tutu
Hei korero ki ahau
noho noa
Mai i tenei wa laminated
Na te mamae nui .
Toku kaha
i Ruhia
kaha ki te kohi
Te marara o a tatou tawhetawhe
I te ngakau o te mohio .
Ka whakahoutia e koe te mea ngaro o nga kaihanga
Ko o peregrinations ko te whakahau pakaru
Hei tangata katoa .
koe te piriti
Ko koe te tatau
koe te huarahi
Ko koe te hiahia
I mohio koe ki te kimi i te tohu
Ki te heke ma te pakaru me te kuhu
Karere Taketake Kaore i rangona
A noho i waenganui i enei whanaunga kore
Te toenga o to tau .
ruru
Puta atu i to ana
Haere mai ki te whiri i taku ringa
I runga i te turanga o te ao .
Kia kaha te hara .
Nga kopikopiko Libertarian .
kia tere
Ko te kometa miharo o nga po raumati .
Ko te peke atu i te rua
Patua ki te pere koi
I haurangi mai i te moepuku urupa .
A, ki te mea ko koe te tamaiti-akoranga
Mo te katakata anake
E okioki ana ki te parepare
epiphany ahi
Mai i nga wai ultrapango o te puna .
Taku tamaiti o nga ahiahi i pau i te rama rama
Ko koe te whakaaturanga o nga mea e kore e kitea i roto i nga mea e kitea ana
Putanga o waenganui i nga ahua
Nga whakapuakitanga atawhai o te tuwhera .
Ko koe te kaiwhakaara o nga labyrinths
Hukarere
Te whakapae ma o au tangi i roto i te pupuri
Ka whakaoho, ka whakapoke
Te enigma mānu
No te oranga o tenei wa
Te mawhiti mai i nga uira karihi o te whakararuraru .
Karekau he rohe atu
He mea utu nui koe
Raina makawe
Kua matara atu ki to wahapu mamae
nuku anaana i roto i te whakaaro whaitake kuiti .
Ko koe te take me te kare-a-roto
I roto i nga reta tahu
I tuhia ki te tatau whare witi
I waenganui i te pekapeka me te waewae o te rapeti
To puff pastry huawhenua
ka horahia nga codicils .
Ko koe te kopu puhoi
O enei tikanga
Whakapaipai
Agape
Hea ki te rewa te parahi o to tatou kanapa .
I haere koe
Kei taha koe
Paohia to tinana kua whakakorehia
Ko koe i wehe atu
Ma te ara
He iti
Ko wai ka ngaro ka toa
Ko koe te pou o te hunga whai tikanga
Te rapu i te iroriki taketake
kei runga ake koe i nga mea katoa .
Kua mate koe, kua whanau ano
Kua whakatapua
Te takahi i te mamae
Te whakahere i runga i te aata o nga tikanga .
Ka whakamahi pai ahau i o taunga
Ka mohio ahau ki te inu i nga puna ngunguru
Ka rite ki nga ra o mua
I taku hoa haereere
Te kaha o ta tatou rapunga
Taku kaokao moana me taku mea nui .
Taku teina
E toku Atua
taku ngaro
Taku patunga mure ore
Taku mango hou
I raro i te piki o ta tatou e tumanako nei
Ka timata ahau ka timata ano
Na te aroha me te mamae
A fourbir
Te puhaketanga o te teina koa
O te ora katoa
E oku hoa .
225
whiti wahangu

La poésie cabre les mots Elle L'écheveau multicolore Déchiré par sa propre énigme Elle fleurit et se tait Elle ondule Rouleaux d'écume Elle s'amuse ruse abuse Elle fuse Elle ricoche Elle ricane Elle rit jaune Sans se renier Elle ouvre Elle offre Elle ne saurait se soumettre à l'ordre établi Elle batifole Elle encarte par sa fragilité Le clair-obscur des œillades thuriféraires Son organisation est implacable Elle est liberté Elle repère Elle ponctue Elle s'accroupit devant le tout petit Elle lévite par-delà les convenances Elle ne saurait se satisfaire de la courbure du temps Elle dégringole de l'échelle L'éternité des commencements Elle coiffe d'une mitre papale l'enfant des rues A gorge déployée elle se rit des nuances Elle contient les trolls et les farfadets Elle érige les calvaires d'une caresse de plume Elle incarne à mi-mots Le méli-mélo quotidien Elle est flamme jaillie du froissement du crépon Elle est silence Et puis Kia noho Patatras Elle est fourmi A rendre besogneuse la réalité Elle est cigale Par son aptitude à s'émerveiller Du soucis du lendemain Par grand vent Les cheveux déliés Elle est piste sableuse en bord de mer Sur un vélo bringuebalant Elle se construit le long du chemin En errance d'être Elle L'herbe folle des no man's land L'acclamée du bourgeon au printemps I te taha o te huarahi Elle accueille les déchets Elle recycle les plastiques Du brame guttural de ses tuyaux Elle orgue le cervidé aux bois du Roy Elle est musique Et si la nuit la surprend Elle devient vers luisant dans la coquille d’œuf Elle aboutit aux points de suspension de fin de vie Elle fluidifie le grumeau des regrets Elle Qui de fleurs vêtue Encombrait les greniers de ses émotions Devient sourire Dans la lumière d'un jour ultime Elle craque et rebondit A la fois regard et vécu Perchée sur l'arbre maître A guetter les traces de vie Sous la mousse Elle est écureuil Vive et contemplative Devant l'écueil des amandes sèches Elle est passage obligé De l'avant de l'après Hors des ombrages sécuritaires Exposée à l'ivresse caniculaire Des cavalcades visionnaires Elle est neige au soleil Envergure brune aux ailes de géant Elle raye d'un cri inouï Le cristal infernal Des mélopées hors d'âge Elle modèle De ses caresses arbustives Les traits du visage de l'aïeule Elle lève le rideau de sève Par dessus les brumes matinales. Il est des rencontres Sous le varech apporté par la marée Où le fumet des décompositions prospère Du germe au renouveau La clameur de la foule vers la solitude Et la chose dernière vers le mystère. Elle fût et sera Ma femme reconnue Mon chantre des nuits évaporées Ma distance Mon manquement D'entre le trépied des dieux A creuser le déraison En sourdine d'âme Alors déposée Crûe sous l'ombre d'un soleil exsangue Mon front ceint des dernières sueurs. Palme sera la poésie du retour à l'esprit De mes doigts gourds J'écarterais la terre Un insecte montera sur l'ongle Agile et inquiet . Ce sera le matin . 224