la cabane de beaumont

      En hiver dedans il faisait si doux  …  la joie farandole des rires et des bousculades sonnait l’allongement infini du temps de l’enfance .

En hiver …  les rideaux tirés  …  les matelas coussins couvertures et carrés de mousse se sont empilés  …  gigantesque symposium des créativités physiques et vocales d’une poussée primesautière .

En hiver les mots que l’on lance sont l’hameçon des gerçures du souvenir … ne reste que le froissement des papiers cadeaux gisant en boule le long des murs .

En hiver il y a des endroits propices aux enjambements du quotidien pour plus de plaisir encore heurter de la voix et du geste l’ordonnancement des adultes .

En hiver le soupe est chaude  …  elle brûle la langue et nous fait souffler sur le contenu de la cuiller  …  se lève alors les lentes marées propices au bien manger et dormir  …  le soir quand le marchand de sable va passer .

En hiver point de salamalecs  …  rien que des yeux rieurs que les couplets de la chanson évacuent dans la pause champêtre d’un refrain  connu par tous .

En hiver on met le bonnet et les mitaines pour mieux voir l’arrivée du couchant  …  en catimini  …  quand les guirlandes de lumière paraissent lucioles aux prémices d’un matin lointain  .

Les enfants savent eux que l’hiver est doux à qui sait aimer  …  et qu’à bien s’amuser et se respecter les uns les autres l’on tisse la trame des jours à venir  …  manière d’engranger selon la tradition les ingrédients nécessaires à la fabrication du pain de demain  .

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