Mes dailles et mes os
Sur la draille aux follicules
Ont engendrées cloches et clochetons
Partout alentours
Selon le livre des heures.
L'an dernier je pouvais
Aujourd'hui il y a de la lenteur
Aussi ai-je demandé
De mettre un peu de mascara
Sur l'œil du cyclope.
Près de la tombe
De petits sachets de drogue
Parsemaient la margelle
Au portrait des lendemains qui chantent
Le charivari des rieurs.
Regardons-nous
Sans fouler l'ombre
Auquel cas la prise serait à reprendre
Passage sans personnage
Sur la trace du Caradec.
Capter les vibrations
Sans que l'hélico mène tapage
dans l'ouverture d'un ciel d'orage
Possédé par les pinceaux
Sous la chaleur d'un regard.
Le fantôme est là
Quelque chose de psychanalytique
Écornant l'observateur
Par pans entiers
La colombe aux ailes déployées.
Douze médailles
À même la nacre du support
Ont donné le timbre
Du nouvel instrument
Toutes couplées et interdépendantes.
Mes dailles et mes os
Ont traversé la draille
Herbes couchées par la bise
Au bruissement incessant peigné
Par les branches du frêne.
Oulipos des machicondos
Mes voisins de la partie
Ont associé l'outil de la plage
Aux nuages ténébreux de l'entendement
Les mains au profond des poches.
Construire un village
Autour des amulettes
Avec pour chaque maison
La médaille attenante
L'écorce amène du respect.
Et si de longue épines
Arrêtent la toison des moutons
Prenons par la main
Les grappes de fruits noirs
Au jus sucré et désaltérant.
Il est permis de croire
Pieds nus sur les dalles de basalte
De demander protection
Le cerveau à jour
Vent levé souffle court. ( œuvre de Jean-Claude Guerrero )
1272
À Florival
Il est une danse
À grandes enjambées
Qu'une tension le long du dos
Fait sienne.
Parler de ce problème
Augure de mettre sur le gril
Ces spirales montant du ventre
Gesticulations profondes
Du grave de la voix.
Ça grince ça siffle ça piaille
Pour que la boule du dessus de l'eau
Envahisse la tête
Régurgitation métronomique
De ce qui prête à déraison.
Verdict sur le tard
Peu me chaut
Qu'il fasse rire
Ce chêne des hautes frondaisons
Entonnant la palabre des gens heureux.
Renifler la graine
Densifie le mycélium
De ce qui survit
Dans la terre grasse
Du sans lumière.
Très drôle cette rebuffade
Alors que nous tordions le cou
Du bruissement des ombres déployées
Emettant le grouingrouin
À l'orée du bois.
J'avais essayé d'agiter les mains
Au passage du train
Pour qu'enfoui en bas du terre plein
S'offre ventre ouvert
Le raclement doux du ballast contre la chair.
Pensez pensez
Puis n'y pensez plus
Présentez les couleurs
Pour se connecter
Au flanc du mammouth.
Prendre la parole
Fustige l'avenir d'un opercule
Tandis que passent par les basses plaines
Les oreilles enchantées
Du silence éclaboussées.
Bouquet de roses
Fait bouger le nez
Sans ordre social
Juste une rotation
Transe immobile.
Aller à dame
Parcourir le blanc et le noir
Pour zigzaguant dans l'arène
Présenter cet éclat de rire
Se brisant comme glace au soleil.
Je jette
Poule poule les coquilles d'œufs
Au bas des marches
Les poules accourant
Au calcium des culpabilités.
1271
La mouette respire
De plein pied sur le champ
Pour duo des hymnes
Moquer le Maître
Et ses clientes en bout d'étagères.
Suppliante métaphore
Que celle du chien qui au lointain
Aboie
Peu enclin de gouverner
À la barbe du Roy.
Contrairement au brouillage
Des mots de se rencontrer
Pour évoquer les passerelles
Le temps advient
Offre de bon aloi.
Double fracture
Double fêlure
Se mirer
Sans un sourire
Dans la tristesse de l'autre.
À se demander si le bloc de silence
Se détachant du ciel
Sera parc d'attraction
Pour la houle des applaudissements
Qui ne rapportent rien.
Être au chevet
Du simple et du secret de la vie
Assoupli la pointe du diadème
À faire du réel
L'attente nourricière. ( œuvre de Pascale Gérard )
1270
Soudain tu apparus
De tulle vêtue
Au milieu de tout
Du parfum des couleurs
Un jour de rien
Comme ça
En paradis.
Chantante offrande
Permise
Tel le cri de l'alouette
Sur la planèze
Aux roches dispersées
En mémoire
De nos génuflexions.
Charnelle montée
Qui nous tenaillait les entrailles
De chair brûlée
Autour du feu de Lacombe
À compacter les cendres
Comme semences
Offertes sans retour.
Du sang et des larmes
Filantes étoiles
Écarquillant leurs yeux
En reflet de l'enfance
Sur le caillou des ans
À déplier savamment
La terre immémoriale.
À l'autre
Dire que le frêne est toujours là
Contre la murette
Et que nous l'abandonnerons
Une nuit de plein vent
Aux rafales de pluie
Cisaillantes morsures.
Et le fruit chu
Guignolant d'une roucoulade
L'implosion sur le flanc du géant
Aux fleurs dispersées
Sur le parterre sacré
De narcisses serrés
En l'échos du diamant de l'instant.
Tu es là
Agitant tes oreilles
Museau mouillé
Lune égarée
À la face de biche
Assemblant le chiffre des amants
Sur le tamis des errances.
Amère mère
Des oiseaux en partance
Au furtif d'un regard jeté
Pavés hurlant de Moiteur
Contre la charrette
Tirée de concert
Par Parise et Mareuille.
Pour qu'un jour
Contigu à quelques mots justes
Parodier le trait de lumière
Devant la fenêtre
Assise vestibulaire
En l'an de grâce laissé vacant
Par le livre ouvert.
Se justifier
Que le Puy-de-Dôme
Est toujours en place
Pour que désirs vaincus
Pouvoir renaître
Entre douceur et silence
Yeux mi-clos lèvres ouvertes.
À ne retenir
Que le bruit des pneus pluie
En descente du col
Et que marcher sur le bas-côté
Frissons à venir
Corroborerait
Le Voici d'un cœur à venir.
Accueil écarlate du matin rosissant
À quérir
Pattes fraîches
Gouttes de rosée incarnées
Où se reconnaître
En gloire
Dans le Oui de la Voie.
1269
Nous nous tenons
Les mains dessus dessous
Dans le grand froid
À l'orée du bois
Par le vent arrimés
De l'en-delà
Promesse ultime.
Puis rien
Rien du tout
Ou rien de rien
À la minute
S'offrant à minima
Le vaste ciel en ses nuages
Progressant vers l'est.
Commencer
Puis se consumer
En pleine saison
Face aux vautours
De l'ordre du monde
Sur le palier
De la maison ronde.
Tendresse
Du rien sentir
Ni gelures ni brûlures
Juste un léger frisson
À cheval sur l'herbe virginale
Qu'on eut cru
Rendez-vous de l'absolu.
Né pour de bon
Farandole sans fin
Sous les lucioles de la guinguette
Me suis cru pauvre d'esprit
Contre la joue de ma mie
En appel de la source
À midi, immaculé.
La feuille s'est enfuie
De la branche à l'unisson
Du chant de l'oiseau
Portant haut
La frondaison
La feuille s'est enfouie
Sous l'aile de l'esprit.
Mémoire de tulipes
Dans les lilas
À double vue
Lovés sous la tonnelle
Se sont montrés digne
D'une dégustation
De l'aube ma tendresse.
Croque toujours
La croûte avant la mie
Pour étoiles en dotation
Sentir le vide vous passer dessus
En grande compagnie
Aux confins du désir
À la pointe de l'âme.
Tu es là
Au milieu du pré
Et ne puis retenir mes larmes
Enfant du signe
Accablement muet
Fendant la tour dernière
Du grand rassemblement.
Soudain
Tu me pris à la gorge
Pour me secouer
Comme un prunier
Dégorgeant à perdre haleine
Une senteur de sang
À petits jets de douceur.
Ne dis que ce qui est
Comme chien battu aux grandes oreilles
Un cri
À la fleur éclose
Une nuit d'avril
Alors qu'en vain
Le jour prenait la pause.
Que chante l'oiseau de nuit
Les ombres
Parmi les érables
Ultime couronnement
De notre marche vers la lumière
Avènement renouvelé
Du solstice d'été.
( Encre de Pascale Gérard )
1267
Pousser plus avant
La marche du jour
Jusqu'à la nuit
Pour que la nuit engendre le jour
Genre nouveau
D'entre les eaux
De la constance à être là
À l'ombre du rien
Quand descend du lendemain
L'ombre et la lumière.
De l'avenir
Un zeste de citron
Sur le rebord du verre
Comme on passe la main
Devant témoin
Chantant dernier refrain
Sous la glycine
Le tien du mien
D'une complainte.
Virevolte extrême
Devant le joug des épreuves
Venant à étayer
La palissade
Des manques et désirs
D'un passé de pacotille
Ouvrant à cœur perdu
La baliverne des outrances
En fond de cour
Guenilles séchant aux fenêtres.
( Dessin de Sylvain Gérard )
1267
De plumes et de poils
Le corps apparut
Par ses syllabes
Contenu
Au gré des morsures
Que je donnai et reçus
Moi, du passé pas très simple
Au futur d'avant la finition.
Marie reposa la tasse de verveine
Saccadée en ses mouvements
Au rythme du jour qui venait.
Elle ennivrait l'espace
D'un mouvement gracieux
À qui perd gagne
Une tâche de couleur
Sur son jean rapiécé.
Assis
En rond
Debout
Couchés
Nous étions là
De mèche avec la vie.
1266.
Je vis en France en 2023 dans une société qui s'engage dans une crise majeure une société parmi les plus prospères de notre petite planète.
C'est dès le plus jeune âge que nous constituons notre capital de longévité par : l'alimentation l'exercice l'hygiène de vie l'estime de soi la relation aux autres.
Ne pas céder à l'autosatisfaction la chance que nous avons de vivre vieux est à protéger nombre de personnes ne profitent pas assez de leur "vie en plus".
La longévité une donnée incontournable pour l'humanité avec ses enjeux économiques, politiques, sociaux.
La longévité renvoie à la question de sa propre mort "Qui décidera ? Qui le fera ... d'arrêter la vie."
Stop ! Je ne veux plus qu'on me prolonge et pour cela cette décision ne peut qu'avoir été mûrie elle doit provenir d'une réflexion d'avoir construit sa vie en pleine lucidité de l'aboutissement inévitable de la détermination d'arrêter.
Le suicide raisonnable est-il un ultime destin peut-on préférer de s'arrêter avant que ça ne devienne pénible alors que je suis en bonne santé et lucide ?
C'est au sein de la famille et de l'école qu'on doit proposer la gestion de son corps de gérer sa vie dans la durée.
Considérer sa vie comme une œuvre à réaliser une œuvre unique et originale, une création personnelle.
Les bombes qui nous menacent : - La "bombe de l'argent" générée par les 25-58 ans mais dépensée par les 0-25 ans et les 58-100 ans. - La bombe du pouvoir qui appartient aux gens qui ont du temps - les fonctionnaires, les retraités - et qui va pressurer la classe active.
Le "mal être existentiel" est marqué par : - La consommation de tranquillisants et d'alcool - La conduite auto agressive - L'obsession des animaux de compagnie.
La crise du futur est l'inadéquation - Entre la vie d'aujourd'hui - Et la planification d'un avenir perçu comme inquiétant qui sur les plans scientifique et technique fait peur à beaucoup.
Le renversement des valeurs de gauche et de droite - La gauche défend des valeurs conservatrices, la défense des droits acquis et attaque le libéralisme. - La droite qui représente l'initiative individuelle, la liberté individuelle, la mise en compétition de chacun pour déterminer son destin et assumer ses responsabilités.
La crise majeure se profile Allons-nous dans le mur ? Ne va-t-elle pas au contraire de revoir le travail comme travail mortifère afin d'éviter de sombrer dans un gouffre moral insondable.
Existe-t-il des ressorts invisibles de survie et de développement fondés sur des valeurs implicites telles que : - "Construis-toi par rapport aux autres" - "Donne plutôt que de prendre" - "Pense à l'après".
Concilier deux principes : - Profiter de ce que la vie nous donne et cultiver l'initiative personnelle - pouvoir, conquête, innovation. - Accepter une redistribution généreuse et altruiste des avoirs et des biens pour l'existence de l'humanité.
Dans l'histoire Les vraies transformations de la société ne sont que les résultats des changements individuels.
Aujourd'hui des événements viennent assombrir l'avenir : - Les guerres - en Ukraine, la tension sino- américaine - La gestion des ressources fossiles - Le changement climatique - Les mouvements de population à venir - La démographie mondiale - Le choc des valeurs - La fragilité des échanges commerciaux, économiques, financiers.
Se rappeler qu'il y a deux réalités avec lesquelles nous construisons notre société : La vie et la mort.
Alors acceptons que nous sommes mortels et que nous devons travailler sous l'égide de la double réalité : - Que nous devons compter sur soi - Sachant que nous ne nous en sortirons pas tout seul.
À petites gorgées
Boire sans partage
Des jours et des semaines
Comme bavardages
En plein jour.
Au plus chaud de la nuit
En marchant
Se faire peur
Avec l'ombre d'un buisson
Le grand méchant loup.
Devant le monde muet
À la source
Où repose lanterne éteinte
L'homme-souvenance
Mon âme éclose.
Engourdi
À parler clair
Ce langage intime
Oser le merci
Lui l'adorateur du Souffle.
Sous l'aiguillon du Don
Éteindre la parole péremptoire
À croire que le travail opère
En ces temps d'imminence
Où passer inaperçu.
À d'autres endroits du texte
Figuraient les ossements de l'outrance
Le paquet de chips
La boîte de soda
L'organiste avait levé le camp.
Il est apparu
Il a jeté le bois du coudrier
Pour mitonner une longue histoire
Toute entière contenue
Dans les yeux de l'aveugle-né.
N'effacer pas l'écriture
Filons droit sur le chemin
Pour toujours les graines voler
Errance dans le vent
De la patience.
Soulever la main
Du front du vieil homme
Augure conclusion
Pour éviter la porte étroite
Du jardin de l'esquive.
Regardons
Sans courir au devant d'elles
Les poubelles de l'esprit
Promptes à l'entrechocs
Se faire trace mnésique.
Plus beau
Plus loin encore que le destin
Figure l'entrelacs
Des voix de l'autre rive
Sans que le ciel s'obscurcisse.
Et quelqu'un de se pencher
Troublé de se fier à soi
Le simple soi d'un cœur fier
À mesure de se connaître
Vasque des mots qui passent.
1264
ll fût il sera La beauté d'une image Dans le missel de communion Une page à embrasser Quant les narcisses Pousseront sous le mur de clôture.
Autour de soi Le vibrato d'un amour Tourne tourne En connaissance de soi En connaissance de soi par l'autre Dans ce mouvement qui nous fait jaillir.
Et là il y eut naissance Naissance du monde en nous Naissance de nous dans les autres Naissance des autres en nous Vers l'Être nouveau Là où devenir libre.
Dans la lumière du don Là est la liberté En décollation de soi En devenant transparent Dans l'autre et pour lui Là où l'œuvre du poète est offerte.
Noble oscillation Entre l'attrait et l'aimantation Qui nous sollicite et nous aspire Et l'attrait de la pesanteur De notre moi Qui ne veut pas lâcher prise.
Et quant l'éclair nous surprend Au sortir de la nuit de l'âme Quant l'aube se prémunie Nous sommes Soleil Ouvrant les volets de la maison Pour humer le silence.
Ce n'est pas grave S'il ne reste qu'un gant Pour allumette unique À craquer sur l'absolu de l'intime Percevoir la lumière blonde De la gerbe de la Saint Jean.
Un seul gant Pour deux mains Pour serrer l'univers contre son cœur Sera le chant de l'alouette L'offre de sa chair Sur la terre promise.
Trop de choses à entendre À regarder à contempler De l'aurore au crépuscule Amène le chercheur en terrasse Au contact de sa disponibilité À être Présence sans attente.
Ne perdons pas notre temps Le silence de ces paroles Ne nuit pas au silence de l'Être De porter remède au visage fermé De l'ami qui va de son côté À cent pas du cerf-volant de l'altérité.
Pas trop mal Cet effet Du lancer de balle Contre le mur La chistera rapetassée Faisant œuvre de salut public.
Nous irons ensemble Par les chambres désertes Guerres finies Exiger le ratio De la Vie de sa Vie Pour aimer le forban de nos cœurs.