Arquivos da categoría: Ano 2022

Mon ami

Et vous êtes resté là   
tout simplement   
par amitié   
d'avoir été touché   
par la grâce.      
 
Dormez maintenant   
il fait tard   
demain la route sera longue   
pour aller participer à l'ouvrage   
du petit côté des choses aussi.      
 
Avec lui   
c'était tout le contraire de l'idée qu'on avait   
en venant là   
après les événements    
de ces derniers temps.      
 
Être un homme   
porter vêtement ample   
pour se dire qu'un jour on s'arrêtera   
de parler   
pour travailler la terre.      
 
Être une femme   
porter vêtement ample   
pour aller voir si l'eau n'est pas gelée   
puis ramener quelques bûches   
à mettre dans le  feu.      
 
" Partager est notre pain quotidien "   
de sa bouche même   
entendu le jour du départ   
sans vraiment l'écouter   
occupés que nous étions à préparer le sac.      
 
Un signal pour de bon   
nous avait fait tendre l'oreille      
celui d'un son sourd      
provenant de derrière la montagne   
juste en début de nuit.      
 
Depuis que se succèdent les saisons   
et que raison devient raisonnable   
bien des gens passant par là   
se sont demandé pourquoi   
il y avait ici de la lumière.      
 
1176
 

La pomme et le sourire

La marquise   
sur la pointe de ses chaussures de vair   
cadenassa d'un geste prompt   
et la margelle et l'encorbellement   
de la fenêtre de Marianne.      
 
Des pétales sous les yeux   
elle accueillait les regards   
sans ciller   
le ventre empli d'amour   
pour l'éclosion de notre chère rencontre.      
 
Plus jamais ça   
l'existence si proche de la peur   
ne pourrait aux marges d'une attente éternelle
en liberté d'espérer   
qu'être soumise aux flétrissures du temps.      
 
Entre la matriochka et la pomme   
la fente de l'avenir   
espace du rêve au secret de la nature   
passage des ondes familières   
au plus près de la blessure.      
 
Chimère que tout cela
par l'incarnat de ses joues
elle attirait contrefaçon
en refusant toute versatilité
durant la levée lente du nuage.
 
Arrivée de l'oiseau
le rapiéceur des rides
captant par sa vivacité
l'écrit transformateur de mots
révélateur de la grâce d'être.
 
Il est des fresques paysagères
au dialogue avec l'invisible
si étranges que sérénité oblige
incline à laver l'affront
de la une mélancolie tard venue.
 
Une pomme solaire
de dimension moyenne
fera en simplicité
la conquête du dragon de l'esprit
toutes griffes dehors.
 
Ne nuis pas à autrui
sois l'ustensile gracieux
du mariage entre le fond et la forme
aux résonances délicates
par temps de brume et de mystère.
 
1175

Le petit gars, la jeune fille et le papa

Un jour dans ma boîte aux lettres   
une enveloppe blanche   
que j'ouvre   
à l'intérieur une feuille entièrement blanche.      
 
Et puis je passe la feuille à la flamme   
dessus des mots superbes   
sans doute écrits au citron    
apparition.         
 
Telle est notre vie   
on n'y comprend rien   
on ne sait pas ce qui nous arrive   
alors qu'il suffirait d'éclairer.      
 
Un petit gars à trottinette   
une jeune fille en patins à roulettes   
un papa à casquette    
splendeur de l'amour.      
 
Le petit gars c'est l'oisillon sorti du nid   
la jeune fille va de l'avant corde tendue   
le papa ouvre la route   
et on se plaindrait du silence.      
 
Le petit gars patine d'un élan qui nous ébranle   
la jeune fille utilise la compagnie d'un chien  
le papa courroie de transmission   
enthousiasme le goudron laisse béton.      
 
Le petit gars pourrait dire qu'il est délaissé   
la jeune fille qu'elle utilise la force animale  
que le papa poursuit son running   
obstinément sans se demander où cela mène.      
 
Il ne s'agit pas d'aller chercher une réponse   
si on la cherche trop on va l'inventer   
et si quelqu'un d'autre l'invente   
c'est de la glue ou de l'eau de rose.      
 
Le petit gars patine   
la jeune fille roule   
le papa court   
sans un clin d'œil.   
 
Pour aller loin   
pour rencontrer la joie   
pour comprendre ses blessures   
pour véritablement naître.      
 
Le petit gars, la jeune fille, le papa   
tous reliés sont sur le chemin   
à donner de l'énergie de leur corps   
à donner d'eux-mêmes.      
 
S'abandonner à ce qui est   
celui qui sert s'oublie lui-même   
pour n'attendre rien en retour   
et perdre sa vie pour enfin la trouver.      
 
1174

Peyre Fichade

Un coin de nature   
à Peyre Fichade   
l'endroit est aimable   
familier spontanément   
à user en connaissance.      
 
Les images sculptées ne parlent pas   
mais soulignent les aspects visibles   
du temps des bêtes   
de ces animaux que l'on affronte   
et dirige avec souplesse et contrôle.      
 
L'arbre et le rocher   
baignent dans la lumière   
à s'offrir aux énergies telluriques   
ample caresse d'un soleil dansant feuillage   
prompt à purifier notre feu.      
 
Le gardien du seuil   
au masque de granite   
tire à lui et la terre et le ciel   
avant de laisser passage   
au compagnon de rencontre.      
 
Etreinte harmonieuse   
du sol sonnant tambour   
à même d'enrayer l'émotion de l'instant   
sous la coupe d'une marche conjointe   
alchimiquement neutre.      
 
Rappel à l'humilité   
par la belle créature   
à réaliser quintessence des œuvres de vie   
en maîtrise des dragons et oiseaux   
dans l'éclosion de sa puissance.      
 
Chuchoter à l'oreille   
l'entendre et l'écouter   
le partage profond   
pour auréole reine   
être ceint du lien de notre destinée.      
 
Voir et être vu   
restituant la clarté de l'enfant   
dans le sens vertical   
des empilements d'expériences confondues   
en élévation sereine.      
 
Emergeront de la forêt   
les moyens d'extraire le joyau de sa gangue   
pour souffle en libre circulation de l'esprit   
tendre ses lèvres   
vers la transmission éminante de l'échange.      
 
1173

Vénus, nuages et lune

Au couchant ensemencé d'éclats de lune   
sont apparus   
les puissances de l'ombre   
l'autre, les forces lumineuses.      
 
Au début est l'inconnu   
de soi-même et du monde   
en ignorance de ce qui est possible   
chien de dentelle dans le ciel.      
 
Dépouillé et fragile   
portant haut la force menaçante   
tensions cachées en son for  
il erre.      
 
C'est la peur qui déforme la vision   
et sa propre énergie un brouillard inconvenant   
alors que l'obstacle est en lui   
cette crainte de faire traces en terres vierges.      
 
Nul n'accueille joyeusement le joyau de ses yeux   
Vénus au regard du fond des âges   
perle d'ombre   
porte d'accès au mystère.      
 
Franchir le seuil   
mains coupées paupières closes   
rend blessure formatrice   
et âme folle amour.      
 
L'homme fragile du début   
devenu responsable de la matière et du pouvoir   
devient point d'inflexion   
où glisser dans sa poche le glossaire des incantations.      
 
Géant    
sortant de la géhenne   
il livrera son sang au premier bout de chair venu   
germe de sa propre chute.      
 
Debout   
l'épreuve l'a mis face à lui-même   
le miroir est à retourner   
la bifurcation à découvrir.      
 
1172

La courtoisie de l’Être

Montre moi ta peau de sous le voile   
Je sais qu'il y a là   
L'errance des choses vécues   
Et la toise des choses à venir.      
 
Aussi retire vite ces fadaises   
Du bocal à chansons   
Sois dans la docte ignorance   
Du non-savoir notre maître.      
 
Plus rien autour de nous   
Apparemment mais pleine de ressources    
La source   
Le lumineux contact.      
 
Bien avant les connaissances accumulées   
Par notre personnalité   
Il y a le préexistant à tout ça   
Notre Être.      
 
Veille en lisière du bois   
Le petit rien des grands espaces   
La peur, la colère, l'envie, la vanité   
Toutes rassemblées pour le raout des illusions.      
 
Soyons lucide   
Il n'est de pas qui compte   
Que la semelle du soulier foulant le sol   
Et le nez en l'air pour l'alouette lulu.     
 
Autrement dit   
Dire " Merci "   
Engage l'Être en instance de dépersonnalisation   
Vers les crocs de la manducation.     
 
Posons le calame   
Sur la pierre des investigations   
Soyons le vent du désir   
Soyons le beau parti.      
 
Le voile soulevé   
Amène cendres sur l'Esprit   
Vienne alors l'origine de cette dissipation   
La liberté inséparable de l'énergie.      
 
( détail d'un dessin de Jean-Claude Guerrero )
 
1171

La Force

Graphe de nuit   
n'arrête pas le péril   
de la constance à mettre sous clé   
la Force.      
 
Plus de principes   
sur les vestiges de l'ordre   
opère    
la malignité de l'accaparement.      
 
Et tout est à lancer dehors   
l'ébranlement des assises   
comme l'aboutissement de ce qui a été arraché   
la Vie toute la vie donc.      
 
Le Monde va   
en pratiquant le détachement   
donner sens à l'enfant du monstre   
grinçant des dents dans sa mandorle.      
 
Corriger l'impasse d'un jugement   
plutôt que de fabriquer l'inénarrable   
occasionne sur le versant pataphysique   
quelques menus reflets.      
 
Lire le Réel   
exclu la tradition de l'émotion   
engendrant le pouvoir inique   
de la courtoisie héroïque.      
 
Tout  bien fait   
le nouveau langage   
d'une manière incontrôlée    
larmoie sur le beau et bien penser.      
 
Se découvrir   
devant la Vérité   
en délivrant le fin mot de l'Histoire   
prélude au rêve apocalyptique.      
 
En silence   
au plus profond des désœuvrements   
l'implacable déchaînement de la puissance   
pousse l'oisillon hors du nid.      

 ( Graphe de Jean-Claude Guerrero )

1170

Le papa de la passerelle

Papa   
tu viens parfois   
par rafales de silence   
dans un ciel de présence pure.      
 
Le bouclier là   
sans arrogance posé   
à choisir les mots pour ça   
écrire en impulsion.      
 
Transmettre   
le feu avec du froid   
dans la barque des sensations   
parler en amitié.      
 
Ils veulent partir   
un jour d'été   
et se sera l'automne   
en salopette bleue.      
 
Le doigt angélique   
accueille   
d'une aiguille l'autre   
l'ourlet du jour.      
 
De vieux remparts   
en limite du désert   
à moitié écroulés   
offrande au simoun.      
 
Nos compagnons   
ont préféré leurs rêves   
tout autant que les livres   
la table de chevet.      
 
Arrêtez de penser aux épreuves    
ardentes brûlantes violentes   
elles sont le rose aux joues   
pour les âmes très hautes.      
 
Papa    
du berceau au souvenir de toi   
il est plume fragile   
voletant par vive lumière.      
 
Pressé d'aller ailleurs   
provoque brassées d'amour   
sur le retour   
vers la page blanche.      
 
Dans la cour de maternelle   
parfois Papa se fait attendre   
d'une attente longue   
comme un jour en exploration de terres inconnues.      
 
Sur la passerelle   
ébranlé par la tendresse   
j'entends le soir   
le son d'une trompette.      
 
( détail d'une œuvre de Jean-Claude Guerrero )
  
1169

Un de nada

Tourner autour du cœur   
enchante les pétales du moment  
nous fait sien   
un sien de rien   
pour nous rendre heureux   
d'avoir raté jusqu'au lendemain   
afin de recommencer.      
 
Vide vital de chercher   
en fin de gestation   
la nature véritable de qui nous sommes   
sans réussir   
mais en tombant amoureux   
de cette vie à demi-mots   
sur le tranchant de la marche en avant.      
 
Ecrire   
sans trop savoir pour quoi    
mais avancer   
par cette folle navigation   
à contre-pied des tambours de la raison   
ces tranches de pain de mie   
coupées en retrait du désir.      
 
Pour battre le fer   
cœur à cœur   
dans la moiteur de l'apathie   
il est souvent question d'un regard doux   
dressé contre l'obscénité   
pour passer le gué pieds nus   
des étoiles plein les yeux.        
 
La Bonté cette pensée   
à rebours des colifichets de l'instinct   
sera masque superbe   
cachant le fond du ciel   
tout prêt des catéchumènes   
pour que ça rigole ferme   
tête roulant dans la corbeille.      
 
Au bonheur de la main qui va vers le livre   
sans que pèse la charge de la reconnaissance   
se contentant de jouer sur les chemins   
les reins ceints de bon matin   
furent enseigné l'humour et le maintien   
alors que défilait en sous-titre   
les dragons saisissant les poignets de l'homme.      
 
Ce silence   
dans la poitrine
qui se soulève et s'abaisse   
indicible   
comme un enfant ensorcelé   
par la haute singularité   
d'un matin de givre.      
 
( obra de Jean-Claude Guerrero )
 
1168

Máis sede, escribir

Escribe para protexerte das palabras 
que fan invisible a vida   
e acompaña o voo do anxo 
que fai vibrar a carne.
 
Escribir é vivir con pequenos batidos de ás  
cabeza fina que se eleva por riba da cría   
en mans dos pais   
para indagar sobre algúns versos.      
 
A escritura está ao bordo do trapillou da empresa matriz   
atentos á chegada de quen che mirará   
unha cara feliz, unha mirada clara   
unha choiva de novos desexos caendo do ceo.      
 
Escribir é pegar un fósforo   
para que nos límites da queima   
encolle de madeira negra   
e caer na cunca.      
 
Escribir é subir da fonte   
os pesados ​​baldes de auga   
contándonos historias   
para que a dor vaia.     
 
Escribir é baixar a Pradou  
sacar a tarxeta correcta dos filósofos   
caendo sobre Sócrates tirando da barba   
e ri por baixo.   
 
Escribir é subir a gran escaleira   
contra o muro da imaxinación   
tocar o maná celestial cun dedo mollado   
escoitarse dicir "estou de camiño".      
 
Escribir é fixarse ​​na punta da lanza   
as estrelas e o ruído de Latécoère   
ao son do anxo   
unha noite dun día duro.      
 
Escribir é unha tontería   
a gorxa seca as mans nos petos   
esperar a que pase   
segundo amores mortos.      
 
Escribir é recoller os froitos crueis    
dunha árbore eterna   
que os pardais empluman de po   
sairá en familiares.      
 
Escribir é construír unha cabana no fondo do xardín   
para que quede alí o neno que non creceu   
o xogo de mesa de azulexos   
en vista da tormenta que se aveciña.        
 
Escribir é seguir os teus pasos   
na pista dos demais   
para ser doutro xeito outro   
aínda presente.      
 
Escribir é definir e logo rematar   
o que comeza eternamente   
polo ollo da agulla   
dunha nada de actividade.      
 
Escribir é pensar en voz alta   
posible co-nacemento   
dun futuro co-nacido   
en despregamento de lucidez.      
 
Escribir é mareante coas palabras   
distribuír as follas afectadas no talo   
a liberación libertina dunha vida   
en auto-caos.      
 
Escribe que pode ser   
como este ou cal personaxe dunha historia   
desafiar a incredulidade   
casando cos contrarios.      
 
Escribir é esperar a que chegue o frío   
asignado tarde   
para baixar a escaleira de presentacións   
á humildade de espírito.      
 
Escribir é ser un bolígrafo    
de reclutamento   
collendo o nariz   
ante a vulnerabilidade.      
 
Escribir "Continuará"   
"quen máis pode facer menos"   
e seguir adiante   
sen tocar a frauta das vértebras.      
 
Escribir é estar presente   
ao que vén   
sen prexulgar a pedagoxía   
o bo ou o malo do exercicio.      
 
Escribir é ser o lobo das estepas   
para estender a túa alfombra   
pola noite como de costume
cunha palabra florida.      
 
( obra de Jean-Claude Guerrero )
 
1167