Merci René   
 de m'avoir permis d'être en amitié   
 avec toi le Grand Frère   
 de m'avoir permis de comprendre l'autre   
 l'ami des entomeures. 
  
 Par ta voix   
 j'ai pris possession de ma parole   
 à l'infini dorénavant   
 souffle sur l’œillet du poète   
 l'appel si proche   
 des échanges sensibles   
 passés et à venir.   


375

Kei tou taha ahau   
 taku hoa a Rene   
 i tenei hokinga ki te whenua   
 he mea whitiki ki te mura o te purenga.   
 
 Haere i to ara   
 kaua e kaiponuhia te taima   
 kia puehu pai   
 kei mua o te whare.   
 
 Haerenga ki te Kore   
 Me tohu tohu   
 o kupu, o whakaaro, ton whakaaro   
 me te whiu a te kaiakii mau tonu   
 kua tukuna koe   
 a ko te hunga e whai ana i a koe   
 vers le Grand Œuvre à permettre.   
 
 He timonga tote   
 he kore noa   
 he whakahoa   
 taumata tau   
 ringa noa e rapu ana tetahi ki tetahi   
 kanohi ki te kanohi   
 kia ua   
 e hokona ana e ia   
 kia puta te ra   
 Ka whakatika ahau ki tou aroaro   
 te arawhata iti o te pai   
 élevé dans la bibliothèque  
 kupu tiritahi.   
 
 
376

   Fi de l'herbier   
 la grille agence et parachève   
 la fenêtre qui s'ouvre.   

 Le lézard signe le mur   
 murmure de soutien   
 des farfadets du matin.  
 
 Un moteur de tracteur cliquette   
 par dessus le torrent qui ricane   
 la fin de l'été.   


 377

   Jaune vert   
 de la croix entre les hêtres   
 au lent déplié de la lumière sur les troncs   
 entre les ruines du château
 monte la charrette des morts .   
 
 Des voix   
 un vieil avion fait ronfler ses hélices  
 les aboiements d'un chien   
 loin très loin.  
 
 L'arbre se voile se dévoile   
 incessamment   
 mouche noire sur le papier blanc   
 les doigts tricotent l'écriture.  

 
 378

   Retroussant leurs manches   
 sur la terrasse   
 chantent les messagères.   

 Signes de croix et casques d'or 
 mesdames des grandes plaines
 vous fûtes les premières.  

 A me parler d'ordre et de désordre   
 lorsque enfant   
 enflait la voix de notre père.   
  
372

   Ils partent en rotant   
 clopin-clopant   
 e hoa inanahi.   

 Zigzaguant et arguant   
 bras dessus bras dessous   
 claquent leurs talons dans la venelle.  
 
 Derrière les volets clos   
 s'agitent les nantis   
 à se gausser du pire.  

 
 373

 whare rangatira me nga puawai   
 nau mai e hoa   
 te tangata whai rawa ki oku whakaaro.   

 Whai muri i te awhi tetahi ki tetahi   
 te hunga mokemoke o te kupu   
 hei whakapumau i te kore e whakaaetia.   

 i te taha o te awaawa   
 rau rau mate   
 rere ki te hau he waiata.   
 

374

 Cette plaie caramel   
 devant l'âtre lacéré   
 capture le gémissement des ailes.   

 Lignée des sièges de bois dur 
 envahissant l'espace de nos nuits   
 la calèche passe brinquebalante.  
 
 A ne plus nuire   
 le temps se met à l'index  
 sans l'arogance d'un regard.   


360

  Spirale chantante de la flamme   
la paresse suinte et claque des dents   
sous le doute permis.   
 
Se passent le mot   
en basses funérailles    
les marcheurs de l'oubli.   
 
Pour encore se dire   
que demain sera demain   
et le jour une étoile filante.   

 
361
 
  

 Les mots se méfient du réel entendu
 en dégoût de soi-même   
 mate te tuhi o muri.   

 I te whakatuwheratanga he marea   
 o te hunga e haere ana   
 ka ngaro ki te po makariri.   

 I haere atu, nga kaitito,   
 katia nga kanohi   
 ka pahemo te tupuhi.  

 
362