La voix De si loin D'un tambour Au son voilé Parvenant jusqu'à nous Tel sourire Ondulant des lèvres A l'orée de la clairière.
D'un revers de main Asseoir le trop plein de mystère Dans un fragment de calcaire Le couderc proposé Ardente fontaine Gardant souvenir d'avoir croisé En solitude corrélée L'envol d'un regard.
Répéter les faits Enfreints d'une patte Posée brève Pour que se retirent Aux détours d'un parcours Les actes de sagesse De l'activité humaine marquée Du cri du dépouillement.
En occurrence Entre le masque et le visage Entre caresse et fureur Quand il s'agit de créer le sens L'ange se transforme en faiseur de roi Comme les abat-sons du clocher Cloches des heures saintes Sonnant à la volée Soumises aux offices.
Ne pas voir ça S'abriter dans le feuillage des frênes Nous les compagnons de voûtes Enclins à démêler l'écheveau de chanvre Du chant de la pierre En instance des encombrements intérieurs Pour qu'Être unique Se changer en Liberté.
Sans excès A mesure du surgissement de l'inattendu Calquer l'éloquence des souvenirs Sur la face opaque de la montagne Immensément soumise aux humeurs des nuages Prompts en leur repliement D'alléger les petits pas de Jeanne Le soir en descendant du grenier.
S'adonner au jeu secret De l'ordre et de la lumière Riante joliesse de la femme respectée S'excusant de creuser le ciel D'une musique d'excellence Sous la crédence des jours meilleurs Tresses d'ail posées à même les drailles du cœur En attente d'un brouet vernaculaire.
Lettre écrite à Ping
Entre les pieds de la table de ping pong
Lettre écrite à l'encre de chine
Telle truite vivante sortant de l'eau fraîche.
Lettre étrange
A souhaiter le Tibet
Pour tous les babas de la terre
Drapeaux de prière en tête.
Lettres d'écailles rouges
Gouttes de pluie
Gouttes de sang
Égrenant les dents du mallah.
Il est difficile de racheter le passé
Laissons au présent sa présence intacte
Rassemblons ce qui est beau et bon
En ces temps de liberté mal ficelée.
Du coffre des pirates
S'élève la caravelle de Christophe
Le suif chauffé à blanc ausoleil des tropiques
Recelant les mille yeux du cosmos.
Ici point de nœuds de marine compliqués
Juste de quoi sentir l'haleine des hommes
Pour terre abordée
Fouler le sable d'un jour nouveau.
( Zeichnung von Jean-Claude Guerrero )
994
Sein Leben in Worte fassen
Worte kamen aus heiterem Himmel
Worte der Freude
Worte des Leidens
Worte der Rebellion
Worte aus der Tiefe
Worte der Arbeit
Worte des Glücks
zärtliche Worte
Treibende Worte für eine bessere Zukunft
Glut Worte
Worte von übermäßigem Blut
meteor wörter
Lichtmeß Worte
Der Abend
Auf dem Liebestisch
Nachdenken über das, was draußen ist
Das Leben der Anderen
Die aufgehende Sonne
Die Wolkenbarriere passieren.
Ich worte-wand-flüstere
Der Hilferuf
Und der Entzug
In sanfter Navigation Auf dem Fluss der Erinnerungen
Das wäre am anderen Ufer nicht gewesen
Wir vergewaltigen die Bewegung
Vater und Mutter zu verkaufen
Für ein Stück Brot Dann gib seine Jacke zurück
Per eleganter Vorgabe
In Schmähung vom Himmel
Als die Geier vorbeizogen
Auf dem Knauf einer zwielichtigen Umgebung
Ohne Versprechen
Hände, die einander suchen
Bei Einbruch der Dunkelheit
Entlang der Befestigungsanlagen
Wo man den Ball schiebt
Von der Fußspitze
Abstieg zum Wassergraben
Zu Botenottern
Meine Schwestern in Bequemlichkeit
Aptes à plonger tête première
Dans la bassine des instances
D'une vie qui ne nous apprend que si l'on prend
A mi-cheminVon Agit-Prop und morgen.
993
Der Kopf der Heiterkeit geschmückt
Voller Rhizome und Schriften
Inventarisieren Sie die Gewohnheiten und Bräuche
Von einem Pfad des Wohlwollens
Das hatte sie im Blick.
Überall Leitern
Gerade, Dummköpfe, verdrehte
Waren in Reichweite
In viszeraler Haltung Gegen die Stadtmauern.
Des tresses de cheveux luisaient
En ces temps d'indifférence
Où la pesanteur n'était pas la seule force
A posséder les clés de la maison
Douce chaumière en fond de prairie.
Die süße und komische Stille
Aus einer Destillation von guter Qualität
Während Schritt für Schritt Brühwurst im Umlauf
In seinem fettigen und zerknitterten Papier.
Il fallait laisser le terrain
Aux plus nobles instances
En recherche fondamentale
Ces ponts entre quantique et informatique
Les loups hurlants du lendemain.
( Zeichnung von Jean-Claude Guerrero )
992
Je noie
Et me noie dans le saillant des souvenirs
En perfusion de ce qui vient
A propos de cette disposition
D'attente au bord du trou
Du poisson des profondeurs
Qui croisant la lucidité de l'insomniaque
Participe au détricotage de la geste intérieure.
MarcheEt me metsLe cœur en route
A recruter les jeunes pousses de l'esprit
Pour cerceau du jeu des hommes
Dévaler la pente
Vers le ruisseau des attentes
Primevères fracturant en clair
Les faits de providence
A petits jets de vapeurIn der Erstarrung eines Predigtmorgens.
Es gibt keine Seitenlinie
Das, was wir selbst betreiben
Auf der Bühne
Und hüpfen ! Vom Ufer geworfen
Schreiende Möwen, die ans Ufer zurückkehren
Die erhabene Gestik
Von der allegorischen Verheißung
Mit einer Seele umschlungen.
991
Lass das Gestern zurückkommen
Heute mal die Seiten umblättern
Lass die Zeit bergauf gehen.
Gehen Sie zum Grund des Lochs
Wecken Sie den Geruch von Erinnerungen
Bringt die Spitze des Verstandes zum Vorschein.
Lass die Zugluft zurückkehren
Verdeckungen und Unsinn
Lass das Verlassene hervortreten
Das zersetzte Organische
Zu den Knochen der Edelsteine
Ohne dass sich die Abwesenheit bewegt.
Vernachlässigen Sie die Krümel auf dem Tisch
Schieben Sie die Vergangenheit in die Zukunft.
Cette propension à mettre le doigt
Où ça fait mal
Construit la chose encore un peu plus loin
Tel repère pour le pèlerin
Au camino de son ouvrage
Lui permettant d'arrimer le présentHors des ténèbres de l'absence
Afin d'engloutir ce qui vientDans le sillon furtif
De la mission à venir.
990
Retour à la case départ
Après avoir jeter les dés
Avec grande sœur et petit frère
Nous saurons les rejoindre
Les diseurs de bonne aventure
Les ventrus, les secs
Les vertueux, les prospères
Les disparus
Engloutis jusqu'à la mœlle
Dans cette nuit sans fond
A ne plus savoir lire les règles
Alors que nous étions appelés
Sans réponse
Vers cet espace qui nous sépare
De ces ténèbres
A enjamber le risque
Pour un aller simple
Vers ces étranges rencontres
Où faire bon usage
De la prorogation du contrat.
Sur le lac
Calme et profond
Une multitude d'oiseaux
Ensemençaient de chants
La tapisserie de la vie.
988
Construire le récit De ce que l'on a vécu À pied et en vélo Fait imploser le cœur Au plus hardi des démarcheurs.
Etre audacieux En plein jour Augure de cette quête A explorer l'anfractuosité Du rivage où nous avons échoué A peine entrevu l'objet de notre élan Que la plume se tait Que les histoires se millefeuillent Et qu'enflent les prétentions de la transformation Dans le silence ourlé des vagues de l'instinct.
Courbons l'échine Avant les grandes marées Soyons le devant de brume Remontons le courant par lequel nous sommes venus Nous qui chevauchons les destriers de l'écume A grand renfort d'éructations Les petits, les sans grade Les marcheurs Les marchands, les besogneux Les changeurs, les charcheurs A négocier le pacte d'écriture Jusqu'à notre extinction Bien au delà des coups de lune.
Pusillanime Deux Chevaux
A la carrosserie annelée
En route pour le Verdon
Que n'ai-je porté le scapulaire
Des rois des reines des princes et princesses
Pour mener à bien notre mission.
Doigt levé vers le ciel
La seule la belle la tournoyante
La Rouge de l'été soixante huit
Le plein de lavandes dans les yeux
A contempler l'étoile oscillante
Sur la chaîne du Moustier.
Ruines de Sainte-Croix
A même la peau douce de ma mie
Le cigarillo moqueur du merle blanc
Soulevant de ses trilles caramel
Ta robe de satin
Ourdie du feu de grève
A mesure des galions se fracassant
Sur les rives d'Oléron
Ma main ma sœur
A relever le gant
Sous la frise légère de ton sourire d'enfant.
Fumerolles à l'horizon
J'ai pris le destrier de Père Grand
Pour franchir la barrière de corail
Falaises de calcaire attenantes
A pleines mains
Maniant le rêve et la vision
De la motrice ma mère
Au retour de la guerre
Si loin si lointaine
Pour maintenir le joug du mystère
Sur la maison sans toit
Livrée aux souvenirs
Venant s'échouer
Livrée aux éléments
De l'Esprit éternel
En retour de Solitude
Barquette huîtrière franchissant le grau
Le mascaret passé
Caressant de la baguette magique
Les mimosas de l'étang
Évaluant par vent de suroît
L'aller vers la douceur des pluies fragilesSur la terre piquetée
Pieds nus
Cheveux ébouriffés
Ta main tendue
Ma main tendue
A regarder la ronde la douce
La mirifique coque humaine
Sous la voûte de l'arbrisseau
Vouée au projet ultime
De notre progression vers l’Éternel. 985