Viaxes Viaxes

Viaxes Viaxes
En previsión do que me precede
E vivo o máis lonxe posible
Permítome o outono
Para facer desaparecer as follas do tilo.      
 
A chuvia e as súas gotas contra a luz
Nadal a cerdeira
Para mostrar as súas bágoas
Os prebrotes do Advento
Sorprendendo os nenos.      
 
Obrigado a tomar o camiño
Conduín cun libro aberto
Cara ao pasado esencial
Xustificando así
A conflagración das emocións.      
 
O corpo e a suor
Baixo o sol persistente da mañá
Modelado o palimpsesto dos brotes
Desenterrando raíces xenealóxicas
Acollidas como preciosas misivas.      
 
Superado pola produción
Tiven que aprazar ata mañá
As miñas tarefas diarias
Para ollar o milfois
Da miña intención de estar vivo.      
 
Todo se move
No momento
E os criados pasan levando cestos
Simple e afroitado
Recollido polo camiño.      
 
1375

O brillo da pedra de sal

Jazz
Emitido pola ventilación
Sete días para
Polas mans murchas
Na procura do momento axeitado.      
 
Procesión
Voces finas
Argotización de amores mecánicos
Ao final dos anos aprendidos
Pasado vendendo consignas por detrás.      
 
Nacemento cos pés queimados
Na terra das duras conquistas
Home arado
Con ollos solares
Ao lonxe posou como un faro.   
 
Mañá
Cogomelos
Reunirá as remos da sombra
O iris dos moribundos
E a tranquila expectativa de mañá.      
 
O brillo dunha pedra de sal
Quitará a seda dos panos
Para calmar a afectación
Do ruxir das almas
Contra a falsificación da decisión.      
 
Tolo polas campás
Atado á gorxa dos osos
O rei dos fentos
Percorrerá o menú
O arco da vella das sombras.      
 
1374
 
 

Dende o corazón a palabra está adornada

Do corazón
A palabra está adornada
Como un sombreiro no columpio
E aínda en serio
Polas súas adicións de segredos de infancia.      
 
Abelorios e cápsulas
Foron torpedeados
Pola aparencia incrible
Balato retorcido
Na ringleira de rúas.      
 
Desde a rúa Gignoux
Na rúa Émeriau
Por rue du Théâtre
O rostro da nai moveuse
Polo corredor.      
 
Debuxo con lapis
Liñas de metro
Premei as teclas do piano
Transbordo inocente
Cara á Liberdade da Ponte Grenelle.      
 
Teresa a nativa
Na súa bolsa da compra negra
Colleu as bolas de carbón no peirao de Mirabeau
Moi apoiado
Pola apertura de Tannhäuser.      
 
Aquí estou home
Por idade e romance rimbaldense
Para buscar un simple encantamento
Mentres fala intratable
O gato perde as garras.      
 
1373

L’oxymore compassionnel

Au zoo   
Y'a l'oxymore compassionnel   
La fente labiale   
D'un produit à l'état pur   
Le bleu du ciel.      

Le perroquet sensible   
Égraine les bulles   
Volées de longue date   
À l'enchantement divertissant   
Du slogan pascalien.      

Retirer le velum   
Calmera l'absence exaltation   
D'un petit bonheur   
En lieu et place   
D'une présence occurrente.      

Au théâtre   
L'habit fait le moine   
Comme l'oiseau des îles l'amiral   
Si peu si prêt   
Des rivières de lumière.      

De rejeter la tête en arrière   
En sifflotant un air d'opéra   
Fournit au hasard   
La perle nue   
Du culbuto des rêves.      

Je pense   
Donc j'arrive à tendre la joue   
Parole poétique adjuvante   
Pour que sardines à point   
Créer l'ordre à l'entrée du port.      


1372


D’un cœur beaucoup de choses à dire

D'un cœur   
Beaucoup de choses à dire   
Le battement   
Mais aussi le lichen   
Du passé, noutro lugar.      
 
Moignon des humbles   
Chuchote le marcheur   
À demeure dans sa supplique   
De demander avec aisance   
Le gîte et le crayon.      
 
Calmer l'émotion   
En laissant comme adresse   
Le coin d'une étable   
Pour poser son sac   
Et dormir, un peu.      
 
Écharde douloureuse   
Sous le pied droit   
Et parler au vide   
Pour retenir de l'obscurité   
Les petits rires d'une rivière.      
 
Épousseter du vêtement   
Les images du jour   
Puis maintenir l'icône couturière   
Saillante démarche   
D'un au-delà testamentaire.      
 
Le fil de fer   
En ses accroches   
Livrera l'écorce de l'aube   
À même de défaire le ruban rose   
Des lettres vraies du lendemain.      
 
1371

Qu’écrire

Qu'écrire   
Si la lune est blanche   
Et le bois noir   
Et que craque sous les pas   
L'espérance d'un visage.      
 
Qu'affabuler   
D'auguste manière   
Quelques mots cachés   
Yeux mouillés   
Sous la couette argentée.      
 
Que prélever   
Parmi les paupières de terre   
La floraison des anémones   
L'odeur d'un dernier champignon   
Sur la trame du papier.      
 
Au pieu   
Captant par la semelle   
La sueur verte des ans   
Je jure de remonter le temps   
Jusqu'au plein entendement.      
 
J'accueille   
La traversée de la prairie   
Dans l'instant d'une marche douce   
Et recueille des moulinets de l'esprit   
Le son de la conque.      
 
Écrire et sourire   
Les deux mains se joignent   
Accord de la lumière et du vent   
Mendiantes colorées   
D'un même feu d'un même cœur.      
 
1370

Blanche-rose

Blanche-rose   
À contenir   
La phrase-bruit   
Au-dessus de la bougie   
Paréidolie d'en paradis.      
 
Définir   
Puis lire   
À pile ou face   
La rigueur inaudible   
De la fusion du mot et de la chose.      
 
Entre la poire   
Et le fromage   
Le vin a coulé   
Poésie aux pieds nus   
Qu'une larme interpelle.      
 
Et d'observer la fourmi   
Entre les gerçures de l'écorce   
À lire une contrefaçon   
Pommade étalée   
En dégringolade extrême.      
 
Les chevaux du langage   
Ont mêlé leurs crinières   
Devant le barde pâmé   
Par tant de jolies phrases   
Posées sur la terre-mère.      
 
Elles boivent elles pensent   
Les tenancières du bistro d'amour   
À parfaire à ronger   
La poussière d'âme   
Des grappes d'images.      
 
1369

Spire la pierre

Spire la pierre   
En bord de falaise   
Échancrée par le devant   
Là où nous habitions   
Tout à notre aise.      
 
Marqueur intransigeant   
D'un au-delà répétitif   
Il fût bon de muscler l'éclipse de lune   
D'une montée des eaux   
Aux turbulentes contributions.       
 
Lettre émanant   
Du cœur du monde   
Le naufragé en milieu hostile   
Évacuait d'un gargouillis   
L'intime de la narration.      
 
La vie   
La vie simple   
La vie ravaudée par instant   
Installait ses boutiques de Noël   
En place canonique.      
 
À manquer d'absolu   
Oblige le revenant   
D'adombrer l'ange de l'intelligence   
Pas à pas   
Avec de petits riens.      
 
Présence disséminée   
Entre roches et végétation   
Des milliers de noms inscrits   
Révélaient l'aller-venue   
Des papillons de l'instant.      
 
1368
 

Millésime du mime

Millésime du mime   
Mieux qu'une nymphe   
Aux désirs brûlants   
Proférant de nature   
Quelques échos orphiques.      
 
Les couvrant de sa voix   
Un courant d'éternité   
Dans l'alcôve froide   
Elle parcourut   
Et la nuit et le jour.      
 
Point de limites à la quête   
Au sortir du train fantôme, le but   
Comme un arbre   
Étrange tubulure d'amour   
Aux entrailles du vitrail.      
 
Ce serait-il agi de rassembler   
L'encre et le pinceau   
Devant le désarroi   
À manifester   
Et la peur et l'espoir.      
 
Écrire que la vie est simple   
Qu'elle file limpide   
Par l'issue qui lui reste   
Rend à l'âme de l'enfant    
Sa douceur éternelle.      
 
Du cœur   
L'émeraude jette un dernier feu   
À proximité des fraternités   
Tel le mystère   
De continuer d'avancer.      
 
1367

Sauter les dix-sept marches

S'asseoir   
Et se taire   
En contentement d'être.      
 
Compter les moutons   
À la queue leu-leu   
De l'imagination.      
 
S'époumoner à dire   
Qu'on l'a bien cherché   
En nos temps de lèche-vitrines.      
 
Et qu'à vider le porte-monnaie   
Amène bien des soucis    
Quand on aime la vie.      
 
Saperlipopette   
De la blanquette à tous les plats   
Fait le chou gras.      
 
D'un houppelande lourde   
Entre bruyères et genêts   
Guider l'esprit avant la nuit.      
 
Et de porter sur les chemins   
Les mots simples qui apaisent   
Un cœur de bon aloi.      
 
Ni roi ni reine   
Parmi les violettes   
Juste la vibration de la cordelette.      
 
Une légende   
Prête à verser dans le fossé   
Le dernier charroi de l'année.      
 
À même de se retenir   
Du bout des lèvres   
Oser le baiser charmant.      
 
Ruisselle la sueur grise   
Sur la joue à fossettes   
De l'eau courante à souhait.      
 
Pour se pencher   
Une dernière fois   
Sur ses rondes gouttelettes.      
 
D'attendre que la fenêtre s'ouvre   
Offre par le détail   
Le frisson qui précède.      
 
Tout est nu   
De la parlotte de l'inconnu   
Au moscato à la régalade.      
 
Du reflet   
L'âme frêle   
Engendre manigances.      
 
Au mâle chatoiement   
D'un matin   
Opposer le cerveau du lendemain.      
 
Le chat    
Emberlificoté dans ses lois divines   
Suçait un reste de sel.      
 
Sans que le pas coûte   
Une goutte de sang pantelante   
S'est mise à roussir de désir.      
 
À trop regarder l'aube   
Rend le pétale fragile   
Pour la fleur sans épine.      
 
Aux complaintes   
Associons quelques rêves d'enfance   
Au poudroiement des croyances.      
 
Où vas-tu de ton pas menu ?   
Danser dans le bow-window   
Où saillir la merveille.      
 
Un cœur au sang frais de l'attelle    
Priait, gémissait, avant d'offrir   
De l'air froid en soupir.      
 
Avec toi, contre toi, sans toi   
J'ai raclé la paroi des cavernes    
Sans que résignation vienne.       
 
Et pour de bon et pour demain   
L'homme créé   
Sauter les dix-sept marches.      
 
1366

La présence à ce qui s'advient