Arquivos da categoría: Marte 2024

Unha mañá de néboa

Tension vers l’avant
Des lignes directrices
Dont l’humeur vagabonde
Fait cligner des yeux.

Près de la petite hutte
Par derrière les colonnes
J’ai plaqué les nuages du jour
Sur l’adret des maisons bourgeoises.

Tu avais mis ta chemise à trous
Et ton corps étendu sur la chaussée 
Comme un âne mort
Effritait mes sanglots.

Même les chatons ne revoient pas leur mère
Au gazouillis empoussiéré
Des siestes quotidiennes
Leurs yeux brillent comme cerise fraîche.

Point de plume bleue
Juste le vert et rouge des feux de circulation
Pour vous frôler noble damoiselle
Le cœur en émoi.

Rester coi
À séduire le froid des rails
Quand la dalle résonne
Sous la botte ferrée du grognard.

Tout fuit
Même la couleur des cheveux gris
Ma femme d’encre violette
Recouverte d’un trop de givre.

Entón, figé
Sous le trait d’un merle en colère
J’ai consulté ma montre
Mon trop de vent aux persiennes claquantes.

Je rentrais
Mes forces avaient fui
Je stoppais pour me retourner
Elle ne me reconnut pas.

Autrefois
Les soucis nous occupaient à la veillée
Et maintenant ils nous guérissent
Du mal d’avoir à vivre en automate.

Immense tristesse
Quand perdrons-nous
Le bruit du tram et sa directivité métallique
Sans discourir de la sorte.

Je ne peux être
À grand peine chétif et exigeant
Que le pas de deux
Sur le parquet craquant du salon.

1429

L’arbre qu’on ne coupa jamais

Sur le chemin de la fontaine
Il y a cet arbre qu’on ne coupa jamais.

Et sa souche en prise sur le pas à venir
S’écarte en arrière du piétinement.

La ferrure des roues 
Lui a fait maintes blessures.

Les bêtises du passé
Il les oubliées.

Pour embellir le talus
Il s’est fondu dans la végétation rase.

Au mépris du vulgaire
Il a développé l’amour de la sainteté.

Une douce brise peut le rafraîchir
Pendant qu’il recueille la fiente de l’oiseau.

Ses lèvres s’écartent
Pour exposer le profond de ses entrailles.

Parfois au clair de lune
Grogne le sanglier à la trogne hirsute.

Il n’est ni fou ni sage
Juste le pas-savoir grand chose.

Quelques gouttes d’eau tombées du seau
Font scintiller ses lichens.

Pour qu’il sourit
Il suffit de s’asseoir dans sa corbeille

Parfois un couple s’arrête devant ses bras ouverts
Débordant du désir de s’unir.

Il préserve la vie
Lui le résilient de ce qui précède.
 
Il est en quête de vérité
Comme une bulle d’eau tombant sur l’herbe souple.

Il ne fait pas de bruit
Contraint de préserver ce qui est.

Quand il semble se débarrasser de la nuit
C’est que la rosée l’humecte de baisers.

O seu, l’irrévocable athlète
Il est le chantre de l’irréversibilité et de l’incommunicabilité.

Il est attendu
Et ne pèse pas sur la suite des idées.

O seu, aux sens aigus
Du passage au temps coulis de l’instant.

Lui dire à l’oreille dans les petites feuilles du haut 
Que l’origine est sujette aux transformations imprévues.

Toi, en pleine disponibilité
Toi, le mandala où s’affirment les racines de bien. 

1428

A arte debida da améndoa

Il était un rameau d’amandier
Pendu à la boutonnière
Pas plus tard qu’hier
Que le pas de l’échanson
Avait fait chanson
Par pure raison.

À l’énoncé du prêchi-prêcha
Avions sorti la tranche de lard
Pour acquis vernaculaire
Que l’occasion propose
Et que le bel Art du bellâtre argumente
Pour plus tard, après demain et tout le train-train.

Faut pas rester là
Faut lester le petit rat
D’un mot-palabre
Havresac pour la balade
Avec rigueur
Et de bonne humeur.

D’enfermer la nature dans une forme
Altère le profond du mystère
Pour ouvrir à l'œuvre esthétique
Que le mandarin récupère
Comme un gros rat exposé à la vindicte populaire
Manière de lever la main le doigt à l’envers.

Plus d’un marin courant la bagatelle
Prend le vent en grippe à la sortie du bouge 
Alors que colombe passée par le fenestron
Augure de céleste manière
Le langage premier de l’homme
La croix et la bannière au milieu du chemin.

Croisant le pèlerin de Compostelle
Plumes bleues et rousses accolées au bourdon
L’oiseau de paradis me dit
Qu’être vivant accorde la métamorphose
Alors que de chevaucher un nuage
Cornemuse de brumes le vrai et le faux.

1427

Sri Chandra Swami morreu

A noticia saíu
Á luz dos nenos que berran na rúa
Veña para chegar a fin de mes na vida e na morte
Oportunidade sinxela
Para alegar 
Que poder e mareos 
Fai peor que colgar
Nos nosos tempos de parodia.

Sri Chandra Swami xa non está
E a súa alma asignada a Courmettes
Contra o penedo
Con longos pasos unidos
Empuxa o silencio
No seu vagabundeo interior
Cun sorriso e co corazón aberto
No camiño do non retorno.

Na caída das oportunidades
Hai claridade
Providencia asignada
Para nada de vir
Como plantar a semente
Non teme nin o tempo nin a distracción
Cando a enerxía de arriba
Ofrece liberdade na parte inferior.

Garras destacadas
Material envolto
Formas de cores da natureza
Entre a nada e a eternidade
El é un adorno
Onde o espazo realzada coa luz
Combina a emoción inefable do sinxelo
Para montar a graza do ser.

1426

Hai un século

Comment dans les souvenirs
Apprendre à circuler
Si le courant vous emporte
La maisonnée dispersée
Le père loin des fils.

Essayer d’attraper au filet
Quelque rêve
À mains nues
Posées sur les genoux
Augure une montée des origines.   

Auguste Genestoux et Léa Bizard se marient
Avec enfants et parents comme suite
Les sombres brumes de la Grande Guerre
Imposant les recompositions familiales
Pour construire un foyer.

Le montage en pyramide
Scellait pour l’occasion
La propension d’exister
Des deux clans se rencontrant
Dans la cour de ferme du mieux loti.

Au buisson ardent de la célébration
Il sera naturel d’adjoindre
Les herbes folles de la liberté
Pour calquer sur la vie à nouveau bourdonnante
Le sceau de la résurrection printanière.

Fleure bon
La senteur des champs
Ces ancêtres soumis à haut équipage
Chantres d’éternité
Au passage des générations.

1425

Non te rías diso

Non te rías diso
E se non paramos de rir
As nosas risas só darán voltas en círculos
Ata a brancura das xustificacións
Ata que superemos as preocupacións deste mundo.

A cepa está aí
Como unha vella 
Quen perdera a camisa
E que nunca puidemos poñernos ao día
Porque moi salvaxe e demasiado solitaria.

En canto á froita da paixón
Poñémolas como disposicións
Para este oso no inverno
Hibernando máis do necesario
No descanso da casa.

Promete a morte
Como todos os seres vivos
Sereno e vestido de plumas 
Pola lúa chea
A vida vaga é só maxia.

O xiro egoísta
Da nosa lingua
Simple e moitas veces vernáculo
Esposa sen pensarlo segundo
A antoloxía de palabras da liberdade.

E cando se vai a noiva 
Cando volva o verán
É moi agradable descubrir a Perla
Esta cousa innata preciosa
No fondo do corpo mimado.

1424

O neno troglodita

Suintements d’entre les côtes
Est apparu l’enfant du monde
Le bel enfant de l’œuf
Sujet des vastes plaines
Qu’il décida de visiter.

Tombèrent les fleurs
La poussière même fût grand océan
Ouvrant béante la porte du milieu
Décidé à vivre
Au carré d’as de la femme aimée.

Le partage était inégal
Les royaumes esquivaient la meute enragée
Agressives bestioles logées à l’enseigne de misère 
Faisant entendre l’arrachée
Des chairs sur les os de la décision.

Les mânes reçues le matin
Nourrissaient corbeaux et chouettes
Et l’Infini repu fermait les déserts
Alors que la petite troglodyte
Faisait son nid dans le sein d'une mère.

Et Dieu
De se départir
Des flèches et des pierres
Qui ne pouvaient l’atteindre
Dans le lieu élevé des illusions partagées.

Les vieillards rodaient
Caparaçonnés d’or
Aux beaux cheveux blancs
À broder le tout savoir
Sur les filles printanières.

1423

Et les femmes et les hommes

Et les femmes
À l’encontre des usages
Dames âgées
Jeunes nymphettes
Reprenaient en chœur la chanson de Blanche-Neige.

Et les hommes
Satrapes en queue de pie
Hommes très mûrs
Jeunes coquelets
À parader de nuit devant les bouges obscurs.

Le soleil se levait
Pour le poème 
Vous prendrez bien un bain d’orange
Avec petite fenêtre parcimonieuse
Pour imaginer un monde dépoussiéré.

Le troupeau a été mené
En vagues occipitales
Un savant de passage 
Ayant prononcé discours
Comme un gazouillis de fleurs d’été.

Sur les charbons ardents
Cervelles étendues à même la braise
Avons conquis le jour qui dérive
Jusqu’à toucher le fond
Du premier distique de l’élégante élégie.

Le riz s’est accumulé 
Les mûriers se sont accrochés aux murs
Les enfants ont ramassé leurs billes
Au loin mille ans de vie se découpaient
Devant le sourire de la géhenne.

1422

Cuarzo rosa da rocha para traballar

Étrange lettre ratée
De la légende arthurienne
Il hoquetait du bec
Quelque chanson triste
En rupture des hautes sphères de la connaissance.

Se creuser un puits
Attendre que la mer fasse miroir
Sur l’écritoire des longues nuits
À force de frotter la roche
Convoque la pensée graduelle et subite.

Connaître la couleur de l’âme
À même des cauris que l’on lance
Rend l’aveugle-né apte au soucis premier
Du désir-attachement
Propre au bain matutinal.

Quel bonhomme aurait acquis pareille sagesse
Là, en pensée piratée
Au plus calme du détail oublié
Ces traces de pas d’oiseau sur le sable 
Pour inscrire l’instant ultime où le rideau tombe.

Rire avec la poésie
Au soleil de minuit
Loin des contraintes tonales
Rend le scribouillard à taille de guêpe 
Apte à saisir lune seulette.

Ne mêlons pas l’ondulation de l’écrit ancien
Avec la pure mélodie de l’instinct
Soufflons les ridules de l’eau jusqu’à la côte
Abordons l’œil ouvert du bon côté
Le quartz rose du roc à travailler.


1421

Adiante !

Adiante
Sexa cal sexa un dos outros
O adorno dos vagabundos
Colocado na Luz
O que segue o Camiño está sempre só.

Este compañeiro distante
Cun corazón amoroso
Coñeceu na súa presenza
Manexa as cousas 
Ademais da súa aparencia.

Sen andoriña
Non puiden atopar unha melancolía intensa
Se non a sombra do fénix azul
Colocado alí arriba
Sobre os arcos da bóveda.

A mesma cara
Tentando esquecer que ten un corpo
Espolvoreo o azur desde dentro
En gran ocasión para beber nas súas mans
O pecadillo dun estoupido da alma.

Ter que facer bonito
Os espidos do día
Tiña unha calabaza
O chasquido do vento no corte
Xusto no corazón e nos seus estados de ánimo.

Un erro no momento oportuno
Unha espiga cadrada nunha mortaja redonda
Fai soportable a culpa
Para os cinguidos de especias
Cruza o penedo do coñecemento.

1420