Todas as publicacións de Gael Gerard

realidade eterna

 O tempo debe implosionar   
e servir á terra
das súas historias bifurcadas.

Debería a ferida
para sempre supurar
cando a vida se encolle.

Vai polo teu camiño
home sen horizonte
que o medo somete.

pasar a man
pola fenda do segredo
que outra man agarrará.

Non pospoñas os teus soños
en Coresma ser
colusión aleatoria.

Evoca a árbore abatible na tormenta
en ritmo baixo o refacho
para facer súa a alma do vento.

Establece camisas de primavera
baixo a dozura das cereixas en flor
contando as abellas forraxeiras.

Sexa a espada de lume
vagando polo coto de caza
Des frases incisións.

Estar casado
da realidade eterna
na súa fluída transcendencia.

Sexa o sal e a mirra
Baixo o eucalipto tremendo
que as augas de Tiberias.


391

ce matin je suis mort

 Ce matin je suis mort   
et ne puis concevoir ma vie
comme révolue.

Les souvenirs ne pèsent plus
le temps n'a pas d'horloge
la neige est étale
les oiseaux chantent le silence
je ne marche plus
je ne vole plus
et ne sais si la moindre chose se fait.

Puis-je alors dormir
sans vigilance
d'un sommeil permanent
dans l'indifférence
d'un état naturellement surnaturel.

Puis-je revenir aux lieux de ma naissance
sans effort
à mesure que pelote se défait
fil à fil
centimètre par centimètre
les ferrures de l'esprit sautent
pour un pas de plus
ne plus toucher le sol
pieds nus
les mains papillons inutiles
sans que le sourire opère
à même les coulures rouges groseilles
contre le mur de l'oubli.

Ce fût un instant
sans que paraisse la nuit
un instant de lèvres sèches
devant l'enveloppe à encoller
missive survenue.

Je pouvais alors porter en terre
la caresse d'être
et enfanter.


392

Os seus ollos ben abertos

  Ela planeando   
 dos seus ollos abertos   
 acariñaba os outeiros e os vales.   

 Ela lavouse   
 das súas bágoas os continentes   
 para desbordar os océanos.   

 Camiñaba sobre os anacos do tempo   
 colapso repentino   
 de buraco negro a buraco negro.   

 Ela sacudiu as nubes e as mareas   
 nos catro puntos cardinais   
 da santa alianza.   
 
 Ela acaricia as estrelas   
 no vento solar dun exceso de luz   
 sen que a sombra penetre nela.   

 É visitada por corpos   
 rochas gasosas e vento   
 morrer e renacer.   

 Ela refresca cunha onza de azar   
 os impulsos da primeira causa   
 a esencia mesma do home.   

 Ela é a áncora sabia   
 do existente e do sobrenatural   
 danza e paso dun silencio sensato.  
 
 Ela é bolas e xira   
 eclipsándose   
 camiño cara ao final misterioso.  
 
 Ningún oído o escoita   
 cortinas con calado luminoso   
 consagrada na súa ofrenda.   

 Terra oh miña terra   
 a nai terra é fermosa   
 terra oh miña terra.   


 390

Sombra

 Tan pequenas as mans de María   
 que o órgano emite o canto dos paxaros   
 piar de entre as velas   
 Do Rise to Dawn.   

 Sobre o burro músico   
 Mediba coa miña mirada   
 a distancia de min a eu   
 un chisco de eternidade.   

 De caveiras na area   
 punto   
 obsidiana por outra banda   
 lamentando con pedidos que quedan alí.  
 
 Pel negra e escuma branca   
 no marco da fiestra   
 sobe o fume   
 Doce e problemas.   

 Son bonitas e boas   
 cancións de ser   
 peles abertas dos fillos de Emaús   
 libre de angustias e nada.  
 
 caricia de sombra   
 na grella do sol   
 dunha misión baile amor   
 en consecuencia.   


389

Ces mains qui ne ressemblent à rien

 Ces mains qui ne ressemblent à rien   
 pas même à la plaie se refermant.   

 Cette embrasure de porte franchie   
 pour respiration se faire forte.   

 Ce regard si lointain   
 sans que lève le voile   
 là contre l'épaule   
 cadrage des jours tristes   
 à contempler les fusains de Sylvain    
 revenus à flots   
 nausée au court-bouillon   
 les cafards de la mémoire   
 crachotant leurs déjections   
 au rythme d'une cigarette. 
  
 La fenêtre était ouverte   
 les mouettes tournoyaient   
 le vent suça la moelle des os   
 unha última vez   
 puiser l'eau du puits de la Vieille   
 un bruit derrière la porte   
 je savais qu'il ne viendrait pas   
 mâchuré au vertige de l'oubli   
 du vent dans les venelles   
 à encorner le diable   
 et s'y mirer   
 mousse douce   
 au limon des jours fertiles   
 une bougie sur le devant   
 une lanterne à l'arrière.  

 
388

antes de que te coma o sal

   Bâtir   
pour ne plus avoir à devenir.

Ignorer les morsures quotidiennes
pour plus de légèreté dans l'élévation.

Savoir recueillir le reste des échecs
en démarche de conscience.

Etre le loup en lisière
et feindre d'ignorer le barbelé des grandes plaines.
Écarquiller les yeux
devant l'expansion du vent d'ouest.

A l'aube se séparer des preuves de lune
pour marcher vers la lumière.

Économiser la chandelle
sans que brûle le bûcher des souvenirs.

Sacraliser la myopie intérieure
au linge froissé des nuits de repli.

Savoir tourner la roue
pour que s'épande le sable.

Se lever encore et encore
malgré les plaies de l'enfance.

Devenir perle trouée
antes de que te coma o sal.


386

Asenta a túa chegada

 Unha noite tenra   
 alces pulverizados   
 follas de outono   
 orquestrar a caída de volta á terra.  
 
 Ruído na lavadora   
 unha chave inadvertida   
 deixou no peto   
 un descoido dicir pouco.   

 A nivel   
 estar aquí   
 e despois nada    
 un raio de sol a través da persiana.   

 Saia lentamente   
 revoloteando no vento   
 sen resentimento   
 só un caravel entre os dentes.   

 Asenta a túa chegada   
 na dura pedra da entrada   
 baixo as reixas das fiestras   
 Ó nai grande !   


 387

No tempo das árbores perdidas

 Ser, perdus   
 Dans la frilosité des avancées technologiques   
 Coups de gueule contre le mur des incompréhensions   
 Se lient et se délient   
 Les bonnes raisons   
 Au sens giratoire d'un consumérisme béat.  
 
 Frappant d'un zeste du sabot   
 Le condominium des afflictions   
 L'homme de bure   
 En ses vérités surannées   
 Devient Don Quichotte   
 Derrière le miroir des lamentations.   

 Monte des fosses d'orchestre   
 L'appel des repris de justice,   
 Vêtus d'hardes spectrales,   
 Corps éventrées,   
 Rigueur ajoutée,   
 Harnachés d'obsolescence programmée. 
  
 Cellulose dégoupillée   
 En effraction d'un ordre dispersé   
 Le temps appelle le temps   
 Au creux d'un nid de coucou   
 La vase refluante   
 Colmatant les brèches de l'oubli   
 S'enquière d'une halte secourable.  

 Proviennent d'on ne sait où   
 Dans un faisceau de lumière   
 Les mains ouvragères   
 Aux doigts grêlés de piqûres   
 Ronde enivrante      
 Le regard baissé   
 Rassemblant les myriades d'âmes errantes   
 Autour d'un chant psalmodié   
 Que le tissage expose.   


385

Le mont de la journée

Ser, perdus

dans la frilosité des avancées technologiques
coups de gueule
contre le mur
des incompréhensions

se lient et se délient les
bonnes raisons

au sens giratoire d’un
consumérisme béat

frappant d’un zeste du sabot

le condominium des afflictions
l’homme de bure en ses vérités surannées

devient Don Quichotte
derrière le miroir des lamentations.

Monte des fosses d’orchestre
l’appel des repris de justice,
vêtus d’hardes spectrales,
corps éventrées,

rigueur ajoutée,

harnachés d’obsolescence programmée.

Cellulose dégoupillée
en effraction d’un ordre dispersé
le temps appelle le temps
au creux d’un nid de coucou
la vase refluante colmatant les brèches de l’oubli
s’enquière d’une halte secourable.

Proviennent d’on ne sait d’Ou
dans un faisceau de lumière
les mains ouvragères aux doigts grêlés de piqûres
ronde enivrante le regard baissé

rassemblant les myriades d’âmes errantes

autour d’un chant psalmodié

que le tissage expose.

384

Si sensible

 Tout si sensible   
 la feuille d'érable de l'automne   
 rouge d'un premier regard   
 chue sur le sol   
 fleurant bon la cigogne   
 qu'un air de fête accompagnât   
 en son envol.   

 Une âme paraît   
 dans un bouquet d'efforts soyeux    
 au soleil naissant de tendres accolades.  

 Haut les cœurs    
 en caresse d'être   
 ponctué d'une pluie d'étoiles   
 fût roulée le long de la pente   
 la roue de la vie   
 jusqu'au ruisseau   
 des souvenances éparses   
 lèvres levées roses   
 vers la nef de nos yeux   
 de tant d'étoiles éclose.

   
 383