
Sous le préau La moto de Toto Péte et rote à gogo Prête à s'élancer Hors du déplié de la bâche Sujette aux émotions D'un accordéon de pacotille Grimant à grands traits de fusain noir Le mistigri mélancolique Des œuvres sylvestres du Grand Bédé. 1282

Sous le préau La moto de Toto Péte et rote à gogo Prête à s'élancer Hors du déplié de la bâche Sujette aux émotions D'un accordéon de pacotille Grimant à grands traits de fusain noir Le mistigri mélancolique Des œuvres sylvestres du Grand Bédé. 1282

Le vent roule dans les feuillages Un papillon blanc traverse la prairie En gribouillant quelques haussements d'épaule. 1281

Les moineaux c'est rigolo Les merles perles noires Les pigeons dansent en rond Et même un pivert par derrière Et un rouge gorge Pour faire gorge chaude Et allumer la forge Des hortensias Sautillant d'un pommier l'autre En bordure de terrasse. Et quand pigeons volent C'est pour de bon La barcarolle Et ça danse jusqu'à la nuit venue À se jeter tout nu Dans la marmite de Mère Grand Les yeux blancs scintillant dans la saumure À ce qu'on murmure Le soir en s'endormant. 1280

À revenir Vers la source Sans succomber à la tentation Fait dire au tout venant Que la vie est belle Quand passent les cigognes. À l'occasion d'y revenir Serait marquer d'une pierre blanche Le monde des formes Sans croire au surgissement De la nécessité de travailler Comme de bien entendu. Au présent Déterminer le passage Mène à l'action Sans obligation d'une réflexion En accord avec la complexité D'avoir juste tenté. Pluie fine de la nuit Avant le petit matin Caresse les bras longs des violons Sur un mode linéaire Sans nostalgie de l'éternel En cueillette de ce rien qui nous fait être. Mille mousses Où basculer Nous, le trésor caché Par la bouche du Prophète Sans être connu de l'un et de l'autre Anges de la connaissance. Penser Penser l'exigence Penser la qualité En séduction ordinaire De la grande discipline Riche en informations. Facile Au mental agenouillé et familier Sommes peu intime Avec les coulisses de l'arrière-cour Là où faire son marché Sans que rien nous émeuve. Oreille advenante À la vigilance de l'ici et maintenant En découverte de la nature de la pensée En contact avec le volatil En conscience En oubli des convenances. Se retrouver Céleste Dans le langage Au cœur de la relation À se soucier du vrai En acquisition du feu. À cinq heures C'est le jour qui point Point à la ligne Point de croix Passage du stade instinctif Au stade intuitif. Et si le tonnerre gronde S'il y a dépassement de la température La folle du logis sévit Flammes turgescentes De l'imaginaire en fusion Accaparant et le pain et le vin. Au diablotin généreux Entre les pampres de la vigne Il y a la pensée Fille du besoin en tant que manque À mi-côte du plaisir Entre la sensation et l'émotion. 1279

Effacer le silence en opposition au ready-made Langage de soi. Pièce d'argent sous l'oreiller Dentelure du savoir-être du cœur. L'abécédaire de lire éclaire l'absence de la chose dans le signe pour le plaisir du mot. Aimer la vie n'est pas la vie seulement l'habitude d'aimer. Et le monde parla Alliage du Réel et de l'écriture Les mains en cornet devant la bouche. Flânerie Des voix parmi les morts Regard de fourmi. Les ailes du papillon L'aigle dans le ciel Tunique des voyelles. Quand au papier blanc Il est l'illusion D'un trop plein de fautes d'orthographe. Et quelqu'un répondit " Il est nu " Ce livre des heures à la peau de cendres. Fraîche ensemencée Cet accoudoir de lettré Majestueuse naissance. Faire entrer l'homme dans le mourir épaissit la rose de l'autre temps Gestation du sens. S'enfuir Raide d'avoir à se taire La brume le matin. 1278

Fine fibule Acrotère des espaces infinis Que n'eus-je verdi Le pommeau de l'épée Esquisse médiatrice. Progression fracassante De cette vie aux clauses paraphées Subvertie d'illogismes Auxquels s'adjoint La perle baroque des redites. À quand l'ouverture du musée L'illusion du Maître faisant connivence Par ses gestes créatifs Avec le bloc vivant De l'extase ensemencée des visages. Rythme du plein et du délié Converge l'inventivité langagière Avec la parole du tout venant Fracas mesuré Du grave et du sensuel. Les mains se croisent Aux désir et non désir arrimées Pulpe fraîche de la tendresse Quand apparaît le nouvel élément Coque fracassée contre le roc des appariements. Là où finit le temps Le savoir grandit à pas de loup En partie lié avec la vie intime Avec le mandat du Ciel Affecté au Service. Plane En reflet sur le plan d'eau La cupule orphique Des amours défaits Sans point de fuite où refleurir. Capte Et me tends De douleurs et douceurs mêlées Au rythme du respir L'éloge de l'arbre. Entre élan et retour La ramée brisée Écarquille d'instinct L'ombre aux ramifications secrètes Du réseau des mots à l'accablante mue. 1277

Aux confins du ciel À la pointe des arbres J'ai regardé par la fenêtre Le carroyage des temps anciens. Un merle sur un arbre Un avion dans l'espace Rideaux tirés J'ai perçu les parois vitrées de l'entrée. En milieu de journée Le coup de pouce du destin A réouvert la fontaine des mots Sans que le lecteur me suive. Dans cette maison des bois J'ai recueilli l'oiseau au souffle court Pour coupelle d'eau sur la margelle L'éloigner du danger. Nous sommes en guerre Nous les poètes de l'invisible Que le visible écartèle Sous les poutrelles du délabrement. Trop tôt ressusciter l'autre vie Tarit la source des mystères Où se cache poupée endolorie La part manquante de la nuit. La boue et la mélancolie Sont de mise sur l'établi Où accoler le cri des enfants Aux vitrines de cristal. Juste un moment S'arrêter, respirer, contempler Un seul doigt Au travers des lèvres. 1276

Blanc Sur le fond sombre de la forêt Le genêt desséché Faisait avec les moyens du bord Tâche de lumière. Et les grillons chantaient L'emprise ferme de l'été Après quelques pluies Lèvres offertes Aux baisers du soleil. Plus haut La futaie envoyait la copie d'un poème Au marcheur singulier du GR Poussant poussette de l'enfant Vers le Golgotha des recouvrances. Rester seul Suspendu à la moindre brise Désir épuisé Faille béante Attestant du cri sylvestre. Et s'il avait lu ce poème Si quelque chose d'infime S'était mis à vibrer Comme terre d'accueil Devant son corps souffrant. À ne plus tenir Les petits riens de la vie quotidienne Obligent à la fantaisie Le regard disruptif De la nouvelle Ève. La vague devient chienne Lorsque l'aurore paraît Léchant ad hominem Le rappel ensauvagé Des années passées. Attendre Ascendance panoramique Que l'enchevêtrement de nos élans Fasse part belle À la vacuité de la vie. Mêlant les allers et venus Dans le parc des attractions Sommes tombés devant la tombe du pélerin Un rien penseur De la verdoyante vallée à venir. Poussant l'œuf du sommet de la colline L'avons laissé choir Pour débaroulant la pente Aller porter semence Aux suppliants de la cohorte. D'images point Seul le bruit de la rapière Regagnant son fourreau Permit du visible à l'invisible D'intégrer l'ouverture. À la terre Dire : " Je suis " Puis se précipiter sous les peupliers Écouter le foisonnant chant des feuilles Les entrailles à nu contre les étoiles. 1275

En beauté De par le monde Vin et pain complétant le festin De l'incroyable conscience J'ai entr'ouvert la porte. Plus de démon Plus de mort de faim Point de cadavre dans la fosse Aussi me suis-je enfui Pour revenir le lendemain. À la question de savoir S'il y en aurait d'autre J'ai basculé en poésie Par un jeté de table Sur les périphéries. Au juste milieu À l'âme brandie comme brandon J'ai enflammé les terres sages Entente et harmonie Entonnant la chanson. Plus de construction verbale Rien que des nuages Crochetant les clochers Pour symboles des chimères Caréner de secrets les choses de la nature. Et je tournai tournai Cinquante fois encore Les mots dans le palais Pour langage raisonné Calligraphier le destin. Un fil de laine rouge Rejoint le cadenas Au parcours trotte-menu Des escapades Comme guidé de loin en loin. La Montagne s'est vidée De ses arbres torturés Par le vent de la planèze Nous n'irons plus au bois Ramasser les branches mortes. Et l'homme dans tout ça Cœur battant œil ouvert Dévisageant la rose Il lui reste à fréquenter Le vide médian qui multiplie les sens. Tout se passe à côté Dans le réel des configurations À souffler sur la page Pour la faire tourner Hors du palimpseste des offrandes. Je te salue Parure d'été En progression légère De l'huile étalée À mesure des œuvres fortes. Regard détaillé En fines lamelles de roseaux Élégantes dans leur élévation J'eus un instant L'aplomb d'entrer en vérité. 1274

De Tronçais à Servières D'arbres il y eut Mais nul d'entre eux Mufle relevé de l'aube M'avait transporté de la sorte. Secousse oblige Extraite du fond des âges Notre rencontre fût bruyante Comme au café de l'Opéra Où tout nous opposait. Nulle trace d'arrogance Juste un assaut entre pirates De pure et raide manière Disposant bras jetés à l'encan D'une réalité de cendres. Remuement souterrain Sans lâcher des yeux Du groin de mousse Toutes griffes tendues D'un éclair à venir. Longtemps après Au passage des gorges Il fallait descendre près de la rivière Obliger le marchand À payer l'octroi pour traverser le pont. Aimer c'est demander à l'autre Sans possession sans jalousie Quel est son tourment Et se tenir sans même connaître la réponse Dans le noir de l'énigme. Au bouche-à-bouche Dans l'eau trouble D'un miroir de mésalliance J'ai conçu le fruit vivant D'un jour que l'âme éclaire. Quand à la femme d'avenir Celle des cours intérieures Que chantent le temps des cerises C'est en plénitude du manque Que je vous quittais. À la folie Même le firmament s'assombrit Quand pris de panique À la courbure du temps L'échec fût nécessaire. Dire à ceux qui restent Ce qu'on a tu de son vivant Plonge le récipiendaire Dans l'écriture de quelques lignes Sur un papier de circonstance. Vogue et me viens Secrète solitude Au passage des roues ferrées À un jet de pierres Du cœur des maraudeurs. Un jardin d'encre Recouvre la contrée Inconsolable Au contact des fleurs Un bouquet des champs. 1273