Arquivos da categoría: setembro 2024

Créations

Création
D’herbes et de fleurs mêlées
Enclave
Des attachements aux pierres d’angle
Naît et meurt
Le monde séparé de l’outre-mer
En fin de dissolution.

Songe à demi
Cette fantaisie
Du ventre mou ballotant
À même le bout du bâton
Glissant sur le goudron
Brutal et fascinant
En libération du chemin.

Bigaille
Des sommités de l’ortie
Arrachées
Au monde mouvant
D’un état de veille éternelle
Portant semailles fraîches
Sur le brûlot de l’instinct.

Eu bord de berge
La gouaille est de mise
Comme conscience infinie
Sans début sans milieu sans limites
Pour fluidité de la forme
Impacter d’un verbe haut
Ce qui n’a de raison d’être.

Plume agile
Portant romance huilée au dispositif
Engendre au pochon d’amour
Le froissé des choses dites
En aparté de la venue
D’un bon moment
Ni trop tôt ni trop tard.

La burle retroussait les lèvres
Le givre ne fondait pas
Les mains à fond de poche
Dansaient la bourrée des alpages
L’ongle menu raclant
Les miettes de pain
Rassemblées dans la couture.

Faîtes la fête
Pour ne manger le pain blanc
Qu’avec le lard de gros sel piqueté
Suspendu à jamais
Aux poutres couvertes de suie
Accompagné du reginglot noir languedocien
Qu’un coup de langue adoucit.

Il y avait de la garbure
Dans l’écuelle aux yeux gras
Espadouillant la cuche replète
De vibines sculptées à la hâte
En remontant le temps
Ombres de soi
À la merci d’un coup de vent.


Dialogue avec le prince des émotions
La belle âme brillait
Induisant les petits mots d’esprit
Dans l’encoignure du mur
Simple perception visuelle
Du retour aux apparences
Pomme d’Adam étirée vers le haut.

Arguant du coup de pied de Buridan
En bordure du cauchemar
Le remède fût de poser
Quelques grains de sable émaciés
Dans la panière

Disposée livre ouvert
À même l’ordalie effectuée.

Effet d’annonce
La parenthèse s’est refermée
Dents dedans dents dehors
Coquille écrasée
À la corne du cerf
Que le brame repére
Près de la Dame Blanche.

Effleurement
Du râpeux de l’oubli
Contre l’averse carnassière
Nous fûmes jetés comme sac de jute
Sur le quai des coïncidences
Sans que le péquin ne s’offense
Au beffroi des instances.

1503

Aux portes du château

Flux de rêves
Effluve éphémère
Fleuve caressant la montagne
De la gauche vers la droite
Comme page d’écriture
En apparition du plaisir
D’égayer le ciel d’une sueur orangée.

À mi-pente
À portée du lieu immuable
Aux lourds blocs de basalte
Avons imprimé de mains noires
Le souffle des braseros
Effilochant par delà les hautes cimes
La brume du matin.

S’amoncellent
Des tombereaux d’argent
De quincaille et d’offres en tous genres
Pour la montée singulière
Aux pas lents des bœufs
Vers le temple des extases telluriques
Accumulant les graines d’avenir.

Accablement
Des soldats du quatre vingt douze
Rassemblant sans y paraître
Les vestiges du passé
Au son des fifres et des tambours
Ligne rouge de dissuasion
À la rigidité exempte de reproches.

Filent hors cadre
L’eau lustrale des officiants
Sur la pelouse grasse des réminiscences océanes
Pour d’un geste coutumier
Assujettir l’ordre républicain
À la joie qui demeure
L’espace d’une fenêtre d’opportunités.

Il n’est de herse abaissée
Que la comparution immédiate
Des moutons de l’espoir
Aptes au débrédinoir des convenances maniérées
En l’an de grâce 2024
Aux portes du château
Que d’aucuns montraient du doigt.

1502

Petit Pierre sous la lune

Jacasser en dentelles fines
De trous en dentures
Le vêtement de saison
Porte l’envers du nuage
À perte d’horizon.

Maugréer plus de raison
Cause quelques dégâts
Sous les soupentes de la maison
Alors que dehors
Le soleil se carapate.

Négligence
Marquée au fil blanc de l’oubli
Permet à l’œuvre poétique
D’être levée de ricochets
En bordure de côte.

Le chat en sa garrigue
A mis son chapeau de conscience
Sur la dalle de calcaire
À mesure de l’avancée de l’intuition
Sur l’air du qu’en dira-t-on.

Fleurs de lande
Fleurent bon la marche à petits pas
Devant le silène
Hôte de ces lieux
En instance d’un changement de direction.

L’illusion calme l’analyse
Le catéchumène range son livre d’heures
Les korrigans dansent dans le sous bois
L’allée couverte brille sous la lune
Petit Pierre met un sou dans le jukebox des circonstances.

1501

La gerbe des couleurs

Un dimanche
D’images fraternelles
À propos de l’enfant perdu
Dans sa chair et son esprit
Nous gardions
Comme coquille d’argent
La portée de grande joie de frayeur.

Macérée
En descente vers les profondeurs
Elle brilla
Astre noir minuscule
À se dilater
Puis se rétracter
Par cette densité phénoménale.

Des bois environnants
Les racines jaillissaient
À juste titre
Sans un rire
À mi-corps
Dans un fléchissement des genoux
Travail exalté et raffiné.

Du ventre extrait
L’oiseau débarqua
En amitié de vertige
Réconfort et confort assurés
Retour aux nuits pensantes
D'un regard levé
Telle flamme babillarde.

Solennel
En rupture d’haleine
Il inonda de sarcasmes somnambules
L’assiette
Aux tranches généreuses
Tout autour du livre d’heures
Disposé sans brusquerie.

Flexibule des entrées en matière
La vision attendue
Tint son rang
Pour plus amples emplettes
Inaugurer du sceau de la nature

La gerbe des couleurs
De toute éternité maintenue.


( œuvre de Michel Bole du Chomont )

1500

Ces deux mondes au bout du chemin

Ces deux mondes
Au bout du chemin
Le ciel et la mer
En partage sage.

Curviligne élan
Des pas vers la gauche
Comme trace oblongue
Des senteurs océanes.

Poser le pied
En investigation intérieure
Mène à la réalisation
Du petit homme de la lande.

De ses mains de sel
Il a ôté l’imaginaire des rôles
Pour dé-coïncider
Le paraître de l’être.

Accueil des herbes et des fleurs
Hors fougères et épineux
Au creux de la sente sableuse
De soi à soi en solitude.

Passe et repasse
La voile blanche
Sur l’Unique
Le vestibule de nos attentes.

Perles de rosée
À marée haute
L’au-delà des jours
À la pointe des mots.

Le sainfoin de nos cœurs
S’est joint aux nuages
Pour brûler quelques soucis
À l’ombre du sans-ombre.


Perdu
Au vent léger de la raison
J’ai entrevu
Ce qui décline à l’horizon.

À pas comptés
La vie simple
File à l’oreille du douanier
Le chant de la Recluse.

Ici, point de contrebande
Le contrat éternel
Stipule la circulation infinie
De la liqueur bleue de l’air.

Pour maintenant
Retenu par le liseron
Être le lecteur éternel
Toutes antennes dehors.

1499

Une journée fondamentale

Une illusion
Que cette journée passée
À éradiquer
Le long des golfes clairs
Sans charme ni séduction
Les multiples facettes
De l’erreur fondamentale
Sans nuance ni violence
Pour cette cause entendue
Hors mise en garde
Lors de l’ultime transaction.

À la racine
Dans la courbure de l’esprit
L’organon s’était ouvert
Tel atome investi
En sortie de session
De l’instinct vernaculaire
À plus d’un sens négligé
Quand tout était permis
Par cette pensée hors les murs
Aux couleurs du radon.

Farigoule
De la goule
Aux formes prestes
Pour bassinée de jouissance
À entendre
À comprendre
Quand jours de plaisir accumulés
Il fût convenu
D’aller de concert
Vers l’après des choses
De son propre soi-même.

Pouvait alors survenir
Dans l’entre-deux des sollicitations
Le désir de possession
Pauvresse aux yeux de biche
Que les pleurs
Nourris par le fil de cette histoire
Amoncelaient de terril en terril
Verroteries de toutes les couleurs
Jetées à la volée
Contre le flux des formes
De ce qui n’est pas.


1498

L’arbre blessé

De plongée en plongée
Par la fenêtre ouverte
L’arbre soumis à la trace
S’est démarqué jusqu’à libération
Des scories de l’avenir

À l’heure du passage.

Ohé matelot !
Barre à droite
En l’état d’éveil
Il s’est associé au mouvement
De l’air et du vent mêlés
Amour et Joie de sa vraie nature.

Songe paisible
En l’absorption des données
Il a recouvert de son écorce
Le forçage des attaches
La mécanique des outrages
Au libre-arbitre de l’impensable.

Foule floue
Aux fleurs récipiendaires
Vous brossez d’un geste équanime
L’allongé des nuits
Au piège même de l’infini
Sans émotions ressenties.

Éparpillés
Devant le but en soi
Vous vous êtes permis
D’écraser de l’ongle
La particule hallucinée
Des effets de l’ombre.

Tout est neuf, tout est parfait
Il n’y a de souffrance
Que la bienveillance absoute
Piège où déchirer son filet
Devant l’espace immaculé
De notre destinée.

1497

La poule de Pouzol

Poule d’entre les chaises
À la porte du manoir
Se mit en quête de la dotation
Du maître des lieux
Offrande principielle.

Elle glousse la poule
Se dirigeant vers la table
Des retombées quelques miettes
Mêlées à la terre poussiéreuse
Du piétinement des convives.

Un œuf serait le bienvenu
Chère Poule de Pouzol
À se mettre sous la langue
Distraitement
Dans le secret du rire des Anges.

À hauteur de poule
Le sol en solstice d’été
Change de saison
Dans l’éclairage vrai
De la consumation des mots.

Elle enflamme l’herbe
La poule du poète
Dans l’attente légère
D’un regard lavé de tout préjugé
Aux sources de la Vie.

Je t’en remercie
Poule de Pouzol
De m’avoir investi
De l’œuvre simple
D’être en ta présence.

1496

Il a tourné son regard vers l’arbre

Accéder à la vérité
Sans aimer sa vie
Car qui s’attache à son être-en-vie
S’y enlise et meurt.

Se hisser hors de ses adaptations
Accéder en soi à la vie vivante
Où s’engager jusqu’au dernier sou de son âme
Et recevoir toute la création.

Il a tourné son regard vers l’arbre
Comme on se penche sur une eau de rivière
Pour y puiser force et goût
De poursuivre le chemin.

C’est dans la proximité de l’arbre
Où contenir la vie en crue
Dans le lit de l’attention
Qu’il faille s’écarter et basculer.

O silencio
Le cœur de ma sœur
À folle allure
S’est livré à l’interlocuteur privilégié.

La clarté s’est élargie
Fidèle à l’accueil en soi
Du plus grand que soi
En sortant de la clôture du moi.

1495

Le fil à linge

Descendu de la montagne
Il s’est effeuillé
Telle carte postale décolorée
Que la parole efface
Avant dérive en oubli.

Je t’écris au bord du mur
À contempler le filé des nuages
Comme félibrige ensemencé de poésies
Prêt à ouvrir la fenêtre en grand
Sur l’entre-deux de notre histoire.

Tu étais assise là
Entre le visible et l’invisible
Paupières du cœur hélant la flamme
D’un livre l’autre
Disposé sur le cairn d'un pèlerinage.

Sans âge
J’ai craqué l’allumette
Pour visage apparu
Réanimer le temps perdu
De coups de pagaie dans la cible de nos vies.

Sous le fil suspendu
À la frontière des vivants et des morts
J’ai déposé un reste de neige
Sous le pas des chevaux
En échange du linceul.

La tempête soufflera le sable des murmures
En acceptation de la secousse merveilleuse
Statue se brisant sous le rire des dieux
Quand papillons de grâce
Disposer les feuillets sur le fil à linge.

1494