Juste un pas vers la sagesse

   Sagesse. Le motsagessevient du latinsapere”, d’où provient également le motsaveur”. La sagesse est l’art d’apprécier la saveur. Elle marque une attitude très concrète, très réelle, et assez éloignée d’une organisation conceptuelle élaborée. Il s’agit de trouver un art de vivre qui permette de goûter la saveur de la vie .

Comment ce concept de sagesse se relie à celui, plus occidental, dephilosophie ; car philosophie veut direamour de la sagesse”. Dans l’Antiquité les philosophes étaient des hommes dont on attendait qu’ils vivent selon leur philosophie qu’ils enseignaient. Philosopher impliquait une manière de vivre qui mette en harmonie la pensée et la vie .

Et puis au cours des derniers siècles, en Occident, la philosophie est devenue l’art de construire des systèmes de pensée, de les étayer, de les défendre et, dans desdisputationes”, des discussions, de prouver leur suprématie sur les autres. Dans la Chine classique, un des foyers de la sagesse du monde, celle-ci était conçue différemment ; ainsi l’on disait quele sage est sans idée, sans position, sans nécessité” .

Je pense qu’un sage est un être humain sans qualité particulière, sans idée déterminée à l’avance, sans position à défendre, parce qu’il veut rester ouvert sur la réalité, afin d’être frais et dispos à ce qui s’advient. C’est par cette posture que le sage peut le mieux refléter celui qui se confie à lui. La sagesse est donc à l’opposé de la crispation. Elle est proche de la sérénité .

Le sage necroitpas ; il a lafoi” .

Ko te “croyance vient du latincredereet dans cette famille de mots on trouve notamment en françaiscrédulité”, c’est-à-dire une manière de donner son adhésion à des affirmations que l’on est pas capable de fonder rationnellement. Croire c’est adhérer à certaines affirmations .

Ko te “foi vient du latinfideset dans la famille des mots issus de cette racine il y a en latinconfidere”, qui a donnéconfianceen français. Un homme de foi n’est pas avant tout un homme qui croit ceci ou cela, mais un homme habité de l’intérieur par la confiance. Avoir la foi, c’est avoir confiance dans la réalité ultime quelle qu’elle soit. Nous pouvons être habité par la confiance et la foi sans véritablement savoir quel est le fond du fond du réel .

Ne considérons pas lacroyancecomme une crédulité, mais comme étant d’un autre ordre niveau de conscience que lafoi .

Et sur ce chemin, nous sommes toujours en train de faire le premier pas. Quand nous faisons un pas, nous nous exposons à un déséquilibre. Nous acceptons un moment de perdre l’équilibre de l’immobilité jusqu’à retrouver un nouveau point d’équilibre, en remettant le pied par terre. Alors qu’il n’y a rien de plus rassurant que de rester immobile, avancer un pied devant l’autre, c’est prendre le risque de trébucher. C’est accepter le connu pour aller vers l’inconnu, et ce, sans savoir à l’avance si cela nous réserve joie et épreuve. A celui qui se lève et marche, s’ouvrira devant lui un vaste espace, parce qu’en fonction du cap qu’il se donneque ce soit la vérité, le réel ou la sagesse –  te “marcheur vrai ne peut qu’aller de commencement en commencement par des commencements qui n’ont pas de fin.

Ko te “marcheur vraiest homme de ce monde. Il ne peut déroger à l’engagement qui au détour de son parcours de vie le convoquera à rentrer dans une histoire, à s’inscrire dans ce qui s’est fait ou pas encore fait avant lui et qu’il pressent qu’il faut faire. Il lui faudra prendre parti. Il lui faudra s’incarner pour contribuer à transformer le monde.

Ko te “marcheur vraisemble aussi en dehors du monde. Il est en lui-même, pour lui-même, l’objet de sa réalisation par une voie intérieure. Il est en prise directe avec ce qui le dépasse et inexorablement avance vers l’innomable et l’innomé. Il donne et reçoit à mesure du temps qui passe et des rencontres qu’il fait sans prêter particulièrement attention aux conséquences de ses actes. Il estprésence à ce qui est. Il est en confiance .

Ko te “marcheur vraien quête de sa réalisation se doit de dépasser la contradiction entrel’engagement etl’intériorité afin de se situer aux portes du temple oùsagesse” et “connaissancesont à la fois différenciées et réunies. A ce point de son parcours, par un renversement de perspective animé par la foi, il peut dépasser le niveau de réalité au-delà duquel notre logique ne fonctionne plus. En effet, ce qui dans notre monde habituel semble inapproprié, peut apparaître au contraire en consonance, quand on change de registre, comme un nouveau niveau de réalité .

Il n’y a pas d’opposition entre la recherche de l’intériorité et l’engagement dans la vie du monde. L’un est presque la condition pour que l’autre ait une véritable efficacité. Celui qui resterait presque toujours enfermé sur lui-même dans une espèce de quête sans fond finirait par se dessécher sur pied car il manquera de l’alimentation de la relation avec tous les êtres qui l’entourent. Et celui qui s’engagerait dans la transformation du monde sans prendre le temps d’un retour vers son intériorité profonde, celui-là au bout d’un moment pourra s’éparpiller, s’émietter, se disperser, se chosifier .

136

D’une relation l’autre

Il est admis que c’est seulement par l’expérience personnelle que nous pouvons accéder à un peu plus de connaissance .

Mettre dans un bocal tout le succédané des enseignements ne mène qu’à soumettre à l’épreuve de la saumure la pureté de la quête en ses préliminaires ; ça chauffe, ça brûle même, mais jamais ne parviendra à maturité ce chercheur des eaux obscures .

Tu n’attesteras pas de ton appartenance à quoi que ce soit, une joie illusoire pouvant se glisser entre ta parole et l’objet de ta recherche .

Sois vraiment toi. Au passage du gué, il y aura l’épreuve. Alors ne te raconte pas d’histoire. Et même, kaua e korero. Garde le silence. Vois, et tu seras vu .

Si viens à passer le voyageur aux sept chameaux chargés de tapis, de soieries, de fourrures de parfums et de pierres précieuses, et que celui-ci veuille acheter tes vieilles chaussures toutes racornies, c’est que ces chaussures n’ont pas toujours été les tiennes et qu’un autre les portera .

Il te reste alors le chemin, et sois son obligé .

Ne sois plus la victime de ta croyance à être sur lebonchemin. Les grandes choses que nous puissions voir le seront par l’entremise des proches personnes qui t’entourent. Ta femme, ton homme, tes enfants, tes amis, tes voisins, te convoqueront à cesser d’être la victime de l’autre pour t’engager sur la voie de n’attendre rien .

135

La simplicité

  Autant parler de moi .

Autant parler des pierres, des fleurs et puis des arbres .

Je leur ai parlé .

Je fais parti de cette confrérie des jardiniers de la création .

Je sais qu’il faut progresser les mains nues, oeuvrer dans l’instant, dans l’obéissance à ce qui est, être à l’écoute, et non pas s’affubler d’outils performants .

Et puis j’ai découvert que la nature parlait, et en l’écoutant, j’ai découvert le silence intérieur de la communion, de cette union de soi avec l’autre, que l’autre soit un minéral, un végétal, un être animal ou humain, ou bien une entité naturelle ou cosmique plus grande que soi .

Certes la nature ne parle pas français ou japonais, ni un langage symbolique, mais elle s’exprime parrésonance”. L’on se met en position d’attente sans attente, de prière, de contemplation et le cerisier vous raconte une histoire, et le frêne, une autre histoire, et le hêtre une autre histoire encore .

Avec les chrétiens, à Pâque, on touche le mystère de la mort : s’il n’y a pas de mort, il n’y a pas de résurrection. Si j’amène ma petite fille voir l’amande en train de pourrir, je ne lui dis pas : “Regarde l’amande en train de pourrir”, mais : “Regarde l’amandier en train de naître”. Pour l’amande, c’est certainement un moment terrible, mais cette amande donne la vie. C’est le lâcher-prise, l’abandon, la confiance .

Les arbres nous donnent à grandir .

Un jour en me promenant, je croisais un pommier, avec à son pied un petit pommier pas plus haut que trois pommes en train de pousser. Je levais les yeux et vis une pomme pourrie accrochée au pommier. Je compris alors qu’il existait deux morts. Cette pomme aimait tellement sa maman qu’elle n’a pas voulu couper le cordon ombilical et est resté accroché à la branche où elle a pourri sans donner la vie. Une autre pomme, elle, est tombée. Elle a pris le risque d’aller voir ailleurs et coupant le cordon ombilical est tombé à terre ; elle est morte, mais de cette mort est né un pommier .

La nature nous apprend qu’il y a des sauts, des morts, des émondages, des ruptures dans le rythme, une obéissance nécessaire à faire avec confiance afin de retrouver l’acte premier, l’acte créateur .

133

mai i te harikoa ki te harikoa

Aujourd’hui, le désir du bonheur et sa marchandisation à travers la publicité est produit par le néolibéralisme économique, moteur de l’actuelle mondialisation, qui en a fait une industrie de masse ayant pour objectif de faire le bonheur des gens malgré eux. Cela va à l’encontre d’unesociété du bien-vivre dont la première condition serait d’instituer le vivre-ensemble organisé sur le droit de chacun à vivre, et pas simplement à survivre, afin de respecter l’altérité et sa condition, la démocratie .

    Loin, qu’il y ait contradiction entre démocratie, amour et bonheur qui sont trois conditions fondamentales pour avancer vers la construction d’une société capable de favoriser un développement dans l’ordre de l’être et non une course écologiquement destructrice dans l’avoir .

    Encore ne faut-il pas considérer le bonheur comme un capital à conquérir et à préserver. Le bonheur est une qualité de présence, une qualité d’intensité, un art de vivreà la bonne heure” .

    Le grand enjeu est de sortir par le haut du couple excitation/dépression qui caractérise le système dominant de nos sociétés soi-disant avancées, des marchés financiers, du spectacle politique, du sport spectacle et des médias omniprésents. Car cette façon d’accéder à l’intensité se paye cash par une phase dépressive fondée sur le déséquilibre et la démesure. Laquelle phase dépressive suscite le besoin d’une nouvelle excitation, A pera tonu .

    Ce cercle vicieux peut être rompu ; une autre modalité de vie est possible, sur le plan tant personnel que collectif. Il s’agit du rapport intensité/sérénité. C’est ce que nous ressentons quand une joie profonde nous irradie et nous relie à autrui sans nous isoler. Cette joie, qui peut naître de l’amour, de la beauté, de la paix intérieure, c’est-à-dire d’un rapport harmonieux à la nature, à autrui et à soi-même, est alors tout à la fois intense et sereine. Une sérénité qui permet de l’inscrire dans la durée, au contraire de l’excitation. Une telle approche n’exclut en rien cette forme d’intensité particulière qu’est la grande fête, le carnaval, l’événement culturel voire sportif majeur, ou bien le temps exceptionnel de la vie personnelle ou collective .

    Mais elle invite à vivre ce temps autrement que selon le modèle de l’excitation, permettant ainsi d’éviter le côtégueule de boisou encore la logique du plaisir pervers, là où l’excitation est en fait procurée par une domination sur autrui .

    Ko tesobriété heureuse n’est pas l’austérité ni l’ascétisme. C’est cette opportunité à vivre intensément ce voyage conscient de la vie dans l’univers que nous propose l’aventure humaine. Ko te hoki, sur le plan politique, le droit accordé à tout être humain de se mettre debout pour véritablement Vivre .

132

Ko te patai mo te oranga . 2

He patai he mea nui kia mohio te katoa, me te tino mohio ki tona mutunga. He aha te tikanga o tenei tangata, o tenei ao i puta ai te mutunga o te mahi whakamiharo tekau ma wha piriona tau ? Ko tena agnostic, whakaponokore ranei, ko te patai tera i tetahi ra, i tetahi atu ra, kaore tatou e mahi kaua e whakaroa ki te patai .

Ko te korero o Ko nga iwi te tuatahi o nga korero katoa mo nga ngana ki te whakautu i a raatau kawea mai ki tenei patai whakamutunga. Te nuinga, na te mea he take tino nui, he mea tino nui, na te tangata i whai taputapu te patai matua mo te tikanga kia ora ma te hoahoa i nga punaha whakamaarama katia kua puta nga hua ka whakararu i etahi wa engari i etahi wa ka whakararu nui atu te kohuru i era o te herekore, o te taurite me te whanaungatanga .

No te mea ko te patai o “sens”, hei utu mo te waahi mo te patapatai me te te tipu o te matauranga me te whakaaro nui mo te tangata, he maha nga wa ka riro ko te vector whakautu dogmatic. Engari i te whakaute ki te rapu mai i etahi atu, nga roopu pehanga tangata e nohoia ana e te hiahia ki te mana, apo, ko te wehi ki te kore kau me te rapu mana e whai ana ki te rangatira whakakorehia ranei, katahi ka puta te pakanga o “sens”. Na ahakoa e huri haere ana ki nga karakia rereke ranei aorangi. Ko nga whakaaro kohuru ano kei te mahi mo te hunga kua whakataua Ko nga whakamatautau a Moscow i runga i te ingoa o te hitori, mo nga patunga o te kohuru i whakapataritari na te mau faatereraa politita haavî, mo nga hara o te Inquisition Katorika (Torquemada) me te poroteihana (Karawini), o fundamentalism Hurai ranei Islamic sharia .

I enei take katoa, Ko nga mea o mua me nga mea e mau tonu nei i tenei ra i te nuinga o te wa e mahi ana ko te whakahawea ki a ia kē, hoki te ture tuatahi o etahi atu i roto i te mara o “sens” ki te hoatu ora, i roto i tona oranga me etahi atu, Ko te kotahi oherekoretanga o te hinengaro, ariā tino pakarukaru engari haunga te mataaratanga me te whakakeke e kii ana he nama ano kiritau, o te whakaute mo etahi atu, rapu mo te pono, o te aroha ma pai ite, o te ngawari, o te haehaa, ki tonu me te mohio ki te ora .

He wa ki te haere mai, ki tonu i te riri me te marama, ka wetekina nga paihere a muri ake nei i nga mara o te tumanako. Na kia nga tane me nga wahine o te pai ka whakatika ki te whakaroa i te hikoi roa kia noho, e whakairi ana i te Mea ngaro, te mau tonu o te mahi ora o te whakawhiti nui, nui mahi o te ora, poto i runga i to tatou tauine whaiaro, engari kia roa i te tirohanga o te te whakaaturanga o te heke mai, me te tino mahi i runga i nga tohu e nama ana tatou ki a tatou ano ki te rehita ki roto i te pukapuka nui o nga maharatanga ka tirohia e o tatou uri .

ko te hinengaro, te ngakau me te whakaaro hei awhina i a tatou i tenei patai o “sens” no te mea he nui ake i a tatou i roto i tenei ao whanui. He pai te ahua o to tatou ahua rite ki te paku hiroki o te takai takai o nga huānga, he pūtau hollogram iti o tenei ao nui kei roto nei tatou, i roto i te kawenga me te aroaro ki te aha .

131

Ko koe taku teina

  Ko tera i tupu i te haerenga o te timatanga. Kotahi ra, i te wa i roto i te tupuhi, i kitea e matou i roto i nga kapua tenei tohu whakatakariri, tenei paepae i puta mai i te rire o te rangi .

Ina te turi ruru ana i te maunga, katahi ka makahia matou ki te whenua mata kohatu ki raro, pararutiki, e tatari ana mo te mutunga o tenei riri ko nga hua ka pa ki roto i a tatou .

I muri i tetahi wa i waho i te rahi, i taku tahuritanga atu me te rangi tino miharo karekau he tohu awha, i reira koe, toku tungane, korekore, ratou nga kakahu e poipoi ana i te hau ata marama, te pahau wiri me te ahua ngawari e arotahi ana ki te riu o te takenga mai .

He parakore te hau. He kakara o nga putiputi hou kua rewa. Ma te kore e titiro tetahi ki tetahi ka mau matou nga putea ki te haere tonu i te pikinga .

Ko ___ i mua he rau tau. I taua wa kua pakeke matou hei tangata mohio o a tatou kawenga me te mahi i whakawhiwhia ki a tatou. Ko matou i whitihia e te mutunga i puta mai e tenei kaha kore korero me inflexible which inexorably engaged us on a path of knowledge and o te whakaaro nui, i runga i te huarahi ki te Mea ngaro nui. Ko te tikanga tenei ki te hoatu ki a matou ora .

Kia mahara i taua po i puta mai ai te aue o te hau me te awha o te ua makariri whawhati ka takoto nga rakau ki muri i a matou. I riri te whenua. mehemea ka keria nga awaawa hohonu i mua i a matou me mahi ki te inoi ki te manaakitanga kia maia ki te anga whakamua i roto i a tatou tuku atu ki nga mea nui ake i a tatou. Me tupu tatou i roto i tenei raru .

Kia mahara ki te wa marino o a tatou hikoi i roto i nga mara e waiata nui ana te kaha Ko te hari o te ora noa kua whakakiia matou ki te kore whakaaro me te ki tonu. He maama huri noa i a matou me te ringa i a matou he roa te hikoi i te kainga o te whanau, i tua atu o nga kakaho mara witi irairai ki te blueberries, te poipoi i nga daisies me nga poppies i raro i te hau marama hei whakaatu i nga ahua neke o te kararehe e ka nekehia ma te piko o nga taringa ka haruru. He wiri i oma mai i a matou a he pai .

He tere te rangi i tenei ata. Ka mau ki to arai kura i mauria mai e matou mo te hararei, i heke iho koe i nga kaupae kohatu mai i te paepae ki te, te kimi i to rakau, haere ki runga ki te whenua patupatua o te huarahi enei tohu e waiho ahau kia wahangu. Ko koe te kaiarahi i whakaatu mai ki ahau te huarahi .

Kia mahara ki tenei ara whaiti i tangohia e matou kia puta atu i te hau o nga whakamatautauranga. Ko ia i pouri i roto i tenei scullery paru ki tonu i te ati engari kaore matou ka taka ki roto ki te poka kua ki tonu i te wai. Ko te ipu waina anake i huna e taua wahi mai i te koroua me i runga i nga kakau kakau etahi tiihi i tiakina e tauera tea rinena taimaha .

Kia mahara tenei hikoi hotoke i te whenua teitei kei hea, na nga rori kua whakaparahako e te hukapapa me te hukarere, kua tatari mai te haerenga ki a matou. Ka takai ki raro i te parka me nga pini, ko te hau makariri e uru ana ki roto i te whare koaka o te te waka i werohia e te maru nui i hipokina e te marara tuwhera, pupuhi a ka tangi matou mo te wikitoria. Ka tu ki te ngahere i tutaki matou ki te whao mamae i muri i te whiunga o nga poi hukarere ki nga karavanserai o to tatou mua .

E kore tatou e kite karekau he waka puhoi, kanapa me te kakara ki te werawera o nga kamera me nga mea kakara. E kore tatou e rongo a muri ake nei i te tangi a nga tangata e arahi ana i o ratou maunga he whakakeke ki tetahi atu waahi kaore matou i whakapae. Ka hoki mai ki ahau i tenei koraha o te takenga mai te tirohanga o te manawa mura o te one i whakaarahia e te simoun me tenei ringa totoro, parauri me te kapiti mai i te koroua mohio i puta mai karekau i tuwhera ki te whakaatu i te taonga, tenei hua pakeke, pango me korukoru kua kitea i te taha o te ara kua kapihia e te tataramoa me te tataramoa .

kaua e noho i tenei ra ko te ngahere tino noa o te haere tahi o a tatou tamariki … I konei ! I runga i te tapawha kua whakaturia e ratou te tohu o te weriweri …  matou ka tatari mo te haere tonu o te pukapuka nui o nga huringa .

Inaianei tonu, i reira karekau i whai, kua ngaro koe teina .

Kia mahara ki tera ki te kuhu ki te kauhanga o nga whanautanga ka tino mataku matou. Toi, te pupuri i to Ko matou ko stick e waiata ana i etahi tikanga makutu hei awhina i a matou haere ki tera taha, hou. Karekau he tupono tuarua. Kaore he mea engari nga poraka kowhatu marara mai i te paheketanga o te whakaaro ko te wa mo te whakaroa e aro ana ki te whai me te haumaru .

Kei nga rangi tuwhera. Ko nga katakata wai kua tahia atu nga tohu o to tatou hitori. Tamariki nga tangata mohio kei a ratou te koha ki te whangai i a ratou ano ma te whakaaro o tenei whenua nga haerenga whakamiharo tawhiti, kua mutu ta matou waiata to tatou takenga. A i etahi wa ka haruru te awha, i mua i te ahi ahi patata, ka waiho tatou ko te tohu o te whakakorikori i nga pungarehu o mua, ringihia, ki te nga huarahi o te ngakau me te ngakau pono, korero pono, korero noa he aha .

Ko te karanga a to tatou whaea, e kore matou e rongo ano. Ko ia nana matou i tono kia kai i mua he peihana miraka panana wera hei ngaungau ki o niho nga poro nui o te taro te parāoa parauri kua pupuhihia ki te kāreti whero me te tāmi currant pango ; poro nui o te taro e kua tapahia e to matou tupuna te porowhita kaore rawa ia i wareware ki te haina o te ripeka no te wa tuatahi i mauria e ia te maripi ki reira. Ko te kiriata o ka kore e kati nga rakau maara kia kore ai e haere nga heihei karekau i waenganui o nga maara. Kare e tika kia kowhiri i te te pāhiri i te wa whakamutunga ki te whakapaipai i te huamata ki te kāreti kuoro me te hua Mimosa .

Mo te wai nga puna me tango mai i te puna i roto i enei peere konutea taumaha i runga i te pikitanga, i etahi wa ka korero mai te hau ki ahau, Ka rongo ahau i te kuia e kata ana .

kei te mahara koe ?  Hei whakahonohono noa i te waiata o te ata a nga manu me nga pere mai i te whare karakia ka puta mai tenei reka kawa o te tata ki a koe, taku teina .

130

S’accepter

 L’acceptation de soi-même est difficile. Il y a en nous l’étonnante demande d’être autre que nous ne sommes. Parce que nous nous sommes demandé, parce qu’on nous a demandé comme enfant d’être autre que nous étions. Nous avons refusé notre vérité, et c’est l’impasse .

     Ce qui nous a empêché de nous épanouir, c’est que nous n’avons pas assez été reconnu, aimé et accepté tel que nous étions. Aussi nous sommes nous jugé, pour ensuite nous condamnertout au moins pour tel ou tel aspect de nous-mêmeen compensant par l’amour-propre ou la vanité. Alors que le véritable amour de soi, si fondamental, est exactement à l’opposé de l’égocentrisme .

     Cette non-acceptation de nous-même est la force de notre ego, la grande force de la prison qui nous coupe de la grande liberté de vraiment Être . Mais pourquoi donc ne pourrions pas nous aimer tels que nous sommes ? Et pourtant après tant de recherches, d’expériences, d’observations, d’erreurs aussi ; je vis .

     La vie nous aime, absolument, et à chaque instant. C’est elle qui nous a créé, et qui nous anime .

     L’amour que nous pouvons ressentir en certaines circonstances, devant un spectacle de la nature, devant un bel objet, devant une personne sage, devant une vision spirituelle, devant un flashnumineux”, fait que se grave en nous un nouveau regard sur nous-même .

     Et puis derrière les coups durs, derrière l’épreuve, nous pouvons entrevoir quelque chose à la fois d’indicible, de très haut, de si essentiel et qui nous aime. A ce niveau le sens de l’ego individualisé s’efface de plus en plus pour que s’ouvre en nous humblement un chemin, le chemin correspondant à notre demande d’infini, d’illimité, d’absolu qui est le propre de l’homme debout, de l’homme en marche .

129

Te wahangu; ki tonu o te ora

I roto i te reo Wīwī, kei reira te korero “wahangu mate”, alors que l’expérience du silence déborde de vie .

     Ko te tono i tetahi kia wahangu ehara i te mea he tono kia wahangu, Ko te tu mokemoke he rite tonu ki te whakakore i nga hononga katoa .

     Whakakahoretia te whakahau “kati” kia pai ake te “putu” ka whakahuahia i roto i te reo iti me te maihao tohu i runga i nga ngutu ki te whakaoho i te wahangu .

    Chut ! Ka tupu tetahi mea kaore koe e whakaaro, i taea e koe kite, rongo, rongo ranei, e ahua huna ana, a ko wai ka puta mai ko koe kapohia ki tona hou me te whai take .

      E riro te aniraa ia mamû noa mai te hoê aniraa no te haere. Ko ia ka taea te whakatuwheratanga o nga whakaaro me te huarahi o te oranga o roto. He a te aro ka taea ki te whakaaro me te whakaroa o te noho e haere ana ki te harikoa .

      Engari ko te noho puku he wa ano he mea tino nui. Kaore ia kia mataara kaua e kaika. Kei te hiahia ia i ona wa katoa 'no te mea kei tua atu ia i te waa paetata .

      Me whai waahi koe i te tuatahi., ara mai i a matou peia atu i te nuku o nga whakaaro, māharahara, kare pai me kino, me nga kupu ano .

      Mena ka wehi te wahangu i te nuinga o nga tangata, na te mea i mua i te tutaki ki a ia me te maioha ki a ia, ka whiua katoatia e ia kararehe o roto – he aha nga hiahia, whakakake, riri, te noho mangere, te kuare, te hiahia ki te mana, te haehaa teka, te whakapohehe, etc… – a kua marie nga kararehe, ka whakaaro ko tatou anake, ngaro, pani, me te mamae mate e ara ake ana .

Na Blaise Pascal i tuhi : ” Rien n’est si insupportable à l’homme que d’être dans un plein repos, whakapouri, kore pakihi, kahore he whakangahau, sans application. Ka rongo ia i tona korekore, tama whakarerea, tona koretake, sa dépendance, tona korekore. Ka puta te hoha i te hohonutanga o tona wairua, la noirceur, pouri, pouri, whakapouri, le désespoir . “

    Na nui e kore te tangata i tino tutakina wahangu, kaore ia e rongo ka noho noa ma te mahi me te whakaohooho, na te koretake me te whakaroa, na roto i nga mamae me nga raruraru o nga momo katoa. Ko ia ka noho tonu ki te taha taha. Ko te wehi o te kore kau e mahara ana ia Ko te whakaaro o te noho wahangu he mea ke atu i te wehi o te kore kau, o tona rawakore o roto .

     Ranei, ko te nui ake o ta tatou haere ki roto i a tatou, ka anga whakamua tatou te wahangu me te nui ake o nga kuaha ka tuwhera ki tetahi waahi kore e taea te ine. Ina hoki i roto i te ora o waho, kei te noho tonu tatou ki nga mea e tika ana kia mahia pai te whanonga i roto i to tatou hapori, ara he ngawari “whakamate” ; i roto i te ora o roto he tangata tatou i karangahia te tipu, tino mahi, a tae noa ki tona tino pai paetae “matekore”. Na ka rongo te tangata ki roto te pupuri i a ia ano, he tata ki te puna me te whakaatu ki tonu .

       Ka nui ake te wahangu, ka nui ake te whakaaro mo te Kupu me te Wahangu., a te iti o ta tatou korero .

     Mo te hunga kua rongo i te wahangu, nga korerorero, nga tautohetohe, hui o ka uaua te kawe i nga korero a te whanau me te hinengaro na te mea whakamomoka. Te wahangu, i te mea ka hiahia te mokemoke ki te hau me te waahi ; me whai wheako ia ki uta, nui, hohonu. Ko nga mea katoa ki a ia titiro papatahi, pakupaku, pāpaku. Ko te “whakawhitiwhitinga korero” whakahauanga me he ahua kee ki a ia.

      Ki te tino kotahitanga te tangata ka taea e ia te wetekina mai i tenei mahi ki te korero i nga wa katoa me nga mea katoa.. Ko te tiritiri i runga i nga kaupapa whakahirahira, i te whakawhitiwhiti ngakau-ki-ngakau ranei e whai tikanga ana, e whakarato ana i te tino kai .

128

He aha te tikanga ki te hoatu ki te ora ?

 Nous vivons la fin d’un monde fondé il y a peu sur les religions, les fidélités de proximité, les patriotismes ; et aujourd’hui marqué par le consumérisme où les incitations publicitaires nous manipulent au service d’une globalisation économique et culturelle accentuée par les bouleversements technologiques .

     Le rapport au sacré a été modifié. La quête du sens auquel faisait suite un automatisme de la réponse fondé sur la religion n’existe plus. A la question : “Pourquoi je suis sur Terre ?”, font suite des réponses scientifiques et politiques bien générales. On ne peut plus s’appuyer sur la tradition. Nous sommes en face de nos peurs, …  et là nous sommes alors convoqués à être en face de nous-même .

     Donner du sens à la vie que l’on mène ne tombe pas sous le sens, car les gens empruntent des rôles. Ils disent qu’ils sont victimes du climat, des autres, de la conjoncture, qu’ils avaient tout pour être heureux et puis que … Ranei, notre bonheur et notre malheur nous appartiennent. Nous sommes responsables de notre bonheur et de notre malheur car nous avons l’opportunité de grandir, de croître .

     Nous avons à avancer les yeux ouverts sur le chemin .

     Le sens de la vie, c’est l’amour. On ne peut pas vivre sans amour, cet échange du coeur, cet amour homme/femme, cet amour filial, cet amour entre deux êtres. L’amour est communion. L’amour est relation avec nos semblables, avec les animaux, le végétal, la nature, le cosmos et par nos pratiques religieuses .

     Nous sommes des êtres sociaux, des êtres de relation. Nous avons besoin de donner, de nous éveiller les uns aux autres. Nous sommes là pour nous faire du bien par l’attention portée à l’autre, l’amitié, la compassion, le don .

     Le but de la vie serait-il pas de s’accepter tel que l’on est ? Mais pour celà, il faut le regard de l’autre pour lire dans le regard de l’autre que nous sommes aimables. Aime et tu seras aimé. Nous devons avoir de la tendresse pour nous-même .

     Il y a des gens qui ne voyant qu’au travers de l’optique matérialiste ne se posent pas la question du sens de la vie. “Einstein disait, qu’un être humain qui ne se pose jamais la question du sens de l’existence, qui ne s’intéresse pas au sens de la vie, n’est pas un être humain .

     Aujourd’hui nous sommes dans un monde où l’idéologie dominante est le consumérisme, : “Le but de la télévision, comme le disait Patrick Lelay, c’est de rendre les cerveaux dociles !”. Le lavage des cerveaux, c’est la publicité .

     Pour contrecarrer cette outrance chosifiante et mortifère, nous avons besoin de nous recentrer sur nos besoins corporels et sensoriels immédiats qui ne peuvent nous tromper quant ils sont reliés à l’amour, à la tendresse, aux sens des choses simples, au spirituel. Nous devons dire oui à la vie. L’essentiel c’est d’apprendre à aimer la vie, et pour celà travailler sur nos blessures .

     Notre chemin de vie est d’aller de la peur à l’amour. Là est notre joie, notre joie d’être, de vivre, d’exister. Mais comme cela est refoulé, c’est en conscience que nous devons conjurer l’ignorance et nous confronter à ce qui est, à l’expérience de tous ces jours qui nous apportent leur lot de surprises. Par la psychothérapie, mais aussi par la méditation et la prière, nous avons à laisser les choses être. C’est par cette astreinte intelligente, et par le ressenti sensoriel, qu’il y a ouverture du cœur .

     Nous avons à beaucoup pleurer en nous plongeant dans le regard d’un petit être, en observant un joli paysage, une oeuvre d’art, ou bien en écoutant une musique et des chants qui parlent au coeur. Là est le sens de la vie. La réponse est soumission à ce qui est, ouverture des sens. La réponse est “joie” .

     Laisser venir à nous les enfants, les petits oiseaux, l’esprit du temps qui passe, et surtout ne fermez jamais la porte. Il ferait alors trop chaud, nous manquerions d’air, l’enfer ne serait alors pas loin, … alors qu’il y a tant à faire !

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les larmes

 Cette source de larmes qui jaillit.

     Parfois il nous arrive de salir mais c’est au moyen des larmes que nous renouvelons notre pureté première.

     Les larmes sont comme la limite entre notre état corporel et notre état spirituel, comme le point de transition entre le temps présent et le temps à venir dans lequel nous pouvons entrer par anticipation déja dans cette vie.

     L’enfant nouveau-né pleure quand nous arrivons dans ce monde.

     Nous ne devrions jamais donner et recevoir de l’amour sans verser de larmes.

     Les larmes peuvent restaurer la virginité perdue.

     Il est essentiel de distinguer trois sortes de larmes : les larmes sensuellesles larmes spirituelles et les larmes diaboliques.

     Les larmes diaboliques, – du grecdiabolikos”, coupé en deuxsont les larmes pour faire semblant, les larmes de crocodile, les larmes qui opportunément permettent à l’individu de se mettre en correspondance avec ce qui lui sied de circonvenir. Ce sont les larmes de la désespérance, les larmes de l’hypocrisie qui trompent la compagnie et nous enfoncent dans la fausseté par le clivage qui s’opérant en nous, nous trompent aussi nous-même.

     Les larmes sensuelles sont généralement liées aux passions. Ce sont les fruits de la colère, de la frustration, de l’envie, de l’apitoiement sur soi-même ou simplement de l’excitation nerveuse. Elles expriment notre tristesse de vivre dans un monde qui n’est pas à la hauteur de nos aspirations. Il n’est pas interdit de pleurer devant une grande épreuve ou à un enterrement ; c’est même plutôt sage, car les larmes peuvent agir comme un baume et la blessure est plus profonde quand la peine est refoulée.

     Les larmes spirituelles ne sont pas le résultat de nos propres efforts. Elles sont un don venu d’ailleurs. Elles sont étroitement liées au profond de nous-même. Elles nous amènent à la vie nouvelle. Elles sont de deux ordres. Au degré le plus bas, elles sont amères et nous purifient ; elles sont comme le sang qui coule des blessures de notre âme. Au degré le plus haut, elles sont douces et nous engagent vers une forme d’illumination prélude à un ailleurs meilleur ; elles indiquent la spiritualisation de nos sens et participent à la transfiguration de la personne humaine. Ces deux types de larmes spirituelles ne doivent néanmoins pas être opposées de manière trop tranchante, car l’une mène à l’autre. Ce qui naît comme larmes de regret peut se transformer en larmes de gratitude et de joie.

     Celui qui a revêtu la robe nuptiale de l’affliction des larmes, connaît le mariage du rire spirituel de l’âme et du calme solitaire des espaces lointains.

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La présence à ce qui s'advient