Archives de catégorie : Septembre 2025

Fine d’amour

Fine d’amour
Aux chiens venus
Elles ont franchi la barrière
Des écrouelles dernières
Bouteille de rosé
Au soleil couchant
Alors que planait le cerf-volant
Parmi les champs
Gambade des êtres perdus
Au gré des admonitions
De père et mère
Les braquemards de la séduction
Ignorants
Confiance en soi
Balivernes et contritions
Toute prévention dissoute
Au royaume cristallin
D’une vague rousse
Qu’un écureuil franchirait
Patte douce
Et ivre de sauts
Hors du plumier de l’époque
De bois et tâches d’encre inhérentes
Cloué avec soin
Sur le râble des astreintes
Vous les héroïnes du vingt et unième siècle
À refléter
Âmes renfrognées
Mains aux stigmates marqués
Par la laisse devenue lâche
Alors que se pavanait
La Dame Blanche des origines
Là-bas
Au loin
Par la fenêtre
Voleuse généreuse
Du bout du monde
Ceinte du keffieh
Regard noir
À la voix âpre
Échos résonnant en fond de gorge
La main fermement posée
Sur la dragonne
Pour rassembler les mots ordinaires
D’une vie banale
Mise comme un sou neuf
Entre la merveille et le vivant
Aux fins de prêter serment
Nuit aboutie
Au tigre blanc des apparitions
Vision aveugle
À couper le son des images
Pendant que l’ange
Descendu des alpages
Traverserait sereinement l’écran.

Femmes je vous aime
De rêves enchâssés
À sertir de plumes d’alouette
Le carnet de mes écrits
Tout dré sortis de la Planète.

164
8

Danse en cercle

De la danse en cercle
D’accepter le sens
M’a convenu quelque temps.

Comprendre n’est pas mon fort
Quand le soleil se couche
Derrière l’oreiller des volcans.

La nature m’entrave
Je suis alors sous influence
En son point culminant.

Dominer l’intellect
Prodigue grande expérience
Au pays de la danse.

Je cultive une psychologie de comportements
Où l’esprit au paradis des concepts
Ambitionne le saut dans la friture.

Que même les plus belles conversations
Mènent à l’essentiel
Sous le mur des citadelles.

D’avoir touché le doute du doigt
M’ordonne la confusion du « oui c’est ça »
Devant les trophées de chasse.

Pour de nuit
Sortir en catimini
Éclairé par la lanterne de l’ermite.

Pierre qui roule
Ne mousse que le vent
Là où le danger porte.

Toute vérité angélique
Ignore l’homme de foi
Droit devant son miroir.

Je griffe donc je suis
De la pierre le lichen
Au vu de mon existence souterraine.

D’anneaux de fer
Ils ont cerclé la roche
Comme mouchoir de poche.


1647

Présence prune

Présence prune
Coquillettes échevelées
Et boule de gras
Ont envahi le carreau du temple
D’un bouche-à-bouche obstiné.

De violettes et de cendres
Accumulées parmi les songes
La lumière d’un soleil cru
S’est proposée au sang creusé
D’une paix éternelle.

Tenailles d’entre les flammes
D’une couleur gris ardoise
Elle honorait de son âme
La vibration des mondes
D’esprit et de chair.

Avant-hier
De ces livres aux pauvres paroles
La tristesse s’est éprise
Brûlure rose tendre
De l’écrivain banni.

Elle est vraie
Cette histoire
À ne jamais parler de livres
Sous le préau
De l’école de Bolzat.

Vibrante
Penchée sur le sol de la page blanche
Elle a traduit
D’un trait de littérature
Les engorgements d’outre-vie.

De mettre à écrire
Occasionne quelques soucis
De réalité et d’amour
Enfant de chaque jour
À compter les papillons de nuit.

Crinière au vent
Cherchant tabac dans les recoins
De l’atelier
Sans porter de vêtements mouillés
Sans goûter la pomme.

J’achèverai ce poème
D’une chiquenaude
Bonne nourrice que je suis
À mâcher lentement
Les suçons de gaité.

Par la fenêtre
Coule des jours heureux
Le vent de la planèze
Sans tarder
Comme soulevé par les cendres.

La vie flotte
Sur la brume des ans
À colmater de branches sèches
L’invisible habit de fête
Paradant jusque dans le noir.

Nourriture de clarté
Dents vigoureuses
Brisant la noix d’un coup sec
Avant que le grelot ne sonne
Le dernier tour de piste.


1646

Les vingt quatre cierges de l’artiste

Les vingt quatre cierges de l’artiste
Ont comparu en formation
Diligentées par l’Élan éternel
D’un parturient de hasard
Au mandala de l’existence.

Fenêtre sur l’Éternité
Étrange coïncidence
D’avoir à encenser
La Vierge Noire de la paroisse
Dans la pluie le brouillard et la fumée.

La Grande Église était ouverte
Un seul arbre poussait
Ce magnolia inondé de fleurs rougeâtres
À même de réverbérer
La petite île du milieu de l’étang.

Un pas de plus
Aurait légitimé
Une main tendue
Sans effort
Contre la pierre brûlante.

Je la rencontrai
Là où se trouvent mes racines
En complémentarité des ombres
Que je dus travailler
À même les divertissements de la matière.

C’était un trois septembre deux mille vingt cinq
Je peignais les plafonds à caissons
De motifs de la Création
À Allanche-la-Grande
Porte fermée pour un repos éternel.

Les ancêtres étaient alignés
Contre le mur de soutènement
Et j’osais la parole salutaire
En application de la loi :
« Sois Toi ni plus ni moins ! »

Dans la salle capitulaire
En forme de nasse
Les parois pleuraient
Au goutte à goutte
Sans dispersion de l’Élan d’origine.

Penser avec sa tête
C’est faire cause commune
Avec les trublions de la lune
Dansant jusqu’à la démesure
Sur les terres récemment incendiées.

Penser avec le cœur
Est fleuve majestueux
Coulant comme légende
Parole perpétuelle
Participante des rites mystérieux.

Penser avec la flamme
Remplit l’Être de fierté
Le secret vital à hauteur de visage
Contemplant le soleil
De l’Autre Côté.

Penser âgé
Dispensateur de bonheur
Le regard effilé comma épée de justice
Engage aux Affaires
Une aiguille d’os au travers des lèvres.


1645