Ding dong !

À l’auberge de la brebis
Il y avait thérapie de luxe
Avec vent et forte pluie.

En rêve mariage passé
La bouche pleine de mots
Savourait lente dépression.

Le gentleman-farmer des lieux
Perdu dans son histoire des Pyrénées
Susurrait sa propre image.

Rideau !
Rangeons les griffonnages
Recueillons le baiser des dieux.

L’humanité est un fleuve de sang
Et de naissances en haute considération
Sans rappel fraîcheur venue.

Ses longs poils sont l’accomplie
De la contrainte cloche au cou
D’assujettir les temps qui courent à l’esprit du tapis volant.

Solidement encastré entre corps et âme
Un petit signe de sa tête aux oreilles rabattues
Ressassait glissade dernière sur l’embonpoint des collines.

Histoire d’une vie
D’avoir tiré coup de fusil à cette altitude
Fait fuir le lagopède.

Envoyer sa voix
Tel jeté de roses contre la paroi
Laisse pantois le gardien des moutons.

Flotte dans l’air
Les yeux de l’aube
Contant la fin d’une légende locale.


Deux verres de génépi
Permettront de faire éclater le cœur
En un nuage de papillons.

Ding dong ! ding dong !
Bien au-delà de l’escadrille des lépidoptères
La brume faisait caméléon d’une moue mère.


1467



Clairvoyance de la vie

Ici et Maintenant
En Présence
À faire fructifier le détachement.

Avancée du grain
Germant hors de ses entrailles
Les idées et pensées où reposer sa tête.

Pignatelle écarquillée
Par l’élan vital
D’aimer davantage.

Au souffle de l’humilité
S’adjoint l’intelligence profonde
De faire un pas de plus.

Elan millésimé
De la conscience Une et Vierge
À saisir la gratuité de l’Être.


Vivre à cru
Sur le râble des mémoires
Secoue l’arbre des béatitudes.

À dévoiler l’expression
Des douves principielles
Convoque l’anéantissement des plaintes.

Se lève à portée de main
La plénitude inscrite sur tablette de cire
Le Rien si propre à Soi.

Et de demeurer en générosité
Sur le chemin de la peur de perdre
Pour se perdre à la joie de donner.

En communion d’esprit à esprit
Fût affecté forme certaine
Le haut-le-cœur de l’émetteur.

Marche intime de soi vers soi
Par à-coups recevoir l’information
Scelle la proie sur l’ombre.

Ne plus bouger
Attendre que l’image dépasse la ligne du hasard
Clairvoyance de la Vie.

1466

L’œillet mauve

Homme noir
Au nez épaté
À la chemise blanche
Sur cette scène
Assis dans un fauteuil de rotin
Très loin devant
Jusqu’à disparaître dans le décor.

Il parle et je n’entends rien
Rien qu’une rumeur
Jusqu’à ce que l’œillet mauve
Remplace l’intervenant
Forêt primaire d’où s’exhale un souffle chaud
Pluie de risques à demeure
Ne pouvant répondre à la question.

Navré d’écrire par distraction
Comme le dit la chanson
Vernaculaire par l’envers
À ceindre de mots d’esprit
L’Archiboldo des convenances
Prompt par la pratique des cuisines
D’embûcher de douces effluves.

Encore aujourd’hui
J’enquille la poésie
La main dans le gant de soie
À chercher le fils de la ressemblance
À marier avec la fille du consentement
Et enjoindre l’ordre métonymique
De danser dans le vent.

1464

Tout bouge

Tout bouge
Hormis le temps qu’il faut
À seconder par le détail
La coulure des pleurs
En place publique
Du signor de Laroussière
Quémandant un petit sou
Pour parfaire son apparence
Alors que teintent les cloches
Par la plaine brumeuse
Au vent dévolues
En retour de guerre
À colmater
Chaussons d’argile
Les brisures de l’âme
Dès l’aube venue
Au chant du coq
Que la pluie enroue
Tel coq de bruit d’hier.

La bougie s’est éteinte
La serviette à carreaux est là
Fripée
En bord de table
Rassemblant quelques miettes
Restes d’un dernier repas
Pris dans le repliement de nos ailes
Nous les enfants de la parentèle
Qu’un suçon sur le bras
Fait frémir comme Pignat
Frappant à la porte
En demande du gîte
Contre réglage de l’horloge
Dont les poids de fonte
N’arrêtent pas de gargouiller
Effraction tendre et tenace
D’un Silence
Où tout change.

1463

Crème des anges

Musculeux échos
De l’âme de l’arbre
Au firmament sec et altier
De l’accouplement du ciel et de la terre
Progresse la part de poésie de la vie.

Guipure de blanc-gris
Soulignant le point ultime
Des tensions de la matière
Vers le franchissement sourcilleux
De l’ordre établi.

Main de fer posée sur le cœur
Augure des suppliantes prières
Commises par l’homme du seuil
Cendres rendues libres
Par les touffeurs de la naissance.

Lettres enterrées au pied de l’arbre
Surgissement des blindés en sortie de forêt
Un trait de vapeur narguât du bout du doigt
Le dedans le dehors du réel
Prompt à débarquer d’un vaporetto de circonstance.

Draps tordus à la main au sortir de la lessiveuse
Allant courber les herbes de la cour
Manquement au nourrissage
Sans louange et sans conscience
Passe l'insécurité de la plénitude feinte.

Pour que soit dite la parole
Et c’est ainsi que peut le saint d’esprit
En prolongement des pointillés
Dans la marge des hostilités
« Crème des anges à la petite cuiller ».

1462


Palimpseste

Palimpseste 
À portée du chant des oiseaux
Vous me fûtes interrogation superbe
Quand je m’enhardis à passer outre
Le tas de gravats barrant la chatière de l'esprit.

Dire non à la tristesse
Dire oui à la joie
Dire non à la vanité
Dire oui à l’appétit de vivre
Dire oui à la santé du cœur.

À la pliure de la commissure des lèvres
Il y avait le chuintement à rendre grâce
De ce qui est
À faire fructifier le simple
Et le respect de l’autre.

Au centre des tempêtes
La cible des attentes narrait par le menu
Ce qu’il nous reste à emporter
L’inconnu et l’insaisissable
Comme fétu de paille soumis à la tornade.

Au passage des ans
À l’heure où s’ouvre le ciel
Guignant le vivre encore
Nous avons dit oui à la lumière
Dans un climat d’étreintes et de noces.

Embrassons la parole de l’être aimé
Soyons la vérité au travers des rêves et raisons
Adhérons au chemin que nul n’a encore foulé
Soyons le grattage du murmure des peintures
Dévolu à l’homme spirituel.

1461

Explosion de l’arc-en-ciel

Immensité de l’Intime
Explosion de l’arc-en-ciel
Le ciel se dévoile
Comme sagesse et solitude
D’une vie unique
Réfléchissant le profond des choses.

Femme sauvage
Madeleine des oubliés
Icône d’un regard intégral
Vous êtes l’œil de la nuque
L’œil du cœur
Vide et Création de tous nos spectacles.

Homme égaré
Pour qui assumer n’est pas sauver
Et qui frémit devant l’énergie révélée
Vous êtes nuage s’évaporant
Pour disparaître dans l’espace infini
De l’infime ouverture à Soi.

La Vie se donne
Dans la spontanéité de l’instant
Elle croît comme l’herbe croît
En mouvement avec ce qui est
En restant à sa juste place
Avec humour et légèreté.

Se suffire à soi-même
Grâce aux nanotechnologies et à l’intelligence artificielle
Expose à l’imminence de l’explosion atomique
Petit Poucet se frayant passage étroit
Dans la volonté de toute puissance
Vision égocentrée du monde.

Alors la sensation reconnecte
L’intuition le sentiment et la raison
Pour être source et fin
De la célébration de l’homme ailé
Aux ailes d’amour
Riche de la Conscience incarnée.

1460

Au torturé de l’arbre

Énergie de l’humide
Au torturé de l’arbre
Avons appris à sortir de notre pré carré
Pour formule non scientifique
Emmancher l’avenir à coups d’étrille rêche.

Il n’est de raison
Que l’arrivée des trains en gare
Quand le jet de vapeur oriente
Le système bielle-manivelle
Vers une vision ouverte du monde.

Le désir non arrêté
Des courbures de l’esprit
Amène à croire
Qu’à la houppe du pin
La grâce est dans l’accord de nos rythmes.

Pliure circassienne
Seul le trésor de la patte du vent
Nous comble
Après nous avoir vidé de nous-même
Sur ces chemins de montagne.

La voie est abrupte
Grimper nous sauve des outrages
Pour dans l’instant
Verser hors du temps
De commencement en commencement.

Conscience des consciences
Un pas de plus et nous basculerons
Dans le grandir de l’être
Pour sortant de la normose
S’incarner dans un silence « virginal ».

1459

Le dolmen de Saint-Nectaire

À fleur du tertre
Il se fait admirer
Crissant par ses pensées
Il ouvre le bec
Vers le gazouillis des oiseaux.

Sous la lune le crapaud coasse
Le promeneur flâne
La brise caresse ses joues
Parmi le frottis sec des branches du printemps
Un vieillard tout seul assis.

À se dire
Que dans le passé
Il y avait les monts bleutés
Au dessus de la prairie parfumée
Et mille chatons velus aux arbres.

Que nous construisions une hutte
Nous les enfants de la charrue
Chemise déchirée
Bras déployés vers le soleil
À encenser le cœur d’une princesse.

D’élever quelques vaches
Capables d’avoir cinq ou six veaux
Qui se multipliraient à l’infini
Permettant de nourrir la famille
Joyeux comme abeilles et papillons.

Au doigté caressant le granite
Répondait le frisson des herbes
Pour des cheveux blancs rappelant l’inéluctable
Une fois sur la Voie
Point de retour.

1458

La présence à ce qui s'advient