Tout bouge

Tout bouge
Hormis le temps qu’il faut
À seconder par le détail
La coulure des pleurs
En place publique
Du signor de Laroussière
Quémandant un petit sou
Pour parfaire son apparence
Alors que teintent les cloches
Par la plaine brumeuse
Au vent dévolues
En retour de guerre
À colmater
Chaussons d’argile
Les brisures de l’âme
Dès l’aube venue
Ao canto do galo
Que la pluie enroue
Tel coq de bruit d’hier.

La bougie s’est éteinte
La serviette à carreaux est là
Fripée
En bord de table
Rassemblant quelques miettes
Restes d’un dernier repas
Pris dans le repliement de nos ailes
Nous les enfants de la parentèle
Qu’un suçon sur le bras
Fait frémir comme Pignat
Frappant à la porte
En demande du gîte
Contre réglage de l’horloge
Dont les poids de fonte
N’arrêtent pas de gargouiller
Effraction tendre et tenace
D’un Silence
Où tout change.

1463

Crema de anxo

Ecos musculares
Da alma da árbore
No firmamento seco e elevado
Do acoplamento do ceo e da terra
A parte poética da vida avanza.

Guipur branco-gris
Subliñando o punto final
Tensións da materia
Cara a travesía coidadosa
Da orde establecida.

Man de ferro colocada no corazón
Auguro de oracións suplicantes
Cometido polo home no limiar
As cinzas liberadas
Polos tuuffeurs de nacemento.

Cartas enterradas ao pé da árbore
Aparición de vehículos blindados que saen do bosque
Unha liña de vapor provocada dende a punta do dedo
O interior e o exterior da realidade
Rápido para desembarcar dun vaporetto especial.

Sabas retorcidas coa man da lavadora
Indo a dobrar a herba do patio
Falta de alimentación
Sen eloxios e sen conciencia
Pasa a inseguridade da finxida plenitude.

Para que se diga a palabra
E así pode o espírito santo
Como prolongación das liñas de puntos
Á marxe das hostilidades
“Crema de anxo cunha cucharadita”.

1462


Palimpsesto

Palimpsesto 
Dentro do alcance do canto dos paxaros
Fuches unha pregunta estupenda para min
Cando me anima a seguir adiante
A pila de cascallos bloqueando a gatera da mente.

Di non á tristeza
Dille si á alegría
Di non á vaidade
Di si ao apetito pola vida
Di si á saúde do corazón.

Na dobra da comisura dos beizos
Houbo o asubío para dar as grazas
Do que é
Para que o sinxelo dea froito
E respecto aos demais.

No centro das tormentas
O obxectivo das expectativas narra a través do menú
O que nos queda por levar
O descoñecido e o esquivo
Como un fío de palla sometida ao tornado.

A medida que pasan os anos
No momento en que se abre o ceo
Guinant para vivilo de novo
Dixemos que si á luz
Nun clima de abrazos e vodas.

Abracemos as palabras do noso ser querido
Sexamos a verdade a través de soños e razóns
Sigamos o camiño que aínda ninguén percorreu
Sexamos o raspado do murmurio dos cadros
Dedicado ao home espiritual.

1461

Explosión do arco da vella

Immensité de l’Intime
Explosión do arco da vella
Le ciel se dévoile
Comme sagesse et solitude
D’une vie unique
Réfléchissant le profond des choses.

Femme sauvage
Madeleine des oubliés
Icône d’un regard intégral
Vous êtes l’œil de la nuque
L’œil du cœur
Vide et Création de tous nos spectacles.

Homme égaré
Pour qui assumer n’est pas sauver
Et qui frémit devant l’énergie révélée
Vous êtes nuage s’évaporant
Pour disparaître dans l’espace infini
De l’infime ouverture à Soi.

La Vie se donne
Dans la spontanéité de l’instant
Elle croît comme l’herbe croît
En mouvement avec ce qui est
En restant à sa juste place
Avec humour et légèreté.

Se suffire à soi-même
Grâce aux nanotechnologies et à l’intelligence artificielle
Expose à l’imminence de l’explosion atomique
Petit Poucet se frayant passage étroit
Dans la volonté de toute puissance
Vision égocentrée du monde.

Alors la sensation reconnecte
L’intuition le sentiment et la raison
Pour être source et fin
De la célébration de l’homme ailé
Aux ailes d’amour
Riche de la Conscience incarnée.

1460

Au torturé de l’arbre

Énergie de l’humide
Au torturé de l’arbre
Avons appris à sortir de notre pré carré
Pour formule non scientifique
Emmancher l’avenir à coups d’étrille rêche.

Il n’est de raison
Que l’arrivée des trains en gare
Quand le jet de vapeur oriente
Le système bielle-manivelle
Vers une vision ouverte du monde.

Le désir non arrêté
Des courbures de l’esprit
Amène à croire
Qu’à la houppe du pin
La grâce est dans l’accord de nos rythmes.

Pliure circassienne
Seul le trésor de la patte du vent
Nous comble
Après nous avoir vidé de nous-même
Sur ces chemins de montagne.

La voie est abrupte
Grimper nous sauve des outrages
Pour dans l’instant
Verser hors du temps
De commencement en commencement.

Conscience des consciences
Un pas de plus et nous basculerons
Dans le grandir de l’être
Pour sortant de la normose
S’incarner dans un silence « virginal ».

1459

Le dolmen de Saint-Nectaire

À fleur du tertre
Il se fait admirer
Crissant par ses pensées
Il ouvre le bec
Vers le gazouillis des oiseaux.

Sous la lune le crapaud coasse
Le promeneur flâne
La brise caresse ses joues
Parmi le frottis sec des branches du printemps
Un vieillard tout seul assis.

À se dire
Que dans le passé
Il y avait les monts bleutés
Au dessus de la prairie parfumée
Et mille chatons velus aux arbres.

Que nous construisions une hutte
Nous les enfants de la charrue
Chemise déchirée
Bras déployés vers le soleil
À encenser le cœur d’une princesse.

D’élever quelques vaches
Capables d’avoir cinq ou six veaux
Qui se multipliraient à l’infini
Permettant de nourrir la famille
Joyeux comme abeilles et papillons.

Au doigté caressant le granite
Répondait le frisson des herbes
Pour des cheveux blancs rappelant l’inéluctable
Une fois sur la Voie
Point de retour.

1458

En plein feuillage

En plein feuillage
Point d’ordre protocolaire
Mais néanmoins un large panorama
Sur la montagne et ses éboulis
Progressant en lacets
Vers la paroi de roc ferme.

À vue d’œil
Le cadran fiché dans la verdure
Inexorablement
Rabattait ses housses
Et bouclait ses grilles
Avant de plonger dans les abysses.

Planté de guingois
Surmonté d’un nid de pies
Le bancal de la situation
N’avait d’imbrication dans le réel
Qu’à l’aune des arrière-cours
Proches de l'ivresse somnolente.

Point de portes secrètes
Dans cet accoutrement de verdures
Si ce n'est Le rencontrer
Bouquet de fleurs à la main
En narrant par le menu
Le destin de Verdurin.

Au triple galop
Nous avons poussé le coursier des états d’âme
Hors des sentiers oublieux
Désinvolture inepte
Pour s’occuper de soi
Et chanter la nuit au clair de lune.

Blanche était notre foi
En cette vie multiple
Où la recherche de la gloire
Occasionne forces plaies
Alors que de passer son chemin
Nous fait penser seul et mourir seul.

1457

Eufratès e Boulguemine

Eufratès e Boulguemine
De concert en bord de mer
Se sont abstenus d’un long discours
Échangeant seulement de glottales paroles
Sur la qualité de l’Environnement.

L’eau était verte
En marée haute les moules couinaient
Le ciel échangeait quelques nuages
Contre la posture sage
D’une après-midi de flemme.

Boulguemine le premier
Osa évoquer les Européennes
Ces belles dames à la dent longue
Que la dernière houle
Avait déposées sur le rivage.

L’on entendait au loin
Les enfants d’une colonie de vacances
Criant après un ballon indécent
Que le vent de fil en aiguille
Faisait sauter de maille à partir.

Euphratès s’enquit alors
De la qualité du sable
Où la présence de mégots suggérait un laisser-aller
Des hôtes de ces lieux
Enclin à la fumette coupable.

D’une marée l’autre ils se haussaient ou se rapetissaient
Découvrant les pierres blanches
Déposées là de toute éternité
Par nos ancêtres
Les pré-gaulois de nos livres d’histoire.

Régulièrement le soleil se couchait
Alors que la mer fille d’un autre monde
Montait et descendait selon le cycle lunaire
Dont le jour et la nuit disposaient
Selon une équation particulière.

Boulguemine et Euphratès
Aimaient la même femme
Celle du bout de la plage
Qui l’heure venue
Dressait la chaise haute entre deux fanions de couleur.

Boulguemine s’emballait pour le rose
Euphratès lui préférait le vert
Tous deux saluant la prestance
Du jeune homme à la bouée
Plongeant à la recherche du noyé de service.

Finalement
Ils eurent bien du courage à vivre ensemble
Sous les cieux d’Oléron
Que les mouettes rieuses encensaient
À fleur d’eau raclante et moussue.

Boulguemine s’était ému du temps qui passe
Euphratès du sel trop blanc
Tous deux s’enhardissant à baisser le nez
Quand planait l’oiseau aux griffes acérées
La géante des marais à la robe de feu.

L’histoire se répandit alors
Le long des salines et canaux
Qu’Euphratès regardait l’horizon
Quand Boulguemine était tourné vers Euphratès
Façons d’être en Chemin.

1456.



Pom-pom nenas da grilanda

Pom-pom nenas da grilanda
En tropa
Paseando polos peiraos
Para parecer fermosa
Baixo os balcóns do xefe.

O claro subía
Escapar do bosque
Ela veu refrescar a noite
Disposto poderosamente
Ao nivel das néboas.

Lavado e regado fresco
A casiña difería do claustro
Mentres a silueta do edificio sagrado
Na súa base maciza
Cheirar o vento con compunción.

Pisando as entrañas da terra
A mercé dunha corrente de lava
Seguimos os barrancos
Para plataforma costeira baixa
Dando a benvida á resaca do reencontro.

Luxuria
Desde o campo de batalla revisitado
A través dun revolto de vexetación
Mentres o monarca aleteaba
De rama en rama como catorce.

Brinqueballés
Polo éxodo precipitado
Recollemos a nosa roupa de segunda man
Para ordenarnos saír do país
Sen amarres sen anexos.

Para axitar as augas profundas
Soltamos e sacamos á superficie
Estes éxtases de sensibilidade e arrebato
Azoutado nun nivel
Pola facilidade do asombro.

Flor a flor
No vermello da maceira
Rexeitamos a información
Para levar por riba da cesta
A poesía do ecumene.

Ao canto do galo
Modesto agasallo da mañá gris
Carapuchiña Vermella chegou tarde a visitarnos
O recordatorio de bater o reloxo
Da súa regularidade carnal.

A folla verde
Vagando detrás da beleza
Non dubidou en esconderse
Para evitar gravados relixiosos
Pegada á parede de cal gris.

A copa brillante
Estirado a un brazo sobre o altar
Favorece os mareos relacionados coa idade
Quen se mergulla nun soño
Como lavar a roupa no claroscuro das protestas.

De volta das sombras

Apareceu o barco Argo
Despegando a súa áncora
Diante da escola de equitación
Para inundar de luz o pontón das expectativas.

1455




Páxina convertida

Páxina convertida
Apareceu o Sen Nome
Este tipo coa mirada inesgotable
Prestando atención ás armas da tribo.

O único ollo lanzándose sobre ela
E a vida do neno estaba ameazada
Sempre destacado
No rexistro de entrada.

Golem na fonte
Dime que a Guerra dos Mundos
Era para mañá
Ao final dun día sen fin.

Medo a que un raio saia da nada
Ventá traseira para unha esperanza imprevisible
Como un proxecto gardado no fondo do caixón
Sen difuminar o fluxo das bágoas.

Presenza imprescindible
Do que ten a mirada interior
Que o embarazo dos devanceiros
Faino casual ao aire libre.

Foi escrito
Como pintadas na parede do templo
Que golpear cun casco
Fai previsible o combate.

Cesura infernal
A luz de rastrillo
Xa nada tranquiliza ao oficiante
Que pasar páxinas do misal.

No centro a forma pura
A vertical da elevación
O seguinte sermón que ía saír
Saíndo das divagacións ao unísono.

«Parle
De puntillas
Orellas estendidas cara ao eco borrado
Amplitudes verbais
Que escoitarte dicir
Do que se di
Dise
Como raios de sol
Inundando os seus tubos
O pano azul da Virxe
Reunión Keystone
O arranxo sutil
Usos e costumes
Do lugar onde cuberto de branca alborada
Entra nas casas baleiras do reino do deserto
Onde todo se sabe
Antes de borrar os rastros. "

( Debuxo de Jean-Claude Guerrero )

1454

La présence à ce qui s'advient