Kategoria Artxiboak: Urtea 2016

etxean negarrez

 Des pleurs dans la maison
la tristesse tourne la clé
l'huis grince
les murs portent l'humide
ses beaux yeux clairs vacillent .

Et pourtant
nulle trace de cendres
la vie est chaude encore
parmi les nuages
que la lune encorbelle .

Une fourrure couvre la peur
de ses seins nus
nourrissant son âme
les feux timides de la parole
deviennent vol de chauve-souris .

Prendre congé
à l'opposé du jour
quand les enfants dorment
quand de froids soupirs se lèvent
tel le brouillard en fond de vallée .

Dure comme la pierre
la pieuse fleur mal aimée
est devenue cierge défait ,
feuille de papier racornie
sous le pas de l'oie d'une montée de bile .

Au double message du rêve
nos bras ceignent la tendresse
par temps de feu éteint
la marche se fait précipitée
sous la chiffonnade constellée .

A l'excès de vigueur
succède l'atonie
hors la grotte de l'esprit
l'obscur pressentiment
devient feuille morte .

Ni forme ni visage
en cet ensemencement
la femme et l'homme convertis
passent de porche en porche
signer la page d'un courant d'air .

Pousser la porte
amener le grand filet de l'imposture
sous la risée d'un sommeil alangui
passer le pont du Nord
craindre que la marée nous prenne .

Nous les sages radoteurs
les pesées de fruits mûrs
sur les pavés sonnants
cinglent nos souvenirs
sans comprendre , à point nommé .

Une lueur en carré
souffle la bougie du jour finissant
fleurs et pleurs saisissent l'instant
la mer décampe
je demeure .



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Betiko ehorzketa

 Nire amak barre egiten dituen hitzak   
 basa lore gozoak   
 burdinazko esku batekin helduta   
 beldurrik edo ortigarik gabe     
 gizonari     
 horizontea estali   
 erlikiak        
 paletaz lurperatua     
 arnasa labur konkretuetan.   

 Objektuak disolbatu egiten dira   
 tramankuluak pilatzen dira hondartzan   
 bandera batek zaplazten du bere oprobioa   
 kapsula jauzi egiten da   
 hilzorian dagoenaren atarian   
 txakurra gizonaren aurretik doa    
 gizakia arimaren aurretik dago   
 eguna itzaltzen da   
 aurpegi bat azaleratzen da   
 postal bat bezala   
 artzainaren poltsa   
 tipulaz eta duintasunez betea   
 ibai ondoan erakusteko   
 musika apur baten berro freskoan   
 omen gabe   
 baina guztiak gainezka   
 iraganeko zulo beltza.  


 
 293 

tolesturan zehazki

 A la pliure exactement
entre l'ancien et le nouveau monde.
Que des gens se transforment par eux-mêmes
dans la connaissance de soi,
le combat intérieur,
le vécu personnel.

Que des guides s'engagent à fond,
qu'ils maintiennent la tradition dans leurs
combats du moment,
que des êtres, des leaders, des maîtres
fécondent
nos traces futures,
qu'ils promeuvent par l'humilité, la patience
et
la confiance nos idéaux de demain.

Qu'adviennent les guérisseurs
capables de décloisonner nos strates
constitutives,
d'expurger notre être des héritages qui nous alourdissent,
de renforcer le soubassement corporel
pour du psychologique aux dimensions
spirituelles
rejoindre nos couches somatiques profondes.
Qu'adviennent les intercesseurs
les simples
les appelés qui appellent
frogatzen ez baina deklaratzen dutenak
gure ezagutzen eta lantzen dutenak
ezjakintasuna
inoiz amore ematen ez duten alkimista burujabeak
ez euren lana.

Beharrezko berritasuna haize bihur dadila
zutik
arnasa eta pertsona daraman argia
gizakia
auto-hazkuntzarako bidean
bihotzerako bidean
non hasten dena.



292

guk, gizon onak

Itsasertzean etzanda, iluntzean 
jour, gogoaren koloreen olioan, le 
harrizko kairnetan zehar, arpa tenteak, de 
figura altuak agertu ziren. haizea iragazten, 
txori baten negarra ateratzen zen dekokzioetatik 
marinelak. Nahasmendurik gabe, gizonak 
garai bateko goldea eta belar eguzkitsua berraurkitu zituen.  
Hamar ziren ; artean bizi diren hamar 
Ikusezinak eta absenteak, ten bizirik animatuak 
laster hasteko uste irmoarena 
arrainen sarrailetatik ezinezkoaren aldera 
egunaren amaiera.

 Han zegoen patruila, filosofoa, 
irakaslea, aita, aitabitxia, ezkontidea, 
apaiza, poeta, laguntzailea eta 
psikologoa.
 Guk, gizon onak, eginda daude 
funtzio aniztasunaren konplexutasuna. 
Eta aurreezagupenean dauden hamar zifra hauek hemen daude 
denbora hobe baterako gainbehera. 
Ez ditzagun gure itzalak eta gureak bota 
zaurgarritasuna, izan gaitezen umil, izan gaitezen ehuna 
akordio berria, -rena 
gazteak eta neskameak hori zerua 
hipotesiak idiliorantz arrastatzea orain 
eta behin eta berriz eskaini zieten beren jantzita dutenei 
bertako argia.
 Hala izan dadila eta izan gaitezen 
jarraitu gure zeregina.

 patroilaria 
 Kontzientziaren mugetan, là où les 
choses se pensent hors des journées 
immobiles il est cet homme chercheur, 
la sentinelle en déséquilibre sur le
bord de la falaise de l'ailleurs.
 Il parcourt le territoire tel le feu 
follet 
d'une instance à l'autre comme on essuie 
la poussière sur un rebord de fenêtre.
 Il est le rapporteur des outrances et 
autres dérobades à l'ordre établi.
 Il voit ce qu'il y a à faire aux lisières 
de l'illusion.
 Parcourant sans cesse la frange du 
territoire où se fait et défait le laisser 
paraître des chants convenus, il rend 
compte de l'impact des flèches de la 
normalité sur la cible marchande par 
ces temps de grisaille.
 Déchirure sur déchirure, il arpente de 
grandes distances, en oreille d'être, urtean 
équidistance du premier sang visible et 
iturriak lehortzen dituen edertasunarena 
iluna.

 Filosofoa
 Adimenaren sorkuntzen haranean, 
zarata erdia, honek moztu eta mozten du 
esanahia 
hitzak eta kontzeptuak.
 Pentsamendu astindu batekin entzuten du 
hizkuntzaren talkak eta atzerapena.
 Eskuaren atzealdearekin baztertzen du 
errepika itzazu kritika egiteko.
 Honen momentu okerrean aurrera egiten du beti 
behin gertatu zena.
 Erabilera onagatik kezkatuta dagoen betikoa da 
hitzak 
eta kontzeptuak.
 Konplexutasuna arakatzen du 
senak, erabilerak eta baieztapenak 
mugarri proposamena eraikitzeko 
aldi baterako besterik ez bada.
 Zorabioaren bermatzailea da 
historia adierazteko zaintzaren bitartez 
egia zehaztasunez, sinpletasuna eta 
pertinentzia.
 Bultzatutako hitz nahasian 
vers l'avant, la complexité l'émeut et le 
stimule.

 Le professeur.
 Monsieur " Je sais tout " opère dans 
la clarté feutrée des bibliothèques et 
des musées. 
Il feint d'ignorer la "docte ignorance" 
telle que l'évoque Nicolas de Cues.
 Il amoncelle les menus faits de 
bizitza, les documents, pentsamenduak,
les expériences pour ensuite les 
décrypter, les  rendre digestes,
sailkatu itzazu, leur donner des couleurs 
plus légères afin de les rendre 
visibles à tout un chacun.
 Il est le maître affirmé de toutes les 
connaissances que l'incongruité ou la 
prolixité n'effraie pas .
 Il fouine, enquête, accumule et ne 
jette jamais;
 Sa tête est une caverne d'Ali-Baba ; 
plus 
il y en a et mieux c'est.
 S'il enferme le verbe par la grammaire 
en homme de pouvoir qu'il est, il peut 
Gainera 
libérer les mots des chaînes et convoquer 
la spontanéité, cette dangereuse 
puissance subversive.

 Le père.
 Il a des enfants, des élèves, des disciples 
et assume son rôle avec diligence dans 
le plus grand respect de l'autre.
 Sa feuille de route est tracée ; il se 
dévoue pour le bien de ses proches et aussi 
pour lui car en retour cela lui assure calme 
et sérénité.
 Il se nourrit de la gratitude qu'on lui 
enjoint, lui le pygmallion, le pourvoyeur 
de vie.
 Puis sur le tard, ses forces s'amenuisant, 
il espère que ses petits et jeunes pousses 
d'antan ne l'oublieront pas, que ce qu'il 
leur a donné soit un à-valoir pour la suite, 
et qu'ils l'aideront à avoir une vieillesse 
heureuse.
 Bien avant il fût le fils ou l'élève d'un 
modèle qu'il encense toujours encore à 
petites doses lorsque seul dans l'après-fête 
d'une rencontre tout tremble et se déforme 
autour de lui dans l'apesanteur d'une 
soirée d'été, moissons rentrées, corps 
fourbu, estomac rempli.
 Le fils, l'élève, le disciple, tout 
dépendant de la transmission est une figure
de réflexion pour le père l'engageant à mieux 
se connaître et à appréhender l'avenir avec détachement.
 Le père, donné, livré à lui-même par les 
liens affectifs et sociaux qui le pressent 
tente de pérenniser le périssable. Il se 
bât entre la soumission à l'ordre et cet élan 
de vie ravageur qui le pousse à nier ses 
obligations convenues pour pousser en 
expansion cette pulsion d'éternité qui paraît 
infinie et lui fait allumer les feux sur la 
colline pour le porter à incandescence.

 Le parrain.
 Son chapeau est estival, ses poches 
profondes et son regard caché par des lunettes 
beltza.
 Il veille sur ses biens, choses et personnes, 
qu'il a en responsabilité de protéger. Il est 
le seigneur qui maintient sous  sa coupe ses 
obligés, ses serfs.
 Dès que l'appât prend, que le poisson est 
ferré, il mouline avec entrain car là est sa justification à exister.
 Il n'aime pas perdre et à force de 
persuasion imposée accroît ses gains.
 Il aime être honoré et parcimonieusement se 
déplie en courbettes appropriées avant 
d'entrer dans l'arène des tenanciers de 
la richesse.
 C'est le mondain qui a le sens des affaires 
et trouve son équilibre dans le donnant 
donnant à condition de donner moins que 
bestea.
 Il est le phare dans la tempête des peurs 
qui promet le salut pour les marins en 
détresse.
 Il menace et fait peur, une peur unique, 
celle qu'il exige.
 Il couche la liberté sous un matelas de respectabilité feinte.
 Il exploite son bétail, lui le calculateur 
des choses éphémères mais néanmoins 
sonnantes et trébuchantes.

 Le parèdre.
 Il forme couple avec une personne unique 
que la vie lui a fait rencontrer.
 Il assume sécurité et protection envers 
celle-ci.
 Il accède aux polarités consenties dans 
la rencontre à des fins de dépassement de 
soi.
 Il va de l'avant ; et si cela n'est pas 
le cas il arrête la relation.
 La confrontation avec l'autre, ce faux 
miroir 
de lui-même qui le convoque à la vigilance 
et au discernement peut dans le meilleur 
des cas lui permettre d'éviter de se bloquer 
dans la fascination de la différence et poser 
cet entre-deux de la rencontre attentionnée, 
en évitant les répétitions superflues, bota 
insister avec vigueur sur la découverte 
chaque fois surprenante du pays des vérités 
vivantes, de celles qui ne peuvent se réduire 
à une formule.
 Il ne traduit pas pour l'autre le secret 
poursuivi. A chacun ses escales dans cette 
aventure où la lumière nous nourrit.

 Le prêtre.
 Il officie.
 Garant des mystères, ces secrets qui 
rassemblent un groupe d'hommes autour de 
principes fondateurs, dans un lieu 
consacré, il porte le grand message à ses 
ouailles.
 Il est l'initié, le récepteur/réceptacle 
d'un principe fait d'ombre et de lumière, 
reflet d'un cosmos plus grand que lui à 
des fins de protection, d'aide et de 
soutien.
 Il intercède, dirige les âmes et les 
pensées et un peu les corps vers  l'issue 
de la vie qui malgré les souffrances, 
les épreuves et la mort oriente notre 
vitalité vers le contre-espoir d'une 
fin des souffrances, d'épreuves acceptées 
qui servent à grandir sur notre chemin et 
rendent la vie après la mort éternelle 
et heureuse.
 Parfois il peut aussi mener ses 
"paroissiens" de contemptions en vérités 
révélées vers les affres d'une acceptation inconditionnelle sans empathie.

 poeta.
 Le risque tout de l'entendement.
  Il bat la campagne le nez au vent, ses 
sens perceptifs ouverts pour extraire 
les éléments essentiels dans les perles de 
rosée des matins du monde.
 Il cueille et recueille les fruits ultimes 
de l'émotion, de la pensée et de l'esprit, 
izan, au ras de ce qui est là.
 Dans un état de transe méditative il trace 
un chemin nouveau dans le maquis de ses 
pensées imprégnées d'habitudes, de 
pré-requis, d'indices culturels;
 Homme du passé et du présent, homme de 
culture et de sentiments, homme engagé dans 
la vie quotidienne, il porte son œuvre en
déséquilibre entre la solvabilité entendue et
les gouffres de la déraison.
 Le poète est seul et son errance est 
comparable à la clarté du vers luisant 
illuminant une coquille d’œuf.
 Il porte son attention, son regard, vers 
les lisières de la forêt profonde aux rides 
carnassières , lorsque le vent aux élans 
soudains caracole de par les frondaisons 
rassemblant brumes, éclaircies, bruits
furtifs, cris rauques des animaux en une
brassée qui fait frémir les convictions 
les plus tenaces.
 Il fuit les ragots bien-pensants et ne 
s'établit qu'à bonne distance des enténèbrements 
de l'esprit.
 Il est de notre temps mais toujours avec 
une coudée dans l'ailleurs.
 Il chante, danse, râle, se tait et écrit 
jusqu'à ce que mort s'en suive pour le 
renouveau de toutes choses, pour la noël, 
pour que derrière l'apparence pointe la 
saveur d'un fruit défendu.
 Le poète sait qu'il n'est pas fou quand 
il rencontre celui qui lui ressemble.

 Le préposé.
 La vie l'a posé là. 
 En lieu et temps de la danse des gamètes 
il a éclos tout fripé, galdu, brutalisé 
par l'injonction de la naissance pour 
s'entendre dire qu'il y avait à assumer, 
malgré tout.
 Pas choisi ... et pourtant responsable !
 Il a posé un pied et puis un autre pour 
dans sa verticalité aboutie relier le 
ciel et la terre.
 Il avance sans se poser de questions 
dans 
le grand vide de la non-réponse.
 Droit devant, la sente est pleine 
d'épreuves auxquelles il fait face sans 
que le mode d'emploi soit inscrit au 
bastingage.
 Il fait ce qu'il y a à faire, il obéit.
 Plein de désirs libertaires refoulés, 
il se complet parfois dans le berceau 
de l'aube alors que la lumière l'oblige 
à se manifester.
 Sa tâche semble ingrate. Plus jamais il 
ne retiendra les feuilles mortes ne 
demandant qu'à tomber. Droit dans ses 
bottes il attend le vent porteur/portant 
qui lui fera s'accomplir.
 Il est la borne indicatrice d'un chemin  
où nul ne sait ce qu'il advient passé 
l'horizon.

 Le psychologue.
 L'observateur/observant des allers et 
venus de la psyché, des émotions et de 
l'âme.
 Il est l'artisan de son corps et de 
son esprit.
 L'accompagnateur/accompagnant de son 
chemin personnel, du grandir de soi.
 Il est l'arrangeur des aléas de la vie 
urtean 
un mixte qui permet d'être vivant et 
conscient du chemin parcouru.
 Du corps à l'âme sans se défaire de son 
environnement il parcourt l'immensité de 
notre paysage intérieur, reflet du monde 
extérieur.
 Il croque le silence à intervalles 
inégaux et reçoit en plein cœur les lingeries 
souillées.
 Il visualise en perspective le souffle 
retenu pour ne rien troubler du précieux 
équilibre qui là devant lui oscille de 
guingois entre la romance et l'oubli 
de soi.
 Il propose des expérimentations dans 
des clairière claires et secrètes au 
profond de la forêt pour que l'arbre, 
l'union du haut et du bas, la blessure 
entre ciel et terre, soit le référent 
d'une nécessaire paix pour notre 
humanité querelleuse, en perpétuelle 
défiance et qu'un rien peut mener 
à sa perte.



 291

poemaren kate marroia

 Ficelle brune
accrochée
paquet cadeau pour l'amant des varechs
indéfinie au passage immédiat
captatrice de lumière
offerte offrande
empaquetée
hors les mots
question posée
façon d'être en évaporation du visible
connivence entre l'éternel et le fugace
un rai de joyeuseté
sans obstacle à la voie
témoignage aux limites
du stérile et de la grâce
sans énoncé
par un jeu d'algues
se pourvoir en Babel
vibrations
piliers soutenant le temple invisible
autel marqué d'une croix
amande du poème
clé de la vraie vie .

Et si la brume lève
je la déchirerai
pour un peu de présence au monde .



290

Itsasoko berriketa

 Itsasoko berriketa   
zerua aldatzen dela bere aldarte aldakorrekin
sudurrez sudurrez
jarduteko konpromisoa hartu
bizitzari laguntzeko
bestea inbaditu gabe
klepsidraren harea erabiliz
epaiketak ukatu gabe
urratsez urrats
baimendutako pertsonen artean
lasotasunik edo gehigarririk gabe
zefiroaren arabera .


Behin, behin bakarrik
ibilaldi absolutuaren amaieran
adostutako ilusioen arroa
non intimoa dotore bihurtzen da
Amets egin nuen
begirada parasol baten puntara itzuliz
bilaketa bakartiaren amildegi ustegabean murgiltzeko .

Goragalea sentitzea
Presentziara ekarri ninduten
zegoenaz
eta poztu gabe errealitatea deitu nuen
mareek erauzitako egur zatitxoetan .

Nire kezka onartu nuen
poesia irristatu izana
hizkuntzaren eta betetasunaren artean .

Nire zauria eskaini nuen
memoriaren gatzarekin
zentzuzko jantzirik gabe
gure garaiko bortizkeriak eta krudelkeriak barneratua.

Atalaren amaiera,
Besoak utzi nituen
ezpain koipetsuak garbitu zituzten
Birjina erromanikoak miresten nituen
diskurtsoa hautsi
eta hutsuneen zorabioa proposatu zuen
non luzatu pentsamendua .



289

Olérongo gizontxoak

 Itsasertzean
 eguzkitara begira
 Olérongo gizontxoak .

 Hatzrik gabe, ahotsik gabe
 han etzanda besterik ez
 ozeanoko harri-koskor biribilduak .

 Zaila jarri
 begirale geldiak
 hizkera zaila . 

 Presentzia sutsua
 olatuen lagunak
 sorturiko gauzen joan-etorrietara .

 Ezkondu tumulu baxuenean
 harri zurien atzamarra
 uretako laztan goroldioari .

 Izan, patuaren desfileak
 gogortasuna eta immobilismoa
 lanpara sekretu bat bezala .

 Terminal argi distiratsua
 salamandra itxurak biltzen ditu
 horizonte betearena .

 Garbitu, lurperatu, biribilduta, planteatu
 esku hutsik daude
 du hildakoen linterna .

 Arratsaldean
 atzeratzeko posizioan
 begiak betazalak ixten ditu .

 Malkorik ez
 pilatu itsasoko spray-a
 pigmentuak betikoaren ezpata .

 Aditu orkestratua
 jaitsiera bertikala lortu da
 gaueko gong soinuak .

 Han poz eta minez
 lezka grisak dardarka
 epe luzera adeitasuna goratuz .

 Piloan
 horibilis batek urruntzen gaitu harrietatik
 kaioaren kirrinka .

 Sugarrak errautsak egiten ditu
 aurpegirik gabe
 argiek dir-dir egiten dute .

 Dena berriro hasteko
 guardia mugatuak baina doakoak
 izarren aintzara iristeko .

 Zerua egongo baita
 pazientzia nekaezina baino lehen
 basa-lorez josia .

 " Nire anaiak, nire arrebak,
 ez gaitezen galdu
 liskar ilunetan .

 Egin dezagun habia kairnean
 Memoria itsasoko ihinztadura
 beraz, bihar
 ezinbesteko sukar batek hartzen gaitu
 algak mastekatu
 iluntzean .

 Nire arima
 nire gaua
 nire emaztea
 uda honetan zeharkatzeko
 Olérongo gizontxoen artean
 eguzkitara begira
 itsasertzean
 utzi dezagun marrazo urdinaren hortza
 bere amildegira
 txakurrez beteta
 gu biltzeko
 inor jaio edo hiltzen ez den lurraldean ."



 288