Ma fille ma toute petite mon enfant éternelle Carmine de retour mon enfant des bleuets que j'ai cueilli au ventre de sa mère. Puis frère vint. Et j'abandonnai le château au désir d'un autre homme ne gardant que les membres épars dont je reconstituai le corps Osiris déchu quelques weekends affligé de ne pas avoir su conserver la chaleur du foyer entre mes mains inutiles fines poussières que le vent porte au long corridor des remords. S'ouvrirent alors les portes de bronze quelques traces sanglantes sur les murs froids j'avançai percevant les lumières tremblantes de l'autre rive par delà les hautes futaies de mes passions en déraison. Le train entrait en zone libre les freins crissaient des jets de vapeurbrouillaient les fenêtres à tirant. Un silence vint des corbeaux coassaient des voix hurlaient. La ligne de démarcation passée je sus que rien ne serait comme avant. Quelques intentions de guingois ne purent répondre à tes demandes de retour à la maison écriture enfantine sur papier rose loin des regards le long d'une route de montagne partageant mes nuits d'insomnie étoiles et lune en provision le chien collé aux basques sans jamais me retourner j'allai. Le tricolore ruban franchi course terminée au labyrinthe des errances il me fallut retrouver la terre mère mixe des atomes prêts au recyclage. Je me lèverai l'air sera frais le cœur saignera les pas se feront pressants pour retrouver le compagnon émergeant le rappel à l'ordre mémoriel mon ami le double me tendant la couronne de fleurs ma fille en mandorle ma toute petite mon enfant éternellema bleuette que j'avais recueillie au ventre de sa mère un jour de joie. 351