En bord de merscrutant le soleil couchantles petits bonshommes d'Oléron .Sans doigts sans voixjustes posés làles galets roulés de l'océan .Montent la gardeles guetteurs immobilesde la parole ardue . Ardente présencecompagnons des vaguesau flux et reflux des choses créées .Se marient au plus bas du tertrele croc des cailloux blancsà la caresse moussue des eaux .Là, le destin paraded'âpreté et d'immobilitételle une lampe secrète .Une vive lumière terminalerassemble les regards salamandrede l'horizon accompli .Lavés, ensevelis, roulés, posésils sont à main nue lalanterne des morts .Au grand soiren position de surseoirl’œil referme ses paupières .De larmes pointpile le suçon des embrunspigmente le glaive de l'éternel .Savamment orchestrétombée verticale réaliséele gong des nuits retentit .Là-bas dans la joie et la douleurles roseaux gris frissonnenthélant quelque bienveillance au long court .Dans l'amoncellementun horibilis nous éloigne des pierraillesle couinement de la mouette .Flamme fait cendressans visagesles lampes vacillent .Pour que tout recommencegardiens astreints mais libresd'atteindre la gloire des étoiles .Car il y aura un cieldevant l'inlassable patiencecriblé de fleurs des champs ." Mes frères, mes sœurs,ne nous perdons pasen d'obscures chamailleries .Nidifions dans le cairnla mémoiredes embrunspour que demainune fièvre essentielle nous saisissemâchurée d'alguesà la tombée du jour .Mon âmema nuitma femmedans cet été à franchirentre les petits bonshommes d'Oléronscrutant le soleil couchanten bord de merlaissons la dent du requin bleuà son gouffreplein de sonnaillespour nous rassemblerau pays où nul de naît ou meurt ."288
En toute légitimité il vint sans mot dire au plus charmant moment dialoguer de l'astucieux charpentier paré de sa colombe .
Mon âme en exaltation de conciliations en actes propitiatoires répand sur la tourbe des moissons noyées le voile des hypothèses que l'engagement concède aux peurs .
Écartant toute chair je m'enquis d'une rivière souterraine jaillissant à l'air libre œuvre de joie hors le cloaque du monde létal pour méditer sur la passementerie tissage des sillons blonds de l'esprit .
Ne pleure pas sois le doux écart entre le chant du troglodyte mignon et la perle de rosée posée sur la campanule ma belle éphémère de l'éphéméride quotidien.
La herse abrasive Coupa court au crâne pelé . Puis agrippé au mur Pétrifia les ressources migratrices . Pommelée d'or elle enfreignit la règle ne conservant de la crème acrylique que quelques moignons hiératiques . Nous ne pouvions rester là aussi , pupilles dilatées , nous approchâmes de la jugulaire pollens en suspens des stèles coopérant à la dégringolade vers le pourpre des nuits fauves du couteau d'Abraham . Flanqués de notre armada il se fît que le minerai des origines soit extrait des sources ardentes de nos vitrifications . Ô brillance ! sous tes sabots demeure la sécheresse de l'oubli sous la fourrure des nuits , un jour blafard sous ta lèvre , l'inimitable esprit sous ta plume , le bourgeon johannique sous les minéraux calcinés , l'avenir émergé sous les baies énuclées , l'architecte du souffle . Ma déchirure ! cette plaie où refléter nos visages cette volée de cloches rappelant la fumée des bûchers d'une cosmogonie du tempspassé . Notre futur , la résine épiphanique résiliant les frisures de l'épiderme le pas de deux sur l'horizon arc-en-ciel telle une balle perforant l'Absolu notre enjambement cette énigme où se fondre dans la vision . 284
Elle marche en plein jourla logorrhée ductilepatte duveteuseet peau bouillonnanteelle ombre l'asphaltede sa quenouille d'Arc .Ennemie des perfectionsle baiser des visiteursnoircit le chambranle de sa portebouleversante caverneoù trône le Dieuque son profil aguiche .Désinence d'une substance infrangibleelle monte méditante la colline aux trois potencesaspect hésitant des coutumes de l'espritelle remise le sabre des amantsaux champs des Intouchablesrasantfuligineusel'ombre du néant .283
Ne pouvant supporter d'être en villégiature de la Vérité je m'efforce en face d'une vie mienne de ne pas profaner les tendres et sagaces crinières du chant de l'obscur .
Je plonge et fouille les magnificences de la nuit cathédrale .
J'accompagne les gerbes de terre et de sang giclant hors des tranchées .
Je filtre et laisse passer les pesantes pensées de l'espoir .
J'arrache à la mort ce qui n'est pas né et dresse sur le bûcher des circonstances les grandes rosaces de lumière .
Ombre Cécité progressive Graduellement j'éclate et parsème d'une myriade de fragments l'énigme des jours à venir éblouissement ultime d'un crépuscule à l'orée d'une dernière visitation .
Mains tendues j'implore le vaste ciel et féconde notre terre ultime élan à revenir vers soi éternel retour du pourceau fabuleux vers la source où se taire .
A contrario du mystère du verbe Il y eût l'illumination d'un soleil spirituel Écartement des données primesautières Splendeur reconstituée du désir Sans que la phrase se dégrade .
Mienne est la tâche Au passage inattendu de l'obscurité Eclipse d'une vision première L'énigme s'interpose Sans que négligence fasse loi .
Fort de lumière L'obscur vitrail révèle son envers Martyre devant la porte des anges S'ensevelissent les trésors de l'appartenance S'enfle la transcendance du point final .
Conscience d'être cerise Souffrir de tant de conscience Sourire du noyau à la pulpe Que me soit donnée l'âme Irradiante âme Au sortir de cette déchéance Parfois souffrance En illusion de tant d'absences Coagulées au mirliton des afflictions En rachat d'une tristesse humiliée Puis vivre éternellement Chêne liège naisseur de peaux parfumées En sudation Traces de laves pétrifiées Au soleil qui verse la nuit Au cœur même de la beauté Rencontrer l'ours du pays des graminées souples Puis disparaître La partie saine propagée en épilogue Au filtre du silence . 280
Pensée errante d'une force terre à terre précipitant l'imperceptible de l'action réalisée .
Révolte du fondamental à rendre l'homme plus fort , sursaut de l'évolution , juste perception du pic d'amour .
Ouvrir les vasques du mental , briser l'illusion , craquer l'avant-tracé de nos désirs , paroxysme des morales .
Finie la transmission des choses dites , nous sommes en marche vers l'ère pleine , affouillant la grève des mers refluantes , sur les pas des bâtisseurs .