Archives de catégorie : Novembre 2022

La voie de l’arbre

A peine lumière tamisée   
que de noirs nuages accumulés
sur l'arbre aux ailes déployées
ont fait leurs, du visage, les pleurs.

Une voix pure
palpitait et chantait
le cœur en émoi
extase assumée.

Par les frisures de la mousse
à parcourir les brèches
et croiser le fer
le vent taillait crayon de vocation.

Se revoir porte grinçante

le groin offrant mystère
à saisir la bûche rugueuse
des instincts, le feu du poète.

Le jour se lève le ciel est grand
les rochers sont par le silence
la menue monnaie des anges
d'une légende l'autre, la voie.


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Rêve primevère

Cette fleur en équilibre
à quai de l'enfance
s'est refermée brève et claire
dans le cri de Merlin.

Destin sévère sans le père
éloigné en quête de sa voie
la notice biographique
en errance d'être.

Les ressorts intimes se sont affinés
pour fidélité sans faille
au vertige du dialogue
substituer la poésie.

S'égarer est tendre incertitude
à faire quelque chose
embrasement cataclysmique
de l'attelage du prince pharaon.

Le sphinx garde la pause
le sourcier sa source
devant la couche des mots d'amour
primevère d'un rêve.

( détail de l'atelier de Sylvain Gérard )

1145

Conscience nue

Cette main sur l'arbre   
appuyer le papier   
pour trait de fusain assigné   
obtenir distinction.      
 
Marié secrètement   
au visage de l'écorce   
te faudrait-il à la une à la deux   
enfoncer le clou du charpentier.      
 
Se retirer de l'ouvrage   
vider ses poches   
geste d'ombres fragiles   
en marche vers sa source.      
 
Pomme ou poire   
sait-on jamais   
ce que rencontre augure   
sur le quai d'une gare.   
 
Au point de fuite   
des faits accomplis   
saisir le bon épi   
de la conscience nue.      
 
( œuvre de Sylvain Gérard )


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