Alle Beiträge von Gael GERARD

Unterzeichnen Sie Ihre Anwesenheit mit Stille

 Naviguer en eaux vives   
 pulvériser de raison   
 les terres en déshérence. 
  
 Pierre à pierre   
 monter les murs   
 de la maison.  
 
 Suivre la rase irriguante   
 contre le jardin des cultures   
 cet havre paginé.   

 Creuser le bas du champ   
 et remonter la terre   
 pour davantage d'humus.   

 Dénerver les sentes sauvages   
 pour passage libéré   
 se mouvoir entre taillis et buissons.   

 Recourir au babil des enfants   
 revenir en arrière   
 au pays des merveilles. 
  
 S'asseoir au plus près du sol   
 gonfler ses poumons de bonne odeur   
 et lever les yeux vers un ciel de traîne.  
 
 Là-bas sur le chemin   
 le grand'père revient de promenade   
 mains croisées dans le dos.  
 
 L'alouette  lulu 
 fixera un matin de fête   
 les lampées de brume.   

 Se retourne en passant   
 la forme blanche   
 d'un proche ami de connivence.   

 Se comptent sur les doigts   
 les jours d'après la peine   
 de salissures énuméres.   

 Ensemencé de rêves   
 l'homme de poésie   
 signe sa présence d'un silence.   
 
Effleurer la joue d'un bébé lune   
 au repos yeux grands ouverts   
 lèvres suçotantes. 
  
 Branche d'hiver   
 par ses bourgeons lustrés   
provoque le printemps.  
 
 Et si paresse oblige   
 la rosée billevesée   
 reflète celui qui la regarde.   

 Venez   
 le grand-frère est arrivé   
 où déposer sa tête.   


 382

Der Schattenkrieger

 Ich bin der Schattenkrieger   
 und die bittere Welle wird mich nicht dazu bringen, den Eid zu brechen.    

 Quant " Il " kam, um mich von hinten zu schlagen   
 Die Milchstraße hüllte sich in einen letzten Schal.

 Ich errege   
 wiederkehrende Halsverletzung   
 der Ruf von oben über dem Blätterdach   
 im starken Wind regnerischer Nächte   
 geduckt   
 gegen den Stammbaum.   

 Ich steckte es in meinen Mund   
 frisches Rindenwasser   
 ausgestrecktes Ohr   
 der Boden aus toten Blättern   
 Rascheln verblasster Erinnerungen.   

 Die Gerüche des Sumpfes werden ausgeatmet   
 Der rote Mond spielt   
 seiner scharfen Schüler    
 der Tanz einer klaren Himmelslücke   
 zwischen den Vorhängen der Zweige   
 und die rußigen Wolken. 
  
 Ich trage das Abzeichen der Macht   
 auf dem Bollwerk des Verpflichteten   
 mich in spaltbaren Worten verlieren   
 auf der gefrorenen Kugel   
 blutrote Träume. 

  
381 

Sie floh aus dem Nest

 Elle s'est enfuie du nid   
 l'aurore des éveils,   
 la lune en ses émois.  
 
 Calque étoilé   
 sur le bois de l'estrade   
 il montrait le chemin.   

 Ne pleurez pas   
 ne partez pas   
 un regard suffit.   

 Le jour se lève    
 et ses lèvres   
 incendient le ciel.   

 Les mains se tendent   
 le harnais blesse le dos   
 les pieds s'enfoncent dans la glaise.   

 Par la porte étroite   
 accédez aux blessures   
 puis remontez la pente.  
 
 Au sortir   
 plus de bruit  
 rien que la caresse de l'herbe.

 Pointe une flamme   
 entre les copeaux   
 du feu de Dieu.   

 S'échappent   
 de la caverne    
 paroles et romances.   

 Se penchent   
 am Rand der Klippe   
 les êtres du couchant.   

 Une à une   
 incisez la planche   
 au passage des sacs.  
 
 Ne montez plus au grenier   
 passez par la coursive,   
 le blé est arrivé.  
 
 Les orifices sont empoisonnés,   
 à croupetons   
 maraudons la raison. 
  
 Fini,   
 nous n'irons plus au bois   
 couper le genévrier.   

 Les pignons de paille s'envoleront   
 passé le temps des éraflures   
 sous le vent de planèze.   

 Déposez   
 le linge   
 dans la panière d'osier.  
 
 Un bouquet de marguerites, de bleuets et de  coquelicots   
 sur la margelle,   
 le temps est à l'orage.  

 
380

Au 75 rue Saint-Charles

 Collé   
le nez contre la vitre
se dandinant d'une jambe l'autre
l'enfant observe la buée
dont les fines gouttelettes
captent la lumière
ballonnets vivants
devenant coulures vibrantes
pour en accéléré
se projeter vers le bas.

L'hiver pleure
dehors un froid sec
saisissant les jambes
malgré les chaussettes de laine
et la culotte de velours côtelé.

Un dernier cheval passera
dans la rue déserte
ahanant
naseaux fumants
faisant claquer le pavé humide
de ses sabots ferrés.

Il y a du courage dans l'air
le haut des immeubles caresse la brume
d'au dessus la rue principale
où ronfle quelques moteurs toussoteux.

Émergence des souvenirs
inscrits dessous la peau
l'enfant sémaphore
voit passer les lumières
au travers des boursouflures de la mer.

Il y a du sable
dans les jointures
du passage à niveau
obligeant au ralentissement
la bête humaine au loin
lâchant ses panaches de fumée.

J'entendrai le lourd convoi
cadencer sur les courtes rails
un rythme glacé
grimant le tireté des nuages
à la queue leu-leu
parsemée des souriantes branches de lilas.

Maman, il pleut
la neige tombe
il grêle.

Qu'on est bien près de la cuisinière.

Les souris grignotent le plancher
sous la plaque de tôle de la Shell
des gouttes d'eau perlent
au plafond sur le tuyau
c'est la condensation
Maman passera l'éponge
clouée sur le manche à balai.

Le Christ connaîtra
la couronne d'épines et le vinaigre
de ses yeux d'Aubrac
à faire tourner la bille bruyante
dans le couvercle de fer retourné.


379

Je suis à tes côtés mon ami René

Ich bin an deiner Seite   
 Mein Freund René   
 in dieser Rückkehr zur Erde   
 umgürtet mit den Flammen der Reinigung.   
 
 Gehe deinen Weg   
 Halte die Zeit nicht zurück   
 Feinstaub sein   
 auf der Vorderseite des Hauses.   
 
 Reise ins Nichts   
 Bündige Spuren sein   
 deine Worte, Ihre Gedanken, ton respekt   
 mit der Peitsche des ewigen Kutschers   
 du bist eingereicht   
 und sind diejenigen, die dir folgen   
 vers le Grand Œuvre à permettre.   
 
 Eine Prise Salz   
 ein nichts   
 eine Kameradschaft   
 Alter   
 nur Hände, die einander suchen   
 Augenhöhe   
 Lass es regnen   
 das er verkauft   
 lass die sonne raus   
 Ich erhebe mich vor dir   
 die kleine Trittleiter der Güte   
 élevé dans la bibliothèque  
 gemeinsame Worte.   
 
 
376