A regadeira da infancia

Desenganchando a mirada   
o cabujón do noso amor   
xuntamos as pedras do cairn   
preto da regadeira da infancia  
para os dedos pequenos
correndo baixo o cenador   
pechar a ambigüidade.      
 
Remexer   
érguese do posto   
as damas de orellas rosas   
perseguindo cunha man   
o que lembran uns dos outros   
baixo o voo imperioso   
cun chío das andoriñas.      
 
Ó lapas do desexo   
colección de bo pensamento   
amor dedicado ao que non somos nós   
pero tan preto de nós   
cantilenas frescas   
encaixando de preto   
o ouro da reunión.      
 
Brisa do mar   
cuarteto de roldas infantís   
pasar toda a vida   
para soportar as engurras ofrecidas   
co propósito do que será mañá   
boa mosca do momento   
para descubrir elegante.   
 
En folio é máis divertido   
darse a coñecer   
A regadeira de Coco   
bloqueando o camiño    
para sufocar cun pouco de auga fresca   
lume de herba seca   
fogar dunha memoria sen fin.      
 
 
1193

Oito pans

Huit pains   
et c'est déjà dimanche   
à se rouler par terre   
sans faire la manche   
à s'occuper de l'essentiel.      
 
S'agenouiller   
dans ces églises vides   
conques du silence   
comme cette rose sans pourquoi   
qui fleurit parce qu'elle fleurit.      
 
Caquetant   
sans avoir à le prouver   
rend la chose aimable   
ô désir   
essence même.      
 
Se faire dresser le portrait   
est chose admise par les maîtres de maison   
comme d'être soi suppose l'unité   
cette identité enfin perçue   
avant de gagner les profondeurs.      
 
Le destin dépend du pain   
un pour chaque jour   
et le huitième pour celui qui passera   
le Pignat de la faim   
le combat d'une vie.      
 
Etre le destrier de ses nuits   
à veiller jusqu'à la fin   
sur ce rien qui nous retient   
moment supportable   
si le rire ne se prend au sérieux.      
 
A se chevaucher   
les miches feront petits encas pour le lendemain   
croissant ou sacristain   
filant doux dans le linge de maison   
la louange des jours heureux.      
 
" La richesse est préférable à la pauvreté   
ne serait-ce que pour des raisons financières "   
disait Woody Allen au grand maître des chérubins   
faisant rose d'un air grave   
de tout épineux du chemin.       
 
Le pain en bout de table   
augure d'une répartition de la pitance   
plaisir d'une modération à venir   
quand souffle par le devant   
l'entréedans la danse de chaque promesse.      
 
 
1192

La pointe de l’écir


 
 
Dru et rebelle   
la pointe du récit   
suppose fuite insaisissable   
vers le débaroulé   
des années passées.       
 
Le temps devient temps humain   
quant articulé de manière narrative   
il succède hors classification   
au ressassé des faits usées   
par une recherche de localisation.      
 
C'est là que placidement accueilli   
s'offre d'être aimable ou pas   
à qui est aimable pour soi   
délivrance en lumière rasante   
de l'errance naïve.      
 
S'agissant d'un arrêt sur le fil de vie   
il convient de prendre au mot venu   
plaisirs culturels et superflus   
plutôt que confort, joliesse et dépenses incongrus   
pour faire le lit de l'imaginaire.      
 
A l'étage, point de limites   
juste l'accroc ténébreux de l'aimable lucidité   
convoquée à choisir   
ce qui est comme ça   
plutôt que comme on voudrait que cela soit.      
 
Encalminé par un vent de mer   
il fût douloureux de se dégager de la rade   
nous les animaux de la dormition   
plus aptes aux traits lumineux du jour   
qu'à la quincaille des joutes circadiennes.      
 
Le fin son de la flûte   
comme neige au sortir de la chapelle   
encorbella le langage de l'illusion   
d'avoir à s'émouvoir devant l'oracle   
mandant décentrement de nos visions.      
 
 
1191

A nota baixa

De la nuque à l'épaule   
effrayée par la note grave   
elle enjamba le torrent du firmament   
pour arriver au chant cadencé du coucou   
dernière chance pour respirer.      
 
De notre rencontre   
restait le courage d'avoir été là   
comme on commet un crime   
en conduisant d'une main ferme   
le couteau jusqu'au cœur non prévenu.      
 
A la queue leu-leu   
droit dans les yeux   
il était apparu qu'à la descente   
le frisottis des émotions de l'entre-deux   
serait l'absolu carrelage du temps qui passe.      
 
Et que dire    
de la douce étreinte   
que je reçu de Joséphine   
au sortir de son bain   
un baiser au rien du ciel.       
 
Lèchons du matin   
n'arrêtent pas le pèlerin   
aussi s'y prenant plus d'une fois   
avons-nous versé de l'eau trop tôt   
au paradis de notre enfance.      
 
Choc à la fenêtre   
frappe emplumée de l'hirondelle   
à queue fourchue   
comme de bien entendu   
frisson pour une vie parfaite.      
 
Les trois hommes du bas des marches   
attendaient l'ange au regard doux   
clique singulière pour un retour   
au château bien-aimé   
d'un travail que personne ne demande.      
 
 
1190

O mozo

Mirada plácida dende o outro lado do mar   
co corte enredado   
baixadas e subidas   
o mozo   
colocado a man sobre a varanda.      
 
A vella chegará a primeira   
fresco e vivo   
a pesar da súa última oferta   
para cortar as ás a todo o proscenio   
para desenterrar os cascallos do esquecemento.      
 
Disposto aos seus pés   
puxéronse en orde dispersa   
os soldados do ano II   
pronta na súa actitude   
dispararlle ao raposo en tempo de paz.      
 
Para contar esta historia   
de chambelán mesturado con cadeas de prata   
da nomenclatura   
houbo que roubar o diamante branco   
ou polo menos ocultalo dos nosos ollos.      
 
A Grand'rue ruxiu   
baixo os pasos de viandantes vestidos con papel kraft   
en canto ao moucho cincento parando a pequena agulla   
dende a espadana da cidade   
vimos a que estabamos destinados.      
 
Mesmo o petirrojo   
pode distinguir o ventrículo esquerdo   
cun botón de arranque   
para unha risa cristalina   
colle as coletas da pequena chinesa.      
 
O mozo e a vella   
xogando " e, dous, tres, sol "   
diante do branco de palla   
para recibir a frecha preguntada   
nós invisibles de aire.      
 
Cráneo e casco únense   
no son dos pratos   
ante a irrupción do cervo   
forzas do hábito   
para afastar o lixeiro suspiro do pensamento.      
 
Sen dúbida   
diante da porta negra   
aínda haberá estas illas de ferro branco   
onde escoitar o son da lámpada   
arrancado da tranquilidade do momento.      
 
 
1189

O amante

Parachevée   
secrète   
derrière ses paquets cadeau   
s'est mise en fenêtre   
de naître parmi nous.      
 
Même la prière   
nous crée  de neige
du jour de cette vie   
à célébrer la beauté   
au cœur du silence.      
 
Le regard implorant   
la voix frêle   
ma sœur des miracles   
vous fûtes accorte   
le saillant de l'âme et du corps en harmonie.      
 
De surgir à mes côtés   
demoiselle me la baillant bel    
de se métamorphoser   
entre combat et dépassement   
est bonne miche pour le soldat pénitent.      
 
Et de s'enquérir    
de fines dentelles   
au ciel du lit   
pour héberger gîte et couvert   
de l'éternelle pâmoison.      
 
Blogueur de nuit   
d'humer    
le philtre d'amour    
au griffon des incartades   
peut être passage du divin enfant.      
 
Mouche madérisée   
aux vibrations électriques   
d'effets conjoints   
ramenant à la raison   
la livrée océanique du bas du corps.      
 
Flamme brune   
signe léger de l'oiseau-lyre   
au vent du désert    
il se pourrait que joue charmante   
reçoive larme d'agave.      
 

1188

Brunette la jacquette

Brunette la Jacquette   
Simplement nana   
Sous l'albâtre   
Des gorges sèches   
Fît de la ridule le nec plus ultra.      
 
Point de courte mission   
D'entre les deux baffles   
Que celle soumise à restriction   
Par le grave   
Des gaucheries mémorables.      
 
À pointer l'archet   
Contre les cordes fléchées   
Inspire à l'ordre millésimé   
Courses folles   
Pour âme fraîche.      
 
Hululant débordement   
Et jambe haute   
La gambille frappa dégoupillée   
Les restes faméliques   
De la posidonie des prés.      
 
Effleurement sacramentel       
D'une lampée de miel   
Sur les bords du mug   
Influence mémorablement   
Les gousiers aux éraflures flambées.      
 
 
1187

Le silence au théâtre

Le silence   
au théâtre   
d'une fin d'acte   
attriste la tombée du rideau.      
 
Goût d'irish coffee   
sente vermeille   
soufflant dans le buccin   
saute-menu par dessus l'orchestre.      
 
Les trèfles répandus   
piquetés de perce-neiges   
joie et saupoudrage   
Soir de Paris.      
 
Des arpèges plein les yeux   
de magnésie virevoltante   
sous le projecteur de poursuite   
mijotante apparition.      
 
Jupe ouverte   
sous le pandémonium des origines   
fixant par delà la poussière des cintres   
la fin de trêve.      
 
Mon frère   
en lune descendante   
rejoint la corne de Cerf   
par temps de regain sec.      
 
Lune rousse   
dans son étoupe duveteuse   
chevauche à l'envers   
le miroir aux attentes.      
 
 
1186

L’œuvre d’art

Toute activité suppose liberté  
de l'œuvre l'existence exaspère   
le trop plein de vitalité   
en marge de la surdité   
la relève assurée.      
 
Ça culmine en l'œuvre d'art   
cette prosopopée   
en rose et figuré   
l'émotion contrôlée   
d'un certain rythme d'un certain chant.      
 
A s'y perdre   
d'une culture d'origine inconnue   
la dernière s'appropriant le tout-venant   
pour figurer en haut de pile   
juste face à Baba Yaga.     
 
Être là   
en fin d'une histoire sans intérêt   
et n'avoir cure de la finitude   
en répétant à l'envie   
qu'il faut bien que tout le monde vive.      
 
Par soucis de l'autre   
avons parqué les vaches   
avant la dévalade   
nous les circum-touristes   
du barnum athlétique.       
 
Tout rebut à plénitude feinte   
suppose désir converti   
l'espace d'un moment   
d'avoir touché au désir   
sans porter ombrage à l'éternité.      
 
" C'est normal "   
qu'ils disaient à la sortie de l'usine   
d'aller en face boire un coup   
histoire de déchirer l'hébétude   
sans haine sans violence sans espérance.      
 
La tête est un miroir pour nos successeurs   
et qu'importent les invectives   
ce sera science nouvelle   
sur le terrain de la recherche   
comme neige au soleil.      
 
Marcher   
encore et encore   
est une fin parfaite   
mais en se méfiant des fanatiques   
bien plus que des belles âmes.      
 
( obra de Jean-Claude Guerrero )
 
1185

Le juge

Lui   
le juge des affaires courantes  
qui évalue   
plus qu'une opinion   
un fantasme.      
 
Je t'ai revu  sur le tard   
dans la Grand’rue   
me tendre la main   
un pas en arrière   
deux pas en avant.      
 
Pure forme de l'intuition   
tu accompagnais   
sous ton heaume   
courtoisement mais fermement   
le pourvoi en cassation.      
 
D'expérience   
je n'avais jamais vu ça   
éternellement apte que j'étais   
à tous les possibles    
qui vont et viennent.      
 
Nous nous sommes égarés   
juste un moment   
pour laisser le train des mines passer   
à la croisée des chemins   
un tien vaut mieux que deux tu l'auras.      
 
Aux lettres en veux-tu en voilà   
nous avons asservi les neurones   
Notes synallagmatiques   
d'une créativité du sensible   
naissant de l'invisible.      
 
Regarde ce Léviathan   
gigantesque remontrance   
arborant les symboles du pouvoir   
épée, couronne et crosse   
assignés à la résilience.      
 
Libido mon orient   
c'est le désir   
manifestation dynamique   
dans la vie psychique   
de la pulsion sexuelle.      
 
Des idées en deçà de la quincaillerie   
l'outre-passe tête vide   
rassemble encore d'avoir été   
les tressautements de l'âme   
vaille que vaille.      
 
 
1184

La présence à ce qui s'advient