Retour à la case départ
Après avoir jeter les dés
Avec grande sœur et petit frère
Nous saurons les rejoindre
Les diseurs de bonne aventure
Les ventrus, les secs
Les vertueux, les prospères
Les disparus
Engloutis jusqu'à la mœlle
Dans cette nuit sans fond
A ne plus savoir lire les règles
Alors que nous étions appelés
Sans réponse
Vers cet espace qui nous sépare
De ces ténèbres
A enjamber le risque
Pour un aller simple
Vers ces étranges rencontres
Où faire bon usage
De la prorogation du contrat.
Sur le lac
Calme et profond
Une multitude d'oiseaux
Ensemençaient de chants
La tapisserie de la vie.
988
Construire le récit De ce que l'on a vécu À pied et en vélo Fait imploser le cœur Au plus hardi des démarcheurs.
Etre audacieux En plein jour Augure de cette quête A explorer l'anfractuosité Du rivage où nous avons échoué A peine entrevu l'objet de notre élan Que la plume se tait Que les histoires se millefeuillent Et qu'enflent les prétentions de la transformation Dans le silence ourlé des vagues de l'instinct.
Courbons l'échine Avant les grandes marées Soyons le devant de brume Remontons le courant par lequel nous sommes venus Nous qui chevauchons les destriers de l'écume A grand renfort d'éructations Les petits, les sans grade Les marcheurs Les marchands, les besogneux Les changeurs, les charcheurs A négocier le pacte d'écriture Jusqu'à notre extinction Bien au delà des coups de lune.
Pusillanime Deux Chevaux
A la carrosserie annelée
En route pour le Verdon
Que n'ai-je porté le scapulaire
Des rois des reines des princes et princesses
Pour mener à bien notre mission.
Doigt levé vers le ciel
La seule la belle la tournoyante
La Rouge de l'été soixante huit
Le plein de lavandes dans les yeux
A contempler l'étoile oscillante
Sur la chaîne du Moustier.
Ruines de Sainte-Croix
A même la peau douce de ma mie
Le cigarillo moqueur du merle blanc
Soulevant de ses trilles caramel
Ta robe de satin
Ourdie du feu de grève
A mesure des galions se fracassant
Sur les rives d'Oléron
Ma main ma sœur
A relever le gant
Sous la frise légère de ton sourire d'enfant.
Fumerolles à l'horizon
J'ai pris le destrier de Père Grand
Pour franchir la barrière de corail
Falaises de calcaire attenantes
A pleines mains
Maniant le rêve et la vision
De la motrice ma mère
Au retour de la guerre
Si loin si lointaine
Pour maintenir le joug du mystère
Sur la maison sans toit
Livrée aux souvenirs
Venant s'échouer
Livrée aux éléments
De l'Esprit éternel
En retour de Solitude
Barquette huîtrière franchissant le grau
Le mascaret passé
Caressant de la baguette magique
Les mimosas de l'étang
Évaluant par vent de suroît
L'aller vers la douceur des pluies fragilesSur la terre piquetée
Pieds nus
Cheveux ébouriffés
Ta main tendue
Ma main tendue
A regarder la ronde la douce
La mirifique coque humaine
Sous la voûte de l'arbrisseau
Vouée au projet ultime
De notre progression vers l’Éternel. 985
Massive Umarmung
Die Form ist da
In der Nähe des Felsens, den alles ruft
Und ich frage unvernünftig nach
Spuren zu finden Zuhause.
Zur Unendlichkeit
Himmel und Erde heiraten
In Abziehbildern
Grasbüschel
Auftauchen aus dem trockenen Moor
Und ich schreie.
Ich schreie deinen Namen
Wenn die Blätter fallen
In einem anmutigen Wirbel
In dieser unbeschreiblichen Stille
Warten auf die dünne Reifschicht
Morgens mit Bläschen unter den Augen.
Mêler fleurs et pierres
Est chose facile
A qui connaît l'alouette
Au vent et soleil l'amie
Ouvrière essentielle des cheveux défaits
Sur la planèze des lumières.
In der Dunkelheit die Abwesenheit
Und dann das Nichts einer Geschichte
Begleitet das alte Gedicht
Aus dem Herzen des Wartens
Ewig wieder angefangen
Im Fall einer Adlerfeder.
Gehen
Und möge die Welle der kommenden Tage
Sammeln Sie so viele Tautropfen
Lass das Eichhörnchen und die Amsel davonlaufen
Raus aus der Porte-Cochere
Mit lautem Hammerschlag.
Mischen von Tanz und Weißwein
Im verschlossenen Schatten eines flachen Horizonts
Beschränkung in seiner Weite
Um den Namen zu wiederholen, den ich dir gegeben habe
Du, mein alltägliches ich
Brot der Fülleangebauter Sauerteig.
Tête blanche dans le reflet des circonstances
La main passe soulevant mèches et connaissances
Pour brumes en sous-bois
Envelopper d'une étole blanche
Nos corps soyeux
De vivre la paix et le sourire des jours heureux. zwinkern
Und stelle mir Fragen
Der Angeber in der lauten Kutsche
Beim Anblick der Wortsammlung
Verklebt verstreut
Am Türrahmen des gelben Zimmers.
984
Un corps neuf dans une boîte en carton.
Se présenter ainsi devant la Grande Porte
Augure du jeu des divisions
Que notre état d'homme debout
A dû traverser
Pour accompagner le corso fleuri.
En maraude des bons moments
En quête de sens
Nous avons profité du donné de l'instant
Pour ficeler menu
Les bagages à emporter.
Et là
Point de colifichets point de passe-droits
Juste les actes à déposer
Dans le panier d'osier
A l'entrée du temple.
Jaugeant et jugeant
Nos œuvres au débotté de l'instant
Ils ont gravi la montagne
Pour demander conseils
Au Coordinateur du tout venant.
Ablutions faites aux sourcesAttendre réponsesEn solitude
Guetter les ferments de l'Espérance
Dans les dédales de la Relation.
Il est un lieu
Il est un état
Où stationnent les pontonniers
Évitant de donner libre court au Rien-faire
Pour souffrances nommées
S'engager sur la voie de celui qui nous cherche.
Formidable aventure
Que celle de l'encadrement
Pour accéder à ce qui suit
Éclairé par les lampions de l'à-venir
Havre des sécurités recroquevillées.
Tu as peur ... und doch ...
Ton autre moitié est proche
Permettant d'être uni
D'être Un avec toi
Toi ton propre maître intérieur
Le " Pareil de Lumière ".
( Zeichnung von Jean-Claude Guerrero )
984
Il pleuvait si fort
Dans la grand'rue
Que les gouttières dégorgeaient.
A coups de pieds dans les poubelles
Il était sorti du Slow Club
Des poches sous les yeux.
Faux-cils enlevés
Il effaroucha un chat noir
Sans se soucier du lendemain.
Fadeur de la nuit
Les voitures passent en giclant
Les caniveaux abreuvés.
Il titube et tombe
Pour se relever trempé
L'âme restaurée.
Désespéré
il hèle un taxi
Vainement.
Le monde est renouvelé
Sur la route des lumières
Les mains ruisselantes de perles d'argent.
A dos de chameau
Dans le dodelinement des dunes
Un point à l'horizon, zu sein !
Derrière Notre-Dame le matin se maquille
La Seine paresse sous la caresse des réverbères
Déjà la place Saint-Michel !
Un homme de profil
Tient un masque
Serait-ce moi ?
Je suis seul tout seul à être seul
Se taire et puis rien faire
Être l'envol d'un pigeon.
( Tinte von Pascale Gérard )
983
Une histoire à l'écart des routes
Une histoire de vie
A se cogner la tête contre les poutres
Quand dans les combles
Le vent siffle.
Sortir
Épouser la neige épaisse
Qui recouvre la Lande
L'appareil sur un poteau
Faire un cliché blanc.
Rentrer
Glisser une bûche dans le poêle
Gratter la braise avec le tisonnier
Faire ronfler le tirage
Pour que des escarbilles grattent le tuyau de cheminée.
La terre battue de l'automne
A remplacé la paille de l'été
Les gens se pressent contre la table
Les sièges sont pris par les anciens
La cigarette gris-Job passe de main en main
Une douce odeur d'étable flotte dans l'assemblée
Les voix se rencontrent
Le tiroir à pain est tiré
La tourte sortie
Est découpée en tranches épaisses
Le fromage descendu de la planche
Le jambon décroché
Les chopines de vin bien noir
Proviennent du tonneau en souillarde
Les verres de batteuse s'entrechoquent
L'on boit l'on mange l'on cause
Des éclats de rire éclatent
Le sol accueille les jets de salive
Les yeux brillent
Devant la lampe à pétrole
Dans un coin sombre
Un enfant silencieux
Debout.
Il ne bouge pas
Ses sabots vernis du dimanche
Reflètent une flamme qui danse
Son bonnet laisse passer des mèches blondes
Il est sérieux le petit
Sa maman reviendra l'hiver fini
Alors il sera assez grand pour garder les vaches.
981
C'est au travers des doigts Que j'ai saisis le soleil Heute Morgen Comme dans le train Où la cornemuse stroboscopique Indique le prochain arrêt.
Aveugle Je vous dis que j'étais aveugle Comme un lombric des neiges Que je n'avais plus de pieds Comme les poissons de l'atoll Cherchant le passage du lagon.
Nous avons tiré le rideau Pour que la plaque minéralogique apparaisse Sans numéro Mais en filiation holographique Telle une plume d'ange Sous le nez de Nougaro.
Ralentissez votre course Traduisez le livre de la jungle Visitez l'aquarium de La Rochelle Plus de sous-entendus Rien que de l'entendu Comme dispersé par le phénix des origines.
Ô Dieu des bateleurs Qu'importe l'histoire A la guerre comme à la guerre Le jour venant verra l'audacieux Capter en bout de zinc Le godet filant comme l'étoile.
Vivre à toutes les époques en même temps Impose de savoir retenir ses larmes Car littérature et luxure sont les deux faces Du doublezon de Boris Pendu devant la ratière Des chambres funéraires.
De manière ostentatoire L'âge requis La tête posée sur sa poitrine Se gorger de sérénité Fait au creux des entrailles Se lever la Lumière.
Mon père ma mère Le théâtre va fermer Viennent les aurores boréales Pour engranger le ferment de soi Dans l'antre du bien-être La chaussette arc-en-ciel.
J'ai vu la beauté
Sur le colimaçon de la chanson
En déraison plier bagage
Et tendre la main pour moins que rien.
Des mots dans le chemin creux
Aller et venir pour s'en aller et revenir
Comme dans un film de Robbe-grillet
Ressentir
Ce qui pourrait se produireTelle vie prêtée
Un soir d'été
Et qu'au jour il faudra restituer.
Partir à la recherche
De celui qui viendra de son propre chef
Ce fils de l'ombre
M'accompagner sur les remparts.
Plonger dans la gorge rousseDu boyau aux lumières frémissantes.
Goulotte géante
Accueillant le fer des Chouans.
Femme au port de reine
Que le loup feignait de négliger
Pour noble cause
Émouvoir la galerie d'une onction de circonstance.
Il eut le nez pointuLe lutin malin
A se pourvoir par pleine lune
Sur la borne milliaire
Ombres dissipées
Hors temps et hors d'usage
Disséminer quelques mots de beauté
Haut les cœurs dans le chemin creux.
979