Tous les articles par Gael GERARD

Quelques pas de plus

Se suivent en dansant   
Les points et les virgules   
Collusions de l'esprit.      
 
Les enfants remontent quelques galets   
Enfouis dans la vague qui sourit   
Le temps des bulles frissonnantes.      
 
Sur le parterre en lisière   
Éclatent les pâquerettes   
De mon cœur tâches de rousseur.      
 
De plumes et de duvet   
L'alouette est au zénith   
Dans la fibre du matin.      
 
Haute et courte   
L'ombre des ombres   
Embrase le mystère.      
 
Fleur évoquée   
A la lumière du printemps   
Le temps marche avec mes pas.      
 
Campagne douce   
Que ne t'ai je évoqué   
Plus tard le soir.      
 
Glisse le fin sourire   
Au déplié tendre   
D'un regard bref.      
 
Sortir enfin   
Du noir satin de la chambre   
Être demain les mains dans les poches.      
 
Marcher à demi pas   
Pour revenir dans le bois des souvenirs   
Rencontrer la feuille et le soleil conjoints.      
 
Dentelle des fraîcheurs   
A la corne d'abondance éclose   
Calmer l'air du lever de nuit.      
 
En se retirant du buisson des soucis   
La pensée s'est éprise   
D'une goutte de rosée.      
 
Quelques pas encore   
A même la cour de création    
Un trait de craie calme l'horizon.      
 
Pour signaler   
Au zig zag du papillon   
Les tressaillis du jour qui vient.       
 
 
1039

Agissez !

Avec peur mais promptitude   
avons franchi   
les champs de roses et d'épines amères.      
 
Avons butté   
sur la Seigneurie des outrepassés   
Que l'univers peine à situer.      
 
Franchissant le Léthé    
avons modelé la ronde des principes   
à l'encan du frémissement des feuillages.      
 
Le " Maman, maman ! "   
et le désir sexuel   
ont persiflé comme millénaristes en goguette.      
 
Décapant le mental   
à fortes brassées du passé   
avons vaincu l'espérance.      
 
" Agissez, agissez ! "   
qu'ils disaient   
les " propre sur soi " de la raison.      
 
Aussi avons le cercle   
si large en son rayon infini   
que la droite apparut.      
 
De sagesse oui   
sans le désespoir l'attente   
mais avec la parole juste.      
 
Seulement le présent   
Cocagne entre passé et futur   
conjugue le " je suis ".      
 
Le Griffu de l'avenir   
ordonne et cadenasse   
l'homme en sa descendance contrariée.      
 
Voir ce qui est   
est orgasme majeur   
pour les terre-neuvas des mers froides.      
 
Séparés par jouissance   
de l'ego rapetassé   
sommes ouverts à tout.      
 
Se libérer de soi   
permet d'être là   
ici et maintenant.      
 
Point de corde de rappel   
seulement manger boire et faire l'amour   
est rivière qui s'écoule.      
 
Ne biberonnons pas   
la vérité n'a de frontières   
que celles du vent des steppes.      
 
Le réel est vrai   
l'idéal est mensonge   
la sagesse frappe à la porte.      
 
Ne pleurez pas   
ne croyez pas aux " sèche-larmes "   
soyez le fruit de votre histoire.   
 
Le grain de nostalgie qui nous accable   
est le rappel d'où nous venons   
nous les enfants du mystère.      
 
Dire la vie comme elle est
écope les souffrances   
et rassemble les connaissances.      
 
Chaque pas engagé   
est grâce en rejet du progrès   
Pour plus d'assurance encore.      
 
Et passe le frisson de la mort   
l'occasion d'être tendre avec la vie   
nous les proches de nos proches.      
 
 
1038

Le Patou blanc

Creusée à même le sol des solstices   
Appel réitéré d'une voile soulevée en carême   
La Très Chère de son ombre la proie   
Mena tapage exquis sous le mur de pierres sèches   
Comme lumière étrillant la croupe d'une cavale   
En retour de vague sur la plage insolite.
   
Après solifluxion des atermoiements   
Et saisie immédiate de l'innocence   
Au pradou des colchiques remontantes   
Se dressa calme et contemplatif   
Le Patou blanc aux yeux verrons 
Le Maître de ces lieux.
     
 
 
1037

De simples écritures

De simples écritures    
A la santé mentale assumée  
Se sont jointes aux orages   
En paradis   
Loin du pilon des illusions.      
 
Mordillant l'œillet de poète   
Il cueillait de ses ailes d'argent   
Les fruits confisqués par les Grands   
Pour sans autorisation   
Écarter le verbiage.      
 
Son sang   
Etait un singulier brouet   
Fait de marchandages    
De post-vérités et de courts circuits   
A se brûler la couenne.      
 
Peu de beauté   
Juste un peu de boue   
En bas des pantalons   
Pour statuer sur l'inique mesure   
Prise au son du tambour.      
 
Point de maraude   
La gitane envolée   
Pour garder en lieu sûr   
Les silences reassemblés   
Sur la vitre embuée.      
 
Les pièces de monnaie   
Du Mont Saint Michel   
Trébuchèrent une à une sous la lune   
A quémander l'eau et le pain   
Aux trémies de l'oubli.      
 

1036

A la une à la deux

A la une à la deux   
Au passage des années   
S'impose   
De ne pas justifier   
L'ordre et le désordre   
Du mucilage des actes.      
 
D'avoir été   
Dans l'été de la décision   
Attire sur le devant de scène   
L'éparpillement des mots d'amour   
Comme d'être mâchonné   
Permet au vent d'extraire poussière.      
 
C'était hier   
Le ciel et les étoiles avaient brassé  
Des ans et des ans   
A ne plus se souvenir   
Des caresses d'anges   
A la pointe du sémaphore.      
 
Point de retour en arrière   
Désormais le trou bleu   
Promeut de subtile manière   
Retrouvange Nouvelle   
L'accaparement des lumières   
Que n'effraie plus notre raison.      
 
Point de salut   
Juste du petit bois   
Pour démarrer le feu   
Et patatras   
Voila au delà des ratures   
Le Retour de l'âne gris de Buridan.      
 
Il est   
De supposer infinies   
Les routes à venir   
Par le pont aimanté   
Des amitiés considérées   
Se perdre en Cocagne.      
 
Magique   
Tout est folie   
Quant partent en déraison   
Les fruits amers des canicules   
Lâchés comme vieille peau   
Sur le quai noir des mouettes blanches.      
 
Mêlant ses bras   
Au tournoiement des saisons   
L'irrationnel fuit   
A supposer que Raison vienne   
Entre danses et chansons   
Prêter le clair à l'ombre de nos décisions.      
 
 
1035

Une pêche pour deux

Sec et véridique   
Mais marchant de guingois   
Par les champs d'un printemps parfumé   
Je me suis pris les pieds   
D'une offre poétique   
Dans la travée des horoscopes.      
 
Il y avait là   
La mangue et le mandala   
Empruntant le pas de la panthère noire   
Alors que s'illusionnait sur le pas de porte   
La mante religieuse des atermoiements   
Prompte à l'inoculation du baiser de paix.      
 
Engager la munition   
Dans la Parthénon du canon   
Est chose facile   
Au règne de l'immoralité   
Dans l'Univers des tendances   
À ne plus dégager le radar intérieur.      
 
Je me souviens   
De ma mère allaitant   
Le petit dernier de la troupe   
Sous une averse amoureuse   
À la pointe du Raz   
Les bateaux au cimetière accumulés.      
 
Guirlande de guinguette   
Passait le train des émotions   
Guignant la sortie de l'école   
Quant suffocation extrême   
La part manquante de nos expériences   
Fût prise d'un joyeux rire.      
 
Le Chaos étaient plein des vers de l'ennui    
Lors la mosaïque recueillir   
Un large éventail d'informations  
À tomber amoureux   
En extase familiale   
Des souvenirs de demain.      
 
À perdre la mémoire   
Incline le jour qui vient   
À l'extrême souffrance   
D'un étouffement qui progresse   
De prendre place   
Dans le concert des naissances.      
 
En base des conditions   
Il y a le mérite des ordres-mère   
De la cruauté interstellaire   
Des galaxies flottantes   
Tels méduse algues et anémones   
Dans l'océan d'un ventre vif.      
 
Le temps est à l'orage   
À perpétuité montent des abysses   
Sous la pression des origines   
Les tenanciers de la culpabilité   
Générant la compression des images   
Avant le changement d'heure.      
 
Tenant sa petite valise   
Elle était arrivée par le dernier train   
Pour à l'hôtel des pleins pouvoirs partagés   
Manier le philtre d'amour   
Sur la pierre aux cupules   
Toute guerres révolues.      
 
Elle maniait l'organe   
Et la chose vécue   
De cascade en cascade   
Les eaux parvenant   
Jusqu'au bassin de réception   
La boule de nourriture serrée contre son ventre.      
 
Pâle lumière   
D'où provenait la vision   
De la peur à la mort   
En réaction à la douleur   
Émergeait l'œil-source   
Au trait pur d'une flèche unique.      
 
Franchissant le pas de la Cavale   
Bien au dessus du vide   
Le novice accueilli sans surprise   
Fût allongé sur la berge   
À même une couche de roseaux   
Bercé par des anges diaphanes.      
 
Ainsi au fil du Nil de notre enfance   
Héros aux mille visages   
Nous escamotons les terres lointaines   
Pour dessiner sur la carte du ciel   
Le goût d'une pêche miraculeuse   
Sans que l'œuf se brise.      
 
 
1034

M…

M...   
De toutes ses forces   
Cet enfant perdu   
En fin de saga   
Que perfusent   
Les accrocs du quotidien.      
 
M...   
De mars en avril   
L'enchantement simple   
Des corolles s'ouvrant   
Au portail   
De l'amour en beauté et vérité.      
 
M...   
En cette époque d'incertitude 
Attention donnée  
Au contact physique   
Au silence stratégique   
De l'émergence de la vraie vie.      
 
M...   
De tout   
En l'instant   
Le label des contrefaçons   
S'éteignant pour toujours   
Quant passent les cigognes.      
 
M...   
De lenteur feinte   
A l'orée de la pâture   
Les chevaux du passé   
Défiant le barbelé   
De grognements inouïs.      
 
M...   
Écrire la nuit   
Des mots de brume   
Soulignés au papier crayon   
Part manquante   
Éloignée du bouffon au bâton.     
 
M...   
La page blanche   
D'un clin d'œil   
Enjouée au chant des lumières   
Comme un sou neuf   
Au matin des comédiens.      
 
M...   
De l'indicible
Faire du fer   
De la relance en trahison   
L'objet indésirable   
D'une nostalgie du sacré.      
 
M...   
Le sourire du père   
Appel d'une plaie essentielle   
Colmatée au plus fort du scandale   
Alors que se fanent   
Les fleurs de magnolia.      
  
M...   
Le besoin d'avoir des ailes   
Paroles en miracles   
Vers ce qui est permis   
Hors les terres glacées   
De la gangrène autoritaire.      
 
M...   
Les pierres   
Aux graphies mystérieuses   
En bord de fenêtre   
Quand piaillent les hirondelles   
En rupture d'ignorance.      
 
M...   
La liberté   
Du travail des hommes libres   
Sans misère sans se courber   
Éloignant les incantations   
Des manipulateurs de la peine marine.      
 
M...   
Le père et la mère   
La mer et la montagne   
Au gré du partage des océans   
Quand le déploiement de l'âme   
Fait sien la parure de l'esprit.      
 
 
1033


Au Paradis

Au Paradis
Il y a de la bonne presse   
Avec des livres en papier   
Et des bonbons de porcelaine   
Pour plus de béatitudes encore 
Que de simples écritures   
Et tout ça à la barbe de Dieu   
Ce Convenu.      
 
Moi j'aime les buissons ardents   
Et puis les corons autour des haut-fourneaux   
Aussi quant à Micheville   
Les rails s'entrechoquent   
Cela me conte la mine et l'usine   
Et leur musculeuse ardeur   
A écrire en lettres pourpres   
La sueur et la souffrance.      
 
Votre écriture n'est pas la mienne   
Je compte les bouses en fin de foire   
Solitaire parmi les prisons de fer   
Pour aller quérir le Petit Prince Poète   
Derrière les jupons de la ruse féminine   
Qu'il convient de circonvenir   
En substitution de l'attraction terrestre
Vers davantage de réalité.   
    
J'ai monté les escaliers de la butte   
Puis descendu aux catacombes   
A déguster des alcools forts   
Le huitième jour de la semaine   
En tapant comme un sourd   
Sur le tambour en fer blanc   
Au milieu du cuir et du plomb   
De mes amis de l'ombre.      
 
Les mots   
Des cris d'enfant   
L'estomac   
Une outre pleine de sentiments   
Le visage   
Criblé de tâches de rousseur   
A coups de détachements   
J'ai fait fi de la grande vie.
 
La marelle a fait place
Aux chemins vicinaux
Esméralda m'appelle
Par le chas de l'aiguille
Pour que j'aille siffloter
Un air de la Renaissance
Sous les étoiles
Du berger de mon cœur.
 
 
1032

Matin crème

Matin crème   
D'un jour levant   
Aux merles à tue-tête   
Déclamant la lumière   
Toutes trilles offertes   
A la communauté des vivants.     
 
Nuit s'en va   
Par petites touches de brume   
De ci là   
Les arbres se soulèvent   
Leurs feuilles printanières   
Frissonnantes au vent coulis.      
 
Défilent les raides barres de fer   
Sur l'horizon noir   
Où vont les ombres   
A portée de cette ascension   
Vers le ciel des retrouvailles   
Nous faisant pèlerins des mariages à venir.      
 
Mêlons-nous   
De chair et d'esprit   
A la reconduction    
De ce que nos ancêtres furent   
Les passeurs de l'aventure   
Aux courbes d'une paix véritable.      
 
Marchons   
Êtres mellifères des attentions du destin   
Créatures fleurs   
Gorgées de soleil   
Recueillant les gouttes de nectar   
En vue des terres où grandir.      
 
 
1031

Sans retouche

Sans retouche   
Point de gâchis   
Juste le bâton de pluie   
A inverser   
Ses rapports avec le monde.      

Puisse le trou vaquer à son obscurité   
Le souffle apaiser la verdure   
D'une forme inssaisie   
Parfaire le cri   
Du cœur sailli.       

Enclosure   
De l'essence de la vie   
Par la maîtrise de l'esprit   
Perçoit toute vision   
Sous les apparences de la banalité.      

 
1030