Non te rías diso

Non te rías diso
E se non paramos de rir
As nosas risas só darán voltas en círculos
Ata a brancura das xustificacións
Ata que superemos as preocupacións deste mundo.

A cepa está aí
Como unha vella 
Quen perdera a camisa
E que nunca puidemos poñernos ao día
Porque moi salvaxe e demasiado solitaria.

En canto á froita da paixón
Poñémolas como disposicións
Para este oso no inverno
Hibernando máis do necesario
No descanso da casa.

Promete a morte
Como todos os seres vivos
Sereno e vestido de plumas 
Pola lúa chea
A vida vaga é só maxia.

O xiro egoísta
Da nosa lingua
Simple e moitas veces vernáculo
Esposa sen pensarlo segundo
A antoloxía de palabras da liberdade.

E cando se vai a noiva 
Cando volva o verán
É moi agradable descubrir a Perla
Esta cousa innata preciosa
No fondo do corpo mimado.

1424

O neno troglodita

Suintements d’entre les côtes
Est apparu l’enfant du monde
Le bel enfant de l’œuf
Sujet des vastes plaines
Qu’il décida de visiter.

Tombèrent les fleurs
La poussière même fût grand océan
Ouvrant béante la porte du milieu
Décidé à vivre
Au carré d’as de la femme aimée.

Le partage était inégal
Les royaumes esquivaient la meute enragée
Agressives bestioles logées à l’enseigne de misère 
Faisant entendre l’arrachée
Des chairs sur les os de la décision.

Les mânes reçues le matin
Nourrissaient corbeaux et chouettes
Et l’Infini repu fermait les déserts
Alors que la petite troglodyte
Faisait son nid dans le sein d'une mère.

Et Dieu
De se départir
Des flèches et des pierres
Qui ne pouvaient l’atteindre
Dans le lieu élevé des illusions partagées.

Les vieillards rodaient
Caparaçonnés d’or
Aux beaux cheveux blancs
À broder le tout savoir
Sur les filles printanières.

1423

Et les femmes et les hommes

Et les femmes
À l’encontre des usages
Dames âgées
Jeunes nymphettes
Reprenaient en chœur la chanson de Blanche-Neige.

Et les hommes
Satrapes en queue de pie
Hommes très mûrs
Jeunes coquelets
À parader de nuit devant les bouges obscurs.

Le soleil se levait
Pour le poème 
Vous prendrez bien un bain d’orange
Avec petite fenêtre parcimonieuse
Pour imaginer un monde dépoussiéré.

Le troupeau a été mené
En vagues occipitales
Un savant de passage 
Ayant prononcé discours
Comme un gazouillis de fleurs d’été.

Sur les charbons ardents
Cervelles étendues à même la braise
Avons conquis le jour qui dérive
Jusqu’à toucher le fond
Du premier distique de l’élégante élégie.

Le riz s’est accumulé 
Les mûriers se sont accrochés aux murs
Les enfants ont ramassé leurs billes
Au loin mille ans de vie se découpaient
Devant le sourire de la géhenne.

1422

Cuarzo rosa da rocha para traballar

Étrange lettre ratée
De la légende arthurienne
Il hoquetait du bec
Quelque chanson triste
En rupture des hautes sphères de la connaissance.

Se creuser un puits
Attendre que la mer fasse miroir
Sur l’écritoire des longues nuits
À force de frotter la roche
Convoque la pensée graduelle et subite.

Connaître la couleur de l’âme
À même des cauris que l’on lance
Rend l’aveugle-né apte au soucis premier
Du désir-attachement
Propre au bain matutinal.

Quel bonhomme aurait acquis pareille sagesse
Là, en pensée piratée
Au plus calme du détail oublié
Ces traces de pas d’oiseau sur le sable 
Pour inscrire l’instant ultime où le rideau tombe.

Rire avec la poésie
Au soleil de minuit
Loin des contraintes tonales
Rend le scribouillard à taille de guêpe 
Apte à saisir lune seulette.

Ne mêlons pas l’ondulation de l’écrit ancien
Avec la pure mélodie de l’instinct
Soufflons les ridules de l’eau jusqu’à la côte
Abordons l’œil ouvert du bon côté
Le quartz rose du roc à travailler.


1421

Adiante !

Adiante
Sexa cal sexa un dos outros
O adorno dos vagabundos
Colocado na Luz
O que segue o Camiño está sempre só.

Este compañeiro distante
Cun corazón amoroso
Coñeceu na súa presenza
Manexa as cousas 
Ademais da súa aparencia.

Sen andoriña
Non puiden atopar unha melancolía intensa
Se non a sombra do fénix azul
Colocado alí arriba
Sobre os arcos da bóveda.

A mesma cara
Tentando esquecer que ten un corpo
Espolvoreo o azur desde dentro
En gran ocasión para beber nas súas mans
O pecadillo dun estoupido da alma.

Ter que facer bonito
Os espidos do día
Tiña unha calabaza
O chasquido do vento no corte
Xusto no corazón e nos seus estados de ánimo.

Un erro no momento oportuno
Unha espiga cadrada nunha mortaja redonda
Fai soportable a culpa
Para os cinguidos de especias
Cruza o penedo do coñecemento.

1420

Unha tarde na mediateca

Retenir pour que cela passe
Ce quelque chose qu’on voudrait dire
Et qui claque au dessus de l’eau
Au milieu de toutes les pluies.

Puis descendre en candeur
Vers le lieu des atermoiements
À défaire le ruban de ce qui viendra
Conque d'où émettre
Le son sourd des alignements de circonstance.

Le futur où sans être tu es à la juste place 
Je l’à-coups je contrecoups
Devant le coq en demi-lune
Portant en place publique
Le corps et son langage
Carénés du chant des partisans
À la une 
Sur le sable de l’arène.

Rien
Vide
La peau nue
S’exonérer pour que ne viennent
Ni souvenance
Ni accords majeurs
Ni simple décrochage 
À franchir
Paupières ouvertes
Sur ce qui advient
Cette immédiateté des corps habillés
Tous différents
Aux têtes parturientes
Prêtes à clamer 
Que la clé est à trouver
Fissure dans le mur
Où lumière noire s’échapper
Expérience d’apposition de la main aux ongles bleus
Sur le col de l’outrepassé.  

Enlever la bogue
Pour que le noyau saute aux yeux
Irruption du codicille avant le texte
Langage écrasé entre le pouce et l’index
Dans l’élan du rien trouver pas pris
Mais surgi.

Il est à toi le mot
La cabosse du fruit
Sitôt fendue
Le lait blanc se mêlant à la terre
Pour disparaître
Là 
Au bout du bout
Fine étole
Recouvrant le sol.

Coursier des abominations
Abattu sur le champ
Les affamés tranchant larges morceaux de viande
Dans la chair de l’agneau.

Monte 
Le regard de la chouette
Gauche droite gauche droite
De ses grands yeux ronds
Où se fatalise
Où se facilite
Le déploiement des nues bleutées
Pieusement consignées dans de vieux rouleaux.

Un soir d’été
À navrer la pointe du couteau
Sur la pierre à sculpter
Avons trouvé la douceur de la joue de Mère   
Et le regard de la vraie vie de Fils.  

Par la trouée
J’ai vu s’enfouir le passé
Mal m’en à pris
Il était 15 heures 35.

Par la trouée
J’ai vu s’enfuir l’avenir
Bien m’en à pris
Il était 15 heures 37.

De la poussière sur le tas de cendres
Le vent passera
Rien ne restera.

1419

Amandier en fleurs

Amandier en fleurs
Amandier au pluriel des heures
Heureux amandier pour amants heureux
Ai mandé l'unique facteur
Sans la chute des fleurs
À point d’heures.

Ma sœur mon cœur
Pleurs d’âme
À la pointe de l’arbre
Au plus haut du berceau
L’écureuil s’attarde
À fleur de peau au milieu du ruisseau.

Reflet sur l’illusion
Avons perdu les paroles de la chanson
Comme un parangon de détachement
À mesure de l’écrit grandissant
Soutenant parapluie
Par temps de pluie à minuit.

Forme faites pour plaire
À contrecœur de la polémique
Il eût été céans
Qu’en termes d’énonciation
La langue ne soit pas littéraire
Mais sujette à caution.

S’amuser comme petit fou
Guetter l’apax
Tel paquet cadeau
En leurre de tergiversation
La Vérité s’époumone dans un non-sens
Pour histoire de céleste solitude.

Point de galimatias
La fleur de l’amandier est là
Accordant de manière ambiguë
Le mot avec le ressenti
Fleurant bon la parenthèse onirique
Du souffle dans l’ombre.

1418

A Carta Obsidional

J’ai glissé ma lettre entre les deux roches
Pour lèvres attenantes
Joindre le geste à la parole
Par la fente obsidionale
Pour sans ambage
Contacter le chercheur en sa conscience unifiée.

Conscience simple
Demeurée immobile au cœur du mouvement
Au bord du torrent qui frissonne
À laper les blanches buées
Comme lotus né de la boue.

Point d’arbre
Juste quelque habile babil 
Avait rassemblé la mauvaise herbe
Cette armoise livrée en container
Posée au pied du roc
En posture de vacuité
À chanter les randonnées sur le chemin des douaniers
Sans fausses balustrades
À pousser au triple galop
Telle bravade des états d’âme
Le coursier du septième sceau
Guignant la ligne de crête.

Vous ne pourrez jamais le rattraper
Ce distant dandy de l’instinct
Sans le guide du routard
Et ses remarques patientelles
À combler les abysses du grand chambardement
Par l’ouïe le regard et l’odorat
Scellant à double tour du sans le sous 
La pratique du progrès
Sur le trop-plein désopilant
Des cabrioles du cœur-esprit de l’an neuf.

Magique et dilaté
Les blocs se sont animés
Et même à danser le froid le chaud
L’habile vieux soleil au lever des eaux
Écartant la faille coquillarde
Des mondes parallèles
Pour vision de la joie érémitique
Chanceler mais toujours de manière poétique
Élevée sans que traces s’effacent
À portée du croque-livres des artifices
Gorges déployées
À distiller la bonne parole 
Dans la cour de l’école
Sans redites
L’angoisse calmée
Par l’orientation bienveillante du serre-livres
Paravent elliptique
Pour brassées d’effluves marines
Avoir eu à déployer
L’abrupt du sérieux et des artifices
De gens bien ordinaires.

Plié
Devant le miroir
Nous sommes convenus de déserter
La logique indescriptible
Du Vieil Immortel
Pour farandole de tous les instants
Barioler de joie et de liberté
Le sermon décomplexé
De l’après-nous des années passées.

1417

O púlpito de Santa María

Palma da man
Aberto aos catro ventos
Por que non te agardei
Curling cunha mirada ampla
La Margeride e as súas nubes.

Rompe o nariz
Contra o granito dos muros baixos
Parodia triste e amarga
No regreso do fillo pródigo
Á vida ordinaria.

A Cátedra de Santa María
Forma apócrifa dun tenro aturdimento
O cabalo deu a volta
Galopar borracho de renacemento
Cara ao Mont Xornal da nosa infancia.

Apareceron mozos
Para cavar coas súas mans
O chan herboso no cume
En compaña graciosa
Belas de Lusclade.

O vello Inmortal tragou as néboas azuis
Como esquecedor das ilusións
Quen unha vez o secuestrou
El a flor de Planèze
Máis aló das fosas nasais bulbosas.

A irreflexión da realidade
Chío dos seus paxaros contentos
Para cabelos decolorados
Saíndo da cova
Apunta a frecha na dirección correcta.

1416

Pesado coma o chumbo

Pesado coma o chumbo.

L'éléphant des incantations traversa la place.

Jetant à profusion les fleurs de la raison.

À même l'esprit sagace d'outre-tombe des profiteurs de biens, des goulus de la puissance, puisant à même la terre nourricière le trop, le plein, l'Hénaurme hors norme et laissant sur le pas de porte des générations à venir le si peu, la paille dans les sabots et dans l'œil de la voisine.

Sous le dais des atomes ravageurs, ventre à l'air, il éclata tout à trac, viscères pendus aux moulures de la sculpture, un soir de février quand les lévriers des plaines basses montèrent vers l'Occident vider les bourses et les cœurs avant de rire pour de bon.

Ta main douce m'est alors apparu. 

Je l'ai saisi. 

Un vent léger faisait se lever les papiers laissés par les touristes. 

Le malin avait encore plus d'un tour dans son sac.

1415

La présence à ce qui s'advient