
Le frêne monta vers le ciel Comme le crapaud sur la lune À blanchir ses pensées Alors que vers l’horizon Les andins disparaissent. Au pied de la maison L’absence de conscience Accentuait ce qui se passait Réalité révolue En instance d’un discours intérieur. D’aller par petits sauts Le long de l’allée Procure au moineau du buisson Le besoin de courir le guilledou Dans l’accomplissement de sa journée. Graver son nom sur le tronc Histoire drôle à gaver de gloussements L’outre d’opulence d’un couple À usage unique Par temps de mésusage. Un jeune enfant s’installa sous la ramure Un vieil homme passant par là S’enquit de la couleur des lichens Sans que l’enfant lève la tête Passez muscade ! Béat de petites cervelles mûres Les samares en forme d’aile Quittaient les grappes S’en allant compléter le gruau D’un sourire de mission. Foulèrent la prairie Les enjambées de la bergère Victorieuse d’avoir convaincu la majorité du troupeau De troquer quelques moutons Pour un mouchoir agité au vent. Pipistrelle la belle Livrée à la foule en délire S’en vint à pleurer Quand dépourvue d’insectes La mort givra le plâtras des murs. Jeune damoiselle Installa sa balancelle Pour se pavanant en toute simplicité Dans le brouillis-brouilla de la ramure Faire sortir le loup du bois. Le poète en chapeau de paille d’Italie Sur sa chaise canée Dans l’ombre épaisse du feuillage Se mit à clamer réclamer déclamer Quelques bourgeons de saison. L’émotion vient L’inquiétude me vrille Serais-je encore un refuge pour les oiseaux ? La Voie est longue Et le temps impitoyable. 1431








