Tous les articles par Gael GERARD

De voyager librement me fût permis

 De voyager librement   
 me fût permis   
 d'entrer par le trou des origines   
 voir l'animal au pouvoir remarquable   
 sans cavalier et indomptable   
 sous les brumes   
 révélant à mesure de la montée du jour   
 la respiration matriarche des grands hêtres.   
   
 Deux fois je me retournai   
 et repérai le chemin du retour   
 au passage de l'ondine   
 pour ficher dans le sol la planche de cèdre.  
    
 J'entonnai le chant des âmes   
 les conques ouvertes aux paroles phylactères   
 et dansai   
 les pieds en sensation de terre   
 les oiseaux de leurs ailes tressant une couronne    
 sur l'eau aux bulles ondoyantes   
 que le pont des réalités encombrait   
 avant que s'agite le mouchoir des au-revoirs.    

  
 422 

Édit de mai 2018

   Eclosion de bienveillance   
Que valent les écueils   
Devant la Beauté   
Sous la coupe des vents   
Passent   
Notes étrangères   
Le palanquin des jours sans fin. 

    
S'offrent   
Les souvenirs   
Le piétinement de la foule   
A l'entrée des lieux saints   
Que la gerbe rassemble   
Dans la danse des esprits   
Que notre main désigne. 
    
Dieu    
Que l'univers est grand   
Que nous baignons dans un monde primordial   
Hors dogme   
En cette activité qui nous dirige   
Retrouvant l'union avec le Tout   
Et sa caresse d'Etre.   
  
De jouer   
Avec notre code   
De favoriser le retour à la source   
En énergie de conscience   
A distance des temporalités.
   
S'offrir   
A la pluie des particules     
Aux portes de la perception.
 
Voyager   
Sans peur et sans tabou   
Aux marches des palais.
 
S'autoriser à mettre le doigt   
Sur l'Invisible   
Sans renier la Vérité     
Cette présence   
cette transparence   
Où affleure l'Absolu.
 
Demander   
De défragmenter nos pensées et nos manières d'être   
De participer au dialogue des Eaux Vives   
C'est ça le plus important.   
  
Sans brusquerie   
A mesure du doux et du cordial   
Etre à l'écoute    
Du fin et du superbe   
Faire le travail   
En plein emploi de soi   
Puis repartir. 

       
421

dans le drapé des jours venants

   J'ai tondu l'herbe   
aux pâquerettes invasives   
en évitant les campanules    
près de l'amandier   
puis il y eût le merisier   
les pommiers   
les lilas    
et la glycine,   
à éviter.
      
éclosion printanière du principe d'amour   
fulgurant en son apparition   
cachottier en ses dispositions   
avec la pousse des feuilles   
parure encorbellant les mois à venir. 
    
J'ai marché dans l'herbe couverte de rosée   
esquissé quelques mouvements de qi qong   
inspecté les pots, vasques et bacs   
des fleurs et arbustes
nos respirs. 
    
Puis, assis sur la chaise de bois   
j'ai plongé en errance   
dans l'immobilité vivante   
les mains applaudissant   
les souvenirs surgis   
de nos jardins croisés   
en cette vie mienne     
à contempler   
le drapé des jours venants,   
décoction du cosmos,   
notre père.   

  
420

nul n’est hostile

   Nul n'est hostile   
quand monte le cri de la nuit   
mouvance ajustée   
au crêpe des fascinations. 
    
Se parent de mille feux   
le cœur des Anges   
et son échanson, l'Inaugural   
au temps de la moisson. 
    
Épuisés et vindicatifs   
le Sacré par la cheminée   
le Secret par la parole humaine  
Tous montèrent dire adieu à notre mère. 
    
S'épuisèrent devant pillage   
à ravaler en commissions occultes   
les ambiguïtés du massacre   
des animaux en leurs entrailles. 
    
Serions-nous de trop   
devant l'éclaircie de l'Être   
à céder notre place   
à la clarté de l’éther ?     

 
419

Patrie des ondes murmurantes

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est P1000092-1.jpg.
  
S'échappa par delà la colline   
 divine et médisante Mélusine   
 cette rencontre nuptiale évoquée   
 par un matin de méditante pensée. 
     
 S'attardant au déploiement des origines   
 au sens du sens que le berger pagine   
 le bouc du Parnasse à demi-nu   
 afficha l'éternel oubli de l'être. 
     
 Silencieuse flamme en bord de l'Analogue   
 éphémère parole   
 promesse fidèle à son appel   
 de l'intérieur le chemin fût gravi.  
    
 En l'azur du destin   
 par la clarté naissante   
 l'âme en pèlerinage   
 battait la campagne.  
       
 Patrie des ondées murmurantes   
 havre de nos cœurs vagabonds   
 les sépias de l'enfance   
 déposèrent la trouvaille.  
    
 Grenaille disposée en éventail   
 vous fûtes si nombreux à demander le corps   
 que s'enfla la rumeur   
 d'une reconstruction prétendue humble.   

   
418

petite main poétique clouée sur la porte des granges

   Des mots de cliques et de claques   
signent le ciel d'ordures clinquantes. 
    
Les errances sont légitimées   
par les propagandes baveuses. 
    
Les attaques aériennes   
abreuvent la nuit   
du sifflement des bombes.   
  
Des tombes retournées   
fleurissent les fêlures de l'esprit. 
    
Il n'y a d'espoir que la petite main poétique   
clouée sur la porte des granges.   
  
Les insectes même   
se suicident sur les plages abandonnées.   
  
Au matin   
le sol sera recouvert de fiel.   
  
Gesticulations entretenues    
d'êtres dénués d'amour.   
  
La mort est là,   
tenancière cuivrée des cymbales apocalyptiques.   
  
L'arbre dresse son squelette   
sur les plaines suffoquées.      

L'heure est au meurtre,   
terrez-vous terriens!   
       

417

Manon peint

   Manon est une jeune femme lunaire   
 Dont l’âme va à la vitesse de la lumière   
 Elle est joyeusement désinhibée   
 Sans mental   
 Sans jugement   
 Son rapport au monde est un fait de nature   
 Sa maturité artistique relève de la pure nécessité   
 Comme elle sent ce qu’elle vit   
 Dans le moment   
 Ses valeurs sont étrangères à ce qui se fait   
 Sa Vérité est celle de l’instant   
 D’une sensibilité en prise directe avec le geste   
 Elle est irrationnelle selon un flux continu   
 Elle est le principe fondamentalement Juste   
 Celui de l’humain qui est de s’extraire de l’animal      
 Ce n’est pas Manon qui conduit la peinture   
 C’est la peinture qui se fait à travers elle.  
 
( œuvre de Manon VICHY )


416
 

Au vertige des songes

 Elle peignait la nuit   
 sur une toile blanche   
 bâtissant son royaume   
 d'invisibles touches
 aux vertèbres de son arbre.  
    
 Lentes et fluides   
 les coulures de l'esprit   
 proposaient leurs sucres   
 au vertige des songes   
 entre l'air et le monde.
      
 Le vent se leva   
 la Bête vint   
 en catimini sous la lanterne   
 donner le mot de passe   
 terreau pour un sol pur.  
    
 Le mufle soyeux du bleu charrette   
 fit trembler l'instant   
 marqué d'une flamme   
 que l'œil au trait d'union   
 fît danser sous les étoiles. 
     

415  

au canevas des fluttes agasses

  Au plus fort des choses périssables   
le piano se fait trompette   
sur le frisé de ses cheveux   
regards croisés  
vers le visage aux rayons ailées.      
 
Soutenir le langage   
pareil au papillon de nuit   
coulent les notes    
vers la chambre des romances   
afin qu'il se souvienne.          
 
Les bras révélés sur cette robe noire   
traversent la Vie   
au canevas des fluttes agasses   
le chant soudain jaillit   
sur la table des tourments.     
 
Ne nous dédaignons pas   
à l'ombre des tamaris   
si aveuglé de lumière je te blesse   
s'échappe le cri   
d'un lien pour renaître.   
  
 
414  


Dalles propitiatoires

 Haute horloge   
 des montées de sève,   
 sur les dalles la marche   
 rompt le souffle de la bête.     
 
 Se recueillent les frères   
 sous leurs capuches de bure   
 près du baptistère,   
 refuge des chrismés.      

 Suppliantes, les âmes volettent   
 entre les piliers de la nef   
 abeilles bourdonnantes en crépuscule   
 la nuit bientôt de silence présente.     
 
 Les ancêtres seront honorés   
 le pain rompu   
 sur les dalles propitiatoires   
 des mondes soupirants.      

 A même le sol   
 vivante lumière   
 accordée à celles des autres   
 elle reste là quand rien ne reste.   

   
413