Voyage voyage
En prévision de ce qui me précède
Et m'habite au plus loin
J'autorise l'automne
De faire disparaître les feuilles du tilleul.
La pluie et ses gouttes à contre-jour
Noëlise le merisier
À montrer ses pleurs
Les pré-bourgeons de l'Avent
Émerveillant les enfants.
Obligé de prendre la sente
J'ai roulé livre ouvert
Vers le passé incontournable
Justifiant par là
L'embrasement des émotions.
Le corps et la sueur
Sous le soleil d'un matin persistant
Ont modelé le palimpseste des éclosions
Déterrant les racines généalogiques
Accueillies comme missives précieuses.
Dépassé par la production
J'ai dû remettre à demain
Mes tâches quotidiennes
Pour me pencher sur le mille-feuilles
De mon intention d'être vivant.
Tout bouge
Dans l'à-propos de l'instant
Et passent les servants portant corbeilles
De simples et de fruits
Recueillis le long du chemin.
1375