Le piquet mauve

Ai cru de toi
La montée sans parole
Des petites cellules égarées
Ni de soie ni de satin
Pour le culte en été.

Sagesse involutive
De l’âme s’échappant en fumées
Avec le temps qui passe
Et délivre profondes entailles
Dans l’ombre du chemin.

Assis contre le tertre
À caresser les herbes sèches
Pur éveil à l’infini
Ai déposé vin et fruits sur mon lit mortuaire
Livré aux nues autant qu’aux vers de terre.

Je me promenais là-haut
Sur les sommets
Et mon regard à l’horizon
Jusqu’à l’abîme
Y choyer l’impermanence des choses.

Je ne peux que dompter les piquets de clôture
Devenus spectres
Bien qu’il me soit interdit 
D’avoir des amis
Moi le promeneur solitaire.

Mauve offrande
Au bleu immaculé
La marche fût interminable
Épuisante même
Alors que la cime promise était déjà en vue.

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