En hiver dedans il faisait si doux … la joie
farandole des rires et des bousculades sonnait l’allongement infini du temps de
l’enfance .
En hiver … les rideaux tirés … les matelas
coussins couvertures et carrés de mousse se sont empilés …
gigantesque symposium des créativités physiques et vocales d’une poussée
primesautière .
En hiver les
mots que l’on lance sont l’hameçon des gerçures du souvenir … ne reste que le
froissement des papiers cadeaux gisant en boule le long des murs .
En hiver il y a
des endroits propices aux enjambements du quotidien pour plus de plaisir encore
heurter de la voix et du geste l’ordonnancement des adultes .
En hiver le
soupe est chaude … elle brûle la langue et nous fait souffler sur
le contenu de la cuiller … se lève alors les lentes marées
propices au bien manger et dormir … le soir quand le marchand de
sable va passer .
En hiver point
de salamalecs … rien que des yeux rieurs que les couplets de la
chanson évacuent dans la pause champêtre d’un refrain connu par tous .
En hiver on met
le bonnet et les mitaines pour mieux voir l’arrivée du couchant …
en catimini … quand les guirlandes de lumière paraissent lucioles
aux prémices d’un matin lointain .
Les enfants savent eux que l’hiver est doux à qui sait aimer … et qu’à bien s’amuser et se respecter les uns les autres l’on tisse la trame des jours à venir … manière d’engranger selon la tradition les ingrédients nécessaires à la fabrication du pain de demain .
Visage émacié du jeune homme au sortir de son éducation déjà apte à saisir le contagieux imbroglio des amoncellements de la connaissance. Et en effet il connaît le monde le jeune homme au visage émacié sans yeux, sans mains, sans jambes mais bouche ferme il capte l'au-delà lui le gardien du dehors et dans son for intérieur il est capharnaüm des accumulations lui le récipiendaire des turpitudes et des passe-droits au nez et à la barbe des anciens il est le plus habile à combattre le jugement lui l'ingénieux à la destinée zigzagante le rouleur de rochers aux sources propitiatoires lui coupable de brigandage il offre sa vie par son supplice indicible que s'emploient les faiseurs de rêves, les poètes, les mystiques, à ne jamais se méprendre sur les foudres célestes pour s'entaillant le ventre une nuit ultime être foudroyé par son ombre chaude. Calme et ivresse un masque gît devant nous riche en sa mythologie avérée un masque d'accueil des reconstructions où rassembler les fragments de ce corps épars. Ô épouse sœur même s'il me manque le sceptre j'ai interrogé et amorcé la vraie vie celle de la loi des bulles que seuls atteignent chamanes, poètes, prophètes, "cordeliers" et "bouclés" - (les tenants de la théorie des super cordes et de la gravité quantique à boucles) tous adeptes de l'espace lacunaire des eaux retirées. Il n'est de plus grand vide que le chant des nuages fenêtres ouvertes nous les oiseaux du verbe nous les remueurs de la force de l'envol. 177
Visage émacié du jeune homme au sortir de son éducation déjà apte à saisir le contagieux imbroglio des amoncellements de la connaissance . Et en effet il connaît le monde le jeune homme au visage émacié sans yeux, sans mains, sans jambes mais bouche ouverte il capte l'au-delà lui le gardien du dehors et dans son for intérieur il est capharnaüm des accumulations lui le récipiendaire des turpitudes et des passe-droits au nez et à la barbe des anciens il est le plus habile des hommes à combattre le jugement lui l'ingénieux à la destinée zigzagante le rouleur de rochers aux sources propitiatoires lui coupable de brigandage il offre sa vie par son supplice indicible que s'emploient les faiseurs de rêves, les poètes, les mystiques, à ne jamais se méprendre sur les foudres célestes pour s'entaillant le ventre une nuit ultime être foudroyé par ce qu'il voit . Calme et ivresse un masque gît devant nous riche en sa mythologie avérée le masque d'accueil des reconstructions où rassembler les fragments de ce corps épars . Ô épouse sœur même s'il me manque le sceptre j'ai interrogé et amorcé la vraie vie celle des lois de bulles que seuls atteignent chamanes, poètes, prophètes, "cordeliers" et "bouclés" - (les tenants de la théorie des super cordes et de la gravité quantique à boucles) tous adeptes de l'espace lacunaire des eaux retirées. Il n'est de plus grand vide que d'en appeler à la lumière fenêtres ouvertes nous les oiseaux du verbe nous les remueurs de la force de l'envol .
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Cette remontée du centre de la terre
A belle allure vers le commencement du monde
Cette perspective où s'essouffle le père invectivé
La brûlure des anciennes alliances que l'on découvre à demi-mortes le matin
La plainte des animaux égarés en d'étranges contrées enfin créées
Cette fuite vers des aubes promises
Cet élan brisé contre la vitre des immobilités
Cet éclair rouge sang du couteau contre le ventre
Ce suçon de paix donné à la va-vite le temps de l'éructation
Ce court-circuit des émotions vraies qu'un sourire enserre entre quatre planches.
Ils sont partis
Ils ont fuit
Le courage à deux mains repliées sous la chape des convenances
Ne les arrêtent que la fatigue et le soir qui tombe
Errant de ruine en ruine
Dans un chariot de bric et de broc assumé
Le rétameur s'est éloigné dans un nuage de poussière
Et la route fût longue et par trop inhospitalière
Père et mère confondus à la craie graphés sur la carriole
Leurs noms écorchés à demi effacés
En vaines contorsions l'outil de braise fume en se mêlant à l'eau
Je bave et m'extrais hors de cette chape carencée
Pour la parole habileM'élever à la croisée des salves de l'entendement et du vertige.
La chaleur d'un désir tendu sous la toile
Éclair blanc au zénith
La coquille éclate
Le jaune se fait soleil rayonnant
De cet éclat consacré au profond des origines
De cet imbroglio d'os et d'organes disjoints
Je pus grandir entre fiente et humidité
Poussé sur le devant de la scène
A noyer par l'alcool
Ces myriades d'étoiles alors entrevues
Si puissantes si fascinantes si monstrueuses
Dialoguant avec ce corps douloureux mon âme mon dieu .
J'ai conduit l'attelage jusqu'à son terme
Vers les plaines légères de pluie fine de vent soyeux de douce lumière
Ce ne furent que grâce et beauté
Entre les barreaux de ma cellule à ciel ouvert
Entre les rayons de mes roues ces interstices à mon déplacement si particulier
Mon chapeau de lutin vissé sur la tête
A dire et à redire des "je t'aime"
Aux pattes douces mes frères et sœurs en création
Mon unique raison
Ma déraison ultime.
Au bac à sable des hirondelles y'a des fils de la Vierge partout sur le pourtour et dans les à-jours y'a des rais de lumière et des nœuds d'ombre pour les enfants de la ronde leurs mains fouillant la poussière d'anges aux effluves acidulées .
Au bac à sable des hirondelles y'a des images d'Epinal par dessus les têtes blondes si bien que l'oiseau au vol rapide s'en empare pour quelques signatures plus loin griffer l'azur et déposer au fronton des maisons la farandole qui danse .
Au bac à sable des hirondelles y'a de l'or sous le sable et les racines de l'arbre en joie s'enfoncent à foison myriades de points colorés sur le visage des enfants de la cité maintenus en éveil par le cri perçant du migrateur .
Au bac à sable des hirondelles y'a des fauteuils plastiques blessés par le temps que la flaque de pluie déposée sur la blanche table font se mirer au passage gracieux de l'hirondelle au bain gouttelettes et plumes mêlées près de l'enfant joueur .
L’Homme
est un tout indissociable. Par l’intégration du corps, la prise en compte de la
psyché associée à une dynamique d’ouverture de conscience dans une perspective
spirituelle, l’Homme est Un. Cette vision tripartite de l’être humain constitué
par : le corps -CO-,
l’âme -AM-,
l’esprit -ES- est
essentielle pour s’inscrire sur notre chemin du grandir de l’être, pour l’Homme
« coamès » .
Le corps n’est pas le tombeau de l’âme comme le pensait Platon, mais l’instrument de musique inspiré par l’Esprit. Dans notre approche, être spirituel ce n’est pas échapper au corps mais s’ouvrir dans son corps à l’action de l’Esprit. Le corps traduit, d’une manière palpable et physique ce qui est autre, ce qui est métaphysique, ce qui est impalpable et invisible . Le corps nous met en contact avec la réalité et nous permet un premier déchiffrage de l’univers qui nous entoure. Par lui, nous pouvons voir, entendre, toucher, sentir, goûter. Par nos sens nous accueillons des informations tangibles, informations qui peuvent nous faire accéder à des plans subtils .
Les Juifs ont une approche unitive de l’être humain. Ils le considèrent comme un tout : la chair (bassar) pénétrée par le souffle (néfesh) où la chair est moins la chair-viande que l’Homme tout entier dans sa dimension cosmique et la « néfesh » la vitalité de la chair, ce qui la met en mouvement. Par là, la chair ne se saisit jamais séparée du souffle. La chair sans le souffle n’est plus chair mais cadavre .
La
Bible introduit aussi la notion
de « Ruah » qui
qualifie l’Esprit de Dieu, le souffle vivifiant. Cette « Ruah » incite
la créature inachevée que nous sommes à s’inscrire dans une dynamique
d’accomplissement, du grandir de l’être. La « Ruah » permet d’établir
la cohérence des deux parties constitutives de l’Homme, « bassar » et « néfesh » .
Elle les dynamise .
Les Grecs ont perçu que la distinction entre l’esprit et l’âme s’avère essentielle. Platon pensait qu’en son intériorité l’âme prend conscience d’un quelque chose d’autre, elle est au-delà des considératins bassement matérielles, de son aspiration à la transcendance . Cette dimension de l’âme, il l’a appelé « noûs ». Le « noûs » est apparenté à un organe de vision. Il est la possibilité, au sein de la psyché de poser un regard sur les éléments de la psyché .
Appelée aussi partie supérieure de l’âme ou fine pointe de
l’âme, le « noûs » s’identifie
au cœur profond comme capacité de silence, de conscience et de détermination.
La capacité de silence intérieur ou « hésychia » s’expérimente dans la
méditation et la prière, elle caractérise un état stable de l’être. La capacité
de conscience, d’expression et de parole permet à l’Homme de prendre conscience
de ses mouvements intérieurs et de pouvoir les nommer tels que les humeurs, les
émotions, les sentiments, les passions. La capacité de décision et de
détermination est cette liberté que possède l’Homme de s’inscrire et de
demeurer dans un dynamisme intérieur sans se laisser distraire par les
sollicitations du monde ou de se laisser détourner par des pensées parasites .
C’est alors que l’Esprit, le « Pneuma », terme grec signifiant le Souffle provenant de Dieu vient dynamiser l’être. Il éclaire toute chose. Nous sommes alors des êtres en devenir d’être réellement des êtres vivants . A nous de ne pas manquer la cible, de ne pas nous fermer, de nous reconfigurer selon notre propre identité personnelle, d’accéder à notre propre désir, à notre propre manière d’être car la parole de chacun d’entre nous est essentielle pour l’ensemble .
C’est par cette approche de l’Homme
« coamès » que nous pouvons progresser
vers une réconciliation intérieure, fondement de toute vie relationnelle
apaisée .
Nyctalope et Noctambule de concert se promenaient main dans la
main sous un grain de passage .
Dépenaillés et hors d’usage ils se confondaient
avec la saumure qu’un typhon malvenu avait déversé l’avant-veille sur l’avenue
des menées occultes .
Capables de se prendre à parti quand le jour
viendrait, l’un par trop de bâtonnets, l’autre par assignation à la grâce
divine, ils contraignaient leur entourage à sortir de leur réserve pour, à
force de coups de trompes de brume, ouvrir les lèvres d’un soleil chafouin .
Un goéland pleurait en rasant le grand mât de la
goélette . Les nuages en assomption lente se mouvaient dans l’incréé de la
situation .
Ne s’embarrassant pas de pensées humanistes
Nyctalope et Noctambule poussaient la déraison à n’être que des exécutants
discrets du grand œuvre, affairés par des tirs de laser à transformer les
petites figurines gesticulantes de l’enfance en gerbes d’éclats colorés .
Sarabandes, bruits de portes qui claquent, molles
cloques perçées par la quenouille, jasantes éructations hors de gosiers à
l’agonie ; tout était prêt pour étreindre plus avant la froidure de la nuit .
C’est ainsi que Nyctalope et Noctambule devisaient
sur le front de mer à s’embrumer le cerveau, tout en repérant dans le vol des
mouettes, sages messagères laissées à l’avenant par quelques naufrageurs, la
frétillante oraison des jours sans fin .
Science de l'écorché des choses et des formes en l'aparté de ce qui se dit et se comprend en distinction simple la vie par morceaux de chants et de cris en dissonance les peaux d'une seule pièce sur la table des démonstrations l'occupation de toutes les anfractuosités sous l'écorce de bouleau aux signes cunéiformes sans l'once d'un espace de liberté tout est à couvert sous les tirs conjugués des explications livres ouverts feuilletés au vent des retables éclatés par cette soif de connaissance .
Vision de la ronde éternelle cercle contre cercle sur le sable hors du temps que la mer effacera de son écume les chevaux seront lâchés sur la grève le claquement des vagues et des lanières sur leurs flancs à vif de multiples flammes écloses élevées en salve de lumières appelant le soleil perception sphérique de ce qui est de ce qui a été et sera un pas juste un pas et puis le tourbillon savamment orchestré par ces preneurs d'otages aptes à déformer le son des olifants alors que si peu sont les adorateurs d'un soleil terminal .
Union des paradoxes hors cités ceintes de puissantes murailles l'homme et la femme en leur rencontre entreprennent avec sérénité de leurs mains jointes le départ de ce qui menace et croît l'appel de la lueur ultime le cutané à disposition de l'aube blanche aux diffractions du prisme de l'entendement il n'est de pouvoir que celui de la dissolution des arpèges au saint des saints de l'esprit hors enclavement de toute parole vers la parole muette .
J’avais laissé Nadia chez des voisins qui habitaient en haut du
lotissement et j’étais arrivé à la clinique juste pour te voir naître. Posé sur
la poitrine de ta maman, tu respirais difficilement, le ventre gonflé par une
grosse tumeur maligne accrochée à la colonne vertébrale.
Ta vie commençait.
Tu avais trois ou quatre ans. Cela se passait dans
l’allée séparant notre bâtiment d’habitation des garages de la rue Nicolas
Nicole. Tu avançais en balancier avec tes petits tréteaux de bois à bout de
bras. Ton corps était rigidifié par un plâtre qui te recouvrait des pieds au
thorax. Tu souriais, toi le grand Bédé comme je t’appelais, et tu m’incitais à
reculer encore un peu pour me montrer comme tu marchais bien. Et je te prenais
dans les bras et te soulevais.
Tu étais venu nous voir à Marcillat. Nous avions
été te chercher à l’aéroport de Clermont-Ferrand en provenance de Marseille. Tu
m’avais offert cette sculpture en terre émaillée, une lourde boule avec une
noire excavation – incitation à aller fouiller plus avant le profond des choses
non dites, et des aspérités pour se défendre d’éventuels prédateurs. J’ai pris
cet objet comme un symbole de ta souffrance que tu gérais vaille que vaille et
me demandais de partager. Depuis lors cette boule m’accompagne comme lien entre
toi et moi. Tu avais vingt ans.
Forêt de Tronçais dans l’Allier. Je t’avais déposé
en fauteuil dans une large allée magnifiée par de hautes futaies. Nous avions
fait plusieurs centaines de mètres puis je suis parti devant en te laissant
seul comme tu me l’avais suggéré. En revenant sur mes pas … tu n’étais plus
là ! Je t’ai appelé pendant de longues minutes. Tu ne répondais pas. Inquiet,
je t’ai cherché pour enfin t’apercevoir immobile dans un petit chemin non loin
de là. Il y eut un long silence. Des odeurs d’humus dansaient tout autour
de nous. Le vent dialoguait par un nappage d’effluves successives. Nous nous
sommes tenus par la main dans le drapé des choses ressenties. J’ai su dès lors
que nous étions du même bord, des frères, un père et son fils, en écoute et
accueil à ce qui est.
De ces dernières années me reviennent les longs
échanges téléphoniques que nous avions, toi mon fils Sylvain et moi papa Gaël
comme tu m’appelais. Il était question de ce que tu vivais dans le moment et de
certains flashs du passé que tu évoquais avec gourmandise. Que de bons
souvenirs. J’entends encore ta voix lourde et traînante de ces longues nuits.
Il n’y avait jamais de phrases toutes faites. Tu étais en recherche
d’expression pour que précisément et clairement le parler dise l’essentiel. Et
si parfois certains mots dépassaient ta pensée pour se retrouver en équilibre
instable entre la beauté et le non sens par rapport à ce qui précédait, c’était
pour la bonne cause, celle de l’innovation par rapport à là où tu en étais, toi
l’esthète de ce qui s’advient. Et tu étais comme ça, souvent en avant, toi qui
physiquement ne marchait pas. Je me souviens de certains thèmes qui revenaient
dans nos conversations tels que ceux de la création, de la posture de l’artiste
mais aussi de l’amitié et de l’amour – l’amour des corps, l’amour des êtres. Tu
aimais les gens. Tu te plaignais rarement et c’était toujours moi qui abrégeait
la conversation qui aurait pu durer des heures et des heures.
Et si tu es parti dans cette nuit du 18 au 19
octobre, c’est pour échapper à ta condition physique d’homme souffrant dont la
santé ne faisait qu’empirer, mais c’est aussi pour poursuivre ton œuvre dans
l’au-delà d’ici, toi le chercheur d’absolu et de vérité missionné par une force
bien plus forte que toi, un appel impérieux que tu pressentais. Tu étais amusé,
curieux, intéressé par les sujets que je pouvais évoquer, sujets ayant trait à
l’esthétique, à la psychologie et à la spiritualité. Tu avais un humour parfois
circonstancié, parfois ravageur, toi le dandy charmeur qui cultivait le bon mot
à bon escient et jamais pour faire mal. Toi l’amoureux de la vie en désespoir
de ce corps qui te faisait tant souffrir, ton regard perçant aux yeux en amande
et ton sourire un rien ironique me clouaient sur la porte des granges pour
entrevoir ton âme au travail vers la rédemption de ceux qui étrangement normaux
dans leur conformité ne vivaient pas.
D’âme à âme tu es à mes côtés. Quand tu as été
délivré de ta tunique de peau c’était quelques heures après le coup de fil que
nous t’avions passé afin que tu sois associé aux obsèques de ton grand’père.
Un dernier mot : « pardon ». Sache que je
te demande pardon de ne pas avoir été plus souvent présent.
Mon papa il est mortet ne peux retenir mon chagrin.Le chapelet des souvenirs ensembles'égrène dans l'insomnie .Le petit garçon du grenierrange ses capsules et ses coureurs du tour de France. La " gargote " des lessives de l'enfancen'est plus que vasque rouillée" Frugères - mes amours " se fripe dans les brumesd'un regard d'automne .Un jour nouveau va se leverla toile d'araignée parée de perles de rosée.Les pas faisant grincer le planchersont le dernier passage de ta présence . Nous ne retournerons plus les crêpesaccompagnés des cris joyeux du petit dernier .Le vol des oies sauvagesne sera plus attendu comme la première fois.La " quatre chevaux " Renaultne sera plus coiffée de nos vélos .La trompette se sera tuederrière la porte de la chambre .Une page est tournéeil y a maintenant la vie .Faites chauffer le végétal et le minéral dans le fourpour que s'élèvent les cierges de l'essentiel .Passer le gué se méritepour que la vulnérabilité advienne .Saisissons le moignon de la mémoireet que sans hâte le tiroir se referme .Devenons esprit léger et lumineuxpour que mains jointes cela soit .Sage et ouvert à ce qui vientsoyons les passeurs de beauté .Carrément offert à ce qui estsoyons la gorge et la langue des nourritures nouvelles .Chantons dans le vent frais du printempsl'andante d'un souffle libre .Accueillons le cœur disposles énergies d'un monde au mystère éclos .Passeur de temps et oiseau de véritéc'est à vous que je m'adresse .Ceux qui suivent, mes enfants ,faisons se dévider notre pelote de vie et marchons .Sans crainte, le cœur ceint de la joie des justessoyons la paille et le grain des moissons à venir .170